La bande originale du Trou Noir dispo sur les services de streaming

Le Trou Noir (The Black Hole, 1979) est une étrangeté cinématographique – un film de SF produit par Disney pour rivaliser avec Star Wars (à l’époque où ils ne possédaient pas la licence, vous vous rappelez ?), qui mélange des robots rigolos pour plaire aux enfants et une atmosphère absolument pas rigolote du tout, où on cite L’Enfer de Dante face aux phénomènes cosmiques, où la lenteur et le danger de l’espace oppressent nettement, et où quelques gentils meurent même au passage de manière un peu violente. (Si vous ne l’avez pas vu, que vous appréciez le vieux cinéma de SF et que vous ne redoutez pas une fin un peu vaseuse, allez-y : la pesanteur – HA – de l’atmosphère vaut le détour. Le film est apparemment dispo sur Disney+.)

Une des particularités du Trou Noir est d’avoir voulu assembler une équipe de première catégorie, avec quand même entre autres Anthony Perkins, Ernest Borgnine et Yvette Mimieux au casting, et nul autre que John Barry (compositeur du célèbre thème de James Bond) à la musique. Je cherchais de loin en loin, mais je suis ravi d’avoir découvert qu’une version digne de ce nom de ladite bande originale est enfin disponible sur les services de streaming. Sa valse stellaire à la limite du dissonant forme une sorte de réponse ténébreuse au Beau Danube Bleu employé de façon solaire dans 2001, et a hanté tous les gamins qui ont vu ce film un peu trop adulte pour leur âge.

2022-11-21T07:17:11+01:00jeudi 24 novembre 2022|Décibels|Commentaires fermés sur La bande originale du Trou Noir dispo sur les services de streaming

Écrire en musique : Eōn, musique procédurale par Jean-Michel Jarre

Je trouve qu’écrire en musique représente toujours un dilemme : d’un côté, le son distrait la part anxieuse de l’esprit, envoie la part critique s’occuper dans son coin à l’écart de la part créative pour ne pas l’étouffer – c’est un des principes derrière mon bien aimé Focus@Will. Mais de l’autre, très rapidement, la musique dans les oreilles couvre celle des mots et il devient difficile de s’entendre penser. D’où la quête sans fin pour écrire en musique (avec des tas de recommandations passées dans les archives) : il en faut juste assez pour apaiser l’esprit.

Dans ce voyage, l’une des découvertes qui m’a certainement le plus convaincu est l’application Eōn, conçue par Jean-Michel Jarre, sortie il y a quelques années. J’étais assez méfiant du principe : des algorithmes génèrent une musique continue et procédurale, accompagnée de visuels évolutifs, le tout fondé sur des séquences conçues par le maître. Si vous utilisez des services de ce genre, vous connaissez le problème : ça finit par tourner en rond à force d’usage intensif, quand le but est justement d’occuper l’esprit sans lui donner d’accroche reconnaissable. Du coup, si ça se répète, c’est loupé. Et quand ça ne se répète pas trop, la musique associée est souvent trop aléatoire, c’est-à-dire moche et dissonante (je n’arrive à me faire à Endel, par exemple).

Eh bien justement, dans ce style, Eōn est spectaculaire. Cela aurait pu être un jouet coûteux et extrêmement limité vendu sur la réputation de Jarre, c’est tout le contraire. Après plus d’une centaine d’heure à utiliser l’application, j’ai éprouvé une familiarité passagère une poignée de séquences vraiment typées, et les combinaisons sont si nombreuses que ça n’est pas vraiment gênant. Toute l’idée de l’app est de ne jamais se répéter tant sur le plan visuel qu’auditif, les combinaisons de séquences étant virtuellement infinies (et toujours éphémères), et en plus, c’est extrêmement écoutable, dans le genre textural : pas de mélodie, mais de bête bruit non plus.

Bref, hautement recommandé pour les longues sessions de concentration (et ça marche évidemment sans connexion Internet). L’app coûte une dizaine d’euros, sur iOS ou Mac. Une capture ci-dessous pour se faire une idée :

2022-08-10T04:10:54+02:00lundi 15 août 2022|Décibels, Technique d'écriture|2 Commentaires

Apprenez le Markdown en trois minutes

Qu’est-ce que ce Markdown dont l’existence atteint de plus en plus la conscience du grand public à la faveur des apps de notes reliées comme Obsidian ? Ce n’est pas le jumeau caché du compositeur de la BO d’X-Files, mais une manière de mettre en forme un texte qui est simple, légère et surtout portable. Vous voyez la galère que vous avez à mettre en forme votre fichier Word ? Ben le Markdown, exactement l’inverse.

