Procrastination podcast s05e05 – Être auteur et timide

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s05e05 – Être auteur et timide“.

Le métier d’auteur, ce n’est pas seulement rédiger des chefs-d’œuvre derrière son clavier (même si ça commence par là) – c’est aussi nouer des relations avec éditeurs, et espérons-le, des lecteurs, des journalistes, des partenaires – des tas de vrais gens. Comment survit-on à cette nécessité quand l’on a décidé (peut-être résolument) d’exercer un art solitaire ?
Mélanie a une excellente nouvelle : cela s’apprend, et miser sur ses propres forces et aisances, prendre garde à ses besoins, est une stratégie certainement meilleure à une astreinte à des devoirs qui ne nous correspondent pas. Estelle prolonge le point de vue en parlant des obstacles inconscients de l’auteur, et donne quelques trucs pour arriver à parler de son travail sans se liquéfier. Enfin, Lionel rappelle les définitions de l’introversion et de l’extroversion, et loue les bienfaits de l’improvisation théâtrale.

Références citées
– Carl Gustav Jung
– Le festival OFF d’Avignon

Procrastination est animé par Mélanie Fazi ( https://www.melaniefazi.net ), Estelle Faye ( http://www.estellefaye.fr/ ) et Lionel Davoust ( https://lioneldavoust.com ). Diffusion : Elbakin.net.

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-12-02T18:27:14+01:00lundi 16 novembre 2020|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s05e05 – Être auteur et timide

Procrastination est prêt jusqu’à début mars !

Et hop, comme nous en avons à présent pris l’habitude depuis le printemps, Procrastination s’est réuni virtuellement la semaine dernière pour mettre cinq épisodes de plus dans la boîte !

Montage Mélanie Fazi

Personnellement, j’apprends toujours davantage de ces sessions et des manières d’optimiser l’enregistrement à distance (une affaire un peu plus compliquée qu’il n’y paraît si l’on cherche à dépasser le simple enregistrement Skype). J’espère que la qualité sonore ne fera que s’améliorer au fil de cette année, en tout cas c’est le but.

Mais ce qui compte avant tout reste le contenu, et nous sommes armés jusqu’aux dents de chouettes sujets, dont voici le nouveau planning !

  • 1e novembre : La course à la perfection
  • 15 novembre : Être auteur et timide
  • 1e décembre : Le retravail des manuscrits, avec Mireille Rivalland
  • 15 décembre : Le découpage des séries
  • 2 janvier : Le réalisme en imaginaire
  • 15 janvier : L’organisation d’une journée de travail
  • 1e février : Vivre la critique
  • 15 février : Les règles magiques de Brandon Sanderson, part. 1
  • 1e mars : Les règles magiques de Brandon Sanderson, part. 2

Rendez-vous bientôt donc pour le 1e novembre. Ou le 30 octobre. Ou le 2 novembre. Mais y a pas de Procrastination qui sort ces jours-là. Donc bon. Après c’est probablement de chouettes journées aussi. Mais un tout petit peu moins. Forcément.

2020-11-02T11:31:21+01:00lundi 9 novembre 2020|À ne pas manquer|4 Commentaires

Six conseils de survie pour une lecture publique

Voilà une bonne question arrivée en ce joli matin de mai (ouais, on n’est pas en mai, mais les matins de février sont moins jolis, ne serait-ce que parce qu’on n’y voit rien dehors, il fait nuit, duh), et comme le sujet est fort intéressant et rarement évoqué, il vaut une tentative d’article :

Avez-vous une quelconque expérience [de la lecture publique de textes] et si oui, auriez-vous des conseils à partager à un jeune auteur qui n’a jamais lu publiquement ?

Je dis tentative car il est, très honnêtement, difficile de proposer des techniques éprouvées ou miraculeuses pour ce genre d’occurrence. Faire figure convenable lors d’une apparition publique (table ronde, entretien, lecture publique etc.) repose hélas grandement sur l’expérience acquise (parfois dans la douleur) au fil des ans, et du lâcher-prise qui les accompagne souvent. Cependant, j’ai fait de l’improvisation théâtrale pendant plus de quinze ans, et peut-être y a-t-il quelques voisinages et leçons à tirer de cette discipline ; et il y a surtout les lectures avec les Deep Ones, où nous sommes plusieurs à lire nos textes, ou ceux d’autres, sur fond de musique semi-improvisée (à moins que ce ne soit l’inverse).

