Vous voulez écrire de la SF ou de la Fantasy ? Attention à ces pièges

… est le titre de l’article réalisé par Marcus Dupont-Besnard pour Numerama, qui synthétise (car je parle beaucoup trop si on me laisse faire) un très long et chouette entretien autour de Comment écrire de la fiction ? et des particularités de l’écriture d’imaginaire :

Ces genres ont-ils une particularité dans le domaine narratif ? « On ne peut pas imaginer un bon roman d’imaginaire qui ne soit pas un bon roman tout court  », prévient Lionel Davoust. « Mais l’imaginaire ajoute des difficultés techniques supplémentaires. » Nous lui avons demandé s’il existait des pièges et idées reçues spécifiques à ces genres, que les jeunes auteurs et autrices devraient soigneusement éviter dans l’écriture d’un manuscrit.

Merci à Marcus et à Numerama pour leur intérêt envers ce livre, et envers ce que je crois avoir appris au bout de beaucoup trop de temps passé à faire ce métier forcément malhonnête.

➡️ Lire l’article – entretien de Numerama sur Comment écrire de la fiction ?

2021-08-26T16:35:30+02:00lundi 30 août 2021|Best Of, Entretiens, Technique d'écriture|6 Commentaires

Le “Vonarburg” – un des meilleurs livres francophones sur l’écriture

Couv. Charles Montpetit

Couv. Charles Montpetit

Depuis le temps que je propose des articles sur la technique d’écriture, il serait quand même temps de parler convenablement dudit “Vonarburg” – Comment écrire des histoires, guide de l’explorateur – un incontournable (et un des rares) sur le sujet qu’on trouve en langue française. Autrefois difficile à commander, il est à présent ressorti dans une édition remaniée et définitive chez Alire ; l’article ici présent a été réalisé sur la version d’origine parue au Griffon d’Argile, mais vu qu’il n’y a, déjà, presque que du bien à en dire, on ne peut que supposer cette nouvelle édition encore supérieure.

Si ce livre est un incontournable, c’est qu’il fait partie des meilleurs en qualité, en accessibilité et en utilité, que ce soit en langue anglaise ou française. Il fournit dans une langue claire, mais sans sacrifier la profondeur, des éléments fondamentaux mais capitaux à la rédaction d’une oeuvre de fiction, mêlant principes généraux et avertissements pratiques quant aux pièges les plus courants. Rarement on trouve aussi bien exprimé le contrat liant l’auteur au lecteur : “mens-moi, mais fais ça bien” est devenu une formule répandue dans les ateliers d’écriture.

L’ouvrage s’organise en trois parties :

Les structures narratives posent des principes fondateurs quant à la narration, rappelant des notions élémentaires mais indispensables comme le point de vue ou l’usage des temps. Il faut remarquer que tout auteur se doit de connaître et de maîtriser parfaitement toutes les notions de ce chapitre jusqu’à ce qu’elles deviennent une seconde nature : il s’agit d’outils de base, mais aussi terriblement puissants quand on les domine. J’avancerais même que manquer à les maîtriser, c’est s’exposer à un refus quasiment assuré de son manuscrit. Très pédagogique et regorgeant d’exemples, le discours est à la fois lumineux et amusant.

L’entracte ou menu ludique est probablement la partie qui servira le moins à l’auteur en quête d’apprentissage. Un éventail de jeux littéraires (on y trouve cadavre exquis, anagrammes, jeux sur les homphones…) vise entre autres à dédramatiser le rapport à l’écrit, à lancer la créativité, à lui faire emprunter des chemins de traverse. On sort ici de la technique narrative pour aborder plutôt le domaine des exercices d’atelier ou de découverte.

Enfin, les problèmes narratifs traitent les obstacles, questionnements ou pièges les plus souvent rencontrés, mais dépassent aussi le simple catalogue pour aborder tout un éventail de principes importants, en particulier dans la présentation de l’univers (une difficulté particulière de l’imaginaire) et la gestion des personnages.

L’annexe propose une plongée rare dans la genèse d’une nouvelle rédigée par l’auteur elle-même : avec le texte achevé, on dispose des notes ayant conduit à sa création, ce qui est un document instructif et précieux.

Si l’on peut arguer que ce Guide de l’explorateur se destine probablement plus au débutant ou à l’auteur faisant ses premières armes, il pourra néanmoins être lu avec profit par tous, quelle que soit son expérience. L’ouvrage explicite en effet de façon claire et poussée un certain nombre de notions, permettant de les dépoussiérer voire de les cadrer (si ce n’est pas encore fait) avec rigueur. La partie sur les problèmes narratifs permet de (re)visiter des obstacles connus (ou qu’on découvrira) avec une nouvelle approche, et d’alimenter la réflexion (ou d’éviter de s’y cogner tête baissée).

La réception d’un livre sur l’écriture est extrêmement variable en fonction de la sensibilité du lecteur et du stade de sa maturation ; il est des rencontres qui se font au bon moment, des ouvrages qui arrivent trop tard, ou bien trop tôt. Mais s’il existe un volume qui s’approche de l’universalité sur le sujet, c’est bien celui-ci, probablement l’équivalent français de John Gardner (The Art of Fiction) – sauf que le Vonarburg, lui, est amusant à lire, en prime. On pourra en lire un extrait ici.

 

 

2018-07-17T16:55:56+02:00lundi 19 janvier 2015|Best Of, Technique d'écriture|4 Commentaires

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