La boîte à outils de l’écrivain (mais pas que) : dompter son courrier électronique, les outils (2/2)

Inbox-mainOkay, après m’être bien ridiculisé jeudi dernier en parlant de techniques pour traiter son courrier électronique, je continue à démontrer que je n’ai peur de rien : voyons maintenant quels outils peuvent convenir.

Y a un gros spoil à droite. (Sais-tu, auguste lectorat, que la traduction de spoiler plus ou moins officielle est “divulgâcheur” ? Tabernacle.)

Ce qu’on cherche

Au fil de mes années de quête pour atteindre l’excellence courrielistique, le Graal de l’inbox zero, j’ai fini humblement par établir une liste de critères à remplir pour une application.

Ubiquité. Nous vivons à l’air du (Duncan Mac)Cloud et de l’objet intelligent. Le courriel se situe sur Internet avant toute chose ; je dois pouvoir accéder à mon système avec une expérience comparable depuis mon ordinateur ou ma tablette, mais surtout depuis mon téléphone – indispensable pour rentabiliser les petites vérifications qu’on se permet tandis qu’on attend dans la file des impôts qu’on appelle le numéro 76 au comptoir C.

Retour différé (“snooze”). On entre dans le plus moderne : il s’agit là de pouvoir différer un message pour un temps donné. C’est-à-dire de le faire disparaître de la liste à traiter (en général de la boîte de réception) jusqu’au moment où l’on sait qu’on pourra s’en occuper. Genre, je ne vais pas écrire une lettre de deux pages à un bon ami sur le clavier tactile de mon téléphone, je voudrais que ça disparaisse jusqu’à mon retour devant mon clavier Logitech Illuminated en titane de gnou. Cela vaut aussi pour les messages auxquels j’attends une réponse : je voudrais que le message se rappelle à mon bon souvenir dans deux semaines, mettons, si je n’ai pas de réponse.

Envoi différé. C’est-à-dire la possibilité de retarder l’envoi d’un message d’un temps donné : je l’ai rédigé, mais je veux qu’il parte demain matin, ou dans un mois. Pourquoi faire alors que le courriel est un mode de communication instantané ? Parce qu’il n’est pas censé l’être. Nous traitons tous de plus en plus nos courriels comme de la messagerie instantanée, mais le système n’est pas conçu ainsi : c’est au contraire un mode de communication asynchrone – le destinataire s’en occupe quand il le peut. Hélas, le courriel donne de plus en plus (et exige) une illusion de disponibilité permanente, ce qui n’est bon, ni pour le moral, ni pour la productivité de personne (plutôt qu’échanger quinze mails, il vaut mieux se passer un coup de fil). Par exemple, il m’arrive de travailler tard le soir, parce que cela m’arrange ainsi ; mais ai-je envie que mon correspondant professionnel sache que j’ai envoyé un mail à 23 heures 23 ? Il peut aussi bien le recevoir demain matin à 9 heures (s’il n’est pas aussi cinglé que moi et n’est pas sur son mail lui non plus à 23 heures 23), cela ne change rien pour lui, mais cela ne lui donne pas l’impression que je suis disponible H24, quand, dans les faits, je ne peux pas l’être en réalité (parce que je ne suis qu’un homme, eh ouais).

Création et rappel d’actions facile. Quand un courriel est lié à une action à effectuer (dans mon cas, ce serait par exemple : corriger des épreuves, répondre à un entretien, chercher une information pour un tiers…), il faut que je puisse la consigner rapidement dans un système auquel je fasse confiance et qui soit automatisable au maximum.

Et les applications qui correspondent à toutes ces exigences (à l’heure où j’écris) sont…

Google Inbox + Mixmax sous Chrome

Ouais, c’est un peu compliqué. Le problème c’est que seule cette combinaison, à ma connaissance, ne donne toutes ces fonctionnalités avec un certain (et paradoxal) degré de simplicité.

Reprenons dans l’ordre.

