Procrastination podcast s08e11 – Du bien-fondé des allégories

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s08e11 – Du bien-fondé des allégories“.

L’allégorie est la représentation d’une idée abstraite par la métaphore ou un symbole ; technique aussi ancienne que la littérature elle-même, il peut être facile d’en faire un usage un peu excessif. Quelle est la place de la symbolique dans la fiction en 2024 ?
Pour Mélanie, elle est intemporelle, indissociable de l’art, car elle s’enracine dans le réel. Néanmoins, elle ne doit pas se faire au détriment des événements purs du récit, qui doivent fonctionner sans elle.
Estelle met en avant les différentes dimensions de la narration, dont la symbolique fait partie, et souligne qu’elle n’est jamais assez forte que lorsqu’elle fonctionne en accord avec l’action et l’émotion.
Lionel formule le piège de l’intellectualisme, où la ruse de la symbolique prend le pas sur l’émotion ; une allégorie réussie est celle sur laquelle on accepte de lâcher prise, en l’offrant au lecteur et en acceptant qu’il ne la voie pas.

Références citées

  • Jean de la Fontaine, La Cigale et la Fourmi
  • Stephen King, « La tour sombre »
  • Le règne animal, film de Thomas Cailley et Pauline Munier
  • The Lobster, film d’Efthimis Filippou et Yorgos Lanthimos
  • Peter Greenaway

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Bonne écoute !

2024-02-28T08:21:20+01:00jeudi 15 février 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s08e11 – Du bien-fondé des allégories

Procrastination podcast s05e16 – Les mises en page hors normes

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s05e16 – Les mises en page hors normes“.

Jouer avec les polices, déstructurer le texte, ajouter des croquis, des illustrations : jusqu’où peut-on aller avec la mise en page ? Et est-ce seulement indiqué ? Lionel bassine tout le monde avec La Maison des feuilles (mais difficile d’aller plus loin que ça), tout en affirmant que derrière toute expérimentation, il faut penser à sa finalité et à ce qu’elle sert. Mélanie n’est pas contre quelques jeux purement gratuits, mais ramène quand même leur pertinence au projet dans lequel ils s’inscrivent et à la maîtrise technique qui va derrière. Estelle rappelle l’intérêt de la portabilité du roman et du texte, et développe le rôle des témoignages type messages, coupures de journaux, extraits de conversation Internet qui peuvent émailler un texte.

Références citées

– John Cage

– Mark Z. Danielewski, La Maison des feuilles

– Johan Scipion, « Le Terrier »

– James Ellroy

– Brandon Sanderson, « Les Archives de Roshar »

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2021-05-17T18:05:51+02:00lundi 3 mai 2021|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s05e16 – Les mises en page hors normes

Procrastination podcast s05e02 – Écrire pour soi, écrire pour les autres (part.1)

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s05e02 – Écrire pour soi, écrire pour les autres (part.1)“.

Cette question sous-tend peut-être toutes les initiatives créatives et informe peut-être tous les choix de ton, d’approche, de technique : comment faire pour que les intentions de l’auteur ou de l’autrice soient compréhensibles et reçues comme il convient ? Comment, en un mot, rendre son projet accessible ?
Estelle différencie les différentes optiques créatrices ; écrire pour soi, juste pour faire exister quelque chose ; écrire dans le but d’être lu, où les interprétations appartiennent au public ; et enfin le soin particulier appliqué par l’auteur ou l’autrice à l’approche de certains sujets chers de manière à ne pas créer , au contraire, d’ambiguïté délétère.
Mélanie évoque que dans le cadre de ses premières œuvres, surtout si les sujets sont chers et personnels, un auteur peut être tourné d’abord vers soi, au détriment du lecteur ; apprendre à se rendre accessible participe d’un voyage technique, pour atteindre la clarté et la réflexion sur les outils au service de son message.
Lionel, quant à lui (et parce qu’il n’a peur de rien), compare le métier d’auteur et de tout créateur à celui de DJ : faire plaisir au public tout se faisant plaisir soi-même ; divertir de manière efficace avec le sens cher à celui ou celle qui divertit, et rencontrer la signification de l’entreprise artistique à cette rencontre.

