Une solution originale pour consigner son temps

J’ai financé certains projets Kickstarter qui ont abouti, si si, je vous assure. (Désolé, j’ai été un peu échaudé par une succession d’échecs, et David Sparks propose de très bonnes lignes directrices pour éviter ça.) Parmi celles-ci, le ZEI°, un petit machin marrant qui peut s’acheter à présent sur le site idoine.

Consigner l’usage qu’on fait de son temps est important pour toutes sortes de professions, tout particulièrement les indépendants, pour la facturation ou tout simplement pour s’assurer qu’on ne passe pas trop de temps à s’engueuler sur Twitter (version moderne des correspondances épiques de Flaubert, en moins long et avec plus de mèmes tirés de 9GAG). J’ai testé plusieurs applications, notamment Toggl, mais je n’ai pas besoin d’une solution ultra développée, juste d’un truc qui me permette de surveiller, grosso modo, le ratio entre l’écriture et l’administratif (à la louche).

Il y a quantité de solutions simples pour ce faire, mais j’avais commandé donc ce petit bidule mignon et j’avoue que je l’ai adopté sans effort à la réception :

Le principe est simple : un dé à huit faces lesté, gros comme mon poing, couplé en Bluetooth à une application sur mon Mac. À chaque instant, l’application surveille la face qui se trouve vers le haut, et sa signification est entièrement paramétrable avec un feutre effaçable ou des autocollants (le cas sur ma photo). L’application accomplit un peu le service minimum et n’a pas l’ergonomie la plus fouillée du monde, mais elle marche, et s’inscrit dans la démarche de simplicité de l’appareil, en proposant quand même des rapports et intégrations logicielles (notamment avec Toggl, justement). On est très loin de Timing, mais c’est un peu le but :

Cliquez pour agrandir

Ce que je trouve chouette avec le ZEI°, c’est d’avoir un objet physique plutôt rigolo à manipuler quand il s’agit d’attaquer une plage de travail, ou de changer de mode. Je me suis aperçu que j’ai pris l’habitude de le faire basculer avec un claquement sonore d’une face à l’autre, comme pour signifier à mon cerveau la clôture d’un projet au fil de la journée pour attaquer le suivant. Et puis, avoir une petite aide “matérielle”, analogique, dans un monde de plus en plus dématérialisé ne fait pas de mal, je trouve, c’est ludique, c’est sympa.

Alors oui, c’est tout sauf indispensable, surtout si vous avez déjà une solution qui marche, mais pour moi, le ZEI° se trouve à la jonction idéale entre simplicité (huit faces, huit “modes” de travail sont largement suffisants pour garder trace de mon temps) et puissance (on peut personnaliser bien davantage le nom des projets et des clients, ce que je n’ai pas besoin de faire). Quand on travaille seul, je pense résolument qu’on peut bien s’offrir de petits jouets, et j’aime beaucoup mon ZEI°, qui donne un côté physique, tangible, à la gestion de mon temps (notre ressource la plus précieuse) tout en simplifiant grandement cette tâche rébarbative.

Timeular (les fabricants du ZEI°) proposent en ce moment une offre spéciale de Noël si vous vous sentez curieux.se.

2019-09-12T15:40:35+02:00mardi 28 novembre 2017|Best Of, Lifehacking|4 Commentaires

Écrivain bâtisseur d’univers, le monde d’Évanégyre [entretien aux Imaginales 2017]

Avec Christophe de Jerphanion, © ActuSF

Voici encore une information que j’ai mis six mois à relayer… mais je m’efforce de ne pas noyer ce site avec mes actualités, ce qui finirait par faire fuir tout le monde. Cependant, vu que les corrections sur Le Verrou du Fleuve (« Les Dieux sauvages » tome 2, pour mémoire) avancent et que la publication a été officiellement annoncée par Critic pour mars, peut-être est-il intéressant de proposer ce retour sur ce long entretien animé par Christophe de Jerphanion aux Imaginales 2017.

