Car je crois que c’est là qu’on apprend les mécanismes des proportions et des pourcentages.

Jamais, de toute l’histoire d’Internet, n’aura-t-on vu plus gros lot de conneries proférées dans les sections commentaires de la presse, pourtant un lieu de choix pour le gourmet soucieux de travailler sa pression artérielle. Alors maintenant, rapidement, rappelons quelques évidences.

En effet, les vaccins contre le Covid n’empêchent pas intégralement de tomber malade – il reste environ 5% de chances de l’attraper avec Pfizer, à la louche. Ce qui est quand même, genre, une amélioration considérable par rapport à Jean-Eudes Antivax qui croit que le jus de citron suffira à travailler ses défenses immunitaires. C’est là qu’intervient la notion de proportion : dans un domaine biologique tel que celui-ci, où les chiffres sont colossaux (on parle de l’intégralité de la planète), il y a nécessairement des échappements. Or la question est déjà d’éteindre le feu de la pandémie, et ensuite, de réduire l’impact de la maladie si on la chope quand même ; de contenir la contamination ; et d’échapper aux formes graves de la maladie, dont la plus sérieuse, hein, c’est quand même le décès pour cause de trépas.

C’est quand même marrant que quantité de personnes qui « ouaiiiis ne sont pas sûres pour le vaccin » se prennent sans aucun problème de l’Aspirine ou du Paracétamol, certainement sans avoir jamais lu la liste des effets secondaires : tout médicament, même en vente libre, comporte une liste effrayante d’effets secondaires possibles énoncés sur la notice, mais leurs chances de se réaliser sont abyssales, c’est pourquoi la plupart des gens prennent ces molécules sans y penser un seul instant.

Encore une fois, c’est compliqué de se dire qu’il faille rappeler des trucs aussi évidents, mais il y a un monde entre « tout » et « rien ». Le fait que quelque chose puisse se produire ne signifie pas qu’il se produit à tous les coups, hein, on est d’accord ? La question, ici, c’est dans quelle proportion, soit : de circonscrire la pandémie et de sauver des vies, et ça ne fonctionne pas de façon aussi simple qu’avec un interrupteur. C’est exactement le même mécanisme derrière le fait que 40% des nouveaux cas en Israël sont vaccinés – la majorité des Israëliens l’étant, et comme il existe un léger échappement au vaccin, c’est juste putain de normal. 40% des nouveaux cas, ça n’est pas 40% de la population. Une proportion est relative, ce n’est pas un chiffre absolu. Si 100% de la population était vaccinée, 100% des nouveaux cas seraient vaccinés, okay ? Donc arrêtez d’employer cet argument pour avancer « un doute ». Vous passez juste pour de grosses buses. (Et sur un autre sujet, j’ai une Tour Eiffel à vous vendre.)

Aujourd’hui, la vérité brute est que la pandémie touche principalement les non-vaccinés, soit les populations qui n’ont pas accès au vaccin, soit qui refusent d’y avoir accès dans le monde développé. Le premier cas est une tragédie, le second une putain de disgrâce.

Je crains que ce GIF me fasse encore beaucoup d’usage.