Procrastination podcast s06e19 – L’oralité dans l’écrit

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s06e19 – L’oralité dans l’écrit“.

La littérature est appelée d’abord à être lue, ce qui implique un usage du langage différent de sa finalité première : la communication orale. Comment, par conséquent, donner convenablement une illusion d’oralité dans le langage écrit ?
Mélanie, dans son expérience d’intervieweuse, fait part de la difficulté à retranscrire un entretien pour qu’il sonne juste ; cela implique une réécriture partielle pour que la lecture soit agréable. Cet effet d’illusion s’applique bien entendu au dialogue.
Estelle renchérit avec son expérience de scénariste, et propose une astuce pour parvenir à cette justesse : envisager, peut-être, de la retenue par exemple à l’oralité stricte.
Lionel étend le principe à la narration fortement centrée sur les points de vue, avec l’importance de la voix du personnage, mais aussi de sa narration.

Références citées

– Gudule (Anne Duguël)

– Frédéric Dard

– Léo Malet

– Jean Genêt, Notre-Dame des fleurs

– William Faulkner, Le Bruit et la fureur, Tandis que j’agonise

– Albertine Sarrazin

– J. D. Salinger, L’attrape-cœurs

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-06-29T10:11:09+02:00mercredi 15 juin 2022|Procrastination podcast|2 Commentaires

Procrastination podcast S03E17 : “Conseils de survie pour la ponctuation”

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “Conseils de survie pour la ponctuation“.

La ponctuation, sujet qui a peut-être traumatisé des générations d’écoliers et qui suscite souvent l’angoisse chez les jeunes auteurs : comment l’apprivoiser et la faire travailler, surtout, pour son texte ? Lionel sépare les intentions de l’auteur, l’usage qu’il ou elle en fait et les règles typographiques strictes ; Laurent modère un peu cette vue en insistant sur la liberté d’expression qu’elle offre – c’est presque l’empreinte digitale d’un écrivain. Mélanie (qu’on entendra davantage sur l’épisode suivant, qui portera plus précisément sur les dialogues) aborde des références anglophones pour situer les différences d’usage et les influences en français.

Références citées :

– Elisabeth Vonarburg

– Rabelais

– Marcel Proust

– Louis-Ferdinand Céline

– Emily Dickinson

– Vincent Ravalec

– La Horde du contrevent, Alain Damasio

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Bonne écoute !

2020-10-19T11:37:35+02:00mercredi 15 mai 2019|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S03E17 : “Conseils de survie pour la ponctuation”

Procrastination podcast : les prochains thèmes (saison 3… et 4)

Avec Mélanie Fazi et Laurent Genefort.

Car oui, nous continuons à bien nous amuser (et nous espérons que vous aussi !) et donc, Procrastination connaîtra une saison 4… tandis que nous approchons de la fin de la 3. Merci encore à vous toutes et tous de votre suivi et de votre enthousiasme (et de votre patience avec nous quand nous rencontrons quelques difficultés techniques).

Il y a un mois, nous avons enregistré la fin de la saison, ainsi que le début de la prochaine. Nous continuons à réfléchir de possibles évolutions de l’émission, mais déjà, nous vous proposons de découvrir les prochains thèmes dans les tuyaux !

  • s03e17, 15 mai (demain…) : Conseils de survie pour la ponctuation
  • s03e18, 1e juin : Ponctuer des dialogues
  • s03e19, 15 juin : Le personnage comme incarnation de l’auteur
  • s03e20, 1e juillet : Retours des poditeurs 04… le retour
  • s04e01, 15 septembre : Séparations et relations entre littératures générale et de l’imaginaire
  • s04e02, 1e octobre : Les ateliers d’écriture

Pour mémoire, vous pouvez toujours intervenir sur les fils du forum d’Elbakin.net pour nous proposer vos commentaires, questions, suggestions de thèmes. C’est ici : saison 1, saison 2, saison 3.

2019-05-20T09:18:35+02:00mardi 14 mai 2019|Technique d'écriture|4 Commentaires

Apprenons les bases de la typographie pour rendre un manuscrit soigné – 1. Règles générales et outils

Merci, Inspirobot.