En pratique : vous avez un fichier en texte brut (donc lisible par absolument tout). Pour indiquer italiques, gras, titres, vous placez des balises courantes dans le texte, et toute application capable de reconnaître le Markdown (soit l’écrasante majorité d’entre elles : Obsidian, Ulysses, iA Writer, Roam Research, Bear…) les comprendra pour retranscrire le formatage. Vous vous concentrez donc sur le contenu, pas sur le contenant.

Et c’est vraiment hyper simple. Vous n’avez besoin que de connaître deux symboles pour réaliser 90% de ce dont vous aurez jamais besoin : quand je dis trois minutes pour apprendre les bases, c’est presque trop. On y va :

  • Les titres sont indiqués par un hash : #. Le niveau hiérarchique du titre est indiqué par le nombre de hashes. Un hash : # Titre de niveau 1. Deux hashes : ## Titre de niveau 2. On ne peut pas faire plus simple (ça va jusqu’au niveau 6, ###### Comme ça).
  • Les textes en italiques sont encadrées d’astérisques simples : *ceci sera en italiques*.
  • Les textes en gras sont encadrées d’astérisques doubles : **et ça c'est du gras**.

(Moyen mnémotechnique pour se rappeler les astérisques simples ou doubles : les italiques sont discrètes, donc il y a deux moins d’astérisques que pour le gras, que l’on veut visible, donc qui en nécessite deux fois plus.)

Par exemple, dans Ulysses, ça se présentera comme ça :

Ne me dites pas que c’est compliqué.

2022-08-05T04:00:57+02:00mercredi 10 août 2022|Best Of, Geekeries|2 Commentaires

Une comparaison très informelle des fonctionnalités des apps des notes en ce moment

Donnez une app de notes à un écrivain, il prendra des notes toute sa vie, donnez-lui Google et il ne s’en servira qu’une journée – comme le disait à peu de choses près le proverbe chinois.

La révolution des apps de notes par liens (découlant de la redécouverte de la fameuse méthode Zettelkasten, abordée dans la série Geekriture) a donné lieu à une pléthore presque invraisemblables de nouvelles compagnies, applications, programmes donnant autant d’approches. Évidemment, mon côté savant fou (© Léa Silhol) se trouve comme un gosse de cinq ans avec une carte Gold dans une boutique de bonbons – ou comme un fou, vraiment, et pas savant, du tout, parce qu’on le sait, la mort de la productivité réside dans le changement constant d’outil.

Mais, hé, le système de notes, c’est le second cerveau, et dans ce boulot, le cerveau, c’est vraiment tout ce qu’on a, donc forcément, je passe ma vie à chercher la perle rare, l’app qui répondra à tous mes souhaits et me permettra de fédérer toutes mes idées, notes, références dans le système pour les gouverner tous et dans le Zettelkasten les lier. Tous les trois à six mois, je pars en quête chamanique à la recherche de l’app de notes parfaite, et j’en reviens griffé par les cactus, cramoisi de coups de soleil, avec une gueule de bois à la tequila frelatée et le portefeuille vide, sans avoir trouvé grand-chose, en me disant plus jamais – jusqu’à la prochaine fois.

Par exemple, et pour nourrir votre propre quête : Tiago Forte, personnalité renommée mais controversée du domaine, a passé en revue SOIXANTE-HUIT apps de notes (en mode avance rapide) dans cette vidéo, et je peux vous dire, parce que j’ai à peu près tout testé au fil des ans, qu’il en manque, en plus. Autre outil si vous voulez filtrer les apps par fonctionnalité : ce site web tente de tout répertorier, mais il en manque aussi, et il y a certaines erreurs – cela dit, maintenir ce site à jour représente une tâche titanesque. C’est déjà une première approche.

Soupir. Wouep.

