Bluesky est maintenant ouvert à tout le monde

Dans le sillage de l’implosion de Twitter / X en raison de… pfouuuu, par où commencer ? Le racisme antisémitisme ultranatalisme la désinformation généralisée propagation de théories de la conspiration les mensonges répétés d’Elon Musk (ne rayez même pas les mentions inutiles : j’en ai au contraire oublié une douzaine), deux réseaux de microblogging ont tiré leur épingle du jeu : Mastodon et Bluesky. Le premier est open source, mais intimidant pour l’utilisateur non-technique, morcelé et, franchement, je le trouve lourd d’usage. Bluesky ressemble le plus à l’ancien Twitter, débarrassé de toutes les verrues qui lui avaient fait prendre un virage désagréable (on n’y trouve notamment pas de flux algorithmique amplifiant des comptes problématiques). Je préfère largement Bluesky à Mastodon, mais jusqu’à maintenant, il fallait une invitation pour y entrer.

Sauf que, depuis aujourd’hui, Bluesky est ouvert à tout le monde. L’absence de course à l’engagement, d’amplification de contenu délétère et la présence d’une vraie modération donnent au réseau une ambiance étonnamment bonne : il n’y a pas (pour l’instant) les comportements fâcheux habituels, tout le monde est beaucoup plus détendu et on y retrouve, comme jadis sur Twitter, un vrai partage.

Vous connaissez mon hostilité envers les réseaux, donc si je vous dis que Bluesky est à la fois simple et cool, vous pouvez me croire (en espérant évidemment que ça dure).

Un réflexe simple de survie cependant sur Bluesky : ne discutez pas avec les cons, bloquez-les. Comme il n’y a pas de flux algorithmique, la seule façon pour un troll de se voir amplifié est de pousser à la discussion, car cela le fait apparaître dans les flux de tous vos abonnés. Donc : n’engagez pas ces discussions. Retirez-leur simplement l’oxygène en les ignorant et en les bloquant. Cela ne prend qu’une poignée de secondes, vous assure la sérénité, ainsi qu’à tout le monde autour de vous.

Et si jamais vous n’en avez pas marre de ma tronche, je suis à https://bsky.app/profile/lioneldavoust.bsky.social.

Piqué à Rich Burroughs
2024-02-07T01:58:13+01:00mercredi 7 février 2024|Geekeries|Commentaires fermés sur Bluesky est maintenant ouvert à tout le monde

Ding, dong, Twitter is dead

J’ai été surpris lors de mon dernier passage mensuel sur Twitter de voir que mes derniers tweets dataient du premier semestre 2020 ; sans même compter la curieuse distorsion du temps liée à la situation actuelle tout ça vous voyez quoi hein, cela fait pour moi bien plus longtemps que je me suis libéré mentalement de cette pression.

Après avoir passé mon compte en privé depuis l’été dernier, la suite logique consistait à le supprimer pour de bon, et j’ai quand même hésité un moment, mais à chaque fois que je passe rapidement dessus en me demandant si, quand même, je ne ferais pas un peu mon luddite, je vis la même expérience que jadis sur Facebook. Tout le monde est malheureux, en colère, et se saute à la gorge sans nuance aucune, quelle que soit la gravité du sujet. (Il est pertinent de se sauter à la gorge pour un sujet grave, mais pour quelque chose de secondaire, franchement ? Ah oui, mais qui décide de ce qui est secondaire ? TOI PEUT-ÊTRE ? ESPÈCE DE TOTALITAIRE QUI NE RESPECTE RIEN, etc., et c’est ainsi que ça commence.) Je vois même des gens profondément conscients du mécanisme et qui prennent toujours soin de désamorcer les conflits se laisser progressivement ronger par la toxicité ambiante, et ça me fait de la peine.

