En ligne : battle de l’Ouest Hurlant Tolkien Vs. Game of Thrones

Qu’il est bon d’être méchant ! Graou. Au printemps dernier, l’organisation du festival l’Ouest Hurlant avait inauguré un format de battles, et dans celle-ci, j’ai eu la maléfique et réjouissante tâche de porter haut les couleurs de Game of Thrones contre les elfes lisses et les montagnes carrées de Tolkien (quoi ?) représentés par mon amie et néanmoins ennemie (ou l’inverse) Morgan of Glencoe. Bravo à Bolchegeek d’avoir maintenu un peu de bonne foi là-dedans, et à Betty Piccioli d’avoir modéré ce débat houleux mais où l’on s’est bien marré, le public aussi je crois, et maintenant vous j’espère.

Écoutable directement sur le podcast de l’Ouest Hurlant (où les tables rondes de cette année vont commencer à être diffusées) ou bien ci-dessous, si vous êtes du genre à écouter encore de l’audio dans un navigateur de bureau en 2023. Pardon, ma mauvaise foi a dérapé.

2023-11-28T06:22:26+01:00mardi 28 novembre 2023|Entretiens|2 Commentaires

La table ronde “Tolkien” à Étrange Grande disponible en podcast

Le podcast La Voix des livres était au festival Étrange Grande (c’est évidemment une excellente idée) et a assisté à notre table ronde sur Tolkien avec Anne Besson, Pauline Loquin et moi-même, animée par Stéphanie Nicot. On parle de l’œuvre, de son influence sur le champ de la fantasy, des continuateurs, des défis de traduction et du placement inévitable des auteurs et autrices d’aujourd’hui vis-à-vis du maître.

La table ronde peut être écoutée / téléchargée ici, dans votre lecteur de podcast préféré ou bien directement là-dessous. Merci au podcast La Voix des Livres pour cette captation ! Et il y a plein d’autres choses à voir dans les archives autour du super festival Étrange Grande.

2023-09-25T08:13:02+02:00mercredi 27 septembre 2023|Entretiens|Commentaires fermés sur La table ronde “Tolkien” à Étrange Grande disponible en podcast

Oui, Sam quitte la Terre du Milieu

Un petit mot rapide collectif parce que des étonnements me sont revenus par divers canaux (l’éditeur s’en était lui-même ému d’ailleurs en recevant le manuscrit, et nous en avions discuté au moment des corrections) concernant ce que j’affirme dans Comment écrire de la fiction ? :

marqués par la quête, Frodo et Sam quittent la Terre du Milieu avec les autres porteurs d’anneaux pour accompagner les Elfes… 

Keuwah, d’où tu parles de Sam, c’est Bilbo qui s’en va ! Rhô l’autre ! Quelle erreur !

Alors si, chers amis, Sam quitte la Terre du Milieu. En fait, tous les porteurs de l’Anneau Unique encore en vie la quittent. (Techniquement, il me semble que tous les porteurs d’anneaux au sens large qui n’ont pas été corrompus la quittent aussi, comme Galadriel, Elrond et Gandalf, même si c’est pour des raisons diverses.) Ce qui inclut évidemment Frodo, Bilbo, mais aussi Sam, qui l’a brièvement porté lors de la quête. Sainte Bible Le Seigneur des Anneaux, Annexe B :

Among them the tradition is handed down from Elanor that Samwise passed the Towers, and went to the Grey Havens, and passed over Sea, last of the Ring-bearers.

On peut pinailler en notant que “the tradition is handed down” n’est pas une confirmation factuelle à 100%, même si chez Tolkien, le conte a souvent valeur de réalité. D’autre part, je fais un raccourci effectivement saisissant en disant que Sam et Frodo partent ensemble, car Sam part en fait beaucoup plus tard, après le décès de son épouse.

Mais bon, il s’en va bel et bien, et c’est unanimement acté par les spécialistes. Voili voilou.

2021-09-02T19:00:19+02:00mardi 24 août 2021|Ceci n'est pas un blog|Commentaires fermés sur Oui, Sam quitte la Terre du Milieu

Procrastination podcast S03E07 : “Introduire un univers imaginaire”

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “Introduire un univers imaginaire“.

