Bluesky est maintenant ouvert à tout le monde

Dans le sillage de l’implosion de Twitter / X en raison de… pfouuuu, par où commencer ? Le racisme antisémitisme ultranatalisme la désinformation généralisée propagation de théories de la conspiration les mensonges répétés d’Elon Musk (ne rayez même pas les mentions inutiles : j’en ai au contraire oublié une douzaine), deux réseaux de microblogging ont tiré leur épingle du jeu : Mastodon et Bluesky. Le premier est open source, mais intimidant pour l’utilisateur non-technique, morcelé et, franchement, je le trouve lourd d’usage. Bluesky ressemble le plus à l’ancien Twitter, débarrassé de toutes les verrues qui lui avaient fait prendre un virage désagréable (on n’y trouve notamment pas de flux algorithmique amplifiant des comptes problématiques). Je préfère largement Bluesky à Mastodon, mais jusqu’à maintenant, il fallait une invitation pour y entrer.

Sauf que, depuis aujourd’hui, Bluesky est ouvert à tout le monde. L’absence de course à l’engagement, d’amplification de contenu délétère et la présence d’une vraie modération donnent au réseau une ambiance étonnamment bonne : il n’y a pas (pour l’instant) les comportements fâcheux habituels, tout le monde est beaucoup plus détendu et on y retrouve, comme jadis sur Twitter, un vrai partage.

Vous connaissez mon hostilité envers les réseaux, donc si je vous dis que Bluesky est à la fois simple et cool, vous pouvez me croire (en espérant évidemment que ça dure).

Un réflexe simple de survie cependant sur Bluesky : ne discutez pas avec les cons, bloquez-les. Comme il n’y a pas de flux algorithmique, la seule façon pour un troll de se voir amplifié est de pousser à la discussion, car cela le fait apparaître dans les flux de tous vos abonnés. Donc : n’engagez pas ces discussions. Retirez-leur simplement l’oxygène en les ignorant et en les bloquant. Cela ne prend qu’une poignée de secondes, vous assure la sérénité, ainsi qu’à tout le monde autour de vous.

Et si jamais vous n’en avez pas marre de ma tronche, je suis à https://bsky.app/profile/lioneldavoust.bsky.social.

Piqué à Rich Burroughs
2024-02-07T01:58:13+01:00mercredi 7 février 2024|Geekeries|Commentaires fermés sur Bluesky est maintenant ouvert à tout le monde

Présent sur Bluesky, et ma foi, c’est fort cool

Comme les réseaux commerciaux sont en train d’imploser et que TwiX devient irrespirable, faut bien aller expérimenter avec ce qui se passe, et après avoir ouvert un compte sur Mastodon (coucou), me voilà sur Bluesky (recoucou).

Impressions au bout de deux semaines : je me trouve à avoir plus de plaisir à consulter Bluesky que Mastodon. Mastodon a cet aspect mal équarri, un peu inutilement compliqué qu’a souvent l’open source (brûlez-moi, mais c’est mon avis) : les instances distinctes qui composent le réseau lui donnent un aspect extrêmement insulaire à mon goût. En gros, hormis certaines personnes avec qui j’échange depuis longtemps, je ne vois personne en-dehors de mon instance, et personne ne me voit, ce qui enlève quand même beaucoup de l’aspect social au terme réseau. En pratique, j’ai l’impression d’une version publique de Discord, voire d’un forum (le rythme de Mastodon étant plus lent), mais sans les avantages (pas de recherche ni d’archivage des conversations).

Par comparaison, Bluesky est… l’ancien Twitter. Littéralement. Mêmes fonctions de base, mais en plus léger : le site est minimaliste, sans algorithme (je n’ai plus l’habitude d’une timeline réellement chronologique !) ni pub. L’ambiance est excellente pour l’instant (peut-être parce qu’il n’y a pas encore masse de fâcheux à cause des invitations requises, peut-être parce que la modération est sévère), et il semble que le milieu de l’édition s’y déplace plus favorablement que sur Mastodon (qui attire plutôt un public technologique, forcément).

