Procrastination podcast s05e18 – Le twist

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s05e18 – Le twist“.

Du coup de théâtre qui retourne absolument toute la narration jusqu’à la petite nouveauté, comment fonctionnent les « twists » – et quelle place pour la figure dans la fiction actuelle ? Pour Lionel, il s’agit avant tout d’une subversion des attentes, et la différence entre le twist et le deus ex machina est cruciale. Estelle insiste sur la montée souterraine qui donne naissance au twist, et surtout sur son aspect symbolique et humain. Mélanie appuie l’importance de la préparation, mais regrette que certaines œuvres soient parfois résumées à leur twist final, contribuant à en minimiser la réelle profondeur.

Références citées

– L’Empire contre attaque, réalisé par Irvin Kershner

– Les Autres, réalisé par Alejandro Amenábar

– Sixème sens, réalisé par M. Night Shyamalan

– Se7en, réalisé par David Fincher

– Agatha Christie, notamment Le Crime de l’Orient-Express

– Les Experts (C.S.I.), licence de séries télévisées créée par Anthony E. Zuiker, Carol Mendelsohn et Ann Donahue

– PJ, série créée par Michelle Podroznik et Frédéric Krivine

– New York, Police judiciaire (Law & Order), série créée par Dick Wolf

– Brandon Sanderson, « Fils-des-Brumes »

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Bonne écoute !

2021-06-14T18:25:45+02:00mardi 1 juin 2021|Procrastination podcast|3 Commentaires

Procrastination podcast s05e13 – Écrire son deuxième livre

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s05e13 – Écrire son deuxième livre“.

Comment passe-t-on de l’élan primal, peut-être candide, à la professionnalisation et à la production régulière ? Est-ce seulement une bonne idée, d’ailleurs ? Quels sont les impératifs qui apparaissent, à quels pièges prendre garde, et comment négocier le passage de la candeur à l’expérience ? Lionel aborde d’emblée les questions de pression de délais, mais aussi les attentes personnelles que l’on se met alors que la notion d’enjeu apparaît ; Estelle parle de l’espérance de ne pas décevoir, et l’exigence de confirmer l’essai. Mélanie aborde le dilemme de la production et d’enchaîner les publications, ainsi que la nécessité de gérer que certains livres marchent inexplicablement bien mieux d’autres. Très vite apparaissent les notions de stratégie, tant de carrière que personnelles et artistiques – lesquelles ne sont pas forcément toujours alignées.

Références citées

– Virginie Despentes, Baise-moi, Les Chiennes savantes

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Bonne écoute !

2021-04-02T18:03:22+02:00lundi 15 mars 2021|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s05e13 – Écrire son deuxième livre

Résultats de la consultation sur la newsletter (2) : boîte à idées et réponses

Suite et fin du retour sur la Grande Consultation Publique™ de la newsletter, donc (épisode 1 de la veille : les chiffres). Merci à vous d’avoir pris le temps d’exprimer vos envies, parce que c’est drôlement instructif. Et notamment, je m’aperçois qu’il ne manque pas tellement de choses dans la newsletter, mais sur le blog, peut-être, si. Parce qu’un certain nombre d’idées, ce me semble, ont plus leur place ici que dans un envoi mensuel.

La newsletter, par son côté sporadique1, correspond pour moi à un point d’étape où il subsiste ce qui demeure notable sur le mois passé. Le blog, au contraire, se prête à l’aspect plus transitoire des choses, puisqu’il est publié quasiment quotidiennement, et que les archives en avalent vite le contenu (même si elles demeurent à disposition, ce qui permet heureusement de retrouver les articles de fond qui restent intemporels – c’est le sens de la catégorie Best Of).

Vos suggestions me font penser que, peut-être, je pourrais aborder davantage certaines choses, mais peut-être pas dans la newsletter. Sur le blog, justement.

Allons-y :

Ce qui me plairait, ce serait des conseils de lectures. Des oeuvres que tu as lu et que tu trouves intéressantes pour des différentes raisons (qualités narratives, scénario, twists, construction des personnages etc.). Un avis simple bien sûr, pas nécessairement en entrant dans les détails et une analyse de 50 pages, le but n’est pas pas de te faire perdre du temps.