Google Inbox

Rapidement écarté par les chroniqueurs lors de sa sortie en 2014, Inbox est pourtant l’une des meilleures inventions récentes de Google. Offrant la même expérience sur mobile, tablette et navigateur, Inbox :

  • Rassemble les conversations de moindre importance dans des lots à part (listes de diffusion, forums, notifications), permettant de trier la correspondance signifiante (adressée à vous) de ce qu’on appelle aujourd’hui “bacon” (le spam que vous acceptez de recevoir, comme des notifications Facebook ou la liste des ventes privées de SexyAvenue – ne niez pas, la NSA est au courant). Un peu comme les onglets dans Gmail mais en mieux.
  • Permet d’épingler un courriel et de l’annoter (pour y attacher l’action nécessaire)
  • Permet de renvoyer un courriel à une date ultérieure (“snooze“)

Inbox est gratuit (donc c’est vous le produit) pour tout détenteur d’un compte Gmail (c’est la même infrastructure). Moyennant une petite configuration, n’importe quelle adrelle peut utiliser Gmail comme solution de courriel de façon transparente (c’est mon cas, et pourtant mon adresse est en @lioneldavoust.com). Pour y accéder, c’est à https://inbox.google.com/.

Mixmax

mixmax-mainMixmax est un produit encore peu connu mais qui ajoute à Inbox (ainsi qu’à Gmail) tout ce qui lui manque :

  • Envoi différé
  • Signatures
  • Réponses-type
  • Fusion & publipostage
  • Et bien d’autres machins puissants que seuls les commerciaux sont susceptibles d’employer, mais qui sont super bien fichus.

Petit hic : Mixmax ne fonctionne que sous la forme d’une extension du navigateur Chrome. Donc voilà, Chrome or go home. Dans les faits, par rapport aux exigences ci-dessus mentionnées, cela prive juste de l’envoi différé sur mobile, ce qui n’est pas bien grave. Sur un appareil mobile, on a tendance à organiser ses messages plutôt qu’à y répondre, de toute manière.

Pour installer Mixmax dans votre Chrome, passez par ce lien de parrainage (rappel sur les liens affiliés).

Mentions honorables

D’autres solutions approchent de ce niveau de raffinement existent, mais elles sont pour l’instant inachevées, ou bien ne donnent pas toutes les fonctionnalités espérées. Cependant, si elles correspondent mieux à votre propre système, sachez qu’elles existent :

Gmail + Activeinbox

activeinbox-iconFait tout ce que le couple Inbox + Mixmax propose à peu près, en mieux par certains côtés, en moins bien par d’autres. À un très regrettable détail près : pas de solution mobile encore, ce qui empêche le traitement dans toutes ces petites fenêtres de temps potentiellement perdues et qui, pour moi, est rédhibitoire 1. En revanche, il fonctionne sur Chrome, Firefox et Safari. Activeinbox reste une Rolls pour le contrôle des courriels, dont je me suis servi plusieurs années avec soulagement (s’inscrire par ici, lien de parrainage).

Boomerang

Produit vénérable car ancien, qui propose l’envoi différé et le snooze. S’intègre surtout avec Gmail, mais aussi avec Outlook. Si vous êtes coincé dans l’écosystème Microsoft, ça peut valoir un coup d’oeil. Boomerang par Baydin.

Et sinon ?

Et sinon… Il semble qu’un certain nombre de produits disponibles uniquement sur les plate-formes Apple (Dispatch et Airmail en tête de liste) fournissent le même genre de fonctionnalités, tout en offrant la possibilité alléchante de s’affranchir de Google. Mais là… je ne suis pas compétent.

(Maintenant que j’ai raconté tout ça, par pitié, n’allez pas croire que je suis un foudre de guerre sur la correspondance, vous savez qu’il n’en est rien – ces petites astuces me permettent toutefois de donner de l’ordre au chaos qu’est mon courriel, et d’éviter que ce soit encore pire. Vous vous rendez compte d’à quoi nous échappons tous, hein ?)

  1. L’équipe promet depuis des années une solution mobile, mais on attend toujours…
2016-04-05T18:59:32+02:00lundi 11 avril 2016|Lifehacking, Technique d'écriture|3 Commentaires

Intégrer les commentaires de votre blog avec Facebook

facebook-photo-cat-funny-lolcat-Favim.com-579456Ce n’est pas très littéraire comme sujet, mais vu qu’on me pose la question environ une fois par mois, je pensais proposer une réponse détaillée sur le sujet, afin de servir de future référence une fois pour toutes.