Bluesky est en revanche beaucoup plus rudimentaire que Mastodon en termes d’outils et d’automatisations. Pour planifier des messages, je n’ai trouvé littéralement qu’un seul outil, Fedica (concurrent de Buffer). Pour poster automatiquement les mises à jour du site, il faut passer par une manip’ d’assez haut vol (configurer un bot via un container Docker, voir cet article très utile – ça tourne pour ma part sur mon Synology).

Bref, si vous voulez faire des choses un peu compliquées avec Bluesky comme une intégration WordPress, préparez-vous à devoir aller chercher loin. Sinon, vous serez plus content sur Mastodon, mais préférez le cas échéant une instance à la fois grosse et bien ciblée en termes de thème.

2023-12-11T08:32:31+01:00lundi 30 octobre 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Présent sur Bluesky, et ma foi, c’est fort cool

Alors que les réseaux classiques implosent, qu’est-ce qu’on va faire ?

Sondage parfaitement non-scientifique balancé au coin de Twix un soir où, constatant que les réseaux classiques sont tous plus irrespirables et/ou devenus difficiles d’utilisation les uns que les autres, je me demandais vers quoi nous pourrions nous tourner :

Qu’est-ce que je fous sur ces plateformes dont je dis périodiquement du mal ? Deux raisons : d’une, c’est génial de parler à des gens, à vous toutes et tous, de pouvoir faire des rencontres virtuelles que le présent site, bien qu’il reste mon canal en ligne fétiche, ne peut plus susciter en 2023 ; de deux, l’aspect salon littéraire permanent (évoqué ici).

Pour le premier aspect, je crois que Twix est condamné à moyen terme (et c’est bien parce que j’ai juré que je ne ferais plus la girouette que j’y suis encore, mais Phony Stark me donne des boutons – j’attends qu’il rende le service payant pour avoir enfin une excuse de me barrer), et je trouve Facebook devenu inutilisable au possible, et de toute façon on sait que c’est pour les darons. Mastodon a pas mal calé, en revanche Bluesky (j’y suis, au fait !) est prometteur, mais très, mais alors très très basique pour l’instant.

Que peut-on créer comme communauté sympa de nos jours, qui ne soit pas inféodée à un service qui te vampirise tes données personnelles et/ou appartient à un fou furieux qui attaque en justice les chercheurs étudiant la désinformation sur sa plate-forme, et qui ne nécessite pas une armée de modérateur.rices pour la tenir en un seul morceau ? Vivement qu’on devienne tous Borg, tiens.

2023-10-25T07:20:04+02:00mercredi 25 octobre 2023|Expériences en temps réel|6 Commentaires

Présent sur Mastodon

Twitter avait toujours eu tendance à être une poubelle en feu, Elon Musk a mis le feu à la décharge avec de la nitroglycérine : coincé dedans (c’est le seul réseau que j’ai gardé), consterné et furieux de l’évolution que ça prend (jetez un œil à Twitter is Going Great pour suivre le naufrage en temps réel, la mémoire de travail de l’être humain moyen ne peut se souvenir de tout à ce stade), et surtout curieux des nouveaux jouets et de la bonne ambiance qu’on m’y a dépeint… voilou :

@LionelDavoust@toot.portes-imaginaire.org

Et c’est vrai : l’atmosphère sur Mastodon est à peu près l’inverse de Twitter, les hot takes sont absentes, les conversations détendues et plus poussées. Les Portes de l’Imaginaire sont une association vénérable promouvant la culture de l’imaginaire, et ça ma fait bien plaisir d’être sur cette instance. Très intéressant : Mastodon a une conception résolument “antivirale”. Peut-être cette ambiance de village, équivalente à Twitter il y a dix ans, est-elle due au relativement faible nombre d’utilisateurs sur la plate-forme pour l’instant. Nous verrons le tour que ça prendra, une fois que Twitter aura terminé sa lente et douloureuse agonie.

2023-02-21T22:54:27+01:00mardi 17 janvier 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Présent sur Mastodon

« Vox populi, vox dei » signifie l’inverse de ce qu’on croit (n’est-ce pas, Elon Musk ?)

