Déconnexion pour cause de… voyage de noces

Je l’avais menacé ! Je le fais ! Ô scandale, ô déréliction, je décide de me déconnecter totalement du métavers en gestation en-dehors de l’habituelle période des fêtes. C’est que nous partons en voyage de noces et qu’après une année 2021 compliquée, pour tout dire, j’ai décidé que ma vie perso avait le droit de prendre la priorité de temps en temps.

Du coup ! Je disparais totalement pour les trois semaines à venir, et si je ne réponds pas aux messages / mails / commentaires, ce n’est pas que j’ai décidé de snober d’un coup le monde entier, c’est que je suis sous l’eau, cette fois au sens propre, et que là, c’est chouette.

À dans trois semaines, bon début d’été !

2023-07-21T10:22:01+02:00jeudi 22 juin 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Déconnexion pour cause de… voyage de noces

Procrastination podcast s07e04 – Sur nos bureaux

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s07e04 – Sur nos bureaux“.

Un épisode beaucoup plus personnel et léger, où il vous est proposé d’entrer dans les bureaux de l’équipe de Procrastination – et d’entrevoir le décor dans lequel chacun et chacune travaille. (Et de voir quelles bonnes idées piquer peut-être pour votre créativité !)
Mélanie travaillait beaucoup dans des cafés, ce qui est moins le cas. Elle met l’accent sur l’importance de l’ergonomie, et la différence vitale à établir entre espace de travail et de détente quand on travaille chez soi.
Lionel approuve complètement, et parle de son setup de geek, en plus de prévenir des désavantages du mode sombre.
Estelle parle de l’ambiance et de quelle manière la personnalisation d’un espace peut être source d’inspiration – tout en rappelant aussi que varier les environnements permet de stimuler la créativité.

Références citées

– Les problèmes du mode sombre https://tidbits.com/2019/05/31/the-dark-side-of-dark-mode/

– Le mode « solarized » https://ethanschoonover.com/solarized/

– Virgina Woolfe

– Gilles Dumay

– Stephen King, Écriture

– Stéphane Perger

– Ikki, chevalier du Phénix

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-11-14T08:23:32+01:00mardi 1 novembre 2022|Procrastination podcast|4 Commentaires

Écrire plusieurs histoires en parallèle ?

Une question fort intéressante qui m’est arrivée il y a quelque temps, quand on parlait d’une habitude qui forme pour moi une des pierres angulaires de la pratique de l’écriture (et à voir le retour positif, les “aha !” enthousiastes qui me sont revenus, je ne suis pas le seul !)

Dans un registre plus large, que penses-tu du fait d’avoir plusieurs histoires sur le feu ? (Et par sur le feu j’entends « en cours de rédaction »)

De base, ce que je pense est : si ça marche pour toi, si ça te permet d’avancer, alors c’est très bien. Je connais des auteurs (dont, si ma mémoire est bonne, Laurent Genefort qui en parle dans l’épisode 17 de Procrastination) qui maintiennent leur motivation et leur intérêt justement de cette façon.

Pour ma part, et c’est éminemment personnel, hein, j’aurais tendance à mettre en garde, voir carrément à déconseiller la pratique. L’humain est notoirement mauvais dans la conduite de plusieurs tâches de front. Bien sûr, il ne s’agit pas d’écrire littéralement en même temps deux histoires, mais j’ai tendance à penser que l’implication nécessaire dans un projet, un univers, des personnages, nécessite une concentration totale, tant lors de la pratique, que sur la durée. La création nécessite à la fois des phases de production active (on travaille avec une intention claire de réalisation, que ce soit pour planifier ou rédiger) et de repos, de lâcher-prise (pendant lesquelles l’esprit rumine inconsciemment les problèmes qu’on lui a donnés et façonne des réponses). Pour ma part, je redouterais de mélanger les univers et les discours. « Les Dieux sauvages » représente une série de trois gros (énormes) bouquins de plus d’1 million de signes pièce, avec sept à huit points de vue par volume, des fils d’intrigue concomitants ; j’admets tout à fait que j’ai une petite tête, mais je ne vois pas comment je pourrais maintenir ma concentration et mon lien avec l’ensemble si je m’aventurais ailleurs. (Un détour par la traduction a contribué, d’ailleurs, à m’en sortir.) J’y passe 4 à 8h par jour et j’ai l’impression que c’est toujours insuffisant. (Je veux plus de temps, d’énergie, d’esprit !)

