Accueillir, écouter, protéger, en finir avec le sexisme dans l’édition ! [Table ronde aux Imaginales 2021]

ActuSF a réalisé la captation de cette table ronde sur le sexisme et le harcèlement dans l’édition – dans le sillage évidemment de l’affaire Stéphane M., mais dans le contexte plus large de l’inclusivité dans l’édition professionnelle – et je vous invite fermement à la regarder, et si vous n’en avez pas la possibilité, à aller a minima lire la déclaration de Silène Edgar reproduite sur la page correspondante.

➡️ Voir la captation de la table ronde et lire la déclaration de Silène Edgar

(Article volontairement bref car, ici comme dans la table ronde, je ne veux pas accaparer la parole mais la laisser aux concernées : encore une fois, allez regarder / lire.)

2021-10-23T15:58:22+02:00lundi 25 octobre 2021|Entretiens, Le monde du livre|4 Commentaires

Les yeux à leur place

L’Oscar de la décision sexiste de la semaine est remporté par la Fédération européenne de handball, qui vient de sanctionner l’équipe de beach handball norvégienne d’une amende de 1500 € parce que, scandale, elles ont osé porter un short plutôt qu’un bas de bikini qui leur couvre au maximum 10 cm des fesses (ah oui mais c’est dans le règlement international, que voulez-vous qu’on vous dise).

(Erreur dans la légende du post, c’est bien de beach handball dont on parle.)

À un moment, hein, ça va se voir, le male gaze. Même si quelqu’un de normalement constitué saisira immédiatement l’aspect tant discriminatoire que complètement con d’une telle décision, décortiquons-la deux secondes. La tenue correcte de l’athlète sur le terrain, l’étiquette de l’uniforme pour le respect de la discipline, OK, je veux bien, mais franchement, qu’on ose soutenir que les tenues des athlètes ci-dessus manquent de respect à qui que ce soit ? Personnellement, alors que je n’ai rien contre les jolies filles en maillot dans l’absolu, je trouve ça surtout méga malaise, la tenue officielle imposée. Imposée : c’est tout le nœud du problème.

Évidemment, y en a pour chouiner en râlant que ça devient interdit de mater de jolies filles. Alors, un petit enfonçage de portes ouvertes : le beach handball, le but, rappelez-moi, c’est de la compétition sportive, ou bien c’est mater des jolies filles pour satisfaire le regard masculin ? Non parce que là, d’un coup, on peut se poser la question de la finalité du truc, vous comprenez.

Personne n’interdit à personne l’activité du plaisir esthétique scopique (visuel) (et d’ailleurs, il est grand temps que l’on diversifie ça ; la fiction cinéma / télé actuelle s’y emploie – heureusement pour la santé mentale collective de notre espèce qu’on commence à montrer aussi des corps masculins sympas à regarder, et aussi, mais c’est un autre sujet, des corps de tous horizons un peu plus proches de la normale courante), mais – et j’arrive encore une fois pas à croire que je doive écrire ça – il y a des contextes pour ça, où se situe la notion centrale de consentement. Les athlètes disent qu’elles “se sentaient nues” dans la tenue obligatoire, et franchement, on les comprend : il est où, le bien-fondé de la règle ? C’est un match sportif ou un défilé de Victoria’s Secret ? Si elles étaient OK pour la tenue courte, pas de problème, more power to them ; en revanche, ce genre de règlement ne devrait juste pas imposer la surface de peau qu’on doit voir, surtout dans ces zones-là (et encore une fois, voyez mon expression ahurie devant le fait de devoir taper ça en 2021).

À tous les mecs en chien qui râlent : comprenez que vous IMPOSEZ votre regard comme une relation de pouvoir basée sur la possession (c’est la fondation du male gaze) et ça n’est juste pas tolérable. Personne ne vous interdit dans l’absolu de regarder, de désirer, de fantasmer, voire d’avoir des relations de pouvoir dans l’intimité, de réifier vos partenaires si c’est votre truc, mais juste, vous faites ça avec les gens qui sont d’accord et qui ont les mêmes trips que vous. Ou qui n’ont pas de problème pour se montrer ; tout ça existe, le monde est vaste.

Juste, pas au cours d’un match de beach handball, bande de braques à bras.

2021-07-28T16:30:14+02:00mardi 27 juillet 2021|Humeurs aqueuses|3 Commentaires

Plus d’un mois après la mise en cause de l’éditeur Stéphane Marsan par Médiapart, des autrices de Bragelonne ont pris leur décision : si aucune enquête sérieuse n’est menée, elles partent

Plus d’un mois après la mise en cause de l’éditeur Stéphane Marsan par Médiapart, des autrices de Bragelonne ont pris leur décision : si aucune enquête sérieuse n’est menée, elles partent.