Elon Musk, impressionnant dans son actuel cosplay du capitaine du Titanic, justifie ses caprices sur Twitter de la manière la plus biaisée qui soit : décider de réintégrer Donald Trump ? On fait un sondage auprès de ses propres abonnés. Amnistier les comptes bannis jusqu’ici (tant qu’ils n’ont pas violé la loi) ? La même.

L’ex-statisticien de canapé que je suis grince des dents avec le volume sonore d’une scie sauteuse devant tous les biais liés à une telle procédure, mais une seule migraine par jour. Une autre paraît d’intérêt encore plus public : Musk justifie son approche par

Puisque malheureusement, l’expression risque de revenir à la mode (comme votre marque de chewing-gum préférée), il est intéressant de noter qu’elle signifie exactement l’inverse de l’usage qu’en fait Musk et la… heh… majorité des gens. Du moins à l’origine, la citation complète est :

Et ces gens qui continuent à dire que la voix du peuple est la voix de Dieu ne devraient pas être écoutés, car la nature turbulente de la foule est toujours très proche de la folie.

Alcuin à Charlemagne (798)

De là à penser que la folie est donc, du propre aveu du patron, à la barre, il n’y a qu’un pas qu’on contemplera avec un seau de pop-corn à la main et dans l’âme cette anesthésie nihiliste tellement chic en 2022.

(Je veux dire, si même Forbes s’y met…)

2022-11-28T01:23:07+01:00mercredi 30 novembre 2022|Humeurs aqueuses|2 Commentaires

De retour sur Twitter

Eh bien oui. J’avoue. Je suis faible. J’ai craqué. Version thread, où l’on constate MA TRONCHE ET MON NOM SUR UN RÉSEAU DU DIABLE OMG

Version longue :

Je sais, je sais, j’ai dit le plus grand mal des réseaux, et je continue à le penser (en raison de leur modèle économique délétère). Mais bon. La vérité, toute simple, c’est que Twitter reste quand même un canal où se déroulaient des interactions uniques et qui me manquent.

La vérité est donc peut-être que je suis faible, merci, au revoir, vous pouvez fermer cette page web.

Mais… 

Twitter est aussi, pour les métiers du livre, peut-être ce qui s’approche le plus d’un réseau professionnel (non, ce n’est pas LinkedIn, ahaha), et là que naissent quantité de conversations internationales (un domaine qui m’est cher). L’entreprise tente aussi un certain nombre d’expérimentations intéressantes en ce moment qui me font dire que, des grands réseaux, s’il y en a un qui peut peut-être (non sans GRANDE douleur) exécuter un glissement vers un modèle plus vertueux, c’est celui-là. Et enfin, surtout, tout bêtement, je comprends son intérêt et comment il marche. (Okay boomer. Merci, je suis très honoré d’être un caisson de basses.)

Au fond, je n’ai jamais trop client des réseaux classiques type Facebook, et ma première pensée en ouvrant mon compte là-bas avait été “pourquoi ?” Twitter, je vois mieux. En loutre, il est plus pertinent d’avoir UNE présence sur UN réseau qu’on comprend que d’étaler son énergie sur trop de canaux. (Fut un temps, j’ai brièvement eu Google+, Facebook, Twitter et Instagram en parallèle. La candeur qu’on a quand on est jeune, alala.)

Et puis aussi, depuis que les Russes ont bloqué Twitter, quantité de bots ont mystérieusement disparu, rendant l’air plus respirable… 

Cette décision n’a cependant pas été facile. J’ai, comme j’ai pu le mentionner, un OCD assez prononcé ce qui me handicape grandement pour “lâcher l’affaire” en cas de conflit ou même de sujet grave. De par leur construction, les réseaux flinguent ma productivité et mon moral. Du coup, c’est avec prudence (mais j’ai franchi la première semaine avec bonheur, et à peu près trois millions de mots gentils – merci infiniment, vous êtes incroyables !). Il s’agit de surveiller de très près mon cerveau bugué pour ne pas qu’il me fasse dérailler, surtout que j’ai un gros bouquin à finir, HEIN. Cela implique quand même un petit changement d’approche par rapport à ce que je faisais avant :