L’univers imaginaire est la marque des littératures dites des « mondes » imaginaires ; que la divergence soit mince ou vaste avec la réalité courante, l’auteur de science-fiction / fantasy / fantastique doit introduire ces règles, ces spécificités, dans sa narration. Comment ? Laurent rappelle qu’un monde imaginaire, c’est une substance et des règles ; la difficulté réside dans les présenter tandis que l’histoire les déséquilibre. Lionel met l’accent sur l’histoire comme guide et comme véhicule, tant pour l’auteur que pour le lecteur, à travers les principes directeurs du récit. Mélanie propose deux grands versants, deux grandes méthodes de présentation d’un univers imaginaire constatées à travers sa pratique et ses lectures.

Références citées
– Les lois de Brandon Sanderson. 1 : https://brandonsanderson.com/sandersons-first-law/ (https://brandonsanderson.com/sandersons-first-law/) 2 : https://brandonsanderson.com/sandersons-second-law/ (https://brandonsanderson.com/sandersons-second-law/) 3 : https://brandonsanderson.com/sandersons-third-law-of-magic/ (https://brandonsanderson.com/sandersons-third-law-of-magic/)
– Frank Herbert, Dune
– Brandon Sanderson, La Voie des rois
– J. R. R. Tolkien, Le Seigneur des anneaux (et son prologue)

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

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Bonne écoute !

2020-10-19T11:37:41+02:00lundi 17 décembre 2018|Procrastination podcast, Technique d'écriture|6 Commentaires

Considérations lexicales oisives dans le cadre d’Évanégyre

Illus. Fred Navez

Une fois n’est pas coutume, mais cela peut le devenir. Évanégyre prenant de l’essor avec la publication prochaine de La Messagère du Ciel (18 mai, pour mémoire), le portail univers dédié commençant à se préciser un peu et étant invité au congrès Boréal pour parler spécifiquement de construction d’univers de fantasy, je pensais commencer à discourir peut-être un peu plus en profondeur de cet aspect-là du travail.

Dire qu’un auteur se préoccupe du sens des mots et de leur justesse est un truisme (gruiiik), mais pour un auteur d’imaginaire, la difficulté est peut-être double. En effet, non seulement il faut se préoccuper de leur justesse, mais il convient de se soucier de leur adéquation à un contexte fictif pour lequel, par définition, les règles sont celles établies par le récit.

Et, dès lors que l’on cherche à proposer un univers fictif imaginaire cohérent et auto-suffisant, on se heurte à quantité de questions passionnantes, mais qui peuvent rapidement parasiter le travail principal – la narration d’une bonne histoire. Après tout, pourquoi les années devraient-elles être découpées en mois, semaines de sept jours, rythmées par des saisons semblables aux nôtres ? Pourquoi, la réponse est relativement immédiate : pour apporter une forme de familiarité au lecteur dans un contexte caractérisé par la différence, et que si, pour arriver à suivre une chronologie, il faut réapprendre les mois de l’année, les noms des jours, et s’habituer à des heures durant 172 minutes qui ne font pas elles-mêmes 60 secondes, le lecteur risque fortement d’abandonner avant que l’histoire n’ait accompli son premier pas.

Tolkien a immensément défriché le champ de la création lexicale et linguistique dans le contexte de la création d’un univers imaginaire. (Il l’a même tellement défriché qu’il a piqué la moissonneuse-batteuse, l’a conduite jusqu’à l’autre bout de la commune et se prépare à attaquer les champs du département d’à-côté tandis que le reste d’entre nous est encore en train de se demander par quel bout tenir la faux sans se blesser.) Une notion, dans la création de la Terre du Milieu, m’a toujours semblé apporter une élégante solution à ce problème. Le Seigneur des Anneaux est censé être une traduction (par Tolkien lui-même) d’un récit historique, Le Livre rouge de la Marche de l’Ouest, rédigé par Frodo et Bilbo. Cela donne une justification à l’emploi de référents « terrestres » : on ignore peut-être ce qu’étaient unités, noms à l’origine ; mais le « traducteur » aura obligeamment fait tout le travail pour rendre le récit compatible avec le monde du lecteur. D’ailleurs, Tolkien avait fourni des directives à ses traducteurs (en d’autres langues terrestres) expliquant quels noms étaient « signifiants » en anglais et nécessitaient donc une adaptation (Baggins devenant Sacquet ou Bessac par exemple) et lesquels ne l’étaient pas (parce que dérivant typiquement d’une autre toponymie ou étymologie que celle de l’anglais, comme les langues elfiques).

