« Les Dieux sauvages » comptera cinq volumes : pourquoi et comment

Couv. Alain Brion

Simon Pinel, directeur éditorial de Critic, l’a dévoilé en présentant le programme de publication de 2019 (dont La Fureur de la Terre, « Les Dieux sauvages » vol. III, fait partie) – donc je peux annoncer publiquement ce qui s’est profilé de plus en plus clairement en fin d’année dernière :

« Les Dieux sauvages » comptera cinq volumes et non pas quatre.

Bon, les premières réactions sur les réseaux sociaux ont été déjà très enthousiastes, donc c’est en tremblant moins qu’à la même époque il y a un an que je fais cette annonce (quand je disais qu’au lieu de trois, il y aurait quatre volumes). Sincèrement, ça me touche énormément de lire vos réactions à peu près toutes en mode « Bah c’est cool ! Ça en fera plus à lire ! ». Merci ! Vous êtes juste incroyables !

Mais bon, parce que j’aime bien lever le voile un peu sur ce qui se passe, je pensais expliquer / développer un peu pourquoi comment se fait-ce (tival).

Comment on passe de trois à cinq volumes au fil des ans

Très simplement : en sous-estimant l’envergure et l’ambition de son projet. Je n’en suis pas à mon coup d’essai, remarquez : « Léviathan », trilogie de thriller de fantasy urbaine, était parti pour être un roman seul. C’est donc devenu, hein, une trilogie (de bouquins assez épais, en plus).

« Les Dieux sauvages » est simplement une fresque immense, avec de six à huit points de vue différents dans chaque tome, qui évoluent, changent parfois, relatent tous les événements d’une transformation profonde du monde de cette époque, et avec tout ce que j’ai mis en mouvement, je ne peux tout simplement pas clore avec le même soin du détail cette histoire en trois ou même quatre tomes. Il m’en faut un cinquième. Ce qui m’assurera de conserver le même élan, de traiter toutes les promesses que j’ai faites dans les volumes précédents, de boucler chaque fil narratif comme il se doit ou, du moins, au mieux de ma compétence.

Je tiens à dire tout spécialement, à nouveau, un immense merci aux éditions Critic qui m’accompagnent et me soutiennent dans tous mes projets, y croient avec enthousiasme et les défendent bec et ongles. Pas un instant ils n’ont ne serait-ce que suggéré de boucler prématurément la série ou de la caviarder de quelque manière que ce soit – leur réaction a toujours été, fidèlement et résolument : « Écoute, ça fera le volume que ça fera. Tout ce qui compte, c’est que tu nous fasses de bons bouquins dont tu sois content. »

Et ça, auguste lectorat, ça n’a pas de prix. Parce que si je suis content, il y a une chance que vous aussi.

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Non, ce ne seront pas des livres coupés en deux

Là, c’est ma faute. Quand j’ai annoncé l’année dernière qu’il y aurait un volume de plus, j’étais tellement terrorisé à l’idée de prendre une volée de bois vert (« Tu as rompu le contrat de confiance qui nous unissait ! Tu es pire que Darty ! ») que j’ai tenu (contre le conseil de Simon, d’ailleurs) à expliquer que, hé, en fait, le tome 2 (Le Verrou du Fleuve) sera coupé en deux, ne m’en voulez pas, en vrai, je ne rajoute pas un bouquin.

J’ai tellement bien insisté dessus que cela s’est retrouvé dans des chroniques. Et celles qui le mentionnaient se déclaraient souvent un peu déçues par ce qu’elles percevaient comme, en effet, une première moitié de quelque chose, alors que celles à qui l’info avait échappé prenaient le livre avec un enthousiasme sans préjugé, au même titre que La Messagère du Ciel – soit simplement comme un volet d’une saga plus vaste.

Tu veux savoir l’ironie, auguste lectorat ? Au bout du compte, Le Verrou du Fleuve n’a pas été la première moitié d’un livre plus vaste. Effectivement, quand j’ai fait l’annonce (en septembre 2017), cela se présentait ainsi. Mais en bouclant le livre, cet aspect, justement, m’a sauté au visage. Une chose était claire : je n’en voulais pas.

Couv. Alain Brion

Et j’ai énormément bossé, ensuite, pour justement éviter cet écueil. J’ai complètement repensé le troisième acte du Verrou pour que ce volume ait sa propre unité et tienne debout par lui-même. Toute la fin publiée de ce livre n’a rien, mais alors plus rien à voir avec mes projets d’origine. Dans le grand ordre des choses, on s’est retrouvé à peu près au même endroit, mais je suis passé par des détours et des actions entièrement différentes, pour viser à plus d’efficacité dans le contexte d’un roman contenu (et, oserais-je dire, c’est devenu vachement mieux, en plus).

Encore une fois, c’est ma faute d’avoir répandu cette idée : qui peut-on croire si ce n’est l’auteur lui-même ? Je comprends donc évidemment que cela ait été repris et que cela ait teinté les attentes. Quand Le Verrou du Fleuve a pris sa forme finale, très différente, je n’ai pas pris soin de me corriger moi-même – à quoi bon, hein ? Qui lit ce que je raconte sur mes bouquins, de toute façon ?

Eh bien… il se trouve que pas mal de monde, en fait !