La question est : “dude, j’ai vu que les commentaires postés sur ton blog sont exportés vers le fil correspondant de Facebook, et qu’en retour, les réponses sont importées sur ton blog, permettant d’éviter le fractionnement des discussions, comment fais-tu cela, fichtre diantre ? Es-tu donc sorcier de l’Internet multimédia ?”

Alors, déjà, oui, je manie le #SEO comme la grande magie du docteur Bafode qui fait revenir l’amour et bénir la chance aux examens. Mais en l’occurrence, ma sorcellerie secrète du Gotha Maada n’y est pour rien, jeune pousse.

La réponse tient simplement dans une extension de WordPress (la plate-forme alimentant cet endroit et la meilleure à mon humble avis pour héberger un site complexe sans douleur), qui se charge du boulot : Add Link to Facebook. Il y en avait un autre, Wordbooker, mais l’équipe a cessé le développement après d’importants changements d’interface de Facebook, ce qui montre la nécessité de faire des dons aux développeurs que l’on estime ! Aussi, si vous aimez Add Link to Facebook, n’oubliez pas de soutenir son développeur.

AL2FB, de son petit nom, ne fonctionne que sur WordPress, et sur les blogs auto-hébergés (pas pour les blogs en wordpress.com, donc). L’installation se fait comme pour n’importe quelle extension, mais il y a ensuite quelques étapes de configuration à effectuer, pas forcément très simples, donc suivez bien les instructions. Ensuite, l’extension doit être validée, et votre écran doit ressembler à ça :

al2fb1

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L’extension offre quantité d’options de configuration, des plus cosmétiques aux réglages fins :

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C’est le couteau suisse de Facebook. Elle permet notamment :

  • D’intégrer le bouton standard “J’aime” sur les pages et articles (mais je préfère le pack “Publicize” de Jetpack, que je trouve plus abouti) ;
  • De proposer aux utilisateurs de Facebook de poster sur votre site avec leur compte sur le réseau social ;
  • De poster automatiquement vos nouveaux articles sur Facebook ;
  • Et enfin, ce qui nous intéresse spécialement ici, d’exporter et d’importer les commentaires de l’article.
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Ce qui est très important à retenir ici :

  • L’extension retrouve ses petits en mémorisant le lien vers votre article qu’elle a posté sur Facebook. C’est ainsi qu’elle sait où exporter les commentaires reçus, et qu’importer. En conséquence, elle ne sait faire la navette qu’avec les liens qu’elle poste elle-même. Impossible de rapatrier des commentaires déjà existants, et impossible de réaliser cette navette sur plusieurs liens pointant vers le même article.
  • Pour cette raison, il peut être judicieux d’adjoindre WP Missed Schedule Fix, qui s’assure de republier vos articles à la date prévue si la planification a échoué et que vous sirotez vos droits d’auteur aux Maldives travaillez avec acharnement sur votre Grand Oeuvre.
  • Les commentaires exportés de WordPress vers Facebook apparaissent comme étant postés par vous-même (avec la mention “Machin wrote… »). Impossible de faire autrement, l’extension a besoin d’écrire sur votre mur, et vous êtes le seul qu’elle connaisse à en avoir le droit.
  • En revanche, les importations sont faites au nom du commentateur, avec un lien vers son profil Facebook, ce qui permet de lui donner un peu de pub, c’est toujours sympa.

Il convient de noter qu’importer un commentaire Facebook sur votre blog revient à une possible violation de vie privée, puisque l’on sort un commentaire réalisé dans un cercle potentiellement privé pour le rendre public. Pour cette raison, prenez bien garde d’avertir votre auguste lectorat à vous et n’utilisez idéalement AL2FB que sur des articles à large diffusion déjà dans Facebook (c’est le cas de mon mur, qui est dans une large partie public, et où tous les liens postés le sont ; ainsi, pas de cas de conscience).

Bien sûr, AL2FB fonctionne avec les profils personnels (comme le mien) et les pages (comme celle de mon identité musicale Wildphinn). La page de l’extension est donc ici : Add Link to Facebook et j’insiste, si vous aimez l’outil, donnez pour maintenir son développement !

2018-07-17T14:15:18+02:00mardi 21 octobre 2014|Geekeries|5 Commentaires

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