Il y est exclusivement question d’Évanégyre en tant qu’univers, à travers tous les livres publiés à cette date (La Volonté du DragonLa Route de la ConquêtePort d’Âmes et La Messagère du Ciel), mais surtout à travers la création et l’entretien d’un monde fictionnel, son développement, les impératifs de narration que cela représente ainsi que ceux, personnels, que je me fixe (comme l’indépendance entre récits).

L’entretien a été capté par ActuSF et peut-être téléchargé ou écouté directement sur cette page.

2023-02-04T07:07:16+01:00mercredi 22 novembre 2017|Entretiens|Commentaires fermés sur Écrivain bâtisseur d’univers, le monde d’Évanégyre [entretien aux Imaginales 2017]

Ne faisons (surtout) pas une rentrée littéraire de l’imaginaire

Auguste lectorat, petit résumé rapide des épisodes précédents. Depuis une petite année, il y a un mouvement dans le milieu de littératures de l’imaginaire qui part d’un simple constat :

  • L’imaginaire est la culture populaire dominante de très, très loin (au cinéma et dans le jeu vidéo, notamment – Star WarsHarry Potter, Game of ThronesWarcraft…)
  • Mais nos littératures, tout spécialement d’expression française, luttent pour exister, par exemple dans les grands médias.

Donc, on fait quoi ? Comme l’a très justement exprimé Jérôme Vincent des éditions ActuSF, on commence par rassembler des chiffres afin d’obtenir une vision objective de la situation, pour déterminer, notamment, si ce “plafond de verre” est une réalité ou bien un ressenti.

Ce travail a été conduit pendant une grande part de l’année 2017 et des résultats préliminaires ont été proposés aux Utopiales lors d’une session appelée les États Généraux de l’Imaginaire.

Visuel par Zariel

Loin de moi l’idée de résumer ce qui s’est dit – les comptes-rendus seront accessibles bientôt ; on peut déjà tout réécouter ici – mais, en gros : oui, le plafond de verre n’est pas qu’un ressenti, il y a un déficit manifeste, par exemple, de la représentation de nos genres dans les médias généralistes. Dès lors, la question se pose : que faire ?

Et je voudrais revenir sur une idée que j’ai vu flotter dans les préparatifs, qui a été reprise pendant la matinée, et que je vois flotter encore dans la presse – et c’est l’idée de faire une rentrée littéraire de l’imaginaire sur le modèle de ce qui se fait en littérature générale, afin de faire un coup de communication et de donner une visibilité aux genres.

Et pour ma part, ça n’engage évidemment que moi, mais pour poursuivre le débat, j’aimerais dire, en substance, que : oh mon dieu, non, surtout pas1.

Pourquoi c’est une mauvaise idée

Mon expérience est nécessairement limitée, mais j’ai fait un détour hors collections d’imaginaire identifiées il y a quelques années avec la trilogie Léviathan (même si c’est de la fantasy urbaine déguisée en thriller, hein) et j’ai eu l’occasion de discuter avec quelques éditeurs de l’autre côté du plafond de verre. Et notamment de cette fameuse rentrée littéraire identifiée. Bien sûr, ce que j’en rapporte est nécessairement biaisé par mes interlocuteurs, mais quand on observe le fonctionnement de cette période, ce qu’on m’en a dit me paraît assez juste.

Et cette analyse est la suivante : la rentrée littéraire, c’est la roulette russe, c’est l’abattoir.

Des centaines de productions débarquent d’un coup sur les étals des libraires. C’est la lutte pour se faire une place au soleil – à commencer… par l’espace en rayonnages. Une des difficultés de la librairie, il faut le savoir, c’est que la place en linéaire n’est pas extensible – elle est souvent très limitée, au contraire, et un livre a très peu de temps pour être vu en rayon avant de disparaître dans les étagères, puis de sortir du stock. La rentrée littéraire ne fait qu’aggraver le problème. Sans parler, évidemment, de l’espace disponible dans les médias pour en parler, et, bien sûr, du temps des gens – qui n’ont pas la possibilité de lire 200 bouquins en un mois…