Forcément, étant traducteur par ailleurs, cette approche ne peut que me ravir, et j’avoue l’avoir adoptée dans le for intérieur de moi-même dans la création et la rédaction d’Évanégyre. Certaines langues fictives du monde existent à des niveaux de développements plus ou moins poussées – tout particulièrement celle de l’Empire d’Asreth. (On m’a parfois demandé s’il y avait une erreur ou un repentir avec les deux graphies du nom : Asreth dans La Volonté du Dragon, Asrethia dans Port d’Âmes, changements de l’un à l’autre au fil de La Route de la Conquête. C’est au contraire parfaitement volontaire et cette simple syllabe a une signification énorme, qui sera expliquée un jour, lors d’une visite ultérieure à la période concernée.) Il existe au minimum, pour la plus infime ethnie d’Évanégyre, des syllabaires pour la simple cohérence des noms et sonorités.

La traduction de l’imaginaire offre son lot de défis uniques au domaine (ce sera une histoire pour un autre jour). L’un d’eux, en particulier, concerne le rapport de la langue cible (celle vers laquelle on traduit) à sa propre étymologie. (La traduction – et l’écriture – de romans historiques présente le même défi.) Pour faire simple, si je traduis un nom commun dans un contexte historique, il faut que je m’assure de ne pas employer de termes modernes. Ce qui paraît une évidence. « Je vous recontacte » (en plus d’être un anglicisme moche) fera très bizarre à la cour de Louis XIV. Alors, bien sûr, on ne parlait pas exactement le même français à la cour de Louis XIV qu’au XXIe siècle, et un style romanesque relativement simple aujourd’hui constitue déjà un anachronisme, mais c’est là l’effet de réalité qu’on vise. Et donc, il s’agit, dans l’exercice de la traduction, mais aussi de l’écriture, de ne pas employer de termes trop modernes. Typiquement, de jeter un œil à leur étymologie et de voir si c’est cohérent avec la période dépeinte (ou qui semble dépeinte dans le cas d’une inspiration fantasy).

Le défi se retrouve dans l’écriture, bien évidemment. Dans un cadre de fantasy – plus spécifiquement la société post-apocalyptique revenue à l’époque médiévale de la trilogie « Les Dieux sauvages » – puis-je dire « être au courant » ? Que dire de l’expression « autant / au temps pour moi » ? Quid de la connotation moderne potentiellement malheureuse du verbe « afficher », comme « afficher une expression », qui peut faire penser à nos écrans ?

Auguste lectorat, critique potentiel, sache que les mots et expressions ont été pesés au mieux de ma compétence, et que les éventuels anachronismes n’en sont pas nécessairement.

Que parler de « citoyen » ou de « nation » dans le cadre de la Rhovelle des Âges sombres (des notions qui évoqueraient plutôt chez nous l’après Révolution française et non l’Ancien régime) n’est pas une erreur mais un reflet d’un monde qui fut jadis unifié par un Empire dont il ne reste que des bribes.

Que, oui, j’ai écrit dans La Messagère du Ciel « autant pour moi » et non « au temps » à dessein. La sagesse répandue veut qu’on privilégie « au temps » car ce serait une expression d’origine militaire (pour désigner celui qui ne suit pas le rythme du pas du régiment : on le reprend, « au temps pour lui »). Sauf que les étymologues diffèrent sur ce point et que certains pointent « autant » comme une possibilité viable, surtout en la rapprochant de l’anglais curieusement semblable « so much for ». Le personnage employant cette expression dans La Messagère du Ciel n’ayant aucune expérience militaire, cette histoire de pas n’ayant pas cours en Rhovelle, employer la graphie contestée ne devient pas une erreur, mais un point signifiant.