Et puis j’ai été finaliste du concours d’éloquence de mon lycée, et si ça c’est pas un truc à inscrire en lettres de feu sur un dossier de candidature à une grande école de commerce, hein ?

Ahem.

Que dire, donc, dans le cas présent ?

C’est du théâtre. Dans une lecture publique comme dans un café littéraire, les gens viennent voir un truc dans l’espoir qu’il ne les endorme pas. Et donc, les meilleurs enseignements à tirer pour être vivant et intéressant se trouvent du côté des arts scéniques, pas de celui de la littérature. Je disais que j’ai fait de l’impro pendant quinze ans : c’était en partie pour me sortir de ma timidité maladive et de mon introversion chronique. Ça n’a pas tout réglé (sinon ça ne serait pas maladif et chronique) mais ça m’a suffisamment équipé pour ne pas me réduire à l’état de petit cube de gelée tremblotante (à la groseille) dès qu’on me demande mon avis devant plus de trois personnes et même pour apprécier l’exercice et m’y sentir raisonnablement à l’aise. Je ne saurais que trop recommander de prendre le taureau par les cornes et de faire quelques séances d’impro ou de théâtre pour débroussailler le terrain.

L’étape suivante est :

Trouvez votre style. Comme dans tout, la technique est un appui, une fondation pour construire : ce qui compte, c’est qu’elle permette ensuite de laisser transparaître la vérité, la volonté, l’identité de la personne. Je pense qu’il est intéressant de réfléchir à ce que l’on veut réellement faire paraître, transmettre, être dans ce genre d’apparition. Et pour cela, un bon guide reste toujours : qu’est-ce que je veux trouver, moi, dans ce genre de manifestation ? Qui m’a ennuyé, amusé, intéressé, et pourquoi ? Comment puis-je faire coïncider ce que j’aime trouver chez les autres à ce que je peux, veux fournir de moi-même ? C’est de cette rencontre entre les aspirations et la sincérité que naît le style personnel, il me semble.

Tout ça c’est bien beau, mais de manière pratique, on fait comment ? Alors :

Vous allez avoir la trouille. C’est normal. Une apparition publique est une forme de mise en danger, surtout pour les introvertis. Mais c’est parfaitement dans l’ordre des choses. Et même, dites-vous que c’est bon signe : la trouille signifie que vous êtes attaché.e à vouloir bien faire. En improvisation, on a tendance à dire qu’il faut avoir le trac, car c’est là qu’on sort de sa zone de confort et donc qu’on peut puiser de belles choses dans sa vérité personnelle. Considérez la trouille comme une alliée et comme un aiguillon, justement, pour donner le meilleur de vous-même.

Mais ça n’a pas d’importance. Ça semble contradictoire avec ce qui précède, mais seulement en surface, parce que l’expérience prouve que, quand la trouille est là, rien ne l’atténue, de toute manière. Le cœur du sujet est : les gens sont globalement bienveillants. On peut parier qu’aucun des spectateurs n’auraient envie de se plier eux-mêmes à l’exercice parce qu’ils seraient aussi terrorisés que vous, donc ils tendent à être gentils, globalement, et à comprendre que ce soit difficile, impressionnant, etc. Dans ce cadre, si l’on se plante, si l’on hésite, il vaut mieux être très honnête et l’assumer, expliquer la difficulté du truc, que de faire semblant que tout va bien, qu’on a fait ça toute sa vie, parce qu’on passe alors pour un gros mauvais. Quand Adele (pas une débutante sur scène) se plante en live aux Grammy Awards lors de son hommage à George Michael, s’excuse et demande à recommencer, la salle l’applaudit et les réactions sur Twitter ont été très chaleureuses.

Nan, mais des conseils pratiques on a dit. Okay :

Ralentissez… Plus que ça. D’accord, s’il y a un conseil à donner pour une lecture publique, c’est celui-là. On lit tous déjà trop vite, et avec le trac, on accélère encore. Lors des lectures avec les Deep Ones, on s’est tous disciplinés mutuellement pour ralentir, d’un facteur deux ou trois, notre vitesse de lecture personnelle. Il faut que ça respire, que les textes puissent prendre le temps d’être assimilés, vécus. Ralentissez, drastiquement. Et pensez aux silences, aux respirations, à les installer dans la durée ; il ne s’agit pas simplement de reprendre son souffle, mais d’installer une atmosphère, du suspense, une forme de tension à résoudre ; un silence, c’est une question posée au public et dont il attend la réponse.