Donc, je le dis ici : la série ne se compose pas de livres coupés en deux parce qu’ils seraient trop longs. Chaque tome, chaque acte de la saga, est pensé comme une étape avec sa propre unité. Ce nouveau plan en cinq tomes, comme l’était le plan en quatre, correspond à une architecture différente de l’histoire que je voulais raconter, qui n’est pas l’histoire envisagée, mais l’histoire telle qu’il va falloir la raconter, dans les faits. Elle suit ses propres lignes de force, qui m’apparaissent peu à peu une fois que je fais le chemin avec tous ces personnages. De loin, je vois le parcours, je sais quelle est ma destination ; de près, je constate qu’on doit faire un détour par ici, par là, qu’il y a un ravin dans lequel il faut descendre, etc. Tout cela pour faire servir tous les événements qui se sont déroulés jusque-là dans l’histoire.

Donc, je sais toujours où je vais. Je suis juste agréablement surpris par le trajet que je prends pour y aller, et une chose est sûre, quand les personnages commandent… il faut les suivre. (C’est peut-être un des rares commandements cardinaux de ce métier.)

Découvrez le titre du cinquième tome

Bah vi, hé. Parce que bon, faisons-nous plaisir. Je l’avais dans un coin de ma tête, ce titre, mais je ne pensais pas m’en servir. Il se trouve que c’est une bonne chose qu’il tournait dans ma tête, au bout du compte.

Ce qui est amusant avec la manière dont l’écriture, cet espèce de dérapage incontrôlé livré à la conduite cinglée de son inconscient, se déroule, c’est que tous les titres de la série collent encore mieux que je ne l’avais prévu au déroulé réel de l’action. Ce qui sera le tome 4 – L’Héritage de l’Empire – correspondra encore mieux à cet intitulé que je ne l’avais imaginé. Ce qui est quand même super chouette et fait partie des moments presque mystiques de ce métier.

Bon, bref, j’arrête de causer.

Le volume 5 de « Les Dieux sauvages » s’intitulera La Succession des Âges.

Ce qui donne le plan final de la série :

  1. La Messagère du Ciel
  2. Le Verrou du Fleuve
  3. La Fureur de la Terre (printemps 2019)
  4. L’Héritage de l’Empire (automne 2020)
  5. La Succession des Âges (printemps 2022)

Merci

Merci encore pour votre suivi à toutes et à tous, et votre joie pour ainsi dire unanime en annonçant que la série se rallonge. J’ai un éditeur génial, mais j’ai aussi les meilleurs lecteurs du monde – c’en est la preuve. C’est une prodigieuse preuve de confiance et de joie que vous me faites, et je vais faire de mon mieux pour que « Les Dieux sauvages » vous emportent.

Au sens figuré, hein.

2019-04-23T18:01:06+02:00lundi 21 janvier 2019|À ne pas manquer|18 Commentaires

Une liste de lecture musicale pour « Les Dieux sauvages »

Couv. Alain Brion

J’ai toujours le projet de proposer ici des portails un peu plus développés sur les univers, évidemment Évanégyre et La Voie de la Main Gauche (« Léviathan »), mais je n’ai pas encore trouvé la bonne forme. (Et puis, accessoirement, j’ai un gros bouquin à boucler, donc c’est pas trop le moment de me lancer là-dedans – mais en 2019, qui sait… ?)

Cependant, la musique est toujours importante pour moi ; autrefois, je proposais une petite sélection de morceaux d’inspiration (pompeusement appelée “bande originale”, mais bon, faute d’avoir tous les orchestres symphoniques et groupes du monde à ma disposition, j’fais c’que j’peux madame) pour « Léviathan ». (Rappelons en passant que le compositeur Jérôme Marie a réalisé une vraie bande originale pour la série, disponible ici !)

Joie du nuage et des services de diffusion de musique en continu (ouais, le streaming, quoi), je me suis mis à ressusciter cette chouette pratique pour constituer au fur et à mesure une liste de lecture / playlist / bande originale / sélection de morceaux d’inspiration / appelez ça comme vous voulez pour « Les Dieux sauvages ». Il s’agit de morceaux qui m’inspirent dans l’écriture, qui évoquent pour moi des ambiances particulières collant particulièrement bien à certains passages des livres. Cela reflète simplement ma façon de voir – ou d’entendre – les choses ; évidemment, il ne s’agit aucunement d’une appropriation de ma part et les compositeurs en question n’ont rien à voir avec cette proposition.

Mais pour moi, par exemple, Beyond the Veil et Black Hole pourraient coller aux pérégrinations de Mériane en zone instable dans le premier chapitre de La Messagère du Ciel ; Republic, de Ninja Tracks, pourrait représenter la conquête d’un ciel pur par l’Éternel Crépuscule ; Beautiful Lie de Hans Zimmer refléterait musicalement toute l’implacabilité inhumaine de Ganner…

Mais je préfère ne pas trop en dire et vous laisser faire, si le jeu vous amuse, vos propres images. La liste de lecture est disponible sur Apple Music ; vous pouvez l’ajouter à votre bibliothèque ci-dessous. Elle sera mise à jour au fur et à mesure de l’écriture de la série jusqu’à sa forme finale.