Encore une fois, je vous remercie, vous qui fûtes des oasis de fun et de lumière dans ce tunnel de misère. Je ne jette pas la pierre avec l’eau de la cruche : il y a eu moult moments drôles et émouvants. Mais, de façon générale, mon cerveau n’a pas besoin de s’ouvrir une lance à eau putride plusieurs fois par jour tandis que les pensées les plus secrètes et les moins reluisantes, que l’on réfléchirait probablement à taire dans la vie réelle ou même dans une correspondance plus inscrite dans le temps, se trouvent déversées sans filtre dans mon espace personnel. (Cela pèse réellement sur ma santé mentale.)

Donc, the witch is dead, et je n’ai à présent plus aucun compte social.

Est-ce à dire que je n’ai plus aucune activité sociale en ligne ? À ma grande surprise, non. En fait, j’ai retrouvé un plaisir sincère à l’interaction en ligne dans le modèle appelé de ses vœux par Jaron Lanier : des communautés plus réduites en taille et liées par a) une thématique claire, b) la possibilité d’un relatif anonymat et c) une modération claire et forte. (On en avait parlé ici.) Ce contrat clair, qui s’inscrit également davantage dans une certaine temporalité, promeut la réflexion et l’investissement personnel, au lieu de lâcher son tweet rageur comme on crache dans la rue. De quoi s’agit-il ?

Des forums à l’ancienne et des micro-communautés notamment portées par Discord, qui est pour moi le véritable héritier du forum à l’ancienne. Le succès croissant de ces modèles (notamment de Discord, que Microsoft a récemment voulu racheter pour 10 milliards, avant que l’équipe de Discord ne rompe les négociations, ce qui m’amuse énormément), la communauté extrêmement active autour de Discourse (système de forums phare… en 2021) montrent que l’avenir est peut-être au passé ; qu’une vaste catégorie de la population a soif de l’aspect social que les prétendus réseaux “sociaux” ont complètement laissé sur le bord de la route en chassant la croissance et la collecte (criminelle) de données. Un bref sondage au doigt mouillé m’a montré qu’une proportion non négligeable d’utilisateurs de ces plate-formes n’a pas, ou plus, de comptes sociaux classiques (Facebook / Twitter). Et je pense que cette diversification ne fera que s’accroître.

Bref. Je reste ici, comme depuis quinze ans, à te causer à toi, auguste lectorat, avec sérénité et dans des développements que 280 caractères interdisent, et je laisse les empoignades avec les randoms d’Internet à qui a l’estomac pour ça. Je ne l’ai pas. Et surtout, j’ai des trucs plus importants à faire.

2021-05-28T18:25:10+02:00mercredi 2 juin 2021|Humeurs aqueuses|4 Commentaires

Les commentaires sont maintenant ouverts un mois

Une petite modification que je voulais faire depuis un moment (et qui m’a été demandée) : les commentaires sur le blog sont maintenant ouverts 30 jours (et non 15). Histoire de garder le débat ouvert plus longtemps, mais sans que je sois noyé de spam.

2020-07-23T20:20:32+02:00mercredi 29 juillet 2020|Brèves|Commentaires fermés sur Les commentaires sont maintenant ouverts un mois

Màj de la charte de commentaires : prévenez-moi si problème, svp

J’ai mis à jour la charte de commentaires du site et des réseaux – https://shrtm.nu/GYB1

En résumé: si vous voyez un comportement répréhensible sur mes espaces et que je n’agis pas, signalez-le moi, svp. Je n’arrive plus à tout voir, et j’ai besoin de votre aide. Merci!

2020-05-29T21:34:26+02:00lundi 8 juin 2020|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Màj de la charte de commentaires : prévenez-moi si problème, svp

Annonce de service : conversion du profil Facebook en page

Cliquez pour agrandir. Sérieusement.

Cliquez pour agrandir. Sérieusement.

La réflexion entamée la semaine dernière sur l’usure lente causée par la modération de ce fantastique espace de discorde qu’est Internet (et la constatation que je me bats avec le problème depuis au bas mot quatre ans) mûrit donc en quelques décisions et changements d’envergure au cours des semaines à venir. Merci à vous tous, vraiment, pour vos commentaires et messages de soutien, pour vos retours d’expérience, et pour vos propositions de solutions.