Divers évolution concomitantes m’ont conduit à lâcher la quasi-totalité de mes cours à la fac d’Angers, parmi lesquels figuraient certains “Outils informatiques du traducteur”. Fermement décidé à ce que ma plus grande œuvre ne sombre pas dans l’oubli, je vais archiver en ces lieux étranges une certaine part de ma sagesse suprême, la connaissance la plus lumineuse qu’il m’ait été donné de partager, et vous emmener avec moi dans les hauteurs sublimes du savoir.

C’est-à-dire que je vais vous saouler avec de la typographie.

Pourquoi et qu’est-ce que c’est, la typographie

La typographie, c’est, en gros, l’art de composer une jolie page. À l’origine, c’était le métier des compositeurs qui manipulaient les blocs de fonte (petits, je vous rassure) (mais les gens étaient peut-être musclés quand même) qui formaient la page imprimée. De nos jours, c’est principalement virtuel, et cela désigne les règles, construites par l’usage et l’expérience au fil des siècles d’imprimerie, qui forment une page reposante et harmonieuse à lire.

C’est donc important parce que cela concerne le confort de lecture. C’est aussi important parce que le compositeur (qui travaille aujourd’hui sur InDesign ou XPress) doit respecter ces règles pour fabriquer un livre que le lecteur découvrira avec plaisir. C’est donc important pour l’auteur, parce que respecter ces règles autant que faire se peut dénote sa connaissance du métier au sens large, le soin qu’il prend des yeux de son éditeur, son souci de faire gagner du temps à son metteur en page (et donc de l’argent à tout le monde), bref, c’est une preuve agréable de professionnalisme.

Disons tout de suite qu’un traitement de texte (quel que soit le vôtre, Word, Ulysses, Scrivener, Open Office…) n’est pas un logiciel de mise en page et qu’il existe certaines choses quand même impossibles à faire, mais s’approcher au maximum de l’idéal est appréciable (et on ne saurait demander d’aller plus loin). Respecter ces règles ne fera évidemment pas de vous un grand écrivain (et ne pas les respecter, à moins de vraiment faire exprès, ne vaudra pas un refus sommaire de votre manuscrit), mais au moins un bon partenaire, et comme le découvrent tous les jeunes qui ont conservé leur virginité pour leur nuit de noces, on sous-estime parfois l’importance d’être un bon partenaire dans la construction d’une relation plaisante.

Règles générales et caractères spéciaux

Installons d’ores et déjà une notion qui nous servira plus tard : le cadratin. C’est la largeur maximale que peut occuper un caractère (bon, je résume, hein). Pour une police de caractères à espacement variable, par exemple, un “i” prend moins de place qu’un “m” (c’est le cas sur cette page si vous l’affichez avec les paramètres par défaut) – le cadratin est donc la largeur théorique maximale d’un caractère avec la police donnée.

Un certain nombre de conventions typographiques s’appuient sur des caractères spéciaux (il existe par exemple trois types de tirets différents, qui n’ont pas la même sémantique). Il importe de savoir les entrer sur son ordinateur, et j’aurais tendance à recommander d’acquérir ces réflexes au plus vite pour les intégrer inconsciemment au moment de la rédaction d’un livre (car faire une passe purement typographique sur son manuscrit est une manière assez sûre de réduire son espérance de vie de trois mois et deux semaines par ennui profond).

Dégageons déjà (oh la belle allitération en J) quelques points auxquels prendre garde (et quelques idées reçues auxquelles tordre le cou) :

Oui, EN FRANÇAIS, LES MAJUSCULES SONT ACCENTUÉES. La légende du contraire circule depuis la machine à écrire (parce qu’on ne pouvait pas facilement les intégrer) mais la règle typographique française a toujours été qu’on accentue les majuscules. Les accents ont du sens.

Usage des italiques. Elles sont principalement réservées aux intériorisations (Fromage ou dessert ? se demanda en son for intérieur l’incroyable Hulk au cocktail des Avengers) et aux locutions étrangères (What the phoque ?), ce qui, caveatinclut le latin. Donc : in pettoin extremisvia le RER B, a priori (sans accent sur le “a”, c’est du latin, Priori n’est pas un lieu, sauf si vous parlez du palazzo de Pérouse).

Les points de suspension sont un seul caractère (et pas, comme on dit au primaire, “trois petits points”). Essayez de sélectionner avec votre pointeur ceci : … et cela … ; know the difference, it can save your life. (Ou peut-être pas, mais on n’est jamais trop prudent.)