Elle se trouve également sur mon profil Apple Music, où j’ajouterai peu à peu d’autres listes de lecture relatives aux autres romans et univers. (N’hésitez pas à me suivre si ce genre de chose vous amuse, ici.)

2018-12-10T18:46:24+01:00jeudi 6 décembre 2018|Dernières nouvelles|1 Commentaire

Braque de moi-même (enfin, non)

Amusement et rigolade, merci donc au (très) fidèle lecteur qui m’a envoyé cette affichette, plutôt marrante si on a lu « Les Dieux sauvages » et que l’on a déduit le sens que l’on y réserve au mot « braque » (de Wer).

Je découvre donc en passant que le braque de Weimar est effectivement une race de chien d’arrêt allemande.

2018-11-29T17:15:11+01:00mardi 4 décembre 2018|Juste parce que c'est cool|Commentaires fermés sur Braque de moi-même (enfin, non)

Découvrir Évanégyre, écrire « Les Dieux sauvages » et s’organiser pour écrire [entretien sur eMaginarock]

Après sa chronique sensible (merci !) de Port d’Âmes et sa lecture splendide des premières pages (merci également !), c’est l’occasion de faire le point avec Anouchka sur La Messagère du Ciel, trois ans après la publication du parcours initiatique et sentimental de Rhuys ap Kaledán dans la ville tortueuse d’Aniagrad. Nous parlons de la meilleure manière d’aborder l’univers d’Évanégyre, de son ordre de lecture (astuce : il n’y en a pas), d’organisation et bien sûr d’écriture autour de « Les Dieux sauvages » et de ce qui a changé (ou non) depuis Port d’Âmes.

Tu es un auteur prolifique : pas moins de 9 parutions en moins de 10 ans, dont un recueil de nouvelles et la création de l’univers d’Évanégyre (sans compter les nouvelles publiées dans des anthologies diverses et variées). Peux-tu nous parler de cet univers, ses règles, ses systèmes de magie ?

Je crois qu’Évanégyre s’inscrit pile entre la fantasy et la science-fiction. À bien des titres, son esthétique se rapproche de la fantasy (on y parle de magie, il y a des époques médiévales claires), mais il est développé comme un planet opera, avec un vaste ensemble de récits tous indépendants les uns des autres, qui permettent toutefois au lecteur intéressé d’approfondir davantage l’histoire et les événements.

C’est à lire sur eMaginarock : encore merci, Anouchka, pour tes lectures attentives et ton intérêt pour Évanégyre !

2018-11-20T17:18:32+01:00mercredi 21 novembre 2018|Entretiens|5 Commentaires

Lancelot, « Le Meilleur d’entre eux », « Les Dieux sauvages » et la mythologie chrétienne [entretien]

Couv. Ryohei Hase

Elsa Capdevila réalise son mémoire de Master de lettres sur l’anthologie Lancelot, anthologie publiée par ActuSF en 2014 pour l’hélas défunt festival Zone Franche. Pour ma part, y figurait « Le Meilleur d’entre eux », texte repris par la suite dans l’anthologie Dimension Brocéliande, anthologie dirigée par Claudine Glot et Chantal Robillard.

C’est donc de ce texte qu’on discute avec Elsa, ce qui est l’occasion de lever un peu le voile sur la manière dont ces ouvrages collectifs se construisent, sur les possibles inspirations (et hasards) qui conduisent jusqu’à un texte fini, et sur le parallèle qu’on peut établir entre ce texte, « L’Île close » et « Les Dieux sauvages » quant à leur rapport aux mythologies chrétiennes. Merci à elle pour son intérêt pour mon travail ! L’entretien qui suit représente une des bases qui servira (ou pas) son travail final.

Pourquoi avoir accepté de travailler dans ce recueil ? Qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce projet ?

Mon métier et mon plaisir sont d’écrire des histoires donc, globalement, quand on me demande un texte pour un projet, ma réponse est plutôt favorable d’emblée (si le temps le permet, bien sûr, et que les conditions de rémunération et de délai sont professionnelles – c’était évidemment le cas). Je vois les thèmes imposés non pas comme des contraintes mais comme des occasions de sortir de ma zone de confort, de m’aventurer sur des territoires que je n’aurais peut-être pas abordés. En l’occurrence, l’anthologie se faisait dans le cadre d’un festival que j’appréciais beaucoup (Zone Franche) et revisiter le mythe arthurien après déjà écrit « L’Île close » (dont la genèse a été mouvementée) représentait pour moi un défi personnel.

Comment avez-vous été contactés et réunis, comment le projet est né ?

Il faudrait probablement plutôt demander à ActuSF et au festival pour cela : ce sont les commanditaires du projet. Pour ma part, j’ai reçu par mail la proposition avec un petit descriptif quant à l’état d’esprit des textes recherchés. C’est ainsi que se composent la plupart des anthologies.

Vous a-t-on donné des consignes ? (fond, forme, format, délai)

C’est un peu loin donc je ne me souviens plus des détails, mais on reçoit toujours des consignes au minimum sur le calibrage (et l’on se trouve toujours un peu dans les mêmes eaux, puisque l’on cherche des nouvelles, c’est un format précis), ainsi qu’une date de remise pour que l’éditeur puisse viser une date de publication (en l’occurrence, à temps pour le festival). Je crois qu’il y avait un texte d’accompagnement rappelant les grandes facettes de Lancelot, mais cela tenait davantage de l’inspiration, en rappelant la polysémie de la figure, que de consignes strictes. C’était plutôt une invitation au voyage et justement à l’exploration libre.