En conséquence, une proportion alarmante de ces livres fait de gros échecs commerciaux (quelques centaines de ventes), par rapport aux moyens employés. Ceux-là sont écartés, oubliés ; en revanche, dès que quelque chose frémit, les départements de communication misent dessus, s’efforcent d’avoir les meilleurs relais de presse (télés et radios nationales, par exemple). C’est donc un jeu puissamment risqué, où l’on accepte de perdre gros pour gagner gros sur les succès de la rentrée. (Bien sûr, je ne suggère pas que c’est entièrement incontrôlé de la part des éditeurs – il y a des stratégies réfléchies – mais si les stratégies marchaient à tous les coups dans cette industrie, on ne ferait que des best-sellers ; l’aspect risque de la pratique est indéniable.)

Cette analyse a été confirmée le matin même aux États Généraux par, si ma mémoire est bonne, une libraire – pour eux, c’est un cauchemar de manutention, de gestion de stocks, de promotion…

Maintenant, considérons l’imaginaire, dont le paysage est composé d’une part non négligeable de petites structures indépendantes totalisant au maximum une dizaine d’employés. Gallimard, Grasset, Le Seuil ont les reins assez solides pour s’affronter lors de la rentrée littéraire, mais nous ? Sachant que les premières années d’une telle pratique, en plus, peineront à porter de quelconques fruits puisque nous affrontons ce plafond de verre et que rien n’assure déjà une place en relais médiatiques à un livre de littérature générale – alors, d’imaginaire ?

Mon humble avis est le suivant : c’est du suicide.

Bâtissons sur nos forces

On fait quoi, du coup ?

On est malins : voilà ce qu’on fait. On réfléchit à ce que nous sommes, ce que nous apportons à notre public, pourquoi il nous suit, ce qui nous différencie dans ce que nous avons de meilleur, et nous bâtissons sur nos forces. “Nos” comme dans “nous tous”, peuple de la SF2 ou de l’imaginaire, auteurs, traducteurs, éditeurs, diffuseurs, libraires, lecteurs, blogueurs, etc.

Et ce que nous avons qui me semble assez unique, et c’est une littérature vivante. J’entends par là qu’il y a un tissu d’événements, de rencontres, d’animations qui, à mon sens, est sans commune mesure avec ce qui se fait ailleurs en littérature (ce qui a d’ailleurs posé problème avec la rémunération imposée par le CNL en festivals). En général, les auteurs d’imaginaire sont proches de leur public, de la communauté. Les librairies spécialisées s’en sortent plutôt bien dans le paysage du métier, car elles font vivre leur activité en organisant des rencontres, en fédérant du public, en organisant autant des lieux de rencontre, presque de communauté, qu’elles font tourner des commerces.

Or nous, en tant que genres, qu’aimerions-nous faire ? Être mieux connus du public. Être traités d’une manière qui reflète notre poids économique réel (qui n’est pas négligeable si l’on considère l’édition française, qui devient ridiculement écrasant quand on parle “d’imaginaire” toutes catégories confondues) et réussir à vaincre les a priori résultant de l’ignorance dont nos genres souffrent. Casser le plafond de verre, quoi. Bien sûr, les médias, les relais d’opinion sont des alliés de premier plan dans cette quête, mais nous voulons, in fine, parler aux gens.

Pourquoi, donc, ne pas parler… aux gens ?

J’ai régulièrement eu des expériences similaires quand j’ai commencé à faire des interventions : les gens m’ont parlé de notre étonnante accessibilité, à nous, les auteurs d’imaginaire. Pourquoi ne le serions-nous pas ? Eh bien, parce qu’un auteur, c’est dans sa tour d’ivoire, c’est une personnalité intellectuelle distante, ou encore, c’est mort depuis des siècles (on m’a vraiment dit ça) (remarquez, c’est une excellente raison d’être inaccessible).