  1. Twitter est le seul réseau sur lequel je reviens. Facebook est l’Empire du Mal et je n’y toucherai plus jamais (#DeleteFacebook).
  2. N’avoir que le blog comme moyen de communication pendant un an et demi m’a re-montré la joie et la valeur d’avoir de bonnes conversations en ligne (merci à vous toutes et tous qui avez tenu ici contre vents et marées !). Je compte prendre soin de les favoriser, ce qui signifie aussi block et mute aussi souvent que nécessaire sur les réseaux, sans honte. Je n’ai pas de comptes à rendre là-dessus, surtout quand il s’agit de a) ma sérénité d’esprit, gage de ce caractère charmant et léger que Gordon Ramsay m’envie secrètement1 et b) protéger ma productivité dans l’écriture (la seule chose que je doive à moi comme à vous).
  3. Ma follow-list restera très restreinte. Si vous n’y êtes pas, pitié, ce n’est pas que je ne vous aime pas ; pour des questions d’OCD sus-nommé, j’ai l’impératif mental de minimiser les “données entrantes”, surtout si elles remuent l’émotionnel. Je ne suis pas insensible aux combats, je m’informe juste dessus autrement, dans un contexte plus serein, quand je sais que mon cerveau est capable de le faire sans flinguer ma journée. Twitter, ai-je appris à la dure, n’est pas cet endroit pour moi.

Voilà ! Je me rends compte que tout cela est peut-être un peu lapidaire et j’en suis navré, mais nous vivons dans une économie de l’attention, et j’ai une très, très aiguë conscience des mécanismes retors de ces réseaux comme de mes mauvaises interactions involontaires inconscientes (allitération en Hun) avec ceux-ci. Cet article est autant une information qu’une déclaration d’intention envers moi-même pour me permettre de tenir ma propre parole, et si vous trouvez qu’il y a beaucoup trop de première personne du singulier dans cette phrase, vous avez parfaitement raison, alors cessons (Sévigné).

Le bot disparaît donc, ou plutôt j’en reprends les commandes, et l’adresse Twitter redevient, sans originalité aucune, celle qu’elle était jadis, dans un monde naïvement pré-Covid et pré-invasion russe (petite piqûre de rappel au passage, ça ne fait pas de mal, de cette page pour soutenir l’Ukraine)… 

http://twitter.com/lioneldavoust

Encore merci pour toutes vos gentilles pensées qui me sont remontées pendant cette année et demi ! À la santé des nouveaux départs, comme toujours, et à bientôt là-bas aussi, peut-être.

  1. Je vous assure.
2022-05-09T16:13:43+02:00lundi 21 mars 2022|À ne pas manquer|6 Commentaires

Feuille de route 2022

Oh, mais c’est que le temps passe quand on est off, et qu’il devient urgent de partager ce que prépare cette année, parce que sinon, on va faire la roadmap en mars, et que ça deviendrait un peu ridicule. Sauvons l’honneur et faisons-le avant fin janvier : alors, qu’est-ce qui se mijote comme projets en 2022 ?

Bon, commençons par la mauvaise nouvelle.

La publication de La Succession des Âges (« Les Dieux sauvages » V)

La Succession des Âges est donc le dernier tome de la saga « Les Dieux sauvages », sur lequel j’ai travaillé l’intégralité de l’année 2021, en vue d’une publication en 2022. Ce que j’avais promis avec la meilleure foi du monde, et, si l’on parle de volume pur, j’ai 1,5 millions de signes dans la boîte, ce qui correspond déjà à un roman de taille très respectable (la taille de La Fureur de la Terre, à titre de comparaison). Sauf que, eh bien, l’histoire a encore beaucoup de choses à couvrir. Ce roman est le dernier de la série, il y a une myriade de fils narratifs à résoudre (« payer ») convenablement, c’est la suite et la culmination des trois mille pages (à la louche) qui précèdent et c’est sans nul doute l’ouvrage à la fois le plus ambitieux et le plus complexe de la série (et de tout ce que j’ai fait jusqu’ici). Même en ayant passé une année entière à plein temps dessus, je constate que j’ai tout juste dépassé la moitié du travail requis. Il me faut donc, c’est mathématique, une année de plus, et ce sera celle-ci.