Exagérez… Plus que ça. Lecture jouée, lecture simplement vécue, lecture neutre ? Il y a bien des façons de lire publiquement un texte, du quasi-théâtre à la simple chaleur. Il y a bien des écoles de pensée, mais pas de bonne ou mauvaise manière ; pour ma part, je m’adapte à ce qui me semble le plus intéressant pour le texte en question. Quels que soient les effets choisis, en revanche, la règle du théâtre est la suivante : pour qu’une intention passe, il faut l’exagérer jusqu’au point où l’on pense que c’est trop poussé, puis aller un cran plus loin. (Un cran plus loin dans la colère, dans la surprise, mais aussi dans la discrétion, la stupeur etc.) Ceci vise à contrecarrer deux effets : d’une, le trac tend à émousser le jeu d’acteur (donc il faut contrebalancer) ; de deux, rester dans sa zone de confort tend à faire jouer “faux”, donc, en poussant le truc, on cherche à se surprendre soi-même et à retrouver, là encore, la vérité. Ainsi, un silence doit paraître trop long au lecteur, mais c’est là qu’il crée de la respiration, de la tension, de l’effet.

Il y aurait encore bien des choses à dire sur l’usage du regard, la sémantique de la position du corps, mille choses auxquelles on peut penser au fur et à mesure qu’on s’acclimate à l’exercice (et auxquelles, dans le chaos intérieur du moment, on oublie souvent de penser, moi le premier), mais mille choses font un peu trop pour une première fois, et un premier article sur le sujet. Bonne chance, donc, et quoi qu’il arrive, rappelez-vous qu’on est généralement toujours meilleur que l’impression qu’on en a, donc pas (trop) d’angoisse – c’est-à-dire, juste ce qu’il faut !

2019-06-04T20:29:43+02:00lundi 20 février 2017|Best Of, Technique d'écriture|5 Commentaires

Concours et timidité

sign_win_demotivational_by_neonvictorian-d393hvhBah alors, auguste lectorat ? Je ne fais jamais de concours et quand je propose de gagner un abonnement d’un an à GTDAgenda, histoire de bien démarrer l’année scolaire, tout le monde s’en fout ?

Mais peut-être que tout le monde s’en fout, effectivement.

Peut-être aussi que, n’ayant pas l’habitude de faire ce genre de trucs, j’ai mis la barre trop haut. 500 signes à écrire, ça impressionne peut-être.

Je change donc les termes : pour entrer dans le tirage au sort, il suffit de laisser un commentaire dans l’article du concours, directement dans le formulaire en-dessous (pas en passant par les réseaux sociaux). Si, en revanche, vous êtes motivé(e) pour écrire ces 500 signes, alors vous doublez votre chance d’être tiré(e) au sort.

Si votre commentaire est bloqué par Akismet, l’antispam, il ne sera pas validé.

Résumé : Commentaire simple : votre nom figure une fois dans le chapeau. Commentaire élaboré : votre nom figure deux fois.

Mais peut-être que ça n’intéresse effectivement personne. Ce qui est, en soi, un résultat intéressant, d’ailleurs ; je ne prétends pas ne jamais me planter avec ce blog !

2013-09-03T14:48:34+02:00mercredi 4 septembre 2013|Dernières nouvelles|22 Commentaires

Live report : Therion + Elyose + Antalgia à l’Antipode, 2 octobre

Therion de passage dans la petite (et donc très chaleureuse) salle de l’Antipode à Rennes, ça ne se rate pas – il n’y a pas mieux, à mon humble avis, pour vivre le spectacle avec une vraie proximité avec les musiciens. De plus, le groupe a récemment annoncé sur son site officiel un probable hiatus dans les tournées, le temps que Christofer Johnsson, maître d’oeuvre de Therion, s’attelle à l’oeuvre qu’il désire accomplir depuis des années, composer le premier véritable opéra métal, et propose donc de longs concerts, plus démesurés encore musicalement qu’à l’habitude, avec le projet de jouer parmi leurs morceaux les plus longs.