« Être au courant » date d’avant la généralisation de l’électricité. Ce « courant »-là représente ce qui est en cours ; ce sont les « affaires courantes » – et être au courant, c’est donc avoir la connaissance de ce qui est en cours. « Afficher » est évidemment bien antérieur aux écrans. Cependant, dans ces deux derniers cas, il peut exister malgré l’étymologie un potentiel parasitisme de l’esprit du lecteur moderne qui peut être gênant dans le cadre d’une société qui a perdu sa technologie – je ne les ai pas bannis, mais je les ai maniés avec précaution.

De la même façon, cela fait longtemps que j’ai banni dans la plupart de ma fiction l’emploi du subjonctif passé. Personne (à part les correcteurs – et ils ont raison !) ne m’en a fait la remarque, mais c’est un autre point sur lequel il faudra que je m’explique. Ce sera une histoire pour un autre jour. Dans l’intervalle, bonne nuit, les petits.

2019-06-04T20:31:15+02:00mercredi 12 avril 2017|Best Of, Expériences en temps réel|4 Commentaires

Haere Mai, Aragorn

Après 14 heures cumulées d’avion et une courte escale à Sydney, le temps de se promener sur le port et de contempler le fameux opéra, me voici maintenant pour la deuxième partie de ce périple, avec la Nouvelle-Zélande et sa capitale Wellington. Radical changement d’ambiance, retour dans un monde aux consonances plus occidentales, perte de 75% d’humidité et de 15° dans l’air, doublement de la pluie. Ça rappelle la Bretagne !

IMG_3292-480x320Juste un prélude pour l’instant, avec un tour dans la ville qui a des allures de village après le gigantisme de Seoul. Une visite du musée national, le Te Papa, pour se familiariser avec l’histoire du pays et la culture maori, très vivante aujourd’hui malgré une histoire mouvementée et un traité tôt signé entre les Britanniques et les chefs des clans, leur garantissant le statut de citoyens de l’Empire.

Les choses auraient probablement été plus simples si ledit traité avait été formulé exactement de la même manière dans les deux langues. Des livres entiers sont dédiés à ses différences de formulation et de traduction et, encore aujourd’hui, les tribunaux se réfèrent aux deux versions.

Mais aussi, Wellington est également le quartier général des Studios Weta… connus mondialement pour avoir réalisé les effets spéciaux des adaptations du Seigneur des Anneaux, du King Kong de Peter Jackson, d’Avatar et j’en passe. Une boutique à vous faire casser un PEL pour rapporter statuettes et accessoires identiques aux versions des films, et une visite dans l’atelier qui m’a permis de poser les yeux sur un authentique Warthog, sur les flngues et exosquelettes de District 9, d’Avatar, sur une tête de Balrog… Et de voir travailler le responsable épées de Weta, le seul forgeron d’épées en titre royal de tout le pays. (Il faut dire que ce n’est plus un métier très couru.)

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Weta manufacture des imitations de cottes de mailles criantes de vérité, en plastique donc très légères, vues pour la première fois dans Le Seigneur des Anneaux, et agréables à porter pour les acteurs pendant de longues journées de travail.

Sauf par Viggo Mortensen. Qui, raconte le staff, insistait pour avoir une vraie cotte (ce qui pèse plusieurs dizaines de kilos, est dangereux en cas de chute et j’en passe), une vraie épée et, de façon générale, du vrai matériel. Ce qui lui a valu de se faire arrêter deux fois dans les restaurants de Nouvelle-Zélande…

Des photos ? Ben non, pas tellement. Elles sont interdites dans la grande majorité des lieux. Je peux juste vous présenter mon nouveau copain.

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2013-10-11T06:24:38+02:00mardi 15 octobre 2013|Carnets de voyage|8 Commentaires

Bon ça y est, c’est fini

Je regrette que l’Atlantide se soit fait sortir aux qualifications, et puis les Cimmériens avaient de bons atouts, mais c’était sans compter sur le jeu indicible et non-euclidien de R’lyeh.

(Merci à Siloane.)

2010-07-13T14:28:21+02:00mardi 13 juillet 2010|Fiction|2 Commentaires

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