Pour moi, une initiative bien plus prometteuse, qui se fonde sur nos forces, qui fait vivre la littérature et la porte chez les gens avec d’excellents messagers – ceux qui la font, auteurs, éditeurs, etc. – c’est le mois de l’imaginaire.

Il ne s’agit pas prioritairement de vendre des bouquins (même si on n’est jamais contre, allez). Il s’agit de susciter un élan, un engouement, un enthousiasme, ouais, à travers des rencontres, des événements, des animations, des formations. D’aller vers les gens, d’ouvrir le plus grand possible les portes de la maison. C’était la première édition cette année, et donc il reste des choses à affiner, on n’a pas encore de grand recul sur l’opération, mais en Bretagne, à Rennes, de ce que j’en ai vu, ça a plutôt bien marché. Nous avons rencontré des acteurs nouveaux, qui avaient envie de partenariats, mais avec qui il manquait les contacts, par exemple. Le public a montré son enthousiasme. Ça a été un boulot de dingue pour toutes les forces motrices de l’événement3 mais cela me semble un modèle bien plus pertinent que d’envoyer des centaines de productions sur les étals dans l’espoir que certaines s’enracinent et d’avoir de la promotion. La dynamique économique ne fonctionne pas comme ça pour nous (et nous n’avons pas les finances pour nous risquer à ce jeu-là). Nos best-sellers fonctionnent sur des plans différents, assez souvent liés à des adaptations à succès, par exemple.

Notre littérature montre sa vigueur et sa vie à travers ses événements, sa proximité, l’humanisme qu’elle prêche, l’évasion qu’elle procure et les réflexions qu’elle ouvre. Nous sommes une communauté investie et passionnée. Capitalisons là-dessus en donnant envie de lire et de voyager, et en prenant notre bâton de pèlerin et en allant le montrer, et en travaillant tous ensemble, professionnels et publics, à accueillir de nouveaux invités dans la maison, par nos recommandations judicieuses de livres, notre implication, notre pédagogie, nos événements, et, très important, notre accessibilité, sociale bien sûr, mais intellectuelle aussi (on se moque de savoir si Harry Potter est de la fantasy ou du fantastique : c’est une discussion d’initiés, et il faut accepter de lâcher prise sur nos cultures d’initiés dès qu’on sort un tant soit peu du domaine).

Pour moi, l’imaginaire, c’est comme le jazz. Il y a de fantastiques caves où des musiciens incroyables jouent pour trente personnes. Il faut les connaître, et ce plaisir de connaisseur fait partie, pour beaucoup, de l’itinéraire. On adore se demander si ce saxophoniste sino-norvégien fait du metal acid Detroit jazz ou du blue trippy batcave jazz. Pas de problème ! En même temps, paradoxalement, tout le monde connaît Miles Davis (= Game of Thrones), peut-être sans l’avoir jamais écouté. Si l’on veut faire connaître le jazz, on explique aux gens par où continuer après Miles Davis, en fonction de ce qu’ils veulent trouver, on défriche le terrain, on organise des événements agréables et accessibles autour du genre pour montrer, faire plaisir, donner envie, et on reste prudent avec les finesses de spécialiste (qui peuvent s’exprimer dans d’autres espaces). On va vers les gens, on les guide – on les invite. Même si cela nous conduit à répéter cent fois par an les définitions de base. Être blasé est interdit, car chaque interlocuteur qui découvre les entend pour la première fois, et nous voulons partager la passion, non ?

Une chose est sûre, en revanche : ce qu’on ne fait pas pour promouvoir le jazz, c’est sortir cinquante disques d’un coup en période de Star Academy.

Donc, ne faisons pas une rentrée littéraire, s’il vous plaît.

  1. Si vous étiez à la matinée, cet article ne fait que reprendre ce que j’y ai dit quand je suis intervenu ; mais comme il semble que l’idée circule encore, il me paraît important de le répéter.
  2. Salut, Roland.
  3. Dont je n’ai pas fait partie, je ne m’arroge pas le mérite, mais j’ai pu le voir.
2017-11-20T06:41:26+01:00lundi 20 novembre 2017|Le monde du livre|20 Commentaires

Procrastination podcast S02E05 : “Le voyage du héros”

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “Le voyage du héros“.