Depuis la publication de l’article Médiapart le 21 avril 2021, aucune enquête interne n’a été menée sur les accusations de harcèlement sexuel visant Stéphane Marsan, laissant à penser que la société Bragelonne n’entend pas respecter son obligation légale de sécurité prévue par l’article L-1153-5 du Code du travail.

Dans une action commune inédite au sein du monde de l’édition française, huit autrices de la maison d’édition rappellent la société à ses obligations.

Lire la suite.

Ce communiqué de presse est important. Il est à lire ici.

Actualitté et 20 Minutes s’en sont fait l’écho.

2021-05-29T11:05:42+02:00lundi 31 mai 2021|Le monde du livre|3 Commentaires

Quelques notes sur l’affaire Stéphane M.

J’interromps le rythme plan-plan d’une publication par jour à 10h30 pour parler de quelque chose de beaucoup trop grave.

Quand on est un mec évoluant dans un milieu professionnel donné depuis un certain nombre d’années (plus de vingt, maintenant) et qu’éclatent sur ledit milieu des révélations comme celles de Mediapart, il me semble, même quand on a choisi d’observer l’équivalent d’une retraite numérique loin des tumultes du monde, que l’on est tenu de dire un mot, parce que le silence, autrement, frise de manière extrêmement dangereuse la complaisance.

D’abord, piqûre de rappel exhaustive (je ne ferai pas de récapitulatif – allez aux sources) :

Pour être honnête, en première approche, je ne voyais pas quoi ajouter d’intelligent, si ce n’était que, comme dit plus haut, le silence s’apparente pour moi à de la complaisance. Mais de quelle position réagir ? Je n’ai jamais travaillé avec Bragelonne que pour une poignée de traductions de nouvelles avec un directeur d’ouvrage extérieur il y a des années.

D’autre part, tout comme je m’en remets au processus scientifique dans la quête de la vérité, j’ai tendance à m’en remettre aux processus judiciaires et, donc, à rester en général dans la réserve.

Que diable fous-je ici, alors ?

Parce que justement, il faut sortir de la réserve.

Dans son droit de réponse, Stéphane M. en appelle à la présomption d’innocence et rappelle que “la propagation publique de rumeurs […] a des conséquences irréversibles telles que le suicide, à l’instar d’une affaire récente” (pas forcément le meilleur parallèle à employer si l’on veut clamer son innocence, franchement, mais bon). Je ne souhaite nullement la mort ni le déshonneur à qui que ce soit ; c’est mon vernis bouddhiste, même si je crois puissamment aux principes d’ordre et de rétribution dans une société qui cherche à maintenir l’harmonie (voir Compassion, mais prison).

Mais, comme le rappelle Stéphanie, la presse est entièrement légitime à enquêter et recueillir des témoignages, et ce n’est pas incompatible avec la présomption d’innocence. Et dans un monde parfait, on laisserait la justice (et les processus scientifiques) décider sur des bases purement factuelles avec une confiance absolue en leur objectivité ; tout cela serait fort bel et bon si les recours légaux et les innombrables biais défavorables envers tout ce qui n’est pas mec cis blanc hétéro n’existaient pas, or, au risque de clamer une énorme évidence, ben non. Et c’est toute la racine du problème. Le monde n’est pas un idéal platonicien ; on peut y aspirer, mais dans l’intervalle, la vie (et les victimes) se préoccupent de l’ici et maintenant, et l’ici et maintenant, c’est que quantité d’hommes en position de pouvoir se permettent des comportements intolérables en croyant à leur impunité, et que le système, bien trop souvent, la leur accorde encore.

News flash : la balance demeure énormément en la défaveur des victimes. Ben voui. Cela a été dit quantité de fois mais cela vaut la peine d’être répété (si vous avez besoin d’un exemple récent, rappelez-vous le GamerGate) : oser parler d’une agression nécessite un courage énorme et les victimes ont la plupart du temps beaucoup plus à perdre qu’à gagner quoi que ce soit. S’offusquer de #MeToo et des dénonciations qui agitent la parole publique, c’est bien sympa, c’est très joli théoriquement, et dans un monde parfait, on règlerait toutes nos affaires dans un système équilibré (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas travailler d’arrache-pied à cet objectif de civilisation). Mais c’est du raisonnement de privilégié qui ne voit pas le problème puisqu’il n’y est pas sujet : c’est s’offusquer contre son nerf sciatique enflammé alors qu’en fait on a toujours eu les pieds en-dedans. Le problème n’est pas la réaction, bordel, c’est la cause !

S’offusquer de #MeToo et de tous les mouvements dénonciateurs sur les réseaux ou des articles comme celui de Mediapart au titre de “quand même, rendez-vous compte la présomption d’innocence” n’est valide que si la dynamique sociale offre de réels recours officiels et sans risque contre les harcèlements et agressions.

Offusquez-vous donc de la société qui ne laisse pas le choix d’employer de tels moyens parce que le silence est trop lourd face aux dynamiques de pouvoir et qu’il n’y a, littéralement, pas d’autre manière d’être entendu·e que de frapper un grand coup de poing sur la table.