Je suis terriblement navré de devoir repousser la sortie du roman. Mais c’est nécessaire pour donner à « Les Dieux sauvages » la conclusion que j’ambitionne de lui donner depuis le début. Je pense que c’est largement préférable à proposer un boulot bâclé, ce qui serait en plus vraiment tragique après cinq ans de travail quasiment interrompu sur ce projet. La publication est donc repoussée à 2023 – pour le printemps, en principe. Toutes mes excuses.

En outre, j’avouerai aussi sans honte que l’année dernière, les effets de la pandémie se sont aussi peu à peu infiltrés dans ma psyché. J’ai passé l’année 2020 à travailler 60-70h par semaine pour L’Héritage de l’Empire et, si je suis très fier au final de ce roman, personne ne peut tenir un rythme pareil à long terme sans commencer à questionner de travers ses choix de vie, et j’ai constaté l’impossibilité mentale de refaire la même chose en 2021, a fortiori en 2022. En plus, sans trop entrer dans le personnel (vous savez que ce n’est pas mon truc), les conditions internationales actuelles ont des conséquences très directes sur ma vie et disons qu’au bout d’un moment, j’ai beau avoir la volonté en titane de carbone, ça finit par user la personne derrière le clavier, et contrairement à cette insupportable vision populaire, un auteur qui n’est pas dans son assiette, ça travaille mal. (Lisez Big Magic.) Bref, on arrête les violons, mais ça me semble important à pointer aussi, notamment pour les jeunes auteurs et autrices qui passent par là : pratiquer votre art peut vous donner une bouffée d’air frais dans une vie difficile, mais l’art est aussi un travail qui nécessite quiétude et santé mentale pour être maintenu à plein temps.

Revenons au roman : question pratique, ce sera donc indubitablement un gros bouquin, mais pas non plus de trois mille pages : avec une telle envergure narrative, le manuscrit subira sans doute possible un important resserrement aux corrections, de 15 à 30% – c’est toujours le cas.

Adressons la question qui flotte forcément dans l’air : si c’est si vaste, pourquoi ne pas faire six tomes ? Certes, il y a des impératifs commerciaux (on ne peut maintenir l’élan d’une saga de cette envergure qu’un temps déterminé dans l’esprit du grand public et sur les étals des libraires), mais Critic et moi n’avons jamais laissé ces considérations prendre le pas sur les exigences esthétiques et artistiques d’un projet. Et la situation ici, c’est que, narrativement, je ne peux pas couper La Succession des Âges en deux. Même si le roman a plusieurs temps distincts (comme tous les volumes de « Les Dieux sauvages »), il y a derrière tout un cheminement pour une grande part des personnages qui les traverse d’un seul tenant et qu’il serait vraiment dommageable de briser. Donc, on ne le brisera pas, et ça fera un chouette gros bouquin.

Rendez-vous en 2023 pour la conclusion de « Les Dieux sauvages », donc, avec mes excuses renouvelées, et mes remerciements pour votre patience.

Couv. Georges Clarenko

L’Héritage de l’Empire (« Les Dieux sauvages » IV) ressort chez Folio

Mais cela ne signifie pas qu’il n’y aura rien à se mettre sous la dent pour la saga en 2022 : elle poursuit son chemin en réédition chez Gallimard – Folio SF. L’Héritage de l’Empire ressortira en poche cette année, dans une édition en deux volumes.

Souvent, les éditions en deux tomes ont mauvaise presse, mais on n’a pas le choix : c’est ici imposé par la taille du roman en grand format (les reliures ont des limites imposées par la physique des matériaux). Cependant, toute l’équipe de Folio et l’illustrateur, Georges Clarenko, ont fait un travail formidable pour transmuter cette limitation en quelque chose de vraiment chouette. Je ne peux pas en dire plus, mais il y a un petit quelque chose dans cette édition qui lui donne un petit côté collector vraiment hyper, hyper cool et qui donne presque un sens à part entière au fait d’avoir dû faire deux sous-volumes. L’avant-projet est génial, et j’ai hâte de pouvoir le partager ; ça justifie presque un rachat même si vous possédez déjà le grand format, parce qu’au fond, on est tous comme ça dans le métier, on veut votre argent.

