feels_to_post_on_g+Attention, annonce de service.

Version courte : pour rester en contact sur Google+, veuillez ne plus utiliser mon profil personnel mais ma nouvelle page, dont l’adresse est 

https://plus.google.com/u/0/b/117766829303271560413/

(Je sais, c’est une adresse à la con, mais G+ est ainsi.)

Version longue. J’ai déjà dit le mal que je pensais de ce réseau, mais, suite aux pratiques de Facebook, je suis revenu y établir un semblant de présence pour rester en contact avec tous. (Je rappelle que, pour ce faire, s’abonner directement au site est la manière la plus efficace de ne louper aucune info ou bêtise.)

Je n’apprécie pas l’idée d’une “page” auteur, sur Facebook ou ailleurs, parce que cela tient du mini-site, et qu’un site, j’en ai un (il est là, tout autour de vous, regardez, oooh). Je ne suis pas très à l’aise non plus avec l’idée de me présenter comme une entreprise au même titre que Nestlé ou Dunlop ; je sais qu’il est inévitable (et peut-être même, d’un point de vue économique, souhaitable) qu’un auteur dérive en une sorte de “marque” (de fabrique) et, par ailleurs, je reste volontairement discret sur ma vie personnelle en ligne, ce qui contribue à renforcer la création de cette espèce d’entité qui m’échappe appelée Lionel Davoust et dont le nom apparaît sur les couvs des livres, mais : je ne suis pas une marque, je suis un mec qui écrit des bouquins. Qui met dedans, parfois, des coups de gueule, des interrogations, auxquelles les personnages trouvent des réponses qui le surprennent lui-même. Qui tient à ce que ses lecteurs, avant tout, trouvent les leurs. Dans l’expression “mec qui écrit des bouquins” le mot important est “mec ». À l’échelle de l’univers, je ne suis pas plus important que mon voisin (même si, à ma propre échelle égocentrée, si l’un de nous deux doit prendre un piano sur la tête, je suis navré mais j’aime autant que ce ne soit pas moi, mais ça s’appelle de l’instinct de conservation), et j’ai donc un problème avec le fait qu’il existe une Page, à Mon Nom, érigée comme une espèce de statue virtuelle à ma gloire. Ça m’agace. Le profil personnel sur les réseaux sociaux, ça va très bien. Y a un mec qui écrit des bouquins, il est là, wala. (C’est aussi pour cela que je n’ai pas de page Facebook – j’en aurai une le jour à j’atteindrai la limite d’amis autorisés par un profil personnel, ce qui n’est pas demain.)

Ce site est autre chose : déjà, y a des lolcats dessus, ce qui me met perpétuellement à l’abri du bon goût, ensuite, c’est un outil pour aider à faire connaissance avec les livres. Je le vois davantage comme une main tendue que comme une statue, de la même façon qu’employer des phrases claires et accessibles dans un récit représente une main tendue alors qu’abuser d’une prose absconse et destructurée relève de la statue érigée à sa propre gloire.

Après, c’est mon truc. Camarades qui avez une page pour vous, c’est très bien, je n’ai pas de problème avec ça, comme on dit au Québec. Chacun le voit comme il fait son chemin qui ménage sa monture de lunettes.

Alors, pourquoi établir une page G+ ? Parce que G+ me gonfle, G+ ne peut rien faire comme tout le monde, G+ ne permet pas de poster automatiquement depuis les outils standard comme Buffer ou TweetDeck. Les réseaux sociaux m’amusent et j’y passe du temps avec (trop de) plaisir, mais je n’ai pas le temps ni l’envie de faire des manipulations fastidieuses pour m’en servir et rester en contact avec tous ces flux. Je veux m’en servir, pas sauter dans des cerceaux. Or, Google a récemment ouvert la possibilité de piloter à distance (comme Facebook et Twitter, ce qui est indispensable pour utiliser efficacement ces canaux et ne pas se laisser submerger) une page, mais pas un profil personnel.

Donc, soit j’ai une présence moribonde (et donc inutile) sur G+ avec un profil perso, soit j’essaie de m’en servir un peu plus (c’est le but, sinon pourquoi y être ?) avec une page. Le choix est fait.

N’essayez donc pas de me contacter avec mon profil perso, j’ai toutes les chances de rater l’info. Je ne crois pas pouvoir supprimer ce profil sans la page qui va avec (encore un truc trop bien pensé), mais il sera rendu invisible sous peu. Dorénavant, sous G+, je suis cette page-là et rien d’autre. Merci !