Bref. Trouver app de notes à son cerveau est une affaire profondément personnelle, mais il y a un certain nombre de fonctionnalités générales qui peuvent être considérées comme importantes, selon vos exigences. J’ai les miennes, qui ne sont pas les vôtres, mais voici, de façon complètement informelle (comme le dit le titre) ce que j’ai retiré de ma dernière quête chamanique, pour laquelle j’ai adopté une approche différente :

  • établir les fonctionnalités importantes à mes yeux
  • m’arrêter dès que l’app présentait un vrai dealbreaker (toutes les apps ne sont donc pas répertoriées dans chaque cas, mais je n’ai pas que ça à faire m’voyez)
  • mais relever quand même quand une app brillait spécialement par sa qualité sur un point. Cela ne veut pas dire, dans ce qui suit, que Bear ne respecte pas ma vie privée (la synchro se déroule via iCloud), en revanche, Obsidian chiffre les données de bout en bout, ce qui mérite une mention spéciale. Il y a aussi probablement des mentions spéciales qui manquent. C’est, comme dit plus haut, informel.

Voici donc les dealbreakers du moment – et vous constaterez, AHAHA, que rien n’est parfait en ce bas monde.

Je veux…Dealbreaker chez…Mention spéciale qualité pour…
Une app mobile semblable à la version de bureauThe ArchiveBear, Craft, Noteplan, Agenda
Respect de ma vie privéeRoam ResearchObsidian, DEVONthink
Des tableauxAmplenote, Reflect, Noteplan, Bear1Evernote
Travailler sur plusieurs notes en parallèleAgendaObsidian
Une app jolie, stable et facile d’emploi (bonne UX)Joplin, Keep It, Roam Research, DEVONthinkBear, Craft
Des liens inter notes rapides et fiablesApple Notes, Evernote2, Joplin3Obsidian
Accéder à mes notes hors ligneNotionObsidian, Bear
Consulter mes attachements hors ligne (ex : documents de voyage sans accès à Internet)Craft, Notion, Coda, UpnoteBear
Importer et gérer facilement des documents attachésObsidian4, NotebooksBear, Evernote
Exporter mes données dans un format interopérable pour les réimporter ailleursNimbus Notes, Evernote5Obsidian
Synchronisation rapideObsidian6, DEVONthinkBear, Craft7
Typographie native macOS et intégration profonde au systèmeObsidian, Evernote… (toutes les apps Electron, en fait)Bear, (Craft)
Surlignement du codeEvernoteBear, Obsidian, Craft
  1. On peut émuler des tableaux un peu mochasses dans Bear avec des tabulations, comme dans l’informatique à Papa. La version 2.0, actuellement développée avec un train de sénateur, inclura des tableaux.
  2. Evernote supporte les liens entre notes, mais il faut les intégrer manuellement (chercher la note, copier le lien, le coller dans une autre note). Trop lent.
  3. Uniquement supporté avec des plugins qui n’ont pas l’air de marcher sur mobile. Trop compliqué.
  4. Rien ne l’empêche dans Obsidian (Obsidian fait quasiment tout), mais il est dangereusement facile d’encrasser sa vault avec des attachements devenus orphelins. Obsidian est génial pour gérer ses idées, pas ses réservations de vacances.
  5. La nouvelle version de l’app permet d’exporter soit 50 notes à la fois, soit toutes les notes d’un carnet de notes. Si vous avez des liens entre notes qui ne font pas partie de l’export, ils seront perdus. En passant, je signale l’existence de YARLE pour convertir ses données rescapées d’Evernote vers des formats plus interopérables.
  6. Obsidian se synchronise raisonnablement vite, mais nécessite quand même plusieurs dizaines de secondes pour des fichiers texte (c’est relou), à comparer avec la synchro iCloud de Bear qui est quasiment instantanée, même avec l’app fermée sur iOS.
  7. En utilisant les serveurs de Craft. La synchro par iCloud est, dans les faits, juste inutilisable sur cette app.

En gros, malgré son âge, on remarque que la lenteur de développement de Bear sert toujours cette app dont le souci du détail est sans égal sur le marché. Mais ma recommandation de base pour ceux et celles qui se lancent dans cet espace reste toujours Obsidian, en raison de son ouverture, de sa puissance et de sa gratuité pour l’usage individuel (une proposition difficile à battre).