La discussion a fait naître le principal problème : c’est Facebook. Sans entrer dans des détails de technicité, mon profil est public car il est semi-professionnel et c’est nécessaire pour l’intégration des commentaires avec le blog (point indispensable pour fédérer les discussions). Ce qui attire tout un tas de trolls et complique même la sémantique de la modération (l’expérience prouve que certains mal-comprenants ne saisissent pas que des règles puissent s’appliquer sur un profil personnel). Et, aussi, je vais être candide : cela me complique la vie (ainsi que celle d’amis proches) en brouillant les distinctions entre vie privée et vie publique.

La première mesure effectuée hier est que, dorénavant, mon contact public sur Facebook ne sera plus un profil personnel mais une page. Pas d’inquiétude, cela ne change rien dans le ton (qui est de toute façon celui du blog, lequel, si telle chose existe, est plus “officiel” encore et ça ne m’empêche pas de poster des lolcats since 2006). Mais cela ouvre tout un tas d’outils de modération dont j’ai à présent besoin, et clarifiera aussi pour les nouveaux venus ce qui se passe où. Ce sera dorénavant cette page, qui a commodément la même adresse qu’avant, qui sera ma tête de pont sur Facebook.

Voici donc ce qui va se passer / ce qu’il faut faire de votre part :

Nous sommes déjà amis Facebook : normalement, vous n’avez rien à faire. Facebook propose commodément un outil de transfert et celui-ci, effectué hier, s’est normalement passé sans accroc. Vous êtes donc ajouté.e à la page sans action de votre part et c’est là que l’activité se poursuit.

Vous êtes abonné.e Facebook, mais nous ne sommes pas amis : attention. Apparemment, les abonnés ne sont pas transférés. Il faut donc que vous “aimiez” de vous-même la page (si vous êtes abonné, je suppose que ça vous intéresse, donc je ne me sens pas ouvertement putassier à vous le proposer).

N’oubliez pas d’activer les notifications de la page, car, nous le savons, Facebook ne vous montre pas tout le contenu auquel vous êtes abonné, notamment les pages. Pour cela, pointez (sans cliquer) sur le bouton “J’aime”, un menu apparaîtra pour vous proposer de recevoir les notifications. Sinon, abonnez-vous à la newsletter, ça restera entre nous et on fera ensemble la nique à Mark Zuckerberg.

Le compte personnel sera remis à zéro et désactivé sous quinzaine. J’insiste sur le point suivant : ne vous sentez pas floué si je vide entièrement ma liste d’amis, je ne vous ferme pas la porte au nez ; je remets tout à zéro dans un premier temps pour séparer le public du privé. De toute façon, il y a de fortes chances que le compte personnel soit une coquille vide peu active, puisque je suis surtout sur Facebook pour échanger avec toi, auguste lectorat, et pas jouer à FarmVille. (Y en a qui jouent encore ?) Comme dit plus haut, je passerai le plus clair de mon temps sur Facebook présent sur la page.

Et voilà. Pour information, la deuxième action sera une remise à plat des catégories du blog, qui partent dans tous les sens depuis, quoi, dix ans maintenant depuis MySpace ? (Merci à ceux qui m’ont rappelé ce point, lequel est, en somme : franchement, c’est pas clair. Et je suis d’accord.) On va clarifier tout ça.