Pourquoi choisir la Mort du roi Arthur de Thomas Malory comme base pour votre nouvelle ?

De mémoire, la base n’était pas Malory mais l’Évangile de Judas. Pour que mon propos et mon histoire fonctionnent, j’avais besoin d’un royaume arthurien en décrépitude, que j’ai composé en le voulant raisonnablement réaliste et en reprenant le motif de la quête vue comme salvatrice.

Tous vos personnages ont leur nom traditionnel, Lancelot, Arthur, Guenièvre, Mordred… Sauf Morgane, que vous nommez Morgause à la page 64. Dans les romans arthuriens, Morgane et Morgause peuvent être deux sœur ou le même personnage, pourquoi le choix de ce nom ?

Je voulais un Moyen-âge sombre et désenchanté, où justement la magie est perdue, où elle repose surtout sur la croyance des êtres humains ; je voulais donc éviter toute confusion possible avec la fée, et retirer au maximum toute évocation du merveilleux. Quant à l’usage des prénoms traditionnels, c’était pour établir des points de repère clairs dans l’esprit du lecteur.

Votre nouvelle exploite la mythologie chrétienne, pourquoi ce choix de comparer Lancelot à Judas ? (NDLD : attention, spoiler dans la réponse !)

Selon la lecture que l’on fait de l’Évangile de Judas, on peut imaginer que c’est la crucifixion qui a inscrit Jésus dans la postérité historique (« tu les surpasseras tous, car tu sacrifieras l’homme qui me sert d’enveloppe charnelle »). C’est exactement la lecture qu’en fait le Lancelot de la nouvelle afin d’inscrire le royaume d’Arthur dans la légende. Le titre (« Le Meilleur d’entre eux ») est d’ailleurs une référence oblique au passage de l’Évangile de Judas cité plus haut.

Vos genres de prédilection sont la fantasy et la science fiction, qu’est-ce qui vous attire, intéresse, dans ces genres ?

Trois aspects principalement. D’abord la liberté de création : les littératures de l’imaginaire sont les espaces de l’invention et de l’aventure et se permettent d’explorer des dimensions hors de portée de la littérature générale. Ce qui entraîne (c’est le deuxième aspect) la possibilité de mettre en scène des dimensions métaphoriques, symboliques, culturelles qui étaient d’ordinaire seulement accessibles aux mythes. Enfin, l’attention portée au récit : l’imaginaire, par ses racines populaires, veut raconter de bonnes histoires avant toute chose, et c’est pour moi la première mission de la littérature.

Pourriez-vous me parler de votre approche de Lancelot et de son évolution entre vos deux nouvelles, Île Close et Le meilleur d’entre eux ?

« L’Île close » était une variation ludique, un peu surréaliste et presque provocatrice sur le mythe arthurien ; du coup, avec « Le Meilleur d’entre eux », j’ai voulu au contraire dépeindre une réalité quasi-historique, âpre et désespérée. Dans « L’Île close », Lancelot est l’archétype du chevalier bellâtre tellement parfait qu’il en est presque insupportable ; dans « Le Meilleur d’entre eux », il atteint la perfection justement en incarnant la faille. Cela dit, il n’y a pas de lien évolutif très direct entre les deux textes, autre qu’une fois avoir tenté un éclairage, on a souvent envie d’en tenter un autre, très différent si possible, ce qui était mon cas.

Quels sont les modèles qui ont nourri votre connaissance de la légende arthurienne, en dehors des romans médiévaux, films, romans, poésies, Bandes dessinées… ?

Je pense que ma lecture est surtout dérivée d’un modèle jungien (ce qui se retrouve de façon presque transparente dans « L’Île close »), où chaque personnage a été tellement revisité et réécrit qu’il en devient une figure symbolique qui peut incarner presque tous les lectures que l’on désire en faire. Dès lors, il devient surtout révélateur de celui qui lit (car il y plaque ce qu’il y voit) plutôt que du mythe lui-même. C’est cette dimension qui m’intéresse dans les mythes, dans les histoires que l’humanité se raconte, et dans la littérature : ce que l’on trouve de nous-mêmes dans le monde, tout en s’efforçant de ne pas être trop dupe du mécanisme.

Le niveau de connaissance pour chaque nouvelle est important, les rendant parfois cryptiques, pourquoi une telle érudition ?

Je n’ai pas l’impression que « Le Meilleur d’entre eux » nécessite tant d’érudition que ça… ? Si l’on sait à peu près qui est Lancelot, Arthur, Guenièvre, que l’on est vaguement courant de la mécanique de leur triangle amoureux, alors toutes les clés importantes sont dans le texte. Les petites pierres supplémentaires, les détails sont là pour faire plaisir au spécialiste et pour prêter une authenticité supplémentaire à l’univers fictif, ce qui assoit (je l’espère) l’histoire que je cherche à raconter. Mais on peut totalement passer à côté sans manquer la vraie substance de l’histoire, en tout cas c’était l’intention. « L’Île close » est un texte en effet beaucoup plus référentiel, mais j’espère que l’humour et la provocation qui s’y trouvent permettent à tous les lecteurs d’en tirer du plaisir.

