Un petit tour d’horizon aussi partiel que partial d’Apple TV+ (2)

Hop ! Seconde partie du tour d’horizon rapid fire de ce que j’ai vu sur Apple TV+, en mode subjectivité totale, et vous en faites ce que vous voulez. Aujourd’hui : For All Mankind, Mythic Quest et Dickinson. (La première partie, qui parlait de Ted Lasso, The Morning Show, Amazing Stories et See se trouve ici).

For All Mankind

L’autre série de SF ayant bénéficié d’un énorme battage médiatique : une version uchronique de la course à l’espace, qui ne se serait pour ainsi dire jamais arrêtée en 1969 quand le premier homme a posé le pied sur la Lune. Une divergence d’importance au premier épisode relance toute l’entreprise, et nous entraîne dans les coulisses de la NASA cherchant à l’emporter sur les Russes.

Verdict : OUI, GRAVE. Même si je n’ai vu que trois épisodes. Mais sur un pitch finalement peu engageant (on connaît ces événements, non ?), la série est passionnante et aussi haletante qu’un Seul sur Mars, dans un registre différent bien sûr. Au stade où j’en suis, c’est déjà vaste, ambitieux, malin et passionnant.

Je m’abonne exprès pour ça ? Si vous êtes ici, vous aimez probablement la SF : alors OUI, tout en sachant encore une fois que je n’ai vu que trois épisodes, mais tout le monde dit que ça continue sur la même lancée, donc pas de raison que ça coince, au moins sur la première saison.

Mythic Quest

La vie interne (et profondément dysfonctionnelle) d’un studio de jeu vidéo responsable de Mythic Quest, le plus grand MMORPG de l’histoire (oui, c’est un World of Warcraft fictif, mais parler de World of Warcraft fictifs, ça arrive à des gens très bien). En mode sitcom à grand budget.

Verdict : Je ne sais pas quoi faire de Mythic Quest. Ça commence bien mal, avec d’un côté des clichés déplaisants qui rappellent les sombres heures de Big Bang Theory et de l’autre, une écriture qui fait grincer des dents et va presque à l’encontre de la tentative de diversité de ses personnages, et puis, finalement, la série trouve son cœur et même quelques fulgurances là où on ne l’attendait absolument pas. C’est un objet vraiment bizarre, où se côtoient quelques morceaux d’humanité splendide et tragique comme un humour qui voudrait être geek mais tombe très souvent à côté.

Je m’abonne exprès pour ça ? Franchement, non.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Beeeen… Ça peut se tenter. Avec les énormes caveats exprimés ci-dessus. C’est un objet beaucoup trop étrange pour ce qu’il devrait être avec un pitch pareil, mais une fois les premiers épisodes franchis, c’est étonnamment imprévisible (et finalement pas du tout une série d’humour). Mais attention, possibles réactions allergiques.

Dickinson

La vie romancée d’Emily Dickinson, narrée avec un parti-pris de narration moderne et semi-fantastique, dans des décors et costumes d’époque. Sa biographie étant assez mal connue, c’est l’occasion de mettre l’accent sur le personnage de la créatrice en tant que telle et ses luttes pour se faire (re)connaître dans une société carrément arriérée pour toute sensibilité contemporaine digne de ce nom.

Verdict : Ça passe ou ça casse. La rencontre entre tropes modernes (genre dubstep pour animer les bals huppés de la jeunesse dorée de l’époque) et XIXe siècle m’a paru jurer plutôt que se mélanger harmonieusement, et le personnage d’ado gâtée qu’est Emily au début de la série hérissera le poil de toutes celles et ceux qui détestent les personnages d’ados caractériels (myself included). Mais ça vaut le coup de s’accrocher, car la série gagne en profondeur et trouve ses marques tandis qu’on s’habitue au mélange bizarre de contemporain et d’ancien. Par ailleurs : le public visé me semble plutôt la tranche 15-25, donc je suis probablement déjà trop vieux et con. Mais aussi, ça parle d’écriture de manières qui suscitent de vraies réflexions, et ça c’est drôlement chouette.

Je m’abonne exprès pour ça ? En lisant ce qui précède, vous saurez : si ça vous branche, absolument que oui, sinon, absolument que pas.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Quelle que soit votre réaction à ce qui précède, à ce moment-là, oui, complètement. En vous préparant peut-être à griffer les accoudoirs de frustration dans les premiers épisodes. Mais ça vaut vraiment la peine de persister (bien davantage que pour Mythic Quest).