2016-05-04T08:44:30+02:00jeudi 5 mai 2016|À ne pas manquer|2 Commentaires

Annonce de service : ha, ha

grumpycat_peopleexistAux mauvais coucheurs : je rappelle à toutes fins utiles que m’insulter et m’invectiver en commentaires (et sous couvert d’anonymat) est le moyen le plus sûr pour que j’efface sans sourciller la réaction que vous avez rédigée, et ce avec un joyeux sifflotement tranquille. J’ai le pouvoir de réduire à néant votre volonté de nuire, et vous aucunement celui de me pourrir la vie : il me faut une fraction de seconde pour appuyer sur “Supprimer” quand vous avez pu consacrer beaucoup de temps précieux, de volonté et de bile à espérer qu’on vous lise. Sauf qu’on ne vous lira pas, et n’imaginez pas que cela peut m’atteindre : d’une, je ne perds pas de temps à lire attentivement dès que je vois le ton qu’une réaction prend, de deux, une récente étude américaine a prouvé que je suis 98% plus awesome que les gens qui en insultent et en invectivent d’autres sous couvert d’anonymat. J’ai donc la conscience merveilleusement tranquille.

Par conséquent, une recommandation amicale : employez votre énergie à quelque chose de plus productif, comme apprendre à disconvenir courtoisement mais fermement, ce qui vous vaudra, pour le coup, d’être le-a bienvenu-e ici, d’être lu-e et écouté-e par tout le monde. (La charte des commentaires est lisible ici.)

Cela étant mis au clair, bonne journée à tout le monde.

2014-08-04T15:59:43+02:00lundi 4 août 2014|Dernières nouvelles|14 Commentaires

Connectivité limitée, à nouveau

Je repars brièvement pour une dizaine de jours à l’étranger, cette fois assez loin et perdu dans la nature pour que ma présence en ligne soit très loin d’être garantie pour les dix jours à venir. Recommandations habituelles d’usage (il faudrait que je me fasse une page aide-mémoire, tiens, pour référence ultérieure) :

  • Le blog passe en mode léger (même s’il continuera à y avoir une petite nouveauté tous les jours de la semaine), idem pour les réseaux sociaux ;
  • Je ne suis pas joignable, mais traiterai tout à mon retour : en cas de réelle urgence, n’hésitez pas à me mettre une petite balise [URGENT] dans l’intitulé de votre communication pour attirer mon attention ;
  • Soyez sages et gentils les uns avec les autres, paix, amour et chocolat (noir).

Je pars me mettre au vert un moment pour travailler sur La Route de la Conquête. Quoi de neuf dans l’intervalle ? Eh bien, l’anthologie des Imaginales est finalisée, la couverture est magnifique, le sommaire est prestigieux, le thème est intrigant, et surtout les auteurs vont vous émouvoir, c’est une certitude ! Surveillez le site du festival, il n’est pas exclu que des informations tombent d’un jour à l’autre… D’autre part, toujours en quête de l’organisation parfaite, j’ai récemment refondu mon système, enfin compris la puissance d’Evernote, et peut-être trouvé le Graal en terme d’application de gestion de projets personnels. Et j’ai changé d’outil d’écriture. Je parlerai bientôt de tout cela si mes premières impressions positives se confirment.

2014-04-07T21:02:56+02:00jeudi 10 avril 2014|Journal|9 Commentaires

Important rappel à moi-même

Auguste lectorat, fuis ! Ceci est un article de blog

Il y a un petit nouveau cette semaine, sur le mur derrière l’ordinateur de travail :

(Noter l’ajout de ma main – enfin, de mon étiqueteuse – en-dessous.)

ReLIRE et la confiscation que le registre implique nous a – à commencer par moi – choqués en grand nombre , mais plus choquantes encore sont les exultations de certains, outrés par le fait que l’on puisse éventuellement exiger une rémunération de son travail – ou, pire, que celui-ci soit respecté. Il est profondément écœurant, je le dis, de lire que le travail d’un créateur pourrait ne plus lui appartenir dès publication (j’ai répondu à cela lundi) et qu’il serait censé, au nom du bien commun, abdiquer toute prétention dessus. Il est également profondément agaçant, et provocateur d’aigreurs, de recevoir des leçons sur le droit, la culture, de gens qui ne sont même pas capables de connaître le sens des mots qu’ils emploient ou de présenter une argumentation logique cohérente, laquelle s’effondre dès qu’on souffle dessus.