Table ronde sur l’anthologie Lancelot à Zone Franche 2014. Photo (c) ActuSF

Ayant lu votre dernier roman, La Messagère du Ciel où vous actualisez le personnage de Jeanne D’arc. Qu’est ce qui vous attire dans la mythologie chrétienne ?

Merci pour votre lecture ! Ce n’était pas tant la mythologie chrétienne qui m’attirait (même si je la connais assez bien) que la figure de Jeanne d’Arc en l’occurrence. Nous avons là une jeune fille qui se déclare l’envoyée de Dieu, qui va pour sauver le monde, y parvient – et termine sur le bûcher condamnée par l’Église. Il y a là pour moi un paradoxe révoltant sur le fonctionnement des sociétés humaines, des religions, sur la place des femmes dans le monde, dont je voulais débattre depuis longtemps. Après, le cycle des « Dieux sauvages » reste un monde et un récit de fantasy ; je ne m’inspire pas tant de l’histoire proprement dite que des mythes générés par l’histoire – c’est la dimension qui m’intéresse ; qu’est-ce qui a stimulé l’imagination humaine ?

Vous aviez déjà écrit une nouvelle sur le roman Arthurien pour une autre anthologie avec Lucie Chenu. Les chevaliers sont piégés dans un cycle et continuellement obligés de revivre leur histoire. Dans cette nouvelle, « L’Île close », on trouve déjà des motifs que vous exploiterez plus tard dans le meilleur d’entre eux, la quête, le destin et le détournement de la mythologie chrétienne. Dans « Le Meilleur d’entre eux », il s’agit de mettre sur le même plan Judas et Lancelot, dans « L’Île close » c’est la présence de Lucifer sous la forme d’un serpent au près de la Dame du Lac. Qu’est ce qui vous intéresse dans ces motifs ? A-t-il été simple de réécrire une nouvelle sur le roman arthurien ?

Non, ça a été l’enfer, haha. Plus sérieusement : j’avais accepté avec enthousiasme la proposition de Lucie – comment résister à un thème aussi riche… ? Jusqu’à me trouver pris de panique en me disant que, justement, tout devait avoir déjà été écrit, depuis le temps. Du coup, j’ai transformé ma panique en élan (c’est peut-être bien l’essence du métier d’auteur !) en faisant de ce mécanisme la base de mon texte. Pour « Le Meilleur d’entre eux », j’avais davantage de recul. De manière générale, à titre personnel, j’aime questionner les présupposés, chercher d’autres angles d’approche dans les symboles particulièrement bien ancrés, m’interroger ce sur ce que les histoires officielles ne disent pas. Je pense qu’il peut en sortir de puissants enseignements pour l’individu (tant qu’il garde une assise saine… !). L’imaginaire me donne aussi l’occasion d’explorer ces dimensions.

Que pensez-vous du choix de la nouvelle comme forme pour ces textes, sachant que les romans médiévaux étaient particulièrement longs et qu’aujourd’hui les sagas de fantasy le sont aussi ?

Il n’y a pas de forme idéale pour un thème ou un genre. Une histoire (et l’approche de son auteur) dictent sa longueur ; par conséquent, on peut tout à fait écrire une nouvelle sur n’importe quel thème ou approche – il convient simplement de choisir une histoire et un traitement compatibles.

Que pensez-vous de la fantasy française ?

La fantasy française c’est bien, lisez-en !

Je trouve qu’elle s’est détachée des influences anglo-américaines depuis vingt à trente ans, en s’appuyant sur ses propres forces, inspirations et particularités historiques. Un genre comme la fantasy, qui établit souvent un dialogue avec l’histoire ancienne, est amené à prospérer sur un continent comme l’Europe. Et le public la soutient, de plus en plus nombreux (merci !), en appréciant son approche culturelle distincte des sagas américaines (qui ont de nombreuses qualités, bien sûr, mais qui ont simplement un autre parfum que le nôtre). Aujourd’hui, la fantasy française peut fièrement proclamer sa propre unité et propose des mondes dont la richesse, la complexité et l’ambition n’ont rien à envier à la langue anglaise.

2018-10-17T17:39:21+02:00mardi 23 octobre 2018|Non classé|Commentaires fermés sur Lancelot, « Le Meilleur d’entre eux », « Les Dieux sauvages » et la mythologie chrétienne [entretien]

Des réponses à vos questions sur La Messagère du Ciel et « Les Dieux sauvages »

Couv. Alain Brion

Hey ! Il y a quelques semaines (je suis en retard, un peu comme toujours, pardon…) j’ai reçu un message très sympa autour de La Messagère du Ciel (me faisant part de son plaisir de lecture : merci !) avec quelques questions attenantes. Suivant toujours l’adage, quel que soit le domaine – si une personne ose poser une question, trois de plus se les posent peut-être en silence – et puis pour discuter davantage publiquement autour de la série, parce que c’est sympa, quoi, je pensais y répondre publiquement. Si d’aventure vous en avez d’autres, des questions, et si ce format d’échange vous plaît, n’hésitez pas à les poser en commentaires, c’est tout à fait une formule que je pourrais revisiter, et sinon, j’ai plein d’articles sur l’écriture et la productivité en stock, donc pas de problème.