Très franchement, le droit de réponse de Stéphane M. m’a glacé. Alors que les femmes ayant témoigné quant aux comportements dont elles ont été victimes l’ont souvent fait sous couvert de l’anonymat, il identifie en retour très clairement chacune d’entre elles, laissant un horrible goût de “t’as vu, je sais où t’habites”. En le lisant, j’ai eu l’impression de lire l’exacte preuve des dynamiques prédatrices dénoncées.

Reprenons. Que diable fous-je ici, donc ? Déjà pour exprimer tout ça. Parce que, comme le dit Stéphanie Nicot, je crois résolument qu’on ne peut avancer qu’ensemble. Et, là aussi, ce sont des évidences (mais le fait qu’on doive les dire montre qu’en fait non) : d’une, pour partager toute ma révolte ; de deux, pour dire toute ma compassion et ma solidarité aux personnes qui se trouvent, ici ou ailleurs, à subir et à devoir naviguer à travers des dynamiques de pouvoir et de domination sexuelle là où d’autres ont le merveilleux luxe d’en être ignorants et de ne pouvoir se préoccuper que de leur boulot – et donc, “de ne pas voir où est le problème”.

Et du coup, pour déclarer très clairement que si vous ne voyez pas le problème, ce n’est pas qu’il n’y en a pas, hein. C’est que vous devez, de toute urgence, apprendre à voir en quoi ces dynamiques puent la charogne. Et si vous avez du mal, parce que houlà, ça vous secoue un peu les préjugés quand même, eh bien, restons dans des domaines de fiction : commencez par regarder The Morning Show, que, humblement, j’ai trouvé renversant d’intelligence et d’écriture (et aussi de tragique humanité).

Une pétition a été mise en ligne pour exprimer clairement le désir de voir les choses changer. C’est ici.

Note de service : je laisse pour l’instant les commentaires ouverts, mais je les surveille avec une claymore à la main, et je modérerai avec tout l’énervement d’un Highlander face aux Anglais ; je les fermerai sans préavis si je juge que ça part en sucette. Merci de toujours rester excellent·es envers les unes et les autres.

2021-05-02T19:14:26+02:00vendredi 30 avril 2021|Le monde du livre|28 Commentaires

Pourquoi je ne me revendique plus du féminisme (mais continue à le défendre)

men_and_feminism_2_400x400Spoiler alert : la clé est dans le mot “revendiquer”, pas dans le mot “féminisme”. 

J’ai écrit pas mal de trucs ici, assez agressifs d’ailleurs, sur le fait que, principalement, le patriarcat n’est qu’un étalage de faiblesse, de peur, de petitesse intellectuelle et émotionnelle, et, probablement, d’une béance psychologique aussi tragique qu’ancienne. Je les écrirais peut-être un peu différemment aujourd’hui pour certains détails mais, globalement, je les assume et, surtout, je suis content qu’ils existent, et soient disponibles d’une manière ou d’une autre dans les archives.

Pourtant, aujourd’hui, je n’écris plus rien sur le sujet, même si cela ne m’empêche pas de continuer à partager un certain nombre d’articles sur les réseaux sociaux concernant les aberrations moralistes de régimes oppressifs venus d’un autre temps (hint : on parle ici de diktats religieux davantage que politiques, les premiers gouvernant les seconds), que mon opinion n’a pas changé sur le sujet, et qu’au contraire, à force d’éducation personnelle, j’ose espérer qu’elle s’est raffinée et renforcée.

Alors, quoi ?

Eh bien, toute la clé est dans cette simple équation. M’entendre dire avec un air méfiant « dis-donc, tu serais pas féministe, toi ? » sera toujours pour moi un grand compliment, que je prendrai comme la preuve que je fais peut-être deux ou trois trucs correctement. Dans l’écriture, j’espère profondément que je traite mes personnages féminins avec la même dose de forces et de faiblesses que mes personnages masculins. (Ce qui veut dire que mes femmes sont potentiellement tout aussi faillibles que mes hommes, pas qu’elles sont parfaites – car c’est une autre forme de sexisme insidieux.) Avoir été l’homme invité sur la table ronde des Utopiales portant sur le féminisme il y a quelques années restera pour moi, sincèrement, un des plus grands honneurs et plaisirs de mon existence.

En revanche, je constate que j’ai arrêté depuis un moment d’affirmer, clairement et fortement « je suis féministe ». Pourquoi ? La réponse en trois points, comme dans toute bonne dissertation.

La main-mise masculine sur l’étiquette

Un article que j’ai en vain cherché à retrouver, d’un autre auteur, présentait plus ou moins la thèse suivante, qui m’a fait beaucoup réfléchir : une certaine frange masculine a plus ou moins fait main basse sur l’appellation pour s’attirer une forme de crédit et de respectabilité. Voire, dans un placement qui s’apparente à une forme retorse de mecsplication (mansplaining), pour tirer à soi la couverture de l’anti-sexisme.