Je fais de moins en moins de chroniques ici parce que, hé bien, tristement et surtout cette année, j’ai de moins en moins le temps de regarder / lire / jouer. Ce n’est pas sain et ce n’est pas une situation appelée à durer, mais je note pour l’aspect technique narrative. C’est une excellente idée (cela libère aussi de tout aspect “actualité”, que je ne suis pas, honnêtement) et c’est tout à fait noté, merci. Cependant, pour moi, cela a sa place, justement, sur le blog.

Une rubrique coup de coeur du mois sur de la lecture/film/musique de même qu’il y a la photo de la semaine. Pas obligé d’expliqué “pourquoi”, car c’est un coup de coeur.

Cf supra ; je fais trop peu de chroniques et quand j’en fais, à présent, j’ai tendance à parler de ce qui me parle vraiment (le dernier en date – qui commence à remonter – étant Gris). Mais c’est tout à fait vrai que je pourrais prendre un peu plus soin de le faire, et sans forcément argumenter – j’ai tendance à vouloir faire des chroniques fouillées, mais quand on dit du bien, c’est quand même moins important. Mais là, une fois de plus, cela a d’abord sa place sur le blog.

Quelques photos de temps en temps de votre univers de travail (bureau, promenade, etc) (sauf si c’est trop personnel). Une petite série d’article sur vos débuts ou premiers pas dans l’écriture

Une série sur tes débuts ce serait instructif pour beaucoup d’auteurs débutants… et probablement marrant ^^

Merci beaucoup pour cet intérêt ! Répondons donc dans l’ordre :

Pour les photos de l’univers personnel, je suis navré de décevoir, mais il est quasiment certain que je ne le ferai pas. Je l’évoquais hier, il est temps de détailler : je suis très secret dans l’absolu. J’ai joué le jeu des réseaux commerciaux parce que je m’intéresse à la technologie, mais je n’ai jamais mis de moi-même une photo personnelle nulle part, sauf pour me faire un profil, et m’en aller au bout de plus de dix ans a été l’une de mes meilleures décisions en 2020 pour ma santé mentale. Je me méfie énormément du narcissisme qu’Internet flatte chez nous, et je sépare drastiquement la sphère privée du travail (cela vaudrait un article à part entière, mais j’ai puissamment conscience du pouvoir que la narration entraîne sur l’identité et le libre-arbitre ; les réseaux nous poussent à nous narrer nous-mêmes de par l’exposition publique constante qu’ils génèrent, ce qui nous fossilise dans nos processus de pensée et donc notre liberté).

Bref, si je parle de moi ou de ce que je fais, c’est parce que je pense que cela peut avoir une portée qui dépasse le seul fait de raconter ma vie, ou dans le cadre codifié d’un entretien où, là, okay, inquiring minds want to know. C’est pour cela qu’il y a les photos chaque semaine et que, quand je fais un voyage notable comme une expédition scientifique, je le détaille dans les carnets de voyage. Ou pour quelque chose de vraiment notable. Mais c’est aussi pour cela que (comme cela m’a été suggéré) rédiger des journaux réguliers comme le fait Thierry Crouzet ne me correspond pas. Je ne le fais même pas pour moi, hormis pour ce que j’ai appris sur le plan d’écriture chaque jour. Je pense que l’important avant tout chez un auteur, ce sont ses livres et pas sa personne et, dans un monde d’idéaux platoniciens, on en ferait même entière abstraction.

Et puis, en toute honnêteté, mon quotidien au long cours n’est pas très palpitant. En période d’écriture, j’écris tous les jours ouvrables, et à la fin, y a un bouquin. Je résume rapidement, mais mes histoires d’écriture reposent quand même principalement sur ma capacité à me présenter devant mon clavier tous les jours pendant des mois et à bosser. Ce processus représente 80% du résultat final, et ça ne se raconte pas très bien.

