2D6 + 2000 points de dégâts

Quand on parle tricherie aux dés, je ne pense pas casino, je pense jeu de rôle.

Ce qui me rappelle une anecdote que j’avais lue il y a quelques années. C’est une session de Star Wars, le week-end, il est tard, très tard, tous les joueurs sont fatigués et commencent à piquer du nez. Le MJ demande à une des joueuses, une Jedi, de faire un jet d’Altération (5D).
Celle-ci lance les dés, relève la tête et, l’esprit embrumé, répond: « Quarante-deux. »
Le MJ acquiesce, va pour continuer sa description quand il se ravise: « Quarante-deux? Tu m’expliques comment tu fais quarante-deux avec cinq dés à six faces? »
La joueuse baisse les yeux, se rend compte de son erreur, et là… Elle regarde le MJ droit dans les yeux, fait un moulinet de la main type Obi-Wan Kenobi “ce ne sont pas ces droïdes que vous cherchez” et réplique avec assurance: « Oui. J’ai fait quarante-deux. »

2011-02-01T19:12:57+01:00jeudi 14 août 2008|Expériences en temps réel|Commentaires fermés sur 2D6 + 2000 points de dégâts

One last save

“Les dés ne servent qu’à faire du bruit derrière l’écran du maître.”

Gary Gygax est mort mardi 4 mars.

Gary Gygax, c’était l’auteur principal de Donjons et Dragons, soit le premier jeu de rôle de l’histoire. C’était en 1974. Un loisir entièrement nouveau, inspiré du wargame mais qui allait vite prendre son indépendance, une sorte de mélange créatif entre le jeu de société, le conte, le théâtre d’improvisation…

D&D – et à travers lui le jeu de rôle tout entier – a formé toute une génération à une implication nouvelle dans l’imaginaire, une implication à la première personne. D’innombrables auteurs ont été nourris au JdR, lequel a stimulé leur imagination, leur a permis de faire leurs premières armes dans l’art de la narration, de jouer avec des mondes, avec le feu de la création, de tester des pistes et d’apprendre à juger quand une histoire fonctionne. J’en fais, très humblement, partie et je m’incline très profondément devant monsieur Gygax pour tout ce que j’ai appris à travers son jeu quand j’étais gosse.

Le versant simulationniste du JdR a engendré les “RPG” informatiques comme les Final Fantasy jusqu’à sa filiation la plus moderne et la plus connue aujourd’hui, World of Warcraft, où dix millions de personnes à travers le monde se retrouvent en ligne pour partager des aventures imaginaires dans un monde peuplé d’elfes, de gobelins et de dragons.

Tout cela remonte à D&D et à ce monsieur, Gary Gygax – un nom prédestiné à la fantasy; son oeuvre a véritablement fondé un pan entier de la pop culture actuelle. Grâce à sa création et son évolution, nous sommes des millions à avoir rêvé et à rêver encore.

Le soir de son décès, comme par extraordinaire, je jouais au même moment dans les Royaumes Oubliés mon jeune paladin archétypal comme seul Donjons et Dragons sait encore en faire. Je n’ai jamais eu la chance de rencontrer ce monsieur, mais je crois que c’était – involontairement – le meilleur hommage que nous puissions lui faire, pour le remercier de ce loisir qu’il a inventé qui continue de nous emmener dans de fantastiques voyages à travers des contrées fantastiques, dangereuses et intrigantes.

2011-02-02T15:34:37+01:00vendredi 7 mars 2008|Expériences en temps réel|Commentaires fermés sur One last save

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