Je me suis toujours qualifié de féministe en toute bonne foi, et je continue à défendre l’appellation au quotidien quand elle est interprétée de travers (comme c’est hélas encore souvent le cas). Mais j’éprouve une fausse note quand je l’endosse moi-même comme une revendication. Même si toute population est infiniment diverse, certain-es ne voient pas d’un œil favorable la revendication d’une mouvance vue comme une lutte par un membre de l’oppresseur.

Ce qui amène au point suivant :

No man’s club ?

L’attitude féministe envers la place et le rôle des hommes dans les luttes varie énormément : l’exclusion radicale (qui tombe heureusement en désuétude), l’exclusion « de survie » (pour éviter à court terme le noyautage par des emmerdeurs, pour résumer rapidement – comme certaines réunions de Nuit Debout), jusqu’au travail en concertation.

Certaines féministes soutiennent qu’un homme ne peut pas, voire ne doit pas, parler de lutte sexiste parce qu’il fait partie de la classe privilégiée. Cette attitude est pour moi aussi absurde que décourageante – mais devinez quoi : je ne me bats pas contre, parce que j’ai mieux à faire.

Elle me semble absurde et décourageante car elle nie l’une des capacités les plus fondamentales de l’être humain, à savoir l’empathie – la capacité de se mettre à la place d’autrui. Tous les jours, j’écris des livres parlant d’autres personnes que moi ; c’est justement pour moi une façon très personnelle d’explorer mon empathie, et si j’ai une telle proportion de personnages « cassés » ou extrêmes (Julius, Masha, Alukar ou Puck dans Léviathan, une grande part des militaires de l’Empire d’Asreth, etc.), c’est parce que je suis obsédé par la quête de la part humaine dans l’inhumain, de ce qui reste de l’identité quand l’humain pousse au dernier degré l’une de ses pulsions les plus fondamentales mais aussi, peut-être, les plus monstrueuses, la quête de la transcendance et la transfiguration qui s’ensuit. Plus prosaïquement, je peux activement clamer le droit républicain au mariage pour tous sans avoir envie d’épouser un homme.

Je comprends pleinement, intellectuellement, qu’exclure les hommes représente fréquemment une réaction de survie ou de ras-le-bol après d’innombrables confrontations avec de sombres individus indignes de confiance, incapables de cette empathie, justement, et qu’éduquer les masses mal dégrossies est un travail profondément usant et dont on peut légitimement souhaiter s’affranchir. De même, à titre purement personnel, je ne suis pas obligé, en tant qu’individu, d’apprécier ni d’approuver, et ce sans donner dans le not all men ; il est bien plus simple, pour tout le monde, de ne pas insister à vouloir à tout prix être admis dans certaines franges d’un club où l’on n’est pas le bienvenu. Car quelle insécurité, malaise ou faille cela cacherait-il ? Une des belles leçons que j’ai apprises en passant trente ans, c’est que chercher à tout prix à affirmer son identité peut (j’insiste : peut et à tout prix) cacher une forme d’insécurité et une quête de validation par l’extérieur – tout particulièrement dans le cas de l’appartenance aux strates privilégiées (d’où l’insistance sur le peut et à tout prix). (Culpabilité, anyone ?) La soif de reconnaissance et de validation par l’autre est, bien sûr, bien plus fondée quand on se trouve du mauvais côté de l’injustice (quelle qu’elle soit – un autre jour, on pourrait parler du diktat de la reproduction).

Pour quelle raison chercherais-je (et cherche-t-on) à tout prix à être admis dans les strates féministes qui me refusent l’entrée ? Pour être rassuré sur un statut de mâle respectable ? Pour être différent, privilégié ? Pour qu’on me confirme que « not all men » ? À quoi cela rime-t-il – et si on passait son chemin, plutôt ?

Faisant partie sur ce point de la classe privilégiée, je n’ai pas à me sentir menacé en aucune manière, je n’ai pas à donner de leçons même si je ne suis pas d’accord ; c’est la beauté de la liberté offerte par la civilisation, et du lâcher-prise qui est toujours accessible à l’individu.

Peter via Flickr CC License by CC

Striving to be a “man of quality”. Peter via Flickr CC License by CC

Plus beau encore : je peux agir en féministe, défendre le féminisme, sans chercher à tout prix à à le revendiquer pour moi, à m’en réclamer, à mendier une admission sans condition dans l’intégralité de cercles qui sont de toute façon vastes et divers ; je pense que c’est une dépense d’énergie totalement vaine et, de plus, psychologiquement suspecte. Les débats sans fin concernant qui peut se réclamer de quoi dans quelles circonstances me, désolé, gonflent prodigieusement. Il me paraît plus intéressant (et important) de réfléchir et surtout d’agir en accord avec cette réflexion, à chaque instant. Pleine conscience, tout ça. C’est aussi là que, quand on appartient à la classe privilégiée, on porte une importante responsabilité quand à l’usage à bon escient de sa parole et au respect d’autrui (en commençant, par exemple, par laisser aux autres la place de parler).