Références citées
– Notre-Dame des Fleurs, Jean Genet
– Le Bruit et la fureur, William Faulkner
– Steve Jobs

Procrastination est animé par Mélanie Fazi ( https://www.melaniefazi.net ), Estelle Faye ( http://www.estellefaye.fr/ ) et Lionel Davoust ( https://lioneldavoust.com ). Diffusion : Elbakin.net.

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2020-10-19T18:35:37+02:00jeudi 1 octobre 2020|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s05e02 – Écrire pour soi, écrire pour les autres (part.1)

Procrastination podcast saison 5 : sujets et première invitée

J’avais méchamment teasé quelques nouveautés pour la saison 5 de Procrastination – le confinement a au moins eu ceci de positif que nous nous sommes mis au point pour enregistrer à distance… ce qui nous permet à présent d’accueillir des invité•es.

Et nous nous sommes très, très heureux et honorés que Mireille Rivalland, directrice littéraire des éditions L’Atalante, ait accepté notre invitation à venir parler d’édition, à lever le voile sur le processus réel de sélection des manuscrits, de retravail, de commercialisation. L’Atalante est une grande maison indépendante dans le domaine de l’imaginaire, adossée à la librairie du même nom qui existe depuis plus de 40 ans à Nantes, où publient des auteurs majeurs du genre (Terry Pratchett, Glen Cook, Dmitry Glukhovsky, Pierre Bordage, Jean-Claude Dunyach…). Nous remercions profondément Mireille de nous avoir fait bénéficier de son regard, de son expérience, de sa bienveillance et sa franchise ; les deux épisodes enregistrés en sa compagnie sont le 501 et le 506, et nous sommes certains que vous les trouverez aussi passionnants et instructifs que nous.

Mireille Rivalland, Estelle Faye, ma pomme et Mélanie Fazi. Montage Mélanie Fazi.

Mais ce n’est pas tout ! Nous avons déjà enregistré un bon tiers de cette saison (Procrastination, le podcast toujours à l’heure, si c’est pas paradoxal), et voici la sauce à laquelle vous allez être mangés, chers poditeurs et poditrices :

  • 15 septembre, 501 : La sélection des manuscrits, avec Mireille Rivalland
  • 1e octobre, 502 : Écrire pour soi, écrire pour les autres (partie 1)
  • 15 octobre, 503 : Écrire pour soi, écrire pour les autres (partie 2)
  • 1e novembre, 504 : La course à la perfection
  • 15 novembre, 505 : Être auteur et timide
  • 1e décembre, 506 : Le retravail des manuscrits, avec Mireille Rivalland
  • 15 décembre, 507 : Le découpage des séries

Reprise, donc, le 15 septembre chez tous vos agrégateurs de podcasts !

2020-08-25T09:41:29+02:00mardi 25 août 2020|Technique d'écriture|4 Commentaires

Procrastination podcast S04E15 – Tell, don’t show

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “S04E15 – Tell, don’t show“.

Un épisode dynamique et vivifiant (toujours enregistré en confinement) cette quinzaine tandis que les trois auteurs partent loin, et même avec une pointe de véhémence, dans l’exploration de la dramatisation contre l’information, du tell contre le show (mais est-ce bien une opposition ?). On dit toujours « show, don’t tell » (montrez, ne dites pas) – qu’en est-il de l’inverse ?
Mélanie considère en effet que ce conseil classique est trop mécanique, considéré trop universel, et qu’il n’exclut pas les autres formes de narration. Pour Estelle, au-delà du « show, don’t tell », c’est l’incarnation dans un roman qui est fondamentale ; elle s’oppose même à une certaine affection médiatique actuelle pour une littérature considérée comme « exigeante », quand ménager profondeur du discours et narration prenante lui semble un idéal à la fois plus élevé dans la fiction et difficile à réaliser. Lionel met l’accent sur le fait qu’entre tell et show, tout est choix esthétique de le part de l’auteur, tout est, d’une manière ou d’une autre, une certaine forme de dramatisation – tout en adhérant à l’idée que la fiction se doit d’abord de raconter une histoire, et que les racines de l’imaginaire sont populaires.