Le résumé de tout ça est finalement assez simple –

  • Si c’est vous lancer dans le mode merveilleux des notes reliées qui vous tente avant tout, ne cherchez pas plus loin qu’Obsidian. Toutes les autres apps qui ont cette fonction lui sont inférieures sur un ou plusieurs points. Donc, c’est le meilleur compromis, et vous gagnez en plus tout un écosystème foisonnant de plugins qui vous donne une pléthore de fonctionnalités que vous n’imaginiez même pas.
  • Si vous voulez avant tout une belle app parce que vous êtes dans l’écosystème Apple et que ça n’est pas pour avoir des apps laides pensées pour Windows ou Electron, Bear ou Craft me semblent les meilleurs compromis, à choisir selon un aspect non mentionné dans le tableau : la collaboration. Craft propose de partager ses notes. Pas Bear.
2022-07-11T09:36:50+02:00mercredi 13 juillet 2022|Geekeries, Technique d'écriture|10 Commentaires

Que faire si on est manque de Jean-Michel Jarre ?

Ceci est, sans aucun doute, le titre le plus important que j’aie jamais écrit de ma carrière.

Non mais vraiment. Oui, ça fait des décennies que c’est dans l’air du temps de se moquer de JMJ et de sa harpe laser (qu’il n’a pas inventée, on sait) et de ses keytars (je persiste à dire que si la guitare est acceptable, le keytar aussi), mais il reste un monument de l’électronique à qui tous les artistes actuels doivent énormément, même si les vrais savent qu’après Chronologie, ça n’a plus été comme avant, et ça n’a rien à voir avec le fait que j’avais pile quinze ans quand l’album est sorti et que moi, j’écoutais de la musique d’esthète en laissant les grossièretés du rock (rendez-vous compte ! de la musique avec des gens qui chantent !) à mes camarades de classe.

Bref. On est tous un peu orphelins depuis Métamorphoses, et Oxygène 3, et Equinox Infinity, c’est cool, mais ça ne suffit pas à étancher notre soif de progressif planant / d’albums concept sur l’espace et la nature au son fleurant bon le magnétophone 4 pistes. Heureusement, il y a des gens qui ont tout compris, qui font résolument vivre ce son merveilleux, et comme ça fait en plus une super musique pour écrire, papy a deux références pour toi :

MoonSatellite. MoonSatellite ne fait pas que recréer le son des années 80, il l’exécute réellement, en utilisant les mêmes machines, séquencées en sessions live comme à l’ancienne (allez voir les vidéos, à l’ère de l’informatique, maximum respect de s’enquiquiner comme ça), et propose des paysages sonores évolutifs et planants dont le son descend en droite ligne d’Oxygène et Équinoxe, mais avec une personnalité bien à part. Vous savez les pistes un peu nostalgiques à la fin de chacun des premiers albums de JMJ ? Le travail de MoonSatellite m’évoque un peu cela, mais à l’échelle d’albums entiers, sur des explorations de vingt minutes, et c’est juste du bonheur absolu. Ne vous laissez pas tromper par la maigreur de la discographie sur les services de streaming, il y a un vrai coffre au trésor à découvrir sur la page Bandcamp. C’est magnifique, ça nous rappelle tous que les années 80 sont finies, mais on en a rien à foutre, parce que grâce à MoonSatellite, non seulement elles sont toujours vivantes, elles restent d’actualité. Merci monsieur.

LooneyJetman. Je ne peux pas imaginer que LooneyJetman ne partage pas le constat fait en début d’article : on est en manque de JMJ, on sait tous ce qu’on lui doit, et on en voudrait davantage, sauf que forcément, lui, il est parti vers d’autres cieux musicaux. LooneyJetman a commencé par faire de la trance, mais il a aussi publié deux albums de pure électro progressive / synthwave qui ne peuvent être que des hommages à des classiques de JMJ, c’est pas possible autrement. Deep Blue avec ses textures évolutives, ses synthés rétro et ses “singles” plus pêchus semble être la complétion officieuse dédiée à l’eau d’une trilogie fictive initiée par Oxygène et Équinoxe ; The Lonely Sky, avec un son très mi années 1980 et son radiotélescope en couverture, paraît le frère caché du Rendez-vous de JMJ. Site officiel.