Une lecture bien agréable ! Aux personnages bien posés. J’ai surtout apprécié le “duo” Mériane/Dieu, le caractère bouillant de celle-ci et la patience parfois exaspérée de Wer, ainsi que ses nombreux moments de sagesse (mais c’est Dieu, après tout !). Je lirai la suite avec plaisir. Si tu permets, j’ai quelques questions :

1) Concernant les Enfants d’Aska, je ne serais pas particulièrement surpris si tu me disais que ton inspiration est à chercher du côté de Warhammer ? ???? En lisant certains passages, j’avais l’impression de revivre quelques moments sur Warhammer online avec mon gros Élu de Tzeentch.

Alors, je suis content que cette question revienne, parce qu’elle fait surface de loin en loin, souvent en salon autour de la couverture de La Route de la Conquête. Du coup, cela me permet de pouvoir dire qu’il n’en est rien. Je connais extrêmement mal l’univers de Warhammer Fantasy (même si j’ai eu une boîte quand j’étais ado, mais j’ai dû faire trois parties à tout casser – je n’avais pas la patience pour peindre les figurines) et j’ai encore plus longtemps tout ignoré de 40k. (À force qu’on m’en parle, je m’y suis intéressé, et j’avoue que le douzième degré bourrin m’amuse bien.) J’ignore précisément qui est Tzeentch, par exemple, à part que c’est un des dieux du chaos. Pour les enfants d’Aska, l’inspiration se trouve avant toute chose dans l’esthétique biomécanique (employée dans le tatouage, par exemple) mais en version cauchemardesque. Je me suis aussi énormément nourri de Lovecraft à un âge probablement trop tendre (je considère qu’il a capturé l’essence de la terreur existentielle de l’homme, teintée de sublime, d’une manière peut-être indépassable) et cela irrigue pas mal mon approche de la fascination et de l’inhumain, à travers « Les Dieux sauvages » mais aussi “Léviathan” (Andrew León le cite, d’ailleurs, à la fin de Léviathan : la Nuit). Je pense que beaucoup de visions de l’horreur modernes remontent à lui : du coup, j’ai peut-être cette inspiration là en commun avec d’autres.

2) Est-ce que tu prévois d’en dire plus au sujet du Vagabond ? À moins que ce ne soit un personnage qui se retrouve dans La Volonté du Dragon (que je n’ai pas encore lu) ? Voire dans La Route de la Conquête (que j’aurais oublié) ?

Je crois qu’on a à peu près tous les éléments dans La Messagère du Ciel pour suivre les enjeux du passage en question (en tout cas c’était l’intention), mais si l’on veut en savoir plus, l’histoire de Mandre et de la cause de la chute des Mortes-couronnes est traitée dans « Quelques grammes d’oubli sur la neige », le dernier texte de La Route de la Conquête. Mettre en rapport cette histoire et La Messagère du Ciel les éclaire en principe tous les deux d’une façon nouvelle (même si ça n’est pas nécessaire pour suivre l’un et l’autre !).

3) On te l’a sûrement déjà demandé, mais peut-on s’attendre à un bouquin qui concernera la chute de l’Empire ? J’imagine déjà connaître la réponse (un truc pareil doit être tellement fun à raconter !), mais je n’ai rien contre une confirmation, huhu.

Ouiiiiiiii ! (voix emplie de frustration et d’envie à parts égales) Mais c’est probablement le projet le plus ambitieux d’Évanégyre. Genre encore plus que « Les Dieux sauvages ». Il y a donc deux aspects à prendre en compte avant de se lancer là-dedans : d’une part, une question de compétence personnelle (que je dois encore développer, à mon sens, avant d’avoir la hauteur de vision pour aborder un truc aussi vaste), de l’autre, une question toute bête de viabilité économique. Si je me lance dans, mettons (ce n’est pas une promesse, c’est un chiffre en l’air) une série de 10 bouquins d’un million de signes pièce, il faut que l’éditeur comme moi nous assurions de pouvoir la conduire à son terme, et cela implique notamment d’avoir assez de lecteurs pour. Donc, il faut que l’univers continue à s’implanter, à fédérer l’intérêt, et cela se joue à la fois à mon niveau (en proposant les meilleurs récits possibles) et à celui du temps (avec un effort pour faire connaître l’univers et, espérons-le, susciter l’envie auprès de plus de monde, en montrant – c’est important – qu’on peut faire confiance : l’auteur ne va pas s’évaporer en laissant la série en plan). En tout cas ta question est un encouragement très net et très agréable à faire ce projet un jour : merci !

4) Concernant Chunsène, est-ce que ça t’a ennuyé de la désigner comme l'”adolescente” pour être à même de la distinguer de Nehyr aux yeux du lecteur ? Sachant que ton histoire est d’inspiration médiévale et qu’au Moyen Âge, on passait plus ou moins de l’enfance à l’âge adulte ? Ou bien t’en avais rien à cirer et cette question est débile ? ???? (Je la pose parce que je sais que, moi, ça m’aurait ennuyé).