Mais je ne suis pas un homme d’action collective, de toute manière.

Cent féminismes différents

Ce qui enchaîne sur un point encore plus fondamental (et je remercie Anne Larue et d’autres pour les discussions enrichissantes) : il n’y a pas « un » féminisme mais des féminismes (historiques, géographiques, etc.) – une discussion féministe entre deux femmes (pour éviter le biais sus-nommé) conduit de toute façon rarement à un assentiment parfait – et pourquoi cela devrait-il être le cas ? Existe-t-il une Vérité Féministe Ultime à laquelle « la » femme (unique et archétypale, comme on le sait, comme « la » ménagère, « le » lecteur, « le » musulman) accéderait-elle une fois la révélation reçue ?

Lolilol.

C’est, en théorie, la beauté du débat et du pluralisme respectueux d’une civilisation qui aspire à être éclairée : la reconnaissance et le respect de la diversité des opinions, une réflexion de fond subséquente conduisant à une évolution (ou pas), et un peu de cuir tanné chez tout le monde pour qu’on puisse gratter un peu là où ça pique et où, justement, ce serait intéressant de gratter.

Des intellectuels et des bancs

En conclusion, Gandhi disait « sois le changement que tu souhaites voir dans le monde », une phrase que je ressors à toutes les sauces parce qu’elle me paraît le meilleur guide éthique de la personne : elle incite à l’action, à se confronter au monde, à chercher l’inspiration dans cette action pour soi-même et, si l’on y parvient, à la propager peut-être aussi.

C’est dorénavant ma ligne directrice, dans ce domaine mais aussi beaucoup d’autres : je me frotte à la réalité, j’essaie d’agir et de me surveiller plutôt que de parler et de revendiquer. J’ai très envie que « Les Dieux sauvages » porte un fort message féministe (à l’image de « Quelques grammes d’oubli sur la neige », nous sommes à une époque semblable d’Évanégyre), et il y a près d’un an, j’en parlais en ces termes ; mais j’ai arrêté, et c’est la dernière fois que je le mentionnerai ici ou ailleurs de moi-même de cette façon, pour toutes les raisons qui précèdent. Parce que, pour reprendre les trois points précédents : a) je ne veux pas m’arroger l’étiquette. b) Je n’ai pas envie qu’un débat sur l’étiquette et son bien-fondé prenne l’ascendant sur les autres aspects du roman (car ce sont des romans). c) La littérature parle de diversité, elle s’efforce de mimer la vie ; mes personnages féminins sont des gens, ils sont faillibles, agaçants, adorables, courageux, inquiets, balaises, drôles, comme tous les autres, en tout cas j’espère, et vous aurez pleinement le droit de ne pas tous les aimer autant, d’en haïr certains, et c’est justement tout le fond de la question : j’aimerais que vous les aimiez, ou pas, parce que ce sont des êtres humains, et que j’ai des gens sympas, stupides, tragiques, intéressants, amusants, en raison de ce qu’ils sont et d’où ils viennent (leur genre formant un pan de leur identité, certes, mais un pan seulement).

En résumé, un intellectuel assis va toujours moins loin qu’un con qui marche ; approchant de la quarantaine, je me suis dépouillé de l’illusion d’être un jour un véritable intellectuel (… et là encore, nous pourrions parler des insécurités relatives à ce genre d’aspiration). Alors, dans le doute, autant que je marche.

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2016-09-24T15:21:34+02:00lundi 26 septembre 2016|Humeurs aqueuses|2 Commentaires

Sécurisation de l’accès à la parole (politique)

epic-fail-car-epic-fail-crash-30-speed-grass-ditch-funny-kir-demotivational-poster-1259796277Les élections départementales approchent, la montée de la peur fait le jeu des extrêmes, et les personnalités politiques, notamment du FN, multiplient les “dérapages” sur les réseaux sociaux

Stop.

Ça suffit de qualifier de “dérapages” les ocurrences où une personnalité politique tient des propos haineux et injurieux. L’Islam est la peste bubonique ? Dérapage, voyons. François Hollande raille l’Algérie ? Dérapage, allons. Tweets sexistes, homophobes ? Dérapages, dérapages, dérapages.

Cette novlangue est exaspérante. Un dérapage, ça évoque une petite erreur de jugement, une légère sortie de route sans gravité, oups, j’ai perdu le contrôle un instant, mais ça va, ha ha, vous comprenez, j’avais bu un Ricard de trop à midi.