Mais, comme je le disais, pourquoi pas. La question que j’ai envie de te poser en retour, c’est : travailles-tu réellement sur plusieurs projets à la fois ? Leur attribues-tu bien ces phases de travail actives sus-évoquées ? (Quoi, on dit bien susnommées, sus-évoquées, ça n’irait pas ?) Ce que je brandis sous ton nez, c’est en réalité mon doigt moralisateur de Jupiter, pour te dire : est-ce que ce travail en parallèle n’est pas une façon élaborée de procrastiner sur tes histoires ? De ne pas te confronter au travail d’écriture proprement dit ? De retarder l’angoisse de tracer un sillon dans le champ vierge de tes rêves créatifs, telle une cuillère dans un pot de fromage blanc tout neuf à jamais désacralisé par ta coupable gourmandise ? Chut, la métaphore1, c’est un métier.

Écrire un bouquin, c’est long. On n’y échappe pas. On peut réduire un peu la durée par l’expérience, par la technique, bref, par le métier, mais ça reste une œuvre au long cours. Ma crainte, quand je lis ça, c’est que ce soit une manière détournée de se réclamer d’un travail d’écriture sans être réellement du travail d’écriture qui comptera au final : les mots sur la page. Je ne fustige nullement la préparation ; je suis puissamment structurel, mais la préparation, il me semble, doit conserver toujours en ligne de mire la production du résultat fini. (Non pas qu’il faille se retenir de créer des trucs inutiles au final si on se fait plaisir, mais il faut en avoir conscience – créer douze langues fictives pour une nouvelle de fantasy risque d’être de l’effort perdu dans cette perspective immédiate, hormis l’amusement. C’est bien, l’amusement, mais si l’on a pour but de produire du texte pour des gens, cela peut, aussi, revêtir une stratégie d’évitement et de procrastination.)

Donc, je te pose les questions :

  • As-tu réellement, sincèrement avancé sur ces projets en parallèle ?
  • Sens-tu que cette respiration t’aide, justement, au lieu de te compliquer la vie en mélangeant les récits ?

Si la réponse est oui aux deux, félicitations : tu as une plus grosse tête que moi ! Et continue à faire ce que tu fais, parce que tu fais ce qui te convient.

Si non, choisis-en un, clairement, et finis-le avant de passer au suivant, comme le recommanderait la deuxième règle de Robert Heinlein (<- article où l’on trouvera des éléments complémentaires à celui-ci sur le sujet, d’ailleurs).

  1. Ouais, je sais, en plus, c’est une comparaison.
2019-06-04T20:33:24+02:00jeudi 20 juillet 2017|Best Of, Technique d'écriture|7 Commentaires

Un commencement est un moment d’une délicatesse extrême

T'as vu mon space vison ?

T’as vu mon space vison, la classe hein ?

Les débuts sont finalement tous un peu les mêmes (non pas du point de vue du contenu, mais de l’approche, évidemment). Même un auteur structurel comme ton serviteur, auguste lectorat, qui aime construire des langues fictives, des cartes, définir le passé et l’origine sociale de chaque personnage, connaître son âge au mois près, a forcément besoin de se lancer dans l’arène. Aucun plan de bataille ne survit au contact de l’ennemi, ce qui n’est pas de Sun Tzu, bien qu’on aurait pu le croire, mais d’Helmuth Karl Bernhard von Moltke, un mec qui devait se marrer quand il s’agissait de signer sa carte 12-27 dans ce foutu petit emplacement tout minuscule.

L’écriture d’un roman commence à peu près toujours pareil, et je commence à en avoir commencé (tu suis ?) – et fini, surtout – suffisamment pour mesurer que : c’est normal. Passer dix minutes sur une phrase, se trouver atrocement lent, ne pas comprendre comment, sur les manuscrits précédents, on a pu connaître des moments de grâce et des journées à 50 000 signes et se voir péniblement en boucler 10 000 pour l’instant, tout cela est normal, cela fait partie du processus. L’écriture est un muscle, ou bien : un moteur diesel, il faut que ça chauffe. Surtout quand on s’engage dans une trilogie au long cours comme “Les Dieux sauvages”, laquelle contiendra une flopée de personnages et de lieux (à telle enseigne que, pour la première fois, je pense placer un aide-mémoire des noms, notamment pour ceux qui lisent sur une longue période et peuvent avoir oublié qui est qui) ; il faut se familiariser avec les personnages, avec le ton, le vocabulaire, s’apercevoir que ces gens ne disent peut-être pas “ouais” ou “merde” aussi naturellement que nous, qu’on a besoin d’un juron local tout de suite, et d’une information sur la chasse au collet, et d’ailleurs à combien de mois sommes-nous exactement de la fonte des neiges, et ah, tiens, finalement, Machin, tu veux dévider tout ton passé là tout de suite parce que ça te pèse et que ça ne peut pas attendre le chapitre 12 ? Okay…