En revanche, parler des débuts et du parcours, cela peut effectivement dépasser le cadre de mon nombril. Pour info, il y a déjà cet article de la semaine dernière, et beaucoup de choses dans toute la catégorie Entretiens, notamment dans les récents, celui de Planète Agro et la discussion de la Convention française.

Cependant, je note, et je vais voir si je rassemble l’audace de le faire. Et je ne dis pas que je ne changerai jamais là-dessus, que je ne me prendrai jamais au jeu, mais disons que de tous les retours, d’autres sont davantage probables à court terme.

Quoi qu’il en soit : merci beaucoup, à nouveau, pour cet intérêt.

Ah, on savait s’amuser, autrefois.

Fan art, lien vers blog tiers qui parlent de tes œuvres

Cela aussi, donc, ce serait pour le blog. Cela existe déjà pour les chroniques : chaque fiche livre comporte un onglet “Revue de presse” (en tout cas pour les plus récents, la faute à quelques changements de système qui a remis les choses à zéro). Fut un temps, je relayais la revue de presse sur le site et les réseaux, mais je n’ai jamais trouvé de manière de le faire qui ne sonne pas à mes yeux comme “Hé ! Regardez ! On dit du bien de mes bouquins, je suis trop fort.” (Et puis parfois, cela a donné aussi des situations absurdes.) Mais ces liens existent absolument, ils sont collectés sur les pages livre correspondantes.

Pour les fan arts, oui, complètement (sur le blog encore). Je suis en retard là-dessus et c’est mal, à chaque fois je me dis que je vais intégrer cela dans les portails univers qui n’en finissent pas d’arriver, mais je vais oublier cette idée et découpler les deux. (Au passage, si vous en avez… le formulaire contact arrive directement dans ma boîte personnelle.)

Le mot de la fin temporaire

Merci encore d’avoir pris le temps de me faire remonter vos envies et idées. J’en ressors avec finalement davantage de sujets pour le blog que pour la newsletter, mais c’est très bien : l’un entraînant l’autre, tout cela se nourrit ensemble tel un cercle vertueux de développement durable. Attendez-vous donc à un peu plus de substance sur le blog (ce qui est bienvenu, j’avoue avoir été très pris en 2020 pour arriver à proposer davantage de fond), et, comme disait Corwin d’Ambre, “au revoir et bonjour, comme toujours” !

  1. Ce qui n’a rien à voir avec sa partie tigeale ou boulière, bien sûr.
2020-11-25T23:44:12+01:00jeudi 26 novembre 2020|Expériences en temps réel|6 Commentaires

Procrastination podcast S03E09 : “La première fois”

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “La première fois“.

La publication, cette barrière évanescente, intimidante, idéalisée parfois. Que se passe-t-il quand on la franchit ? Qu’est-ce qui change pour soi, pour sa pratique de l’écriture – et surtout, comment y survit-on ? Mélanie, Laurent et Lionel relatent leurs premières fois, puis expliquent ce qui a changé. Mélanie parle de l’innocence qui change, des attentes des lecteurs qui se cristallisent ; Lionel martèle que la publication ne doit pas être vue comme une validation de l’acte d’écrire, au risque de voir s’enflammer le syndrome de l’imposteur si courant dans la profession. Laurent explique notamment que ce syndrome est dû au fossé que l’on perçoit, tout particulièrement dans les débuts, entre ses idéaux et ses réalisations…

Références citées
– Serge Brussolo
– JK Rowling
– Elisabeth Vonarburg, Comment écrire des histoires

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

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Bonne écoute !

2020-10-19T11:37:40+02:00mardi 15 janvier 2019|Procrastination podcast, Technique d'écriture|3 Commentaires

Question : du pouvoir des noms

Une question qu’on m’a présenté de visu lors d’un atelier d’écriture, cette fois ; j’avoue que je ne me l’étais jamais posée en ces termes, mais comme toujours, si une personne s’y trouve confronté, j’imagine qu’elle n’est pas la seule :

Je me demandais comment on choisit le nom d’un personnage. Est-ce qu’il y a des règles ? Comment y arrive-t-on ?