Références citées
– Nancy Huston, Dolce Agonia
– Ada Palmer, Trop semblable à l’éclair
– Mark Z. Danielewski, La Maison des feuilles
– Dystopia Workshop
– William Faulkner, Le Bruit et la fureur

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2020-10-19T11:35:17+02:00vendredi 15 mai 2020|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S04E15 – Tell, don’t show

En entretien sur Tintamare (la gazette de Cocyclics) autour de la nouvelle

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Tintamare, la gazette de Cocyclics, le site – forum d’entraide autour de l’écriture, lance une nouvelle rubrique d’entretiens autour de l’écriture de nouvelles, et j’ai l’insigne honneur (ce qui ne veut pas dire qu’on m’a remis un badge) de lancer le bal autour du format, de sa spécificité et évidemment de la technique.

Pour vous, y a-t-il des codes (chutes, rythmes, types d’histoires) incontournables de la nouvelle à respecter/détourner ?

Je souscris à la démarche d’Edgar Allan Poe : dans la nouvelle, tout doit concourir à une atmosphère unique. Même si, comme pour tous les codes, il faut réfléchir et éventuellement contourner le principe… Mais j’en reste assez proche, du moins quant à l’idée de but final. Une nouvelle est pour moi une promesse narrative assez brève, qui prend de l’élan sur quelques pages, et doit offrir, soit une chute frappante, soit un questionnement net.

Pour lire l’intégralité de l’entretien, c’est là.

2015-04-20T15:53:27+02:00mercredi 22 avril 2015|Entretiens, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur En entretien sur Tintamare (la gazette de Cocyclics) autour de la nouvelle

Oui, la critique peut être objective (2)

philosophy_kitteh1Résumé des épisodes précédents : hier, je me suis lancé dans l’exercice casse-gueule de décortiquer l’exercice de critique narrative selon trois axes. Après m’être demandé ce que je venais faire dans cette galère, je conclus par le troisième axe, soit… 

L’impératif d’intention

Toute oeuvre narrative a une démarche, une intention. (Même de s’affranchir de toute oeuvre et de toute intention, comme certaines veines du surréalisme, voire du Nouveau Roman.) C’est-à-dire qu’en tant qu’objet fictionnel, elle présente une grammaire narrative (son image, son style, son discours, même) qui déclare ce qu’elle cherche à être. “Voici ce que je raconte, et comment.” Cette intention va ensuite la placer dans une mouvance ou un genre, qui sont des catégories arbitraires décidées par les analystes pour découper les continuums en tranches, parce qu’à un moment, pour analyser les trucs, il faut bien discrétiser les ensembles : c’est un processus naturel et classique de l’analyse – mais pas de la création, du moins, me semble-t-il. (Mais ça nous entraîne bien trop loin.)

Il s’agit, en un sens, d’une extrapolation de l’idée de promesse narrative (et là je me rends compte que j’aurais dû écrire un article sur cette notion d’abord, tant pis, on verra, circulez.) Rapidement, tout récit fait des promesses à son public : si je prends de longues minutes pour établir un personnage, je fais la promesse que cela servira (ou bien je le tuerai arbitrairement pour choquer, mais il aura, là aussi, rempli sa fonction). Trop chercher l’utilité des éléments ou le paiement des promesses conduit à une fiction mécaniste où rien n’existe seulement pour la beauté de la chose ; c’est encore une autre histoire, considérons simplement, pour l’instant, que si je vire ce personnage sans plus jamais rien en dire, j’aurai échoué dans ma promesse. Très basiquement, toute promesse appelle un paiement (de la promesse)1.

L’impératif d’intention n’est rien d’autre que la somme des promesses faites par l’oeuvre en tant qu’objet, et la concrétisation (ou non) de celles-ci. 