Le voyage du héros, ou monomythe, est l’une des structures narratives les plus célèbres et les plus prescrite dans la culture populaire, notamment dans le cinéma. De quoi s’agit-il, et ce motif est-il réellement universel ? Laurent et Lionel proposent un historique et un rappel des travaux de Joseph Campbell et Christopher Vogler, tandis que Mélanie rappelle leur lien fondamental avec la figure même du héros – et donc leur limite principale.

Références citées :
– Joseph Campbell, Le Héros au mille et un visages (traduction de The Hero with a Thousand Faces)
– Christopher Vogler, Le guide du scénariste : la force d’inspiration des mythes pour l’écriture cinématographique et romanesque (traduction de The Writer’s Journey)
– Alexander Astier, Point de vue sur la masterclass de Christopher Vogler

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

tumblr_n7wj8rqhsm1qenqjeo1_1280     soundcloud_logo-svg     youtube_logo_2013-svg     rss-feed
Bonne écoute !

2019-05-04T18:47:12+02:00mercredi 15 novembre 2017|Procrastination podcast, Technique d'écriture|2 Commentaires

Parlons d’écriture et de festivals avec les Bookonautes

Retour sur les Utopiales avec les Bookonautes, éditeurs de fictions courtes sur le web ! Les Bookonautes ont aussi un podcast, et m’ont fait le plaisir d’une petite discussion en terrasse et au soleil le dimanche du festival. On parle de l’événement, du milieu, mais surtout de technique narrative, de son apprentissage, du podcast Procrastination, Merci à eux !

Ça se trouve là-dessous ou sous Soundcloud, et on peut m’y entendre dire à peu près 45 fois le mot “vachement”, ce qui est vachement bien.

https://soundcloud.com/lesbookonautes/interview-lionel-davoust-utopiales-2017

2019-06-04T20:19:24+02:00lundi 13 novembre 2017|Entretiens, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Parlons d’écriture et de festivals avec les Bookonautes

Comment synchroniser (et utiliser) Scrivener sous Android

Grand jour, auguste lectorat, pour tous les auteurs aficionados du petit robot vert et qui aimeraient, comme nous chanceux sous iOS, travailler en mobilité sur leurs projets Scrivener (dont on parle ici régulièrement). Sabine Sur, autrice et traductrice (ça arrive à des gens très bien), a pris du temps pour tester en conditions réelles les bonnes applications à utiliser et les bonnes pratiques à appliquer pour synchroniser ses projets Scrivener sur son appareil Android et donc, dans les faits, pouvoir y travailler en déplacement. Elle propose quantité de captures d’écran dans un article simple et pas technique du tout, et je suis honoré qu’elle m’ait proposé de l’héberger ici pour bénéficier à toute la communauté.

Alors on dit un grand merci à Sabine, et on va jeter un œil à ses deux blogs : le premier sur l’écriture, l’autre sur la traduction. Bien sûr, ce qui suit est valide à l’heure de sa rédaction, et est fourni sans garantie d’aucune sorte – ni Sabine ni moi ne serons tenus de quelconques dégâts si les manipulations ci-après proposées devaient entraîner une perte de données, faire rancir votre beurre ou déclencher une guerre thermonucléaire avec la Corée du Nord.

Sans plus tarder, je laisse la parole à Sabine. (N’hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir en cas de besoin.)


Pouvoir écrire partout aide à écrire plus souvent. Scrivener, un logiciel très pratique pour l’organisation et la productivité, est disponible sur Mac et PC, mais seulement sur iOS pour ce qui est des appareils mobiles. Or, comme l’a expliqué Lionel, rédiger sur un smartphone ou une tablette, c’est le bien.

Comment faire pour utiliser Scrivener quand on ne fait pas partie du royaume des élus n’a pas d’iPhone, mais un appareil avec Android ?