2022-06-16T09:40:51+02:00mercredi 22 juin 2022|Décibels|6 Commentaires

Écrire en musique : First Impressions

On est mardi, et mardi c’est le jour des conseils en musique (non). Toujours un peu à la recherche de musique douce pour s’occuper l’esprit en écrivant ? First Impressions fait de la synthwave toute douce qui fleure merveilleusement bon les cassettes de l’autoradio pendant qu’on sommeille sur la banquette arrière en se faisant conduire la nuit par les parents. (Oui, j’ai connu le son à l’origine de la synthwave quand c’était simplement l’air du temps. Now get off my lawn.) Un album et un EP sont disponibles sur les services de streaming et sur YouTube, mais comme d’habitude, on trouve un peu plus de choses sur la page Bandcamp (en plus de pouvoir soutenir directement les artistes).

2022-06-10T03:51:55+02:00mardi 14 juin 2022|Décibels|Commentaires fermés sur Écrire en musique : First Impressions

La Freewrite Traveler est une machine à écrire connectée mobile aussi plaisante que la grande

Je me déplace à nouveau beaucoup en ce moment et comme je suis tombé amoureux de la Freewrite, je souhaitais pouvoir retrouver ce plaisir (et la productivité qui avec) en voyage. Hop hop, on ne regarde pas l’étiquette du prix (ce sont pour moi des outils professionnels, je suis prêt à investir), et on se penche sur la Freewrite Traveler, déclinaison transportable de la machine à écrire. Je l’avais abordée dans la question du choix, mais après un mois à travailler dessus, voici un retour rapide… 

… parce que je n’ai rien de spécial à en dire. Et c’est une bonne chose. C’est la même expérience que la Freewrite Gen3, donc avec le gestionnaire de documents, la possibilité de déplacer le curseur dans le texte, et évidemment la connexion wifi et l’écran à encre électronique volontairement petit. Hormis le format plus réduit (la machine s’ouvre comme un ordi portable), les différences se comptent sur les doigts d’une moufle :

  • Pas de rétroéclairage de l’écran (ne comptez donc pas écrire au lit près d’un conjoint qui dort)
  • Clavier à ciseaux (type ordi portable) au lieu d’un clavier mécanique

Et c’est tout. Les commutateurs A/B/C et wifi On/Off/New sont remplacés par des boutons, mais elle fonctionne littéralement pareil.

La différence de clavier implique, pour nous pouilleux non-anglophones, que l’on ne peut changer les touches physiques pour les adapter à l’AZERTY. Cependant, on trouve des autocollants pour cinq balles qui font parfaitement le boulot (taille : 11 x 13 mm, préférez une matière type vinyle pour la durabilité). La mienne ressemble à présent à ça :

Et ça n’est absolument pas gênant à l’usage. Question clavier, je n’ai jamais réussi à comprendre l’attrait pour les claviers mécaniques (c’est bruyant, volumineux, faut appuyer davantage, on a progressé des décennies en informatique pour s’en éloigner, POURQUOI ?), donc je préfère même celui de la Traveler à la Freewrite tout court. Il est vraiment d’excellente tenue (comparable aux claviers des nouveaux MacBook, meilleur que les Magic Keyboard fixes d’Apple).

Gear porn

Question portabilité, la machine est légère, mais quand même volumineuse. Oui, ça se balade dans un sac sans problème, mais ne comptez pas la mettre dans une sacoche même de bonne taille : la machine est aussi grande que la partie alphabétique d’un clavier de taille normale (parce que, eh bien, il s’y trouve un clavier de taille normale, ce qui est appréciable pour une machine à, vous savez, écrire). Ça se balade sans aucun problème, mais pas au point de ne pas avoir à penser à l’emporter. Néanmoins, se promener pour écrire au milieu de la nature, et pouvoir retrouver très vite ensuite ses documents dans le cloud, c’est quand même assez réjouissant.

Et comme il est question d’emport : les housses en feutre d’Astrohaus sont bien sympa, mais elle ne protègent pas de grand-chose. Heureusement, la Traveler fait à peu près la taille des Magic Keyboard d’Apple réduits (sans pavé numérique) donc il y a de bonnes chances que les coques prévues pour les transporter conviennent à la Traveler. Personnellement, j’utilise une coque Hermitshell rigide modèle MC184LL/B (attention, c’est précis) et ça colle parfaitement.