Je confesse être sorti de ma bonhomie naturelle cette semaine sur les réseaux, un peu partout, parce que fatigue, parce que merde, parce que je ne viens pas donner à des menuisiers des leçons de menuiserisation, à des codeurs des leçons de codeurisation, alors j’apprécierais qu’on ne vienne pas m’en donner d’écrivaillage ni qu’on présume de me réformer la tronche, en prétendant que c’est pour mon bien, en plus, quand on n’est pas – toujours pas – capable de produire des modèles économiques viables et que la logique fondamentale ne semble pas encore acquise. 

Est-ce à dire qu’il faut se mettre la tête dans le sable – là là, non les usages n’ont pas changé, oui il faut réprimer et verrouiller ? Certainement pas (une recherche basique sur le site vous montrera combien je m’y oppose, ne serait-ce qu’en raison de l’inutilité des mesures). Mais il y a une différence entre questionner, expérimenter, et répliquer “t’façon c’est comme ça, deal with it, pis ranafout’ ». Internet est merveilleux : il met les humains en contact. Internet est atroce : il met les humains en contact. C’est bien facile, derrière l’écran, de faire fuser la petite remarque qui va bien, qui donne l’impression qu’on a de la hauteur, de se sentir intelligent et tellement fort, quand on n’est pas partie prenante dans le sujet, et que le mec en face se trouve de toute façon à des centaines de kilomètres et qu’il est incapable de vous coller une baffe à fins thérapeutiques. (On peut même lancer des partis politiques fantoches, dites.) En ce qui me concerne, je suis en ligne comme en vrai : ce que je dis en ligne, je le dirais aussi en face à face. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

Malheureusement, cette célèbre prière n’est pas encore exaucée (mais que fait Google, bordel ?) :

lord_grant_ability_punch_people_face_over_tcp_ip

Il faut donc faire avec. Même si, quand on manie les mots, qu’on (s’)est formé à en faire son métier, ils peuvent produire le même effet ; et le problème, avec les mots, c’est qu’ils sont des Kalachnikov : une fois qu’on a appris à tirer avec, on a envie de tirer sur quelque chose. Et quand on vous en donne l’occasion, hé ben…

La véhémence dont il m’arrive de faire preuve n’est que le reflet de la violence de l’état de fait que nous subissons vis-à-vis de nos droits. Toutefois, j’ai sorti un jour à un ami exaspéré par la bêtise de collaborateurs : “Tu ne peux pas expliquer à quelqu’un que c’est un gros con dans l’espoir qu’il soit d’accord avec toi.” Ainsi en va-t-il aussi du Net, et je ferais bien de méditer ma propre phrase. Coller des baffes soulage, et j’ai toujours dit que j’étais un bouledogue, parce qu’il en faut, parce que l’angélisme m’insupporte, parce que je ne m’abuse nullement sur les tristes travers de la nature humaine (sinon, je serais anarchiste), mais, hélas, on ne dit plus “merci monsieur” à une claque depuis 2000 ans – tout se perd, bon sang, l’UMP a raison !

Bref. Article inhabituellement personnel (ça n’arrivera pas souvent) pour, d’une part, clore le sujet pour la semaine, d’autre part, me lier publiquement, par ton regard, auguste lectorat, à un meilleur usage de mon temps et de mon énergie que l’absurdité si justement pointée par XKCD sur mon nouveau compagnon mural. Je ne me retire pas des réseaux, des débats, mais je reprends de la hauteur. Je me conforme à nouveau à mon propre principe : je fais mon truc, et j’avance. Je ne fais pas ce métier pour être “constaté” par une époque, mais pour progresser, moi-même, et défricher ce que j’ignore encore.