Je voulais prendre un texte de base pour servir d’exemple à cette démonstration, mais l’inspiration a été la plus forte et j’ai fini par laisser s’exprimer librement mon cœur d’écrivaine.

Voici le résultat :

C’est vrai, en plus.

L’objectif est d’arriver à ce résultat :

En revanche quand je commence une blague je ne sais pas m’arrêter, on m’a déjà dit que c’était un problème.

En dehors de l’aspect blagounette, ce texte est pratique pour deux raisons :

  1. les modifications sont bien visibles, donc toute erreur sera facile à repérer ;
  2. il va falloir ajouter des chapitres, ce qui permettra de mettre en lumière les limites du dispositif.

Pour pouvoir travailler sur un projet Scrivener depuis son téléphone, il faut que le système d’exploitation du téléphone puisse accéder aux fichiers et les lire. J’ai utilisé mon compte Dropbox pour créer un fichier dénommé « Test ». Ensuite, dans Scrivener, j’ai choisi dans le menu « Fichier » la fonction « Synchroniser » puis « avec un dossier externe ». Il devrait être possible de transférer aussi les fichiers avec un câble micro-USB pour ceux qui n’ont pas Dropbox ou refusent de l’avoir pour une raison quelconque, mais je n’ai pas essayé.

D’abord, préparer la synchronisation des fichiers :

Ne pas oublier de cocher « synchroniser tous les autres documents texte du projet » pour pouvoir aussi modifier les fichiers de préparation (dans le dossier Recherche) !

Il est possible de choisir le format des fichiers : .rtf, .txt et Final Draft pour les scénaristes. J’ai choisi .txt par préférence personnelle : il est plus léger, je peux l’ouvrir et le modifier directement depuis Dropbox, et quand j’écris sur mon portable je n’ai pas la moindre envie de me soucier du formatage, je sais que je pourrai rattraper ça ultérieurement.

Sinon, il est possible d’éditer les documents sur Google Drive ou avec un autre logiciel de traitement de texte gratuit (à voir sur le Google Play Store).

Une fois qu’on a fini d’écrire sur son téléphone, il faut enregistrer en s’assurant d’avoir activé le Wi-Fi ou la connexion des données (ne faites pas comme moi, qui ai perdu des modifications en oubliant de le faire), puis synchroniser le projet sur ordinateur si on a oublié de quitter Scrivener en partant. Dans le cas contraire, Scrivener se synchronise immédiatement à l’ouverture et à la fermeture. Le nom des fichiers modifiés est indiqué sur la barre de gauche.

1. Fonctionnement par défaut

Quand j’ouvre le projet dans Dropbox sur mon téléphone, je vois deux fichiers : Ébauche et Notes.

Le dossier Ébauche ne comporte que des fichiers texte, normal vu mes paramètres. Les dossiers sont affichés en tant que fichier texte vide.

Tout ce qui se trouve dans le dossier Recherche sera dans le dossier Notes, y compris toutes sortes de fichiers-type (formatage d’ebook, fiche de personnage, etc.). Je finis par tomber sur mon fichier Idées, en 15ème position.

Sur mon ordinateur, le contenu du document Idées, c’est ça :

J’ajoute une phrase sur mon téléphone, j’enregistre et je synchronise sur l’ordinateur. J’obtiens ça :

Jusque-là, tout est normal.

Je crée aussi une fiche personnage et une fiche décor sur mon ordinateur, d’après les modèles de Scrivener. J’arrive à les modifier sur mon téléphone selon le même principe.

2. Création de fichiers sur smartphone

Sur mon téléphone, je crée à partir de Dropbox un nouveau fichier nommé « miscellanées » dans les notes : la synchro se passe bien.

En revanche,  quand je veux créer le dossier « Fin » dans le dossier Ébauche de mon téléphone, ça ne marche pas. Le message d’erreur suivant apparaît :

Pour contourner, je crée un document texte et une fois revenue devant mon ordinateur, je crée le dossier lui-même.

Au passage, je n’ai pas accès aux notes ni à l’inspecteur de document sur le mobile.