Non. Quand une personnalité politique tient des propos diffamatoires, injurieux, racistes, sexistes, non seulement elle commet un acte qui peut tomber sous le coup de la loi, mais surtout, elle montre son inaptitude totale à manier le premier pouvoir qui lui est confié par le peuple : la parole. (Ou alors, elle teste son électorat, se permet une petite pique pour attiser les haines et s’attirer la faveur des simples d’esprit, ce qui est simplement malhonnête.) Ce n’est pas un dérapage. Ce n’est pas sans gravité.

C’est une faute, et il faut la qualifier de telle.

Mais, eh bien, si la mauvaise foi est la règle du jeu, alors proposons-en une autre, de règle, tiens. Une défense classique, aussi idiote que de mauvaise foi, consiste à dire “c’est pas moi, c’est le type qui passait dans le coin qui a utilisé mon téléphone, quelle guigne, monsieur l’agent ». J’ai fait douze fautes d’orthographe : j’ai été piraté. J’ai tenu des propos indignes : on utilisé mon ordinateur quand j’avais le dos tourné.

Or, nous avons dans notre pays pas toujours bien éclairé une loi, Hadopi (dont j’ai déjà dit bien du mal à l’époque), qui impose de sécuriser son accès à Internet : ne pas le faire, d’ailleurs, est un délit. Un réseau Wi-Fi se pirate assez aisément, mais les comptes des grands réseaux sociaux proposent tous une authentification à deux étapes, ce qui est extrêmement difficile à contourner. Sans parler du verrouillage du terminal lui-même (mot de passe, code PIN, pattern lock…). Ils n’ont quand même pas de chance, tous ces politiques qui se font pirater, non ?

Chaque fois qu’une personne politique se plaint que son terminal a été utilisé en son absence, qu’on a accédé à ses comptes à son insu, elle ne fait qu’admettre un délit : elle n’a pas sécurisé son accès à Internet.

Qu’attend la Hadopi pour leur tomber dessus et leur retirer le droit de proférer des insanités ?

Ce n’est pas de la censure… S’ils ne savent pas employer correctement les outils à leur disposition, qu’on les leur retire, non ? C’est la simple application de la loi. *sourire angélique*

Sinon, qu’ils assument. Et qu’on cesse de parler de dérapages quand on a simplement affaire à de la haine, du mépris, de la bêtise et de la malhonnêteté intellectuelle.

2015-02-26T00:17:03+01:00jeudi 26 février 2015|Humeurs aqueuses|5 Commentaires

Genre, rôles, narration et Final Fantasy

ffxv_castÇa râloche un peu sur la toile alors que la sortie de Final Fantasy XV approche à grands pas : le groupe de personnages central est constitué presque exclusivement d’hommes.

Je suis le premier à râler, pour ma part, sur des représentations bidimensionnelles des femmes dans la fiction, sur leur présence comme simples faire-valoir, ou comme accessoires narratifs allant à la limite du McGuffin (Sauver la princesse ! Pourquoi ? Pour donner une raison à nos péripéties !), mais il y a toujours quelque chose qui me dérange dans l’établissement de principes. Et, alors que le jeu n’est pas encore sorti, j’ai l’impression que les quelques cris d’outrage qui s’élèvent devant la forte proportion masculine du groupe relèvent du principe. Nous ignorons comment ces personnages sont écrits. Nous ignorons si la moitié des mecs ne sont pas simplement là, justement, comme faire-valoir, s’ils ne sont pas crétins comme des jantes alu. Nous ignorons la profondeur d’écriture des personnages féminins minoritaires.

Peut-être ces femmes seront-elles insignifiantes, je ne dis pas. Nous ne le savons simplement pas à l’heure actuelle.

Je peux concevoir qu’on peine à s’identifier au sexe opposé, dans la lecture ou le jeu vidéo (même si cela me paraît toujours un peu mystérieux, étant peu sensible à la chose et ayant toujours préféré Motoko Kusanagi à Conan). Je peux concevoir, donc, qu’on regrette de ne pouvoir jouer une femme, le cas échéant (Final Fantasy XIII, par exemple, équilibrait bien les genres avec une palette assez étendue de caractères, du crétin-e au réfléchi-e). Je suis gêné quand, au nom d’un principe, il semble devenir obligatoire de respecter une forme de parité dans la fiction, préférant l’équilibre des nombres à celui de la qualité1.

La fiction, en particulier littéraire, mais on l’exige de plus en plus du jeu vidéo, vise à l’illusion de réalité. La réalité est que, dans certains groupes, certaines étapes de l’existence, des communautés du même sexe se fédèrent. Les bandes de copains, les bandes de copines. Final Fantasy XV (au désespoir de beaucoup, mais c’est un autre sujet) semble tenir du road movie centré sur un prince en fuite et sa bande de potes dans une grosse bagnole. Sachant qu’on ignore la teneur exacte du scénario, il me semble étrange, pour le moins, de s’offusquer de l’absence de femmes dans ce qui est, de toute évidence, l’histoire d’un groupe de bros. Comme Final Fantasy X-2 était l’histoire d’une bande de filles.