Deux nouvelles de science-fiction

Deux textes courts aussi à annoncer pour cette année, et on change cette fois de paysage pour aller dans la science-fiction pure (… mais en sera-ce vraiment ? Ha). Je ne peux pas révéler les détails pour l’instant, mais ce sont deux nouvelles d’assez bonne taille supposées apparaître dans deux anthologies thématiques distinctes. Évidemment, c’est sous réserve d’acceptation par les directeurs·rices d’ouvrage (un texte est confirmé, je finis l’autre en ce moment même).

Un recueil de Bruce Holland Rogers à paraître aux éditions Gephyre

Cela, j’en ai déjà parlé cette semaine et j’ai déjà dit tout le bien que je pense du travail de Bruce : rendez-vous ici si vous avez raté l’annonce. (J’ai un autre projet éditorial qui me tient super à cœur dans les cartons, mais il devra encore attendre un moment, La Succession des Âges oblige.)

Ateliers et masterclasses

La seule date annoncée pour l’instant (j’en reparlerai) est la Masterclass des Imaginales, que nous animons avec Jean-Claude Dunyach, sur un jour et demi ; il y aura certainement d’autres choses organisées avec Les Mots (l’atelier sur les techniques avancées de création de mondes imaginaires a rencontré un succès auquel je ne m’attendais pas, c’était super à animer, donc je vais m’efforcer de proposer de nouvelles dates). Il y a aussi un super projet collectif auquel j’ai participé en 2021 qui doit sortir cette année, surveillez donc cet espace !

Procrastination

Procrastination continue évidemment sa route ! Nous avons quasiment toute la saison 6 dans la boîte, et nous avons déjà eu l’accord de principe d’un·e invité·e pour la saison 7 qui viendra nous parler d’un sujet qu’on nous demande fréquemment. Ça promet d’être assez génial, surtout que ça risque de briser quelques idées reçues, et c’est bien.

Blog et présence en ligne

Là aussi, pas de changement, cet endroit de perdition continue d’exister, et je ne cesse de réfléchir aux manières de le rendre plus accueillant et sympa. Et je vais vous faire un aveu : même si Twitter est une poubelle en feu et que je conserve de profondes cicatrices des influenceur·ses à deux balles qui cherchent à générer du follow par du bashing gratuit, tous les bons moments avec vous qui êtes ici, la facilité de la conversation, des échanges, me manquent vraiment beaucoup.

2022-02-18T18:25:44+01:00jeudi 27 janvier 2022|À ne pas manquer|6 Commentaires

Twitter fait des trucs intéressants en ce moment

L’équation du Mal qui régit toute entreprise de réseau social (donc commercial) est la suivante :

  • Un réseau est attractif dès lors qu’il fédère un nombre d’utilisateurs suffisant pour lui donner de l’intérêt ;
  • Sachant que les gens ne sont pas dans l’ensemble prêts à payer pour un tel produit, cela pousse à le rendre gratuit ;
  • Sauf que ces serveurs pour héberger statuts, photos et vidéos et ne se paient pas d’amour et d’eau fraîche ;
  • Il faut donc rentabiliser (et faire croître) l’entreprise par de la pub, ce qui ouvre la porte à
    • tous les abus possibles concernant la vie privée pour cibler les utilisateurs ;
    • toutes les techniques les plus nocives pour les conserver sur la plate-forme en stimulant l’engagement (soit : le stress né de la captivité).

Exhibit A : Facebook. (Sérieusement, jetez un œil à cette page Wikipédia, ça vaut son pesant de likes.)

La capitalisation boursière et le fonctionnement de ces entreprises les rendent par-dessus tout captives de l’engagement. Je n’exonère personne, Hannibal Lecter aussi pourrait plaider qu’après tout, il avait seulement faim (juste, change de régime, mec ?), c’est seulement ce qui se trouve au cœur de toute cette toxicité.