Je peux aussi créer un fichier texte dans les Notes, mais sans bénéficier des modèles « personnages » ou « endroits ».

3. Perdre son travail

Pour finir, je teste une manipulation qui m’a posé problème lors de la rédaction de mon roman : la suppression et l’ajout de scènes côté ordinateur. Je supprime donc le fichier « Conclusion » pour le remplacer par un « Épilogue ».

Oui, je sais, mais après c’est fini. C’est la dernière capture d’écran, là.

Je synchronise et regarde mon téléphone : entre « Ébauche » et « Notes » s’est glissé un nouveau dossier, « Fichiers supprimés », qui contient le fichier « Conclusion ». Bien pratique pour ceux qui n’ont pas utilisé la fonction « Snapshot » de Scrivener pour avoir un instantané de leur texte et qui regrettent après coup leurs modifications.

Conclusion

Vers la fin de la rédaction de mon roman, je n’ai plus écrit sur mon téléphone, d’abord parce que j’en avais assez peu l’occasion, ensuite parce que je ne voulais vraiment pas risquer de perdre mon travail et que je préférais pécher par excès de prudence. En fait, après avoir fait ce test, je me dis que j’aurais probablement dû commencer par là pour voir les possibilités et les limites du procédé. J’y invite tous les écrivains détenteurs de Scrivener et d’un appareil tournant sous Android.

2019-06-04T20:18:54+02:00jeudi 9 novembre 2017|Best Of, Technique d'écriture|5 Commentaires

Retour sur Scorfel en vidéo

Scorfel, c’est donc la convention de jeu et de littérature de Lannion qui s’est tenue les 21 et 22 octobre derniers, et qu’on retrouve tous les ans ; Morgan of Glencoe, auteur, musicienne, qui a une chouette chaîne YouTube en plein essor que je vous invite à découvrir (elle joue, genre, les yeux bandés, rien que ça) vous propose un retour sur l’événement en images et en entretiens d’auteurs et créateurs, avec Evelyne Brisou Pellen, Elhonna Sombrefeuille, Quentin Fourreau, David (organisateur) et moi-même.

On y parle aussi de galettes, parce qu’on est en Bretagne, et qu’on NE RIGOLE PAS avec la galette. Merci à Morgan de m’avoir donné l’occasion de parler de La Messagère du Ciel !

2017-11-06T23:04:03+01:00mercredi 8 novembre 2017|Entretiens|2 Commentaires

Retrouvez les cinq masterclasses de l’Arald en vidéo

Le vendredi 13 octobre 2017 s’était tenue la masterclass des littératures de l’imaginaire, organisée par les éditions Actusf avec Les Moutons électriques, l’Atalante, Critic et Mnémos, en partenariat avec l’Arald et la Bibliothèque Municipale de Lyon. Ces interventions ont été filmées dans leur intégralité, permettant de les revoir en entier, avec au programme :

  • 3′ : Olivier Paquet, sur la thématique des descriptions, leur rôle, leur importance et le dosage
  • 37′ : Moi-même, sur la thématique des personnages : archétype et logique propre. (J’y parle notamment de mes outils favoris, volonté et conflit, ainsi que de l’équilibre entre structure et lâcher-prise)
  • 1h15 : Nicolas Le Breton, sur la question des dialogues
  • 1h45 : Christian Chavassieux, à propos des scènes de bataille
  • 2h’18 : Jean-Laurent Del Socorro, sur les questions des relations avec les correcteurs, éditeurs et relecteurs, et tous ceux qui ont un regard sur un texte avant sa publication.

Pour ma part, pour aider à suivre le discours en parallèle, je vous propose de télécharger à part le diaporama au format PDF ici afin de pouvoir mieux le lire, et surtout, bien évidemment, de profiter en plein écran de la slide la plus surréaliste que j’aie jamais mise dans une présentation.

2019-06-04T20:18:14+02:00lundi 6 novembre 2017|Best Of, Technique d'écriture|8 Commentaires

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