Les apostrophes sont dites typographiques – ce n’est pas un trait (comme ceci : ‘) mais une sorte de virgule à l’exposant (comme cela : ’).

Il existe (donc) trois types de tirets. Le trait d’union (-), qui sert à relier les mots composés, de-la-sorte. Le tiret cadratin, à l’inverse, est le plus long qui soit (par définition du cadratin, voir plus haut) et ne sert qu’aux dialogues (—). On a longuement débattu de la ponctuation des dialogues spécifiquement dans trois articles, 1) les bases, 2) le formatage classique, 3) le formatage moderne. Enfin, le tiret semi-cadratin est plus long que le trait d’union, plus court que le tiret cadratin (–) et – wait for it – sert aux incises – comme ce qui précède.

Entrer des caractères spéciaux

Il faut être juste et rendre à Word ce qui lui appartient : malgré ses innombrables idiotes-syncrasies, il reste le champion du respect de la typographie française, et fait à peu près tout correctement. Mais il peut rester des occasions où l’on veut entrer manuellement un caractère spécial. Et là, comme qu’on peut faire ?

Sous Mac et iOS. C’est très simple. Tout est accessible facilement et logique par combinaison de touches (Verr. Maj pour les majuscules accentuées ; option-quelque chose pour le reste – voir le Visualiseur de clavier sur Mac, activable dans les préférences). Circulez, y a rien à voir, c’est logiquement fait et c’est chouette, et ça marche pareil entre un Mac et un iPad, en plus.

Sous Windows. C’est beaucoup plus compliqué. Les traitements de texte prévoient souvent des raccourcis clavier, mais ça n’est jamais les mêmes en fonction du logiciel. Les deux solutions un tant soit peu universelles et pratiques consistent, soit à installer un pilote de clavier étendu donnant davantage de caractères accessibles (par exemple celui de Denis Liégeois, kbdfrac)1, soit à utiliser les codes de caractère du système (solution que j’ai utilisée pendant 25 ans depuis Windows 3.1 avec un post-it sur mon moniteur jusqu’à ce que ça rentre dans ma mémoire musculaire…). En gros, taper Alt et une combinaison de chiffres au clavier. Lesquelles sont, pour les plus utilisées :

… et avec ça, nous avons tous les outils en main.

La prochaine fois, nous parlerons d’espaces et de leur juste usage. Comment que c’est trop grave excitant du fun ! Non ?

  1. Ou carrément passer en disposition Bépo, mais ça nous entraînerait trop loin
2019-06-01T14:56:34+02:00mercredi 23 mai 2018|Best Of, Technique d'écriture|4 Commentaires

Voici comment respecter facilement la typographie française avec Scrivener pour Windows

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Vous êtes sous Mac ? Voici la méthode à suivre ; cet article concerne la procédure sous Windows. 

Bien ! Comme promis, la boîte à outils de l’écrivain a commencé par le seigneur et maître, Scrivener, et je suis ravi de voir sur les réseaux que ce logiciel a apporté beaucoup, dans l’ensemble, à ceux-lles qui l’ont testé.

Mais une question d’envergure reste :

Scrivener est un logiciel américain. Comment lui faire respecter automatiquement la typographie française à l’instar des grands traitements de texte ? 

C’est-à-dire, comment faire en sorte que les espaces insécables devant les signes de ponctuation double, par exemple (? ; !) s’insèrent tout seuls dès qu’on les tape, par exemple ? Ce que fait Word depuis quinze ans et Libre/OpenOffice depuis quelques années. C’est indispensable pour préparer un manuscrit propre, et s’éviter une passe de corrections aussi fastidieuse que stupide.

Alors, contrairement à ce que prétendent certains cris d’orfraie, oui, Scrivener peut gérer la typo française, mais il faut ruser. Et comme je t’aime, auguste lectorat, j’ai déjà fait tout le boulot. Télécharge le fichier zip ci-dessous – mais écoute-moi d’abord.

icon-zip
Clic-droit, enregistrer sous…

Comment ça marche

Dans le fichier .zip ci-dessus (Windows only, désolé, mais le principe fonctionne aussi sous Mac, il faut juste refaire le boulot – EDIT : Merci à Stewen qui signale en commentaires que le fichier semble fonctionner sous Linux également) se trouve un fichier Lisez-moi qui reprend peu ou prou cet article ainsi qu’un fichier .prefs. Scrivener permet en effet de sauvegarder les préférences d’utilisation, lesquelles comportent également les options de correction automatique. Et c’est là que réside l’astuce.