Bonne question. Alors, déjà, je triche un peu : « Les Dieux sauvages » est certes d’inspiration médiévale, mais pas entièrement. L’Empire d’Asreth/ia était bien plus proche de nos sociétés, il y a donc un passé moderne à ce monde médiéval, comme on a pu le voir dans La Volonté du Dragon et La Route de la Conquête. Certains termes employés le trahissent : on parle par exemple de “citoyens” des royaumes, ce qui est anachronique, en fait (mais volontaire de ma part). Mais ça, c’est la réponse facile : de manière plus intéressante, ta question pose le rapport dialectique de la fantasy avec la contemporanéité du lecteur. Même si l’on admettait que « Les Dieux sauvages » se déroulaient dans un monde purement médiéval, la fantasy dépeint rarement un Moyen-âge entièrement authentique, et fait toujours quelques petites entorses de bon aloi pour rendre l’histoire plus intéressante et/ou digeste (c’est aussi pour cela qu’on écrit de la fantasy et pas du roman historique – lequel, d’ailleurs, triche aussi : c’est du roman). Quand je parle d’adolescente dans le cas de Chunsène, clairement, je me place dans le référentiel du lecteur au XXIe siècle ; c’est à lui/elle que ma narration s’adresse. Mon devoir d’auteur (et le devoir de la littérature en général) consiste à créer une illusion de réalité, quelque chose auquel on puisse croire et qu’on vive avec plaisir, d’accès aussi aisé que possible. Parler de Chunsène comme d’une adolescente est une entorse en toute rigueur, mais elle rend la narration suffisamment efficace à mon sens pour valoir le coup, et de toute façon, son comportement rend tout ambiguïté impossible : elle est clairement plus adulte que quelques adultes de l’histoire. Et on pourrait même dire que même aujourd’hui, y a plus de jeunesse, mon bon monsieur, alors…

5) Que penses-tu de l’Église de Wer ? (dans sa forme actuelle en tout cas, quelque chose me dit qu’elle est appelée à évoluer) Est-ce que tout est à jeter selon toi, ou est-ce qu’il y a des éléments que tu apprécies ?

Je pourrais te dire que ma voix n’a aucun intérêt, que ce qui compte, c’est ce que l’histoire raconte (et je le pense), mais je ne vais pas esquiver ta question : dans la réalité, je ne pourrais absolument pas cautionner quoi que ce soit dedans à cause de son traitement des femmes. Mais c’est aussi pour ça que je l’explore : pour chercher et essayer de comprendre où peut bien se trouver l’humanité, malgré l’hostilité viscérale que me cause ce genre d’intégrisme, lequel existe et a existé hélas (dans la fiction comme dans le réel ; mes années de catéchisme m’ont bien servi pour « Les Dieux sauvages »…). Et ce qu’on peut “sauver” de cette humanité au-delà des ravages du patriarcat. Les morales dogmatiques et leur rôle social sont des questions d’une immense complexité qu’il est impossible de dissocier du contexte qui leur a donné naissance. J’espère m’approcher un peu de ces questions à travers « Les Dieux sauvages », et ce que je peux dire, c’est que je vais m’attacher à refléter cette complexité, justement, à travers les différents points de vue (ne serait-ce qu’entre Leopol et Maragal, on a deux conceptions assez différentes du werisme). Pour partager avec le lecteur toutes les questions que ces sujets m’évoquent, et non des réponses (ce qui n’est pas le rôle de la fiction). Bref, j’espère donc que les facettes du récit traiteront de la complexité du sujet mieux que moi en tant qu’individu limité.

6) Au sujet de la ponctuation des dialogues. L’utilisation des guillemets est plus avantageuse selon toi (et pourquoi), ou c’est uniquement par goût esthétique ?

Je crois résolument que les guillemets offrent infiniment plus de flexibilité dans la gestion du rythme, oui, au point que j’aurais du mal à travailler avec un éditeur qui m’impose les tirets seuls. Tu peux faire des incises claires dans ta narration sans introduire de confusion, par exemple :

« Vous êtes très belle ce soir, Anita », dit Bob. Il s’accouda au piano. « Martini ? »

Avec des tirets, tu es obligé de rajouter une précision, sinon on ne sait plus qui cause, ça casse le flux, et sinon tu colles tes didascalies entre parenthèses, bref, c’est super moche à mon goût et vachement plus contraignant alors que les guillemets résolvent tous ces problèmes avec élégance. J’en ai parlé en détail ici.

7) est-ce qu’on peut considérer que les Enfants d’Aska sont les vrais metalleux d’Evanégyre ?

Nan. Bien des métalleux sont en réalité de vrais gentils. :p

2018-07-05T21:03:37+02:00mercredi 11 juillet 2018|Entretiens|6 Commentaires

La Messagère du Ciel lauréat du prix des petits mots des libraires ! (catégorie Imaginaire Découverte)

Couv. Alain Brion

Il est de bien, bien belles journées même si l’on est cloué à terre à cause d’une tempête islandaise ! Je suis absolument enchanté, ravi et touché d’apprendre que La Messagère du Ciel vient de recevoir le Prix des petits mots des libraires en catégorie Imaginaire : Découverte !

Enchanté car les libraires sont des relais absolument fondamentaux des livres auprès des lecteurs et du public, et ils témoignent d’une incroyable connaissance des genres et des livres. Voir l’ouvrage ainsi retenu me touche donc énormément.