Et, car je veux vraiment rendre hommage, je lance de gros high five à vous, auteurs bien sûr mais surtout lecteurs, bibliothécaires, blogueurs, (re)croisés sur les réseaux, qui comprenez tout ça, qui le vivez aussi, qui avez cette hauteur toute zarathoustrienne, et qui ressentez vous aussi ces agressions comme si c’était votre propre cœur que l’on désirait mettre à la disposition de tous – et c’est le cas, car c’est votre plaisir, votre lecture et donc votre intimité qu’on galvaude. Merci de vos partages, de vos réponses, de vos répliques, de votre compréhension et d’avoir joint vos voix aux nôtres, bien fatiguées et furieuses.

Je le dis très clairement : tant qu’il y aura des gens comme vous, je serai en mesure de considérer que ce que nous faisons n’est pas totalement vain, et même que l’humanité, dans son intégralité, ne l’est pas non plus. 

Difficile de dire à quel point, franchement, vous me donnez foi en l’avenir du monde. Pas le mien ; peu importe le mien ; je fais des trucs et on voit ce qui se passe ; ma place, on s’en fout, et puis nous ne sommes tous que des battements de cils à l’échelle des millénaires ; je parle de celui de la culture dans son ensemble, en tant qu’entité baignant l’humanité, meilleure arme dont l’on dispose pour résister à la bêtise, à l’obscurantisme, continuer à rêver et donc à progresser ; celle qui fera, on l’espère, que nous serons collectivement moins idiots dans cinq siècles qu’aujourd’hui.

La semaine prochaine, on parlera d’écriture, d’Évanégyre, et il fera beau.

Bon week-end !

2014-03-07T11:28:35+01:00vendredi 7 mars 2014|Journal|27 Commentaires

Revue de presse : clarifications

Suite à un accrochage en commentaires et sur Facebook né d’un malentendu, il me semble important de définir clairement l’esprit de cette fameuse revue de presse.

Tout d’abord, un rappel de base : avant de réagir à quelque chose, il convient de lire, puis d’appliquer, la charte des commentaires. Toute agression envers le taulier est sanctionnée par la loi des actions réciproques : une force d’intensité égale, mais de direction opposée, exercée par celui-ci.

Sachant que j’ai, en six ans de blogging, fermé pour la première fois un fil de commentaires, quelques mises au point me semblent nécessaires.

  • Le relai d’un article n’est pas un dû, c’est un plaisir. Je le fais parce que je souhaite rendre hommage aux chroniqueurs, blogueurs, qui m’ont fait la joie d’apprécier un livre, une nouvelle, ce qui est toujours pour moi un grand plaisir (matiné de surprise). Quand on a apprécié de me lire et qu’on fait l’effort d’en parler autour de soi, je le vois toujours comme une chance et un honneur. Alors j’ai envie de renvoyer l’ascenseur, d’en parler, d’envoyer des lecteurs sur l’article, simplement parce qu’on est entre gens de bonne compagnie, on forme une communauté d’esprit, et puis zut, c’est chouette, voilà, point. Mais nulle part, il n’est écrit dans mon contrat d’édition que c’est une obligation. C’est d’ailleurs ce qui assure la sincérité de ma démarche : je le fais parce que ça me fait plaisir, parce que je crois que ça a un sens – pas parce que j’y suis forcé. Comme de bloguer, de partir en volontariat écologique, ou même d’écrire1.
  • Corollaire : je choisis ce que je relaie. Je n’ai pas à m’expliquer là-dessus. Mais si je n’ai pas relayé, voir le point suivant :
  • Soyez patients + je ne suis pas omniscient. Mon travail, à la base, c’est écrivain, pas community manager. Si je ne vous ai pas relayé, j’ai peut-être oublié, ou je n’ai peut-être pas vu l’article (je ne passe pas mes journées tapi derrière mon alerte Google à traquer mon nom sur Internet). Envoyez un mail ou un message perso Facebook avant de le prendre comme une agression personnelle, et ce sera réglé en trois minutes, avec des excuses et un smiley en prime. Simple !