2021-12-07T10:51:35+01:00jeudi 9 décembre 2021|Fiction|Commentaires fermés sur Un petit tour d’horizon aussi partiel que partial d’Apple TV+ (2)

Un petit tour d’horizon aussi partiel que partial d’Apple TV+ (1)

Alors non, je n’ai pas vu Fondation. Pas encore. J’ai beaucoup trop peur de m’y risquer, et ce que j’en ai entendu me fait encore plus peur. (On dit beaucoup que la difficulté de cette adaptation en série était l’absence de personnages forts dans l’univers : certes, mais du coup, justement, le fil narratif qu’il fallait adapter, c’était celui du Mulet. C’est le meilleur fil des trois premiers tomes, et il y avait moyen de construire des personnages autour. POP POP POP je m’en fous, c’est mon avis et je le partage.)

En revanche, j’ai profité d’un très long essai gratuit du service, et tout en freinant des pieds (c’est encore pire que traîner : essayez, vous verrez), parce que personnellement, je veux qu’Apple me fasse des bons systèmes d’exploitation et de bons ordinateurs, pas un service de streaming que personne n’a demandé, mais j’ai fini, à deux mois de la fin, à me dire : bon, quand même, arrêtons de bouder et regardons un peu de cette TV gratuite qui prétend être qualité HBO.

Un peu dans l’esprit de cet article sur les séries d’imaginaire françaises récentes (à l’époque), tour d’horizon rapid fire de ce que j’ai vu, en mode subjectivité totale, et vous en faites ce que vous voulez. Aujourd’hui : on parle de Ted Lasso, The Morning Show, Amazing Stories et See, avec une seconde partie à venir cette semaine.

Ted Lasso

C’est la série phare dont tout le monde parle, et avec laquelle les gens qui l’ont vue bassinent les gens qui ne l’ont pas vue. (Ça fait un peu comme un certain jeu vidéo, Outer Wilds, je ne sais pas si je vous en ai parlé ?) C’est le pitch le plus inintéressant du monde pour un type comme moi : un coach de football américain se trouve engagé en Angleterre à entraîner une équipe de foot européen. Je me tape littéralement de chaque élément de la phrase précédente, à part les articles (et l’Angleterre. Et l’Europe. Bon. Ça pète un peu l’effet.).

Verdict : OH MON DIEU MAIS C’EST TROP BIEN. (Sur la saison 1 en tout cas, la seule que j’ai vue.) C’est positif, vraiment feel good, sans être gnangnan. Vous voyez ces moments réjouissants de Doctor Who où le Docteur parvient à sortir par le haut d’une situation vraiment moche ? Ben c’est la même impression, en beaucoup plus fin et humain, sans tomber dans le simpliste.

Je m’abonne exprès pour ça ? Bon, je n’irais pas jusqu’à dire un grand oui. C’est chouette, mais ça n’est pas immanquable, sauf si vous avez spécifiquement besoin de ce genre de chose en ce moment.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Alors là, oui, absolument.

The Morning Show

Une autre série phare, avec le grand retour de Jennifer Anniston (Friends) dans un des rôles principaux. The Morning Show aborde de front la révolte #MeToo : dans une émission matinale américaine de premier plan mais en perte de vitesse, le présentateur, accusé de harcèlement, se trouve débarqué. Le chaos qui s’ensuit explore avec finesse, sans complaisance, toutes les facettes d’un thème particulièrement difficile y compris dans ses profondeurs les plus atroces, ainsi que les problématiques économiques liées aux médias et leurs impératifs parfois inhumains.

Verdict : De mon point de vue limité sur la question, chef-d’œuvre (là aussi, je n’ai vu que la saison 1). Prendre un thème aussi difficile et récent que celui-ci représente un risque colossal en termes d’écriture et de responsabilité car il est terriblement facile d’être maladroit, inepte, moraliste ou manichéen (ce qui peut avoir des conséquences réelles et dommageables sur le monde). The Morning Show (encore une fois, de mon point de vue probablement incomplet) me paraît éviter ces pièges en montrant les dynamiques sociétales du problème dans ce qui m’a semblé une masterclass d’écriture. On pourrait reprocher une telle densité au propos que l’histoire oublie peut-être un chouia parfois qu’elle est d’abord un objet narratif avant d’être un essai social, mais franchement, c’est un sujet tellement difficile qu’il était certainement impossible de s’en tirer autrement. Ça se regarde à un rythme lent, le temps de bien méditer tout ce que ça traite.