2024-03-19T05:37:39+01:00lundi 6 juin 2022|Geekeries, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur La Freewrite Traveler est une machine à écrire connectée mobile aussi plaisante que la grande

Comment trouver une machine à écrire connectée Freewrite en France

Après avoir clamé tout le bien que je pense des machines Freewrite, la question logique s’est bien sûr posée : okay, super, t’es gentil Davoust, mais comment j’en trouve une ? Le site officiel ne livre pas en France.

Alors, techniquement, le site officiel livre en France selon les lois de la mécanique quantique. Parfois, si, c’est bon. Parfois, c’est seulement certains produits. Parfois, c’est jamais.

En conséquence, à moins d’avoir un copain à l’étranger, il faut passer par des revendeurs tiers :

  • Amazon (argh) pour du neuf, qui en ce moment propose tous les modèles non collector et même les jeux de touches de remplacement. (Ce n’était pas le cas il y a six mois, j’ignore combien de temps ça va durer)
  • Il y a souvent sur eBay des modèles d’occasion ou peu utilisés (par des gens qui n’ont pas accroché au concept) pour des prix un peu plus raisonnables
  • Enfin, il existe un serveur Discord autour des Freewrite où passent de temps à autre des annonces pour des modèles d’occasion (parfois customisés).

Bonne chasse !

2022-05-23T17:52:23+02:00mercredi 25 mai 2022|Geekeries, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Comment trouver une machine à écrire connectée Freewrite en France

Un petit tour d’horizon aussi partiel que partial d’Apple TV+ (2)

Hop ! Seconde partie du tour d’horizon rapid fire de ce que j’ai vu sur Apple TV+, en mode subjectivité totale, et vous en faites ce que vous voulez. Aujourd’hui : For All Mankind, Mythic Quest et Dickinson. (La première partie, qui parlait de Ted Lasso, The Morning Show, Amazing Stories et See se trouve ici).

For All Mankind

L’autre série de SF ayant bénéficié d’un énorme battage médiatique : une version uchronique de la course à l’espace, qui ne se serait pour ainsi dire jamais arrêtée en 1969 quand le premier homme a posé le pied sur la Lune. Une divergence d’importance au premier épisode relance toute l’entreprise, et nous entraîne dans les coulisses de la NASA cherchant à l’emporter sur les Russes.

Verdict : OUI, GRAVE. Même si je n’ai vu que trois épisodes. Mais sur un pitch finalement peu engageant (on connaît ces événements, non ?), la série est passionnante et aussi haletante qu’un Seul sur Mars, dans un registre différent bien sûr. Au stade où j’en suis, c’est déjà vaste, ambitieux, malin et passionnant.

Je m’abonne exprès pour ça ? Si vous êtes ici, vous aimez probablement la SF : alors OUI, tout en sachant encore une fois que je n’ai vu que trois épisodes, mais tout le monde dit que ça continue sur la même lancée, donc pas de raison que ça coince, au moins sur la première saison.

Mythic Quest

La vie interne (et profondément dysfonctionnelle) d’un studio de jeu vidéo responsable de Mythic Quest, le plus grand MMORPG de l’histoire (oui, c’est un World of Warcraft fictif, mais parler de World of Warcraft fictifs, ça arrive à des gens très bien). En mode sitcom à grand budget.

Verdict : Je ne sais pas quoi faire de Mythic Quest. Ça commence bien mal, avec d’un côté des clichés déplaisants qui rappellent les sombres heures de Big Bang Theory et de l’autre, une écriture qui fait grincer des dents et va presque à l’encontre de la tentative de diversité de ses personnages, et puis, finalement, la série trouve son cœur et même quelques fulgurances là où on ne l’attendait absolument pas. C’est un objet vraiment bizarre, où se côtoient quelques morceaux d’humanité splendide et tragique comme un humour qui voudrait être geek mais tombe très souvent à côté.

Je m’abonne exprès pour ça ? Franchement, non.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Beeeen… Ça peut se tenter. Avec les énormes caveats exprimés ci-dessus. C’est un objet beaucoup trop étrange pour ce qu’il devrait être avec un pitch pareil, mais une fois les premiers épisodes franchis, c’est étonnamment imprévisible (et finalement pas du tout une série d’humour). Mais attention, possibles réactions allergiques.