C’est pour ça que je trouve que Twitter, après de longues années de complète apathie, tente en ce moment des trucs intéressants. Twitter Blue propose un abonnement optionnel (encore à l’état d’expérience) : puisque si c’est gratuit, c’est vous le produit, alors si c’est payant, c’est peut-être moins méchant (euh, j’improvise). Mon indécrottable optimisme me fait dire qu’il y a peut-être dans les hautes sphères de la boîte un constat productif :

  • Twitter sera toujours plus petit, car plus volatile que Facebook, donc un éternel second ;
  • Il faut donc cesser d’essayer de rivaliser sur le modèle économique et se différencier (timidement) sur le plan du modèle économique même (lequel va bien finir par péter, que ce soit à coups de lois ou de ras-le-bol des utilisateurs) (c’est entre autres pour ça que Mark Zuckerberg veut se racheter une virginité à coup de métavers et de rebranding) (jamais, Mark, jamais, tu m’entends ?)

Par conséquent, on pourrait voir dans Twitter Blue une tentative de s’extraire du marais puant de l’engagement ; si assez de gens paient, peut-être que l’entreprise pourrait s’arracher un peu au diktat du financement publicitaire, et donc proposer un fonctionnement d’un peu plus vertueux. (Maintenant, comme je l’ai lu, qui diantre accepterait de payer pour se faire agonir d’injures H24 ? Parce que Twitter, c’est aussi ça, et c’est une excellente question, mais c’est aussi une autre question.) (On pourrait aussi dire que rien ne changera et que ce sera juste une manière supplémentaire d’engranger du CA. Oui.)

Il y a aussi dans les cartons de Twitter l’initiative Bluesky, dont on ne sait à peu près rien, si ce n’est la promesse d’outils décentralisés revenant peut-être aux idéaux ouverts du web d’origine, ce qui est forcément sympathique. En tout cas davantage que ce qu’envisageait Facebook dans le même temps, entre autres un Instagram pour enfants (toi aussi, construis ton malheur dès le primaire). Le réseau a aussi reconstruit tout son écosystème programmatique pour que des applications tierces puissent proposer des expériences alternatives à la plate-forme officielle. En clair, vous pouvez utiliser Twitter avec d’autres clients que l’officiel : Twitterrific et Tweetbot, par exemple, pour personnaliser votre expérience. C’est totalement impossible avec Facebook.

Le problème avec Twitter, c’est que ça reste quand même géré avec davantage d’inertie et d’incompétence que de réelle volonté, mais dans le monde des réseaux, c’est toujours mieux qu’une volonté maléfique délibérée, hein. (Mon dieu, la barre est tellement basse.) Tout ça peut donc parfaitement n’aboutir nulle part, mais même en termes purement économiques, chercher à se désolidariser des mécanismes mêmes dans lesquels le principal concurrent s’est pris les pieds a un réel sens.

J’aimerais donc bien que ça donne quelque chose, parce que ce monde en a terriblement besoin.

2021-11-23T18:23:03+01:00lundi 29 novembre 2021|Humeurs aqueuses|2 Commentaires

Construisez votre propre bot Twitter en une demie-heure

Petite question qui m’est revenue par divers canaux, en personne en et en ligne : mais sur quelle technologie se fonde donc le tout récent bot Twitter qui relaie actus et articles ? Nul besoin de sortir du MIT ni de savoir déréférencer un pointeur : c’est vraiment tout bête, à tel point que franchement, j’aurais dû y penser plus tôt (et peut-être conserver l’ancien compte pour ce faire. Mais que voulez-vous, la vie est faite d’apprentissages).

Un bot, c’est un bien grand terme pour désigner simplement une fonction toute simple : poster automatiquement les contenus (que je hais ce terme) désirés sur le canal en question. Et il existe quantité d’outils pour ce faire, la petite astuce consiste juste à les croiser intelligemment. Dans ce qui suit, on va bien sûr parler d’un site WordPress, parce que c’est bien, mais franchement, ça s’applique à quasiment tout. Je vous le dis, c’est vraiment tout bête.