Comme pour tout en art, il n’y a pas de règles gravées dans le marbre. En revanche, il y a un certain nombre de lignes directrices qui peuvent rendre la vie plus facile, à l’auteur comme au lecteur.

Je pense que la première et la plus importante – et là, oui, cela s’apparente peut-être à une règle – c’est d’avoir un nom qui « sonne » juste pour toi, l’auteur. Certains personnages se présentent à soi déjà complets, et ils ont fréquemment le nom qui leur va ; ou même, certains patronymes peuvent obséder l’esprit, exigeant qu’on raconte l’histoire de la personne qui va derrière. J’aurais tendance à recommander fermement de ne pas modifier ces noms-là : ils portent une charge émotionnelle inconsciente et une envie qu’il serait dommage d’assécher. Les noms sont, il me semble, quelque chose d’éminemment personnel en écriture ; leur sonorité et peut-être, même, le passé qui s’y trouve attaché porte des résonances insondables, même pour l’auteur (si, par exemple, tu as été harcelé en maternelle par un sale garnement appelé Innocent, cela ne t’évoquera pas un pape). Elizabeth George parle d’un cas où elle n’est arrivée à cerner l’un de ses personnages qu’après l’avoir changé de nom.

Néanmoins, il existe un certain nombre de critères plus objectifs. Si les noms portent des connotations pour l’auteur, il en est de même pour le lecteur – et avec les connotations viennent des attentes. Par exemple, un homme nommé Wilston Herbertshire Ruperford IV ne vient manifestement pas du même milieu social que Bob Lalose. Note ce que je viens de faire : ces noms sont visiblement outranciers et n’existent pas (on l’espère). Si je mets en scène Bob Lalose, on se doute aussitôt que l’on a affaire à une satire ou à une comédie. Mais je pourrais parfaitement faire de Bob Lalose un playboy avocat pilote de F1 à qui tout réussit parce que, obsédé par son ridicule état-civil, il ne supporte pas l’échec. Voilà qu’on pourrait basculer dans la chronique sociale. Si je présente un clochard nommé Wilston Herbertshire Ruperford IV (alors qu’on s’attendrait à un chevalier d’industrie), une foule de questions surgit : s’agit-il d’un riche héritier qui a tout perdu ? Est-ce un nom qu’il s’est donné tout seul – et est-il alors un peu cinglé ? Le nom peut évidemment être pris à contrepied pour surprendre le lecteur – comme dans l’exemple du sale garnement appelé Innocent. Bref, dans tous les cas, le nom n’est pas neutre : même s’il est quelconque, il révèle quelque chose au sujet de son porteur – un type a priori quelconque (mais peut-être appelé à un grand destin).

Le nom révèle beaucoup d’autres indices : l’origine culturelle (Jean-Alfred Mastard contre Daisuke Takashi), l’âge (en France, on imagine Jennifer plus jeune que Gertrude), même le caractère (Ophélia sonne plus romantique que Marcel). Ce n’est évidemment pas une science exacte et il ne faut surtout pas en faire un code (ce qui se verra tout de suite), mais, employés correctement, ces indices peuvent parachever l’image du personnage auprès du lecteur en lui fournissant une ancre cohérente.

Pour parvenir à ce résultat, je ne connais guère d’autre méthode que celle de l’essai / erreur : réfléchir à l’origine sociale et culturelle et jongler avec les prénoms et patronymes courants ; prendre une grande feuille blanche et isoler les syllabes qui séduisent l’oreille, puis tenter une myriade de variations autour jusqu’à parvenir au résultat qui « sonne » juste. Et, évidemment, s’autoriser à changer en cours de route si l’on perd cette « connexion » avec le personnage que l’on construit. Le lecteur ne verra peut-être pas quelle différence cela peut bien faire que l’héroïne s’applle Cailtyn ou Kathleen mais, dans l’écriture, cela peut bien signifier la différence entre une identification réussie et poussive.

Photo via le site de la ville de Saint Palais sur Mer.

2014-08-05T15:23:06+02:00mercredi 8 décembre 2010|Best Of, Technique d'écriture|1 Commentaire

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