Et si ces directives semblent péremptoires, je précise qu’elles m’ont été précisément soufflées sur Twitter par des blogueurs littéraires pour qui j’ai beaucoup d’estime (pour une fois, j’évite les liens, mais ils se reconnaîtront). J’aime les chroniqueurs et les blogs littéraires ; je ne rate pas une occasion de signaler l’ampleur du phénomène. Je disais déjà en septembre 2010 aux excellents chroniqueurs d’If Is Dead :

J’aime beaucoup les blogs de chroniques par l’honnêteté de leur approche. En général, un blogueur est surtout un lecteur passionné – comme l’est tout bon critique ; il dit « j’aime, ou je n’aime pas », et il s’explique, souvent, d’ailleurs, avec une grande érudition. On apprend alors à connaître les blogueurs avec qui l’on se sent des affinités, et on les suit. Le débat peut même s’ouvrir et tout le monde en sort enrichi.

En un an et demi, avec la croissance du phénomène, mon sentiment n’a fait que s’approfondir, et mon respect croître. Et si on en doute, qu’on fasse une recherche sur “Revue de presse” pour s’en rendre compte2.

En résumé : Lionel Davoust aime les blogs. Lionel Davoust est ton ami. Mais ne pousse pas Lionel Davoust dans les orties.

Cela étant dit, passons vite fait à autre chose et reprenons tous une activité Internet normale (poster des lolcats, liker du Facebook et télécharger le client de Diablo 3, bien sûr !).

  1. Pour information, de tous les articles publiés sur le blog, la revue de presse n’intéresse hélas personne, à en croire les stats de lecture. Je tiens néanmoins à poursuivre, parce que si je faisais ce blog pour les stats de lecture, je parlerais de gels douche au monoï et d’eyeliners. Ce qui serait bizarre, de me voir tester des eyeliners.
  2. Attention, la revue de presse au nouveau format est loin d’être finalisée. Si vous n’y êtes pas, c’est peut-être aussi parce que je n’ai pas fini les conversions pour le nouveau site. Patience encore, s’il vous plaît.
2012-05-04T14:58:19+02:00vendredi 4 mai 2012|Dernières nouvelles|14 Commentaires

Charte des commentaires

Certains des derniers articles, comme celui-ci ou celui-là, ont connu un partage très important, ce qui me fait évidemment très plaisir – un blog est fait pour être visité – et a attiré beaucoup de nouveaux lecteurs dans ce lieu de n’importe quoi. Bienvenue à tous, buvez une bière, restez un peu, installez-vous.

Mais cela a également attiré quelques commentateurs isolés aux manières parfois cavalières. C’est le jeu du Net. Cependant, je n’ai pas envie que des trublions gâchent l’ambiance intelligente et bon enfant que nous avons ici : les nouveaux venus sont bienvenus, les fauteurs de trouble, non. Je préfère réagir très, très vite. Vu que, d’une part, je n’ai pas envie de faire de la modération dans le détail, de l’autre, j’ai été élevé à l’école IRC et 4chan, ma ligne de modération est simple : behave or GTFO.

Il serait toutefois injuste et stupide de dégainer le lance-flammes sans sommation. Idéaliste que je suis, j’espérais bien ne jamais avoir à faire cela, mais mieux vaut prévenir que guérir : j’ai donc rédigé une charte concernant les commentaires et clarifiant exactement ce qu’est ce blog (un bar convivial) et ce qu’il n’est pas.

Auguste lectorat, je t’ai répété moult fois ma profonde renconnaissance et mon admiration. Tu es là depuis longtemps, donc cette charte ne te concerne pas, tu la connais déjà et c’est pourquoi je ne la reprends pas ici. C’est un garde-fou commun pour nous tous, pour que les nouveaux venus, bouillonnants et impétueux, ne puissent prétendre l’ignorance et ne nous pourrissent pas la vie, à vous comme à moi, parce que j’ai franchement autre chose à faire que de modérer des flame wars. Cette page sert – espérons – à ce qu’il n’en naisse jamais.

Santé !

2011-03-31T12:26:00+02:00jeudi 31 mars 2011|Actu|8 Commentaires

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