En avant donc pour le show du seul groupe à avoir réussi à la véritable fusion entre symphonique et métal et dont l’inventivité, au cours de ses 25 ans de carrière, ne s’est jamais démentie.

Antalgia

Venus d’Espagne, les musiciens d’Antalgia affrontent une salle un peu vide en début de soirée, et une timidité visible qui, loin de les desservir, contribuera au contraire à donner à leur performance une authenticité très sympathique. Sur une base qu’on craindrait classique – chant féminin, gros riffs et textures au clavier – Antalgia propose des plans qui sortent de l’ordinaire sans oublier l’efficacité. Si certaines sections mélodiques semblent parfois un peu raccordées sans réelle unité, le groupe montre déjà une créativité dans une niche pourtant très bouchée et promet, s’il a la place et le temps d’évoluer, de grandir de manière très intéressante. En clair, c’est le même genre de line-up qu’un Sirenia, sans la répétitivité et la facilité dans laquelle ces groupes tombent régulièrement, et rien que pour ça, ça fait pousser un “aaah” de satisfaction.

Elyose

Ça partait pas mal : une intro qui rappelle le grégorien, une chanteuse au registre atmosphérique qui promet de former un magnifique contrepoint à des gros riffs. Sauf que. Un concert, c’est la musique, mais c’est aussi la performance scénique, et si la chanteuse ne ménage pas ses efforts, je n’ai pas du tout adhéré à son attitude glamour. Pas été convaincu non plus par la musique, dont les éléments électros m’ont parus plaqués sur le reste pour sacrifier à la mode actuelle, sans réelle complémentarité. Mais mettons ça sur le compte de l’inexpérience ; Kells m’avait un peu fait la même impression lors d’un de leurs premiers concerts et ils s’en sont plutôt bien tirés par la suite, apparemment. Voyons ce qu’Elyose donnera avec un peu plus de bouteille et d’aisance.

Therion

Bon, que dire, à part que je suis un fan absolu ? Il y a cinq ans, lors de leur 20e anniversaire, je proposais déjà un article rétrospectif sur leur carrière sur MySpace, alors je ne vais pas prétendre à l’objectivité, plutôt l’inverse – mais j’en attendais beaucoup.

Therion avait promis un grand show, et ils l’ont donné. Non contents de jouer leurs plus grands titres dans des versions époustouflantes qui vous prennent aux tripes et vous peignent un grand sourire sur la figure (To Mega Therion, Wine of Aluqah, Rise of Sodom and Gomorrah, Son of the Staves of Time, Lemuria…), ils ont pris un risque non négligeable en proposant des morceaux longs, véritables morceaux de bravoure pour un public rennais qui a tendance à pogoter plus qu’écouter, tels que Via Nocturna. Exécution parfaite bien sûr, portée par un guitariste solo ahurissant et trois chanteurs rock et lyrique qui font passer Tony Kakko et Tarja Turunen pour des amateurs de groupe de lycée, avec une démesure et une absurdité décadente (la passion de Johnsson en ce moment) totalement réjouissantes. Et c’était aussi l’occasion pour eux de présenter des morceaux de leur dernier album, Les Fleurs du Mal, un ensemble de reprises du répertoire français parfaitement improbable mais qui donne un coup de fouet à des compositions riches et qui font partie de notre patrimoine culturel. Voir un concert de Therion attaquer par les premières mesures de Carmina Burana et enchaîner sur Poupée de Cire, Poupée de Son en version décoiffante, dit comme ça, ça paraît bizarre voire un peu naze, mais c’est tout le contraire : ça envoie du bois, en plus d’être particulièrement rigolo. D’ailleurs, j’écoute Les Fleurs du Mal en boucle depuis ce matin, et cela sonne parfaitement comme le Therion qu’on aime, au service d’un répertoire que nous délaissons et méconnaissons même, traité avec respect et surréalisme. Particulièrement disponible, Johnsson est venu se mêler au public après le concert pour échanger quelques mots, une bouteille de vin à la main qu’il sifflait tranquillement dans la bonne humeur et la gentillesse. Encore une fois, après 25 ans de carrière, loin des modes et des tendances, Therion trace sa route et se montre capable de continuer à surprendre, en studio comme sur scène, sans jamais se prendre totalement au sérieux. Happy anniversary !

2017-08-07T14:19:50+02:00mercredi 3 octobre 2012|Décibels|10 Commentaires

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