Dickinson

La vie romancée d’Emily Dickinson, narrée avec un parti-pris de narration moderne et semi-fantastique, dans des décors et costumes d’époque. Sa biographie étant assez mal connue, c’est l’occasion de mettre l’accent sur le personnage de la créatrice en tant que telle et ses luttes pour se faire (re)connaître dans une société carrément arriérée pour toute sensibilité contemporaine digne de ce nom.

Verdict : Ça passe ou ça casse. La rencontre entre tropes modernes (genre dubstep pour animer les bals huppés de la jeunesse dorée de l’époque) et XIXe siècle m’a paru jurer plutôt que se mélanger harmonieusement, et le personnage d’ado gâtée qu’est Emily au début de la série hérissera le poil de toutes celles et ceux qui détestent les personnages d’ados caractériels (myself included). Mais ça vaut le coup de s’accrocher, car la série gagne en profondeur et trouve ses marques tandis qu’on s’habitue au mélange bizarre de contemporain et d’ancien. Par ailleurs : le public visé me semble plutôt la tranche 15-25, donc je suis probablement déjà trop vieux et con. Mais aussi, ça parle d’écriture de manières qui suscitent de vraies réflexions, et ça c’est drôlement chouette.

Je m’abonne exprès pour ça ? En lisant ce qui précède, vous saurez : si ça vous branche, absolument que oui, sinon, absolument que pas.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Quelle que soit votre réaction à ce qui précède, à ce moment-là, oui, complètement. En vous préparant peut-être à griffer les accoudoirs de frustration dans les premiers épisodes. Mais ça vaut vraiment la peine de persister (bien davantage que pour Mythic Quest).

2021-12-07T10:51:35+01:00jeudi 9 décembre 2021|Fiction|Commentaires fermés sur Un petit tour d’horizon aussi partiel que partial d’Apple TV+ (2)

Un petit tour d’horizon aussi partiel que partial d’Apple TV+ (1)

Alors non, je n’ai pas vu Fondation. Pas encore. J’ai beaucoup trop peur de m’y risquer, et ce que j’en ai entendu me fait encore plus peur. (On dit beaucoup que la difficulté de cette adaptation en série était l’absence de personnages forts dans l’univers : certes, mais du coup, justement, le fil narratif qu’il fallait adapter, c’était celui du Mulet. C’est le meilleur fil des trois premiers tomes, et il y avait moyen de construire des personnages autour. POP POP POP je m’en fous, c’est mon avis et je le partage.)

En revanche, j’ai profité d’un très long essai gratuit du service, et tout en freinant des pieds (c’est encore pire que traîner : essayez, vous verrez), parce que personnellement, je veux qu’Apple me fasse des bons systèmes d’exploitation et de bons ordinateurs, pas un service de streaming que personne n’a demandé, mais j’ai fini, à deux mois de la fin, à me dire : bon, quand même, arrêtons de bouder et regardons un peu de cette TV gratuite qui prétend être qualité HBO.

Un peu dans l’esprit de cet article sur les séries d’imaginaire françaises récentes (à l’époque), tour d’horizon rapid fire de ce que j’ai vu, en mode subjectivité totale, et vous en faites ce que vous voulez. Aujourd’hui : on parle de Ted Lasso, The Morning Show, Amazing Stories et See, avec une seconde partie à venir cette semaine.

Ted Lasso

C’est la série phare dont tout le monde parle, et avec laquelle les gens qui l’ont vue bassinent les gens qui ne l’ont pas vue. (Ça fait un peu comme un certain jeu vidéo, Outer Wilds, je ne sais pas si je vous en ai parlé ?) C’est le pitch le plus inintéressant du monde pour un type comme moi : un coach de football américain se trouve engagé en Angleterre à entraîner une équipe de foot européen. Je me tape littéralement de chaque élément de la phrase précédente, à part les articles (et l’Angleterre. Et l’Europe. Bon. Ça pète un peu l’effet.).