Pour que Scriv comprenne qu’à chaque “?” tapé il doit insérer une espace insécable avant, il suffit de lui créer une entrée de correction automatique qui transforme le point d’interrogation en point d’interrogation précédé d’une espace insécable. De même pour tous les autres caractères. Dans le fichier de préférences ci-dessus se trouvent des entrées pour tous les cas généraux, et même quelques corrections pratiques type oeuf => œuf, oeuvre => œuvre etc. Pour m’y prendre, j’ai simplement importé un document Word comportant des espaces insécables dans Scrivener ou les caractères qui m’intéressaient, puis copié-collé ces espaces dans les entrées de correction automatique1. Une fois ce travail fait, il n’est plus à faire. Vous pouvez suivre la même méthode sous Mac.

Le résultat, c’est que quand on tape une phrase terminée par exemple par un signe de ponctuation double :

Salut!

Et qu’on tape une espace après le signe pour le mot suivant, Scriv comprend et insère automatiquement l’espace insécable au bon endroit :

Salut !

Attention toutefois, il le refera si vous replacez votre curseur après le signe et pressez à nouveau espace, ce qui donnera deux espaces insécables (espace “déclenche” les corrections automatiques).

Salut  !

Mais c’est un désagrément mineur à l’usage. Il suffit d’effacer le surnuméraire le cas échéant.

Installation et avertissements

Tout d’abord, je ne saurai être tenu responsable de tout dégât causé à votre configuration par l’usage de ce fichier, de tout fichier mangé ou d’explosions nucléaires dans votre frigo. Ces préférences ont été créées sous la dernière version de Scriv pour Windows à l’heure actuelle (1.8.6). C’est fourni en l’état, sans garantie (même si ça ne devrait rien casser).

Attention, charger un fichier de préférences remplace toutes les préférences établies dans Scriv. Si vous avez déjà des entrées d’autocorrection, il faudra les refaire. Et surtout, il faudra rétablir impérativement les chemins d’accès de vos notes et sauvegardes automatiques.

Le fichier gère les guillemets français à chevrons (« ») avec les espaces insécables qui vont bien, mais attention, en raison d’une limitation de Scriv, les guillemets anglais ( ‘ ‘ ) ne fonctionnent pas correctement et sont eux aussi transformés en guillemets à chevrons. Or, la typographie française dicte que des guillemets intégrés dans d’autres sont anglais, comme ceci :

« Que penses-tu de cette ‘ ‘ aventure ‘ ‘ ? »2

Ça, en revanche, c’est impossible avec Scriv à l’heure actuelle et le seul réel écueil que j’ai rencontré, mais la situation est assez rare pour pouvoir être corrigée à la main une fois le manuscrit prêt. Dans l’intervalle, je recommande d’employer simplement des apostrophes typographiques, ou tout autre série de caractères facile à repérer et remplacer pour la copie finale.

Ceci étant dit, voici comment installer le fichier : décompressez-le quelque part sur votre disque, allez dans les options de Scriv, et choisissez “Charger un fichier de préférences” dans “Gérer…” en bas à gauche :

scriv-prefs

Cherchez le fichier décompressé, pensez à refaire vos chemins de sauvegarde, votre configuration, et concentrez-vous ensuite sur l’écriture et plus jamais sur la typographie !

(Pour les plus geeks parmi vous… Le fichier de préférences de Scriv est sous un format pseudo-XML ouvrable en mode texte. Il est donc tout à fait possible de faire un diff entre vos préférences et les miennes, pour garder seulement ce qui vous intéresse comme l’autocorrection. Mais si vous savez faire ça, vous n’avez pas besoin que j’entre dans le détail de la marche à suivre ; sachez juste que c’est possible.)