Sans compter que les bros en question ressemblent quand même sévèrement à des idoles de pop asiatique, gominés et un chouia efféminés, plutôt destinés à la contemplation des adolescentes japonaises… Les intentions et raisons me semblent plus complexes qu’il n’y paraît. Ah là là, cases et catégories, vous êtes pourtant si pratiques ; pourquoi les événements refusent-ils d’y rentrer commodément afin que l’on puisse désigner qui l’on doit fustiger, qui l’on doit encenser ?

Je pense, peut-être avec faiblesse, qu’il vaut mieux éviter de coller une donzelle mal écrite pour éviter de froisser les sensibilités superficielles en plaidant: “vous avez vu, j’ai mis une femme, je suis super progressiste !” et plutôt s’abstenir si ça ne colle pas à l’histoire, ou pire, si on ne sait pas bien l’écrire (plutôt ne pas représenter que mal représenter, me semble-t-il). Il me semble que l’honnêteté narrative et morale d’un auteur doit être simplement gouvernée par deux principes : 1) ne pas éclipser ou amoindrir la présence des femmes 2) leur consacrer le même soin dans la profondeur du traitement qu’aux hommes.

Au-delà de ça, je crois qu’il ne faut pas mélanger les intentions. Si je me rappelle bien, dans Ghost in the Shell, Kusanagi est à peu près la seule femme importante de la narration, dans une unité par ailleurs masculine, et pourtant, elle éclipse à peu près tout le monde par sa compétence, sa complexité, ses dilemmes, son importance dans le récit2. Au fond, je suis très ennuyé de me dire qu’un jour, parce que je chercherais à dépeindre un groupe masculin comme une fraternité lycéenne ou simplement m’inspirer des codes du buddy movie, on pourrait compter le pourcentage de chromosomes XX dans ma narration et venir me présenter l’addition, comme ce qui se passe en ce moment autour de FF XV. La vie, et donc la narration, dont elle est le reflet à la fois pâle est sublimé, est plus complexe que cela. Il existe des communautés unigenre ; si la fiction peut aider à faire bouger les lignes en présentant des personnages à contrepied des conventions, en ouvrant des horizons nouveaux sur la société, ce qui est fantastique, elle se tient aussi comme peintre du réel, ce qui lui fait arpenter une ligne aussi fine que casse-gueule.

Ce qui fait la différence, c’est l’intelligence du traitement, du propos.

Je crois simplement que le critère d’évaluation n’est pas les effectifs, mais la qualité. Dans le cas de FF XV, je suis prêt à parier que la moitié des dudes en question seront des clichés ambulants de lycéens abrutis. Est-ce que cela ne sera guère flatteur pour la gent masculine ? Peut-être, mais quelle importance ? Ce n’est pas la bonne question : c’est la réalité, quantité de lycéens masculins sont des clichés ambulants, et ça peut être amusant dans le cadre d’une narration, tant qu’il y a une bonne histoire, et de l’intelligence dans le propos par ailleurs. Tant que, par ailleurs, on équilibre le discours global avec de plus hautes aspirations. Peut-être que les filles vont leur rabattre le caquet en permanence (je suis prêt à le parier là aussi, si j’ai bien pigé le nouveau public que FF XV essaie de rallier). Et en plus… nous ne savons même pas précisément quels seront les personnages jouables.

Y a-t-il du sexisme là-dedans ?

Nous le saurons une fois le jeu sorti. Dans l’intervalle, à mon humble avis : il y a sexisme dans la narration quand les personnages d’un sexe donné ne servent que d’outils, de faire-valoir, sont dépeints à la va-vite. Il y a sexisme dans la narration quand les personnages d’un sexe donné sont volontairement passés sous silence par rapport au milieu où se déroule l’intrigue, comme une fraternité ou une sororité. L’équilibre des genres est un noble but à atteindre et, si le récit le permet, je trouve qu’il est très bon d’y prendre un peu garde afin d’élargir ses horizons.

En revanche, je ne crois pas que, dans le contexte d’une narration, le sexisme puisse se résumer à une comptabilité abstraite, déconnectée de tout discours sous-jacent.

  1. Il ne s’agit pas de l’Assemblée Nationale ou de la direction d’une grande entreprise, où le problème est autre. Oui, la fiction peut être en avance sur la réalité mais… lisez la suite de l’article, sur le milieu dont il semble s’agir.
  2. Du moins, quand Masamune Shiro évite d’en faire une pin-up à la limite du vulgaire sur certaines illustrations.
2014-11-06T09:44:39+01:00jeudi 25 septembre 2014|Humeurs aqueuses|5 Commentaires

Les gros cons

Ouin, ouin. La théorie du genre (qu n’existe pas) ferait perdre des repères à notre tendre jeunesse, est responsable de la destruction de l’Occident (comme l’ont été l’imprimerie, l’instauration du divorce, le droit de vote des femmes).