Mille mercis à tout le jury – ainsi qu’aux lecteurs qui ont voté pour le roman ! 

Le palmarès complet des lauréats – félicitations à toutes et tous !

  • Prix Polar : Entre deux mondes, Olivier NOREK, Editions Michel Lafon
  • Prix Polar Découverte : Dans le silence des oiseaux, Kriss F. GARDAZ, Editions L’Astre Bleu
  • Prix Roman : Légende d’un dormeur éveillé, Gaëlle NOHANT, Editions Héloïse d’Ormesson
  • Prix Roman Découverte : Personne ne gagne, Jack BLACK, Editions Monsieur Toussain Louverture
  • Prix Imaginaire : Os de lune, Jonathan CARROLL, Editions Aux Forges de Vulcain
  • Prix Imaginaire Découverte : La Messagère du Ciel, Lionel DAVOUST, Editions Critic
  • Prix BD : Voltaire Amoureux, Clément Oubrerie, Editions Les Arènes
  • Prix BD Découverte : Petite balade et Grande Muraille, Maïté VERJUX, Editions FEI

 

2018-08-29T10:08:24+02:00lundi 30 avril 2018|À ne pas manquer, Non classé|5 Commentaires

« Les Dieux sauvages » percés à jour

Enfer et damnation ! La vérité a percé ! Je pensais avoir habilement dissimulé les enjeux de la série à travers des titres hautement symboliques, mais ce ticket de caisse envoyé par un lecteur vend la mèche !

Je n’ai plus le choix. Il ne me reste qu’à révéler les véritables titres de la série. Avant La Verrue du Fleuve, le premier s’appelait en réalité La Boulangère du Réel. Les suites s’intituleront respectivement L’Assureur Délétère et le volume 4, Les Rivages du Peer-to-Peer. 

Je suis pas dans la mouise.

2018-03-27T10:18:33+02:00mardi 27 mars 2018|Expériences en temps réel|6 Commentaires

La suite de La Messagère du Ciel, Le Verrou du Fleuve, est disponible !

Enfin ! Je suis ravi de pouvoir enfin annoncer que « Les Dieux sauvages » volume 2, Le Verrou du Fleuve, est sorti ! 

Presque un an de travail pour offrir, je l’espère, une digne suite à La Messagère du Ciel. Merci à toutes et tous pour votre enthousiasme de lecteurs et de critiques sur ce premier tome, qui a lancé cette série sous les meilleurs auspices possibles ! Je suis très honoré et touché que la suite soit tant attendue, et je suis ravi de pouvoir la proposer enfin et la partager avec vous.

Couv. Alain Brion

« Les démons avaient déferlé sur la Rhovelle, et il n’y avait rien que quiconque puisse faire pour la sauver. Au soir, chaque homme, femme et enfant connut le désespoir. »

L’armée démoniaque, mi-chair mi-machine, du dieu Aska est aux portes de Loered, la ville sur laquelle repose la défense et la stabilité du royaume – le Verrou du Fleuve.

Le Verrou doit tenir, ou la Rhovelle est perdue. Mériane, à la tête de maigres renforts, compte bien honorer sa propre prophétie et libérer la ville. Mais quand les hommes se mêlent de contrarier les Dieux, elle en est réduite à limiter les dégâts.

Face au désespoir qui s’installe, elle incarne le seul espoir du peuple, et l’instinct de survie fait taire, pour un temps, les dissensions. Pour autant, les manigances politiques se poursuivent en coulisses, et la guerre commence à peine que certains préparent déjà l’après.

Mais sur la route du Verrou du Fleuve, son mythe s’écrira avant tout dans le sang, la terreur et la peine.

Le livre est donc dès à présent disponible chez tous les libraires, et la sortie papier et numérique est dorénavant simultanée.

À cette occasion, je vais voyager pas mal en salon littéraire pour venir discuter du livre et le présenter, et je vous invite, si cela vous intéresse, à consulter l’agenda (en constante évolution, donc n’hésitez pas à y revenir) pour voir les prochains événements et potentielles rencontres dans votre région.

Merci à vous de votre fidélité, bonne lecture et à très bientôt ! 

2018-09-10T08:33:32+02:00jeudi 15 mars 2018|À ne pas manquer|18 Commentaires

Dans les coulisses de « Les Dieux sauvages » : interview en profondeur sur le Bibliocosme

À l’occasion des Utopiales 2017, l’excellent site et blog critique Le Bibliocosme m’a fait l’honneur d’une interview très détaillée sur « Les Dieux sauvages », notamment La Messagère du Ciel mais aussi Le Verrou du Fleuve (qui sort jeudi).

On y parle de la construction de la série, de l’équilibre organique entre structure et inspiration, des merveilles que l’inconscient peut parfois servir à l’auteur qui cherche à élucider le sens de son récit et bien d’autres choses.

Merci au Bibliocosme pour ces excellentes questions et cette lecture en profondeur ; l’entretien entier est disponible en transcription (avec hésitations et reprises personnelle de série) ou audio (format conseillé) sur cette page.

2018-03-12T06:04:02+01:00mardi 13 mars 2018|Entretiens|Commentaires fermés sur Dans les coulisses de « Les Dieux sauvages » : interview en profondeur sur le Bibliocosme

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