Verdict : OH MON DIEU MAIS C’EST TROP BIEN. (Sur la saison 1 en tout cas, la seule que j’ai vue.) C’est positif, vraiment feel good, sans être gnangnan. Vous voyez ces moments réjouissants de Doctor Who où le Docteur parvient à sortir par le haut d’une situation vraiment moche ? Ben c’est la même impression, en beaucoup plus fin et humain, sans tomber dans le simpliste.

Je m’abonne exprès pour ça ? Bon, je n’irais pas jusqu’à dire un grand oui. C’est chouette, mais ça n’est pas immanquable, sauf si vous avez spécifiquement besoin de ce genre de chose en ce moment.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Alors là, oui, absolument.

The Morning Show

Une autre série phare, avec le grand retour de Jennifer Anniston (Friends) dans un des rôles principaux. The Morning Show aborde de front la révolte #MeToo : dans une émission matinale américaine de premier plan mais en perte de vitesse, le présentateur, accusé de harcèlement, se trouve débarqué. Le chaos qui s’ensuit explore avec finesse, sans complaisance, toutes les facettes d’un thème particulièrement difficile y compris dans ses profondeurs les plus atroces, ainsi que les problématiques économiques liées aux médias et leurs impératifs parfois inhumains.

Verdict : De mon point de vue limité sur la question, chef-d’œuvre (là aussi, je n’ai vu que la saison 1). Prendre un thème aussi difficile et récent que celui-ci représente un risque colossal en termes d’écriture et de responsabilité car il est terriblement facile d’être maladroit, inepte, moraliste ou manichéen (ce qui peut avoir des conséquences réelles et dommageables sur le monde). The Morning Show (encore une fois, de mon point de vue probablement incomplet) me paraît éviter ces pièges en montrant les dynamiques sociétales du problème dans ce qui m’a semblé une masterclass d’écriture. On pourrait reprocher une telle densité au propos que l’histoire oublie peut-être un chouia parfois qu’elle est d’abord un objet narratif avant d’être un essai social, mais franchement, c’est un sujet tellement difficile qu’il était certainement impossible de s’en tirer autrement. Ça se regarde à un rythme lent, le temps de bien méditer tout ce que ça traite.

Je m’abonne exprès pour ça ? Absolument. Et si vous êtes un homme en position de privilège, vous regardez ça et vous réfléchissez.

Amazing Stories (Histoires fantastiques)

Continuation de la série de courts métrages d’imaginaire initialement produite par Steven Spielberg. Les cinq épisodes disponibles sur le service couvrent principalement SF et fantastique.

Verdict : Non. Aucun des récits ne dit quoi que ce soit qu’on n’ait pas déjà vu ou lu des dizaines de fois, certains parviennent à se prendre le pied dans le tapis question cohérence, et le jeu d’acteur est même parfois un peu limite. Désolé.

Je m’abonne exprès pour ça ? Non.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Non plus.

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Pas mal de communication aussi autour de cette série post apocalyptique avec Khal Drogo dedans, Jason Momoa bien sûr : suite à une pandémie1, toute l’humanité est devenue aveugle dans un lointain passé et a dévolué vers un mode de vie tribal et superstitieux parmi les ruines héritées de notre époque. Deux jeunes gens naissent doués de vision dans un village reculé, et sont amenés à chercher leurs origines avec leur famille ainsi que le secret de leur don.

Verdict : Mouerf. Le concept de base est vraiment intéressant et surtout le worldbuilding a des trouvailles : ce n’est pas tous les jours qu’on voit une série d’imaginaire qui s’efforce sincèrement de réfléchir son univers (même si certains trucs tiennent difficilement la route, mais on va suspendre l’incrédulité bien hors de portée du scepticisme…). L’image est à couper le souffle. Hélas, tout cela est sous-exploité par une intrigue de voyage familial pas transcendante qui peine à servir l’ambition du monde dépeint, et en plus, ce n’est pas toujours formidablement bien écrit.

Je m’abonne exprès pour ça ? Non.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Puisque vous êtes là, ça s’essaie… mais clairement pas prioritaire.

À dans deux jours (à la louche) pour parler de For All Mankind, Mythic Quest et Dickinson !

  1. J’ai commencé cette série en mars 2020. C’était nickel le bon choix pour me remonter le moral.
2021-12-04T17:48:02+01:00lundi 6 décembre 2021|Fiction|4 Commentaires

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