Finalement, de quoi est-il question ? Simplement d’interroger la construction de l’identité et de reconnaître le poids du social, qui est peut-être plus fondateur – en tout cas aujourd’hui dans nos sociétés post-modernes fortement dématérialisées, industrialisées, intellectualisées – que le biologique chez Homo sapiens. De dire : oui, gamine, tu veux être cosmonaute, eh bien, ton patrimoine génétique ne s’y oppose pas, oui, gamin, tu veux être instit’ de maternelle, eh bien, ton patrimoine génétique ne s’y oppose pas. Gamine, tu veux porter les cheveux courts, pourquoi pas, gamin, tu préfères faire de la gym que jouer au ballon, pourquoi pas.

Fille, tu peux pousser une gueulante et boire de la bière si ça te chante. Garçon, tu es malheureux, tu n’es pas obligé de verrouiller ton coeur au titre de l’idéal fantasmé du cow-boy Marlboro.

Admettez que ce sont quand même des idées hautement compliquées, n’est-ce pas ? Les gens pourraient être libres de se décider eux-mêmes, et, du coup, heureux. On comprend pourquoi les religieux descendent dans la rue. Ça sape le fond de commerce. Le salut, c’est après la mort, quoi, merde.

J’en ai plus que marre de lire sur les réseaux sociaux une bien-pensance, teintée de conservatisme religieux peu réfléchi, qui ne sait pas trop quoi faire de ces idées, les trouve un peu malvenues, se rassure avec trois articles mal branlés de stagiaires en “philosophie” du Figaro pour s’assurer que, ouh là là, il vaut bien mieux que les choses restent comme ça, on ne sait pas trop ce que c’est comme ça, mais c’est mieux. Il faudrait “comprendre” les arguments des opposants, faire preuve de tolérance, de gentillesse, un bisou sur la joue, là, là ça va aller, la liberté des uns ne va pas menacer la tienne, mon chéri, prends ton gelsémium.

J’ai juste envie de vous demander, les mecs (car ce sont souvent des mecs, des pater familias où tout rentre bien droit dans les cases) : de quoi avez-vous peur ? Sérieusement ?

Homme et femme, quelle importance dans un débat ? Un entretien d’embauche ? Une orientation professionnelle ? (Dès lors qu’il ne s’agit pas d’entrer au GIGN) Un loisir ? Expliquez-le moi donc. Clairement.

On différencie les genres parce qu’on le souhaite, pas parce que c’est un impératif, une “loi naturelle” comme disent les fondus de la Manif contre tout le monde. (L’espèce humaine n’est pas naturelle, elle ne l’a jamais été ; elle était déjà responsable d’extinctions de masse il y a 10 000 ans.) C’est un consensus social, une construction (qu’étudient les gender studies). Comme toute construction, elle s’étudie, se questionne, s’observe.

Mais moi, je sais ce dont vous avez peur. Je suis un mec, hein, on peut se parler entre nous. Vous avez peur que votre domination soit sapée. Que la domination masculine, dont vous jouissez tant que vous ne la voyez pas, qui est tant intégrée à votre mode de vie que vous êtes incapable de considérer le monde autrement, vacille.

Vous êtes de petits garçons.

Vous savez, vous en avez, de la chance, de vivre dans vos douillets cocons où vous vous trouvez incapables de la voir, cette domination. C’est si confortable. Vous avez bien de la chance d’ignorer que les filles se font siffler dans la rue ou traiter de salopes parce qu’elles refusent de donner leur numéro, de ne pas voir qu’une victime de viol se voit répondre qu’elle n’avait pas à s’habiller court et que c’est de sa faute, de ne pas voir les inégalités salariales, de ne pas voir les mutilations génitales à la naissance, de ne pas voir les femmes voilées qui restent cloîtrées à la maison, de ne pas voir les conjointes qui meurent tabassées par leurs maris, de ne pas voir les filles à qui l’on explique que l’informatique c’est pas pour elles pourquoi ne pas faire esthéticienne ou marketing, etc.

Pourquoi parle-t-on de cela à l’école ? Parce qu’elle est un enjeu important. Elle reflète la société. Et elle se veut républicaine ; si ces crétins de parents sont incapables d’instiller ces valeurs d’égalité (je précise pour ceux qui ont séché les cours de français : l’égalité, ce n’est pas l’identité), alors on n’a pas le choix, il faut bien que la république essaie de rattraper le coup. Pour que vos gosses soient un peu plus malins que vous. Pour que l’espèce vise un peu plus haut, un peu plus loin, à la nouvelle génération.

Parce qu’en ce qui vous concerne, d’un homme à un autre, hein, on est entre nous : vous êtes plus que de petits garçons. Vous vous cachez derrière des impératifs moralistes et l’égocentrisme.

En conséquence de quoi : vous êtes de gros cons.

2014-02-19T18:00:55+01:00mardi 11 février 2014|Humeurs aqueuses|34 Commentaires

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