Attention, l’intention n’est en aucun cas un jugement de valeur. L’intention peut être aussi variée que

  • Je suis un gros blockbuster décérébré qui poutre
  • Je suis une réflexion profonde sur la condition humaine
  • Je suis léger, amusant, je veux faire rire
  • Je suis un divertissement sans prétention pour passer simplement quelques heures
  • J’envoie balader toutes les notions d’intention et je fais n’importe quoi pour montrer en quoi c’est stupide (… ce qui est une intention)
  • Je veux surprendre en mélangeant ce qui n’est pas mélangeable et produire quelque chose de différent, mais potentiellement appréciable et nouveau

Il n’est nullement question de juger du discours (c’est là que la notion de goût intervient : si l’on n’aime pas les blockbusters, on évite d’en voir, mais il y a des gens qui aiment, et ce genre de film marche plus ou moins) mais de savoir si, oui ou non, l’oeuvre accomplit son objectif, remplit sa promesse en tant qu’objet, qu’il s’agisse de proposer une réflexion profonde et philosophique ou un bon moment d’amusement. De plus, l’intention n’est pas forcément exprimée dans l’esprit du créateur, qui est peut-être le jouet de son oeuvre ; mais le critique, en la recevant, doit décoder. C’est son travail (de critique aspirant à l’objectivité).

Est-il savonneux d’essayer de décoder l’intention d’une oeuvre rien qu’en la voyant ? Fichtre, oui, c’est horriblement risqué, et quasiment grossier. A-t-on des chances de se planter ? Évidemment. Néanmoins, si l’on veut sortir du “j’aime / j’aime pas” (ce qui n’est encore une fois pas répréhensible, mais une différente sorte de lecture), si l’on cherche à savoir si une oeuvre peut être recommandée, je ne crois pas qu’il existe d’autre clé de lecture.

Pour résumer

La fiction est un rêve dont le maintien (ou le questionnement) constitue sa nature même. 

  • La fiction doit employer les moyens qui la servent ; 
  • La fiction doit être cohérente (ou maîtriser son incohérence) ; 
  • La fiction doit remplir les promesses qu’elle SEMBLE se fixer. 

Ceci étant le point de vue du consommateur / critique qui sommeille en moi (et ma grille de lecture quand je me corrige moi-même). Quand vous tomberez sur des critiques sur ce blog, c’est à la jonction de ces trois impératifs que je me place. Ce qui a ses forces, ses faiblesses, et sa part inhérente de subjectivité, mais qui me permet, je crois, de porter un avis potentiellement positif même sur ce qui ne me parle pas. Tout désaccord est évidemment recevable. Mais, au moins, vous saurez ce dont il retourne ; pourquoi j’affirme que L’Écume des jours est un mauvais film, mais Avatar un bon ; pourquoi Sucker Punch est un triste échec, mais Tron : Legacy une réussite.

Nota : Si l’on voulait être réellement exhaustif, il faudrait ajouter l’impératif de progrès (cette oeuvre apporte-t-elle quelque chose à son genre, à sa forme ?), qui fait avancer la culture dans son ensemble. Je ne pense pas que cela soit nécessaire – impératif au sens des trois axes proposés ici – mais que cela constitue une valeur ajoutée. Il faudrait encore une discussion de profondeur là-dessus, mais cela s’écarte du sujet souhaité, car faire de cette considération un impératif, ou non, me semble, finalement, esthétique, et sans réel lien avec le maintien du rêve fictionnel. Ce qui n’est pour dire que l’innovation est partie négligeable, au contaire, elle est vitale à la santé de la création, mais ne constitue pas, je pense, un critère de critique aspirant à l’objectivité. J’aurai peut-être changé d’avis dans un mois, notez. C’est ça qui est confortable quand on est écrivain et pas théoricien – je m’en rends bien compte. 

  1. Clin d’oeil aux copains des Films à Réaction pour les discussions sur le sujet.
2014-08-30T16:42:24+02:00jeudi 25 juillet 2013|Best Of, Le monde du livre|13 Commentaires

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