Le bot a trois rôles :

  • Poster les nouveaux articles à leur sortie ;
  • Reposter les infos importantes (parce que Twitter est un réseau volatile, où les infos disparaissent vite) ou les articles intéressants des archives (qui ne périment pas) ;
  • Préparer à l’avance des informations ponctuelles adaptées à Twitter (genre : aujourd’hui, tel salon à tel endroit, apportez du saucisson).

Idéalement avec un calendrier qui ne lasse pas les gens, parce qu’il ne s’agit pas de spammer, mais toujours de faire plaisir, même si on a juré ses grands dieux de ne pas intervenir personnellement dans cette arène qui se montre putride beaucoup plus souvent qu’à son tour.

(Re)poster automatiquement des articles

C’est déjà intégré à WordPress à travers l’édition gratuite de l’extension officielle Jetpack. Connectez-le à Twitter, paramétrez votre partage, et zou. Coût : gratuit pour les besoins en question, difficulté pour les novices : facile, temps d’installation : cinq minutes.

Ça nécessite un peu plus d’action quand il s’agit de : reposter des articles récents ou bien des articles anciens intemporels. Mais le principe est le même : on prend une extension WordPress dont c’est le boulot. Il en existe environ deux exposant quinze, et beaucoup sont chères, vous prenant joyeusement dix balles par mois, voire plus. Évidemment, non merci madame ; oui, ça reste du domaine du logiciel commercial, mais pour un truc pareil, on ne va quand même pas prendre du truc calibré pour une agence.

En farfouillant sur CodeCanyon, le lieu de référence pour du plugin WordPress premium, on en trouve beaucoup, j’en ai testé plusieurs, et j’ai jeté mon dévolu sur FS Poster, qui fait tout ce qu’on lui demande et bien :

  • Il peut poster à la demande les nouveaux articles avec un délai (permettant donc de reposter un nouvel article trois jours après sa publication, par exemple) ;
  • Il peut reposer au hasard des articles tirés d’une taxonomie à un intervalle de temps choisi (donc ici, des articles tirés de la catégorie Best of) ;
  • Il gère tous les réseaux de la Terre ou presque (par exemple si vous avez encore un compte Facebook en 2021, on ne vous juge surtout pas, bien sûr, mais en fait si quand même un peu).
Nos sourires sont figés dans un éternel tourment car nos proportions ne sont pas du tout justes

Coût : 45$ US1 ; difficulté pour les novices : facile à difficile (selon les particularités de votre hébergeur, s’il faut installer un cron job ou pas) ; temps d’installation : dix minutes à une demie-heure (selon la situation de l’hébergeur).

Préparer des mises à jour à l’avance

L’outil magique pour préparer des statuts ou des liens qui seront ensuite postés automatiquement sur les réseaux de son choix à la date voulue s’appelle Buffer.

Depuis la virtualisation découlant de la pandémie et le changement climatique qui tue les abeilles, tout le monde n’achète plus que des GIF de bouquets de fleurs signés par NFT, lol

En son cœur, Buffer permet de placer des statuts dans une file d’attente (un buffer, comme c’est bien vu) qui seront postés à l’heure dite, ou bien d’en prévoir dans un calendrier (“le vendredi matin des Imaginales, signaler au vaste monde que je dédicacerai au marché du saucisson de La Baffe”). C’est un outil fantastique qui m’a permis de rester à peu près sain d’esprit pendant ma décennie Facebook (encore que), et que devrait connaître toute personne qui a besoin des réseaux commerciaux à titre professionnel.

Coût : gratuit pour les besoins en question, difficulté pour les novices : facile, temps d’installation : 5 minutes.

Et vous voilà avec un master d’intelligence artificielle.

Pour aider à payer l’hébergement et les frais du site, cet article contient des liens des parrainage ; de manière générale, si l’envie d’acheter ces outils vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens de cet article (ou par ceux proposés ici) – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

  1. Soit dit en passant, c’est fou le nombre de coûts cachés que vous réserve un site web.
2023-02-04T07:07:46+01:00jeudi 23 septembre 2021|Geekeries|Commentaires fermés sur Construisez votre propre bot Twitter en une demie-heure

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