Je m’abonne exprès pour ça ? Absolument. Et si vous êtes un homme en position de privilège, vous regardez ça et vous réfléchissez.

Amazing Stories (Histoires fantastiques)

Continuation de la série de courts métrages d’imaginaire initialement produite par Steven Spielberg. Les cinq épisodes disponibles sur le service couvrent principalement SF et fantastique.

Verdict : Non. Aucun des récits ne dit quoi que ce soit qu’on n’ait pas déjà vu ou lu des dizaines de fois, certains parviennent à se prendre le pied dans le tapis question cohérence, et le jeu d’acteur est même parfois un peu limite. Désolé.

Je m’abonne exprès pour ça ? Non.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Non plus.

See

Pas mal de communication aussi autour de cette série post apocalyptique avec Khal Drogo dedans, Jason Momoa bien sûr : suite à une pandémie1, toute l’humanité est devenue aveugle dans un lointain passé et a dévolué vers un mode de vie tribal et superstitieux parmi les ruines héritées de notre époque. Deux jeunes gens naissent doués de vision dans un village reculé, et sont amenés à chercher leurs origines avec leur famille ainsi que le secret de leur don.

Verdict : Mouerf. Le concept de base est vraiment intéressant et surtout le worldbuilding a des trouvailles : ce n’est pas tous les jours qu’on voit une série d’imaginaire qui s’efforce sincèrement de réfléchir son univers (même si certains trucs tiennent difficilement la route, mais on va suspendre l’incrédulité bien hors de portée du scepticisme…). L’image est à couper le souffle. Hélas, tout cela est sous-exploité par une intrigue de voyage familial pas transcendante qui peine à servir l’ambition du monde dépeint, et en plus, ce n’est pas toujours formidablement bien écrit.

Je m’abonne exprès pour ça ? Non.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Puisque vous êtes là, ça s’essaie… mais clairement pas prioritaire.

À dans deux jours (à la louche) pour parler de For All Mankind, Mythic Quest et Dickinson !

  1. J’ai commencé cette série en mars 2020. C’était nickel le bon choix pour me remonter le moral.
2021-12-04T17:48:02+01:00lundi 6 décembre 2021|Fiction|4 Commentaires

Les liens pour la BO de Psycho Starship Rampage rassemblés au même endroit

Juste un mot très rapide pour annoncer, au cas où, que l’organisation des liens d’achat et streaming de musique ont été rationalisés sur le site frère Wildphinn, sur le modèle du présent site (y a pas de hasard, ma bonne dame). Structuré par le même système (WooCommerce), la page de chaque sortie présentera les liens commodément rassemblés au même endroit (au lieu de l’ancien système d’albums et de pistes qui ne fonctionnait pas du tout). La page correspondant à Psycho Starship Rampage se trouve ici.

Sur ce, je pense que c’est à peu près bon pour la structure du site. Faudrait voir à régler les bugs de celui-ci, maintenant.

2017-02-21T15:32:49+01:00mardi 21 février 2017|Alias Wildphinn|Commentaires fermés sur Les liens pour la BO de Psycho Starship Rampage rassemblés au même endroit

Ecoutez la première piste de Psycho Starship Rampage en streaming gratuit

Hop ! Psycho Starship Rampage est sorti depuis une semaine et les retours ont été incroyablement positifs : merci à tous les joueur-ses ! En particulier, merci pour l’appréciation générale de la bande-son, ce qui me fait très chaud au coeur et me réjouit : je suis sorti un peu timidement du bois sur cette activité, sans trop savoir si le style séduirait ou non, et voir que c’est le cas (à un point que je n’imaginais pas, d’ailleurs) est simplement merveilleux et un encouragement à poursuivre !

Je vais sortir la bande-originale dans son intégralité sous peu, mais dans l’intervalle, pour fêter cela, je vais poster en écoute libre sur Soundcloud deux morceaux. Le premier est la piste d’introduction et d’ouverture du jeu, qui mélange symphonique et électronique, et qui développe des thèmes qu’on retrouve plus tard dans la piste Mega Tribute et le jingle de fin de niveau. Et voici :

2015-10-04T09:05:19+02:00lundi 5 octobre 2015|Alias Wildphinn|1 Commentaire

Titre

Aller en haut