  1. Merci à Olivia qui propose une autre façon de faire si cette manipulation ne fonctionne pas : Windows permet d’insérer une espace insécable avec le code de caractère Alt + 0160.
  2. Normalement on ne met pas d’espace après les guillemets anglais, et d’ailleurs ils n’ont pas cette tête, mais là c’est WordPress qui corrige automatiquement, c’est juste pour l’exemple…
2019-08-28T21:37:00+02:00jeudi 1 octobre 2015|Best Of, Technique d'écriture|53 Commentaires

Apprenons à ponctuer des dialogues (2) : le formatage classique

lolcat-i-question-the-general-assumption-that-feli1 Pourquoi ponctuer correctement des dialogues ? Une autre raison : un éditeur m’a confié lundi après le premier article

Pense à glisser quelque part qu’un dialogue mal formaté est presque un critère de refus tant on en voit défiler et à quel point ceux qui les étudient sur tablette ou écran se RUINENT les yeux sur des listes à puce et des put*** de tirets et de mises en forme fantasques.

C’est clair, non ?

Bien. Tout est en ordre et assimilé après l’article de lundi ? Votre traitement de texte est configuré et la différence réplique / didascalie claire ? Alors, allons-y.

Comme énoncé lundi, le formatage classique fait appel aux guillemets et tirets de réplique. Tout le monde, en général, connaît la règle de base :

  • Ouvrir les guillemets au début du dialogue,
  • Tiret en tête de chaque réplique,
  • Fermer les guillemets à la fin du dialogue.

Mais c’est facile à dire. Que fait-on quand surgit une longue didascalie ? C’est la fin du dialogue, ou pas ? Et quand une précision narrative s’insère dans une réplique ? Je fais quoi ?

L’exemple suivant présente à peu près tous les cas de figure possibles :

« Ceci est un exemple de formatage de dialogue », annonça Jean.

Pierre fit la moue. « Vraiment ? Et nos répliques sont donc artificielles… ? s’étonna-t-il.

— Parfaitement. » Jean avait l’air content de lui. « Dis donc n’importe quoi, pour voir.

— Je ne suis pas d’accord avec cette manipulation (il frappa du poing sur la table) et je tiens à le proclamer !

— Proclame ce que tu veux, ricana Jean avec un sourire mauvais dont une longue description ne servirait qu’à montrer la possibilité de rallonger autant qu’on veut l’incise à partir du moment où cela reste clair pour le lecteur. L’exemple est déjà terminé. »

Rappelle-toi, auguste lectorat, la règle de lundi : la clarté. Les répliques étant incluses dans des guillemets (ou démarrant par un tiret), il s’agit de les fermer si une confusion est possible avec la narration. Dans les faits, on ferme les guillemets (et on les rouvre) si et seulement si la didascalie qui suit est une phrase autonome.

Ce qui nous donne, dans le premier cas :

— Proclame ce que tu veux, ricana Jean avec un sourire mauvais dont une longue description ne servirait qu’à montrer la possibilité de rallonger autant qu’on veut l’incise à partir du moment où cela reste clair pour le lecteur. L’exemple est déjà terminé. »

Et dans le deuxième :

— Parfaitement. » Jean avait l’air content de lui. « Dis donc n’importe quoi, pour voir.

À la lecture, c’est parfaitement transparent. Simple, non ?

Les parenthèses sont possibles, mais rares : elles servent en général à insérer une didascalie en rupture avec le flot naturel de la phrase, ce qui n’est pas très courant :

— Je ne suis pas d’accord avec cette manipulation (il frappa du poing sur la table) et je tiens à le proclamer !

Notez que la virgule se situe à l’extérieur des guillemets :

« Ceci est un exemple de formatage de dialogue », annonça Jean.

Car, grammaticalement, la réplique comprise dans les guillemets est un “paquet” indépendant ; la phrase se lit réellement comme suit :

Jean annonça : “Ceci est un exemple de formatage de dialogue.”

En revanche, si un point d’exclamation ou d’interrogation termine la réplique, la virgule saute. Elle ferait double emploi avec l’indicateur d’humeur du locuteur, qui figure alors dans la réplique.

En résumé

  • Guillemets ouvrants et fermants au début et à la fin du dialogue ou en cas d’incise narrative, mais seulement si une confusion est possible avec la didascalie (typiquement, une phrase autonome)
  • Tirets cadratins en début de réplique si les guillemets ont été ouverts
  • Virgules à l’extérieur des guillemets (« Salut », dit-il) mais les autres signes sont internes et  (« Non ! » cria-t-il)
  • Rarement : si brève irruption d’une didascalie en milieu d’action, parenthèses.
2014-08-05T15:13:13+02:00mercredi 26 mars 2014|Best Of, Technique d'écriture|26 Commentaires

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