Pour ma part, l’écriture suit une courbe logarithmique, avec un début lent, le temps que tous ces gens trouvent leur voix (et moi avec), que l’orchestre apprenne à se connaître, qu’on entame le voyage tous ensemble. La préparation est bien jolie, mais vient toujours un moment où il faut se lancer aux côtés des protagonistes, et nul plan n’y suffira jamais. Mais c’est aussi une partie du plaisir, justement, et c’est pour cela, je le crois de plus en plus, qu’il ne faut pas trop s’appesantir en préparation – oui, je vous regarde, camarades auteurs structurels. La préparation donne un filet de sûreté, nous savons où nous allons, nous n’allons pas caler en plein désert, mais, en principe, on peut finir par s’abstenir d’étudier de façon obsessionnelle la carte pour davantage profiter de la promenade, des chemins de traverse, des éventuels raccourcis ou meilleurs trajets qui se présenteront, et prendre du plaisir à la balade. Pour avancer, il suffit peut-être d’avoir un objectif de long terme bien compris et assimilée, d’une idée claire de la scène en cours et d’une vague conception de la poignée qui suivra ; avec les bonnes questions narratives – où sont-ils, que veulent-ils, comment cela fait-il avancer l’histoire – l’auteur détient toujours une boussole, ce qui compte peut-être davantage, au bout du compte, qu’une carte très fiable. On n’écrit qu’une scène à la fois, qu’une phrase à la fois, jamais un roman tout entier ; il faut arrêter d’angoisser qu’il faut tout avoir en tête à chaque instant. Impossible.

Du moins, découvre-je, c’est ce que vers quoi je tends de plus en plus actuellement dans ma pratique, et dans l’écriture des Dieux sauvages. Et tu sais quoi, auguste lectorat ? Eh bien, c’est fun. Mais je me rends compte aussi que j’aurais été incapable d’une telle approche il y a plusieurs bouquins, parce que j’avais trop peur. Bon sang, il faut bien que j’apprenne des trucs sur la durée, à force, le plus important étant : me faire confiance, mon inconscient sait ce que je fais et me guidera si je le laisse faire, mon conscient peut lâcher prise et se concentrer juste sur l’action du moment. Ça va aller. J’ai déjà fait tout ça plusieurs fois, au bout d’un moment, ça ne peut pas être entièrement un coup de chance (ainsi que le hurlent évidemment, toujours, tous les egos névrotiques de tous les auteurs de la Terre). Je ferai de mon mieux, comme à chaque fois, et je le referai – je ne peux pas davantage, et je refuserai moins. Et j’ai appris des trucs. Donc, si je prends seulement soin de m’écouter, cela a même de fortes chances de devenir meilleur à chaque fois1.

Au fait, le titre de travail du Livre I des “Dieux sauvages”, titre qui a de fortes chances de devenir définitif, est La Messagère du ciel. 

  1. Cela ne veut pas dire qu’il faut attendre ma mort pour acheter mon dernier bouquin, hein. Mon éditeur n’est pas d’accord. Et moi non plus. Sinon, ma mort arrivera plus tôt que tard, de toute façon – d’inanition.
2016-06-21T19:15:17+02:00mercredi 22 juin 2016|Technique d'écriture|15 Commentaires

Entretien sur Radio G autour de Port d’Âmes et d’Évanégyre

Merci à l’émission ImaJ’nère et à son équipe pour m’avoir proposé un entretien autour de Port d’Âmes : nous sommes partis assez loin sur le rôle de la littérature, ce qui motive l’écriture, et bien d’autres sujets assez personnels en définitive… Merci pour ces excellentes questions et pour avoir su mettre en confiance, comme toujours ! (A partir de la 22e minute, si vous êtes pressé.e… !)

http://www.dailymotion.com/video/x3dobtz_imajn-ere-radio-g-45-utopiales-lionel-davoust_webcam

2016-01-04T15:34:01+01:00mardi 17 novembre 2015|À ne pas manquer, Entretiens|Commentaires fermés sur Entretien sur Radio G autour de Port d’Âmes et d’Évanégyre

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