Speed expo

Le week-end, c’est merveilleux, on peut aller dans des musées et faire ensuite des articles de blog dessus, comme ça on a l’air cultivé. Quelques avis rapides, donc :

Vu l’exposition de photographies La Dérivée Mexicaine au Musée des Beaux-Arts de Rennes. Très intrigant, des images sombres à fort contraste, qui mêlent vie et déchéance, donc le sens global n’apparaît qu’au fur et à mesure, créant une curieuse atmosphère de lutte pour l’existence opposée à une décrépitude constante. Très fort une fois qu’on situe l’ensemble dans le contexte mexicain actuel. À essayer de voir. Par contre, question collections permanentes, ce musée arbore toujours les légendes parmi les plus inutiles qu’il m’ait été donné de voir : le département antique nécessite de se trimbaler avec Wikipédia sur un smartphone pour comprendre ce qu’on voit (où sont les repères chronologiques, l’explication des termes ?) et les légendes de l’art moderne sont carrément ineptes (« un carré rouge est entouré d’un carré noir lui-même entouré de deux autres carrés », sérieux, tu crois que je ne suis pas capable de le voir ?).

KillerWhale to CnC, ready to scramble.

Enfin vu – sur le fil et après tout le monde – l’exposition Science et Fiction à la Villette. Les excellentes critiques que j’en avais entendu ne sont aucunement usurpées : les espaces sont passionnants, avec le juste dosage de pédagogie et de divertissement, replacent la SF dans le contexte du développement scientifique et montrent en quoi les deux se nourrissent mutuellement. Une expo dont l’ensemble fait bien plus que la somme de ses parties, en éveillant le rêve propre au genre, en avertissant le visiteur sur les dangers encourus par nos sociétés, en familiarisant le novice avec les forces et l’importance du genre. Et puis le fan ne peut que pousser de petits couinements de bonheur en découvrant les costumes authentiques des Star Trek, de L’Âge de Cristal, un superbe Viper de Battlestar Galactica taille réelle, une salle reproduisant le code de la matrice de Matrix… Pour le fan, l’expo vaut un déplacement sur la capitale, mais dépêchez-vous, elle ne durera que jusqu’en juillet.

Vu à la Villette également l’expo Océan, Climat et nous. Petite déception sur ce créneau qui est pourtant l’une de mes passions, l’océan. Voilà une exposition qui ne sait pas choisir son public, soit extrêmement pointue (qui se passionne pour la population de foraminifères dans une carotte de fond marin, à part un spécialiste ?) soit vraiment très (trop) basique, avec des installations souvent hors service, Océan, Climat et nous est une exposition riche en faits scientifiques mais qui manque tristement de fun et de rêve pour un espace destiné au grand public. J’en suis sorti en me disant que Science et Fiction en faisait davantage, en définitive, pour sensibiliser le visiteur à l’avenir de la planète.