Le point sur La Succession des Âges, la date de sortie, de jolies images, et un cadeau pour vous faire patienter

J’avais promis depuis quelque temps des nouvelles sur la fin de « Les Dieux sauvages » notamment la date de parution, laissé entendre de gros changements de vie (contrariés par le COVID), et teasé une feuille de route 2023 pas tout à fait comme les précédentes.

Eh bien, vous saurez tout en vidéo, avec en prime un cadeau à venir pour vous remercier de votre patience, plus un petit voyage à la fin…

2023-12-20T08:34:33+01:00jeudi 11 mai 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Le point sur La Succession des Âges, la date de sortie, de jolies images, et un cadeau pour vous faire patienter

Procrastination podcast S06e16 – Maintenir la cohérence d’un récit

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “S06e16 – Maintenir la cohérence d’un récit“.

Maintenir la cohérence d’un récit est un défi qui se présente dès qu’un projet atteint une certaine complexité, que ce soit au niveau des faits eux-mêmes mais aussi des intentions que l’on entretient pour celui-ci.

Estelle prouve que l’on peut écrire une saga ou un roman choral avec et sans plan, selon le projet. Mais pour ne pas s’y perdre, elle recommande l’emploi scrupuleux de frises chronologiques, et de ne pas avoir peur de réécrire – cela fait partie intégrante du processus. Mélanie recommande aussi les chronologies, ainsi que de consigner à part les informations importantes à donner pour les agencer logiquement et s’assurer de ne rien oublier. Lionel, praticien de la méthode Zettelkasten, souligne l’importance des notes et de la capture des idées et fragments qui peuvent venir au hasard, et recommande autant de préparer que de faire confiance aux intuitions quand vient le moment de l’écriture.

Références citées

– John Gardner

– Star Wars

– Star Trek

– Brandon Sanderson

– Anton Tchekhov

– Robin Hobb

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-05-16T19:03:06+02:00lundi 2 mai 2022|Procrastination podcast|2 Commentaires

Au travail ! (Pep talk NaNoWriMo)

Par un étrange concours de circonstances sanitaire, le NaNoWriMo (ou DRoMA en bon français – bravo pour cette initiative, à suivre ici !) se déroule donc en confinement, ce qui s’y prête donc peut-être bien (fonction de votre situation précise). En 2013 (gloups) on m’avait demandé un pep talk – soit un discours de motivation ? De sergent instructeur ? Un massage de dos ? – pour le NaNo, justement, mais le site concerné a depuis disparu. Donc : revoici.

Au travail !

Vous l’avez peut-être déjà entendu : il n’y a pas de vérité absolue en art, il n’y a donc pas de méthode en création. Pas d’autre méthode que la vôtre, qui sera le fruit de vos expérimentations, de vos aventures et surtout de ce que vous goûterez, et de la façon dont cela vous fera mûrir. La seule façon d’apprendre à écrire consiste à vous connaître ; la seule façon d’apprendre à vous connaître consiste à écrire.

Il existe en revanche une vérité cardinale. C’est la persévérance. Bossez comme vous l’entendez. Mais BOSSEZ.

Bossez dans un café bondé ou isolé(e) chez vous dans le silence. Bossez dans la sérénité ou en vous tapant la tête contre les murs. Bossez dans les interstices de votre vie, bossez en vous ménageant de grandes plages de temps, bossez sur un smartphone ou un cahier relié de cuir, avec un synopsis, sans synopsis, en vous octroyant une pause au calme, en écrivant pendant un forcené douze heures d’affilée.

Mais, quoi qu’il arrive : BOSSEZ, sans relâche, de la manière qui vous ressemble aujourd’hui (qui ne sera peut-être pas la même demain).

Réfléchissez à ce dont vous avez besoin, mettez-vous en accord avec vous-même, écrivez, raffinez la formule, recommencez.

Créer, c’est dur. Écrire, c’est de la folie. Mais c’est de la magie, et c’est pour ça que vous êtes là. Pour faire naître votre histoire, pour vous immerger dans la vie de personnages et, peut-être, jouer des émotions de vos futurs lecteurs en virtuose, les faire passer par le rire et l’angoisse, par la peine et le triomphe.

Toutefois, nul autre que vous n’a décidé de se lancer dans cette galère, celle de la littérature en général et celle du NaNo en particulier. Et, plus important, nul autre que vous, si vous êtes honnête avec vous-même, si vous allez chercher au fond de vous la vérité qui n’appartient qu’à vous, ne peut dire ce que vous avez à dire. Si vous laissez vos histoires au fond de vous-même, nul ne les racontera pour vous.

Vous êtes seul(e) redevable de votre engagement envers vous-même. Vous vous êtes fait cette promesse. Et pour y parvenir, au fond, il n’y a pas de recette, pas de miracle : il y a de l’effort, de l’entêtement, du serrage de dents, quelques pétages de plombs, de la déprime et de l’extase.

Mais j’ai une bonne nouvelle : c’est normal. C’est le métier. Rassurez-vous. Est-ce que ça ira mieux avec le temps ? Probablement pas. Mais vous saurez une chose : que vous en êtes passé(e) par là, que vous avez survécu, fini, et continué.

Et c’est pourquoi, ce que vous ne devez pas faire, c’est baisser les bras. Vous dire que vous n’y arriverez jamais. (Ou alors, juste un peu. Mais pas longtemps. Prenez un chocolat chaud. Pleurez sur l’épaule de votre mère. Soufflez un peu. Jouez à Mario Kart. Mais ensuite : retournez dans l’arène, le couteau entre les dents, et faites rendre ses chapitres à votre histoire.) Ce que vous devez faire, c’est toujours remonter en selle. C’est insister. Ne vous arrêtez pas. Parce qu’au cœur de l’écriture, il n’y a jamais que cela : l’acte d’écrire, de rester devant la page, et d’aligner les mots. Derrière toute la théorie littéraire du monde – qui a son utilité et fait gagner des années de réflexion, ne vous y méprenez pas – il n’y a toujours qu’une personne, face à la page, qui écrit, sans s’arrêter, et qui, un jour, finit son livre.

Nul ne vous regarde. Nul ne vous relira si vous ne le souhaitez pas. Vous pourrez toujours retravailler plus tard. Alors, laissez-vous aller. Tentez, osez vous planter. Persévérez, même et surtout si ça vous paraît nul, incohérent, plat, pas crédible. Ne revenez pas en arrière. Ne corrigez pas. Notez peut-être sur une feuille à part ce qu’il faudra rattraper ; mais, pour l’heure, avancez.

Pour corriger, il faut avoir une base de travail, et c’est exactement ce que vous êtes en train de construire : ramer, grogner, défricher dans la sueur et une possible consternation le territoire vierge de votre histoire, pour disposer ensuite de matière. Mais vous ne pourrez rectifier le voyage qu’en l’ayant déjà accompli. Ce premier trajet n’est pas parfait. Mais ce n’est pas le but. Le but, c’est savoir les questions que votre histoire pose pour réfléchir ensuite aux meilleures réponses à leur apporter.

Alors, par tout ce qui est juste et bon, ne visez pas la perfection. Avancez, c’est tout. Insistez, toujours. Terminez ce fichu premier jet. Ne lâchez pas ; soyez celui ou celle qui tient bon quand tous les autres abandonnent. Ayez ce courage. Lâchez Facebook, laissez tomber la vaisselle, cloîtrez-vous et ne répondez plus au téléphone s’il le faut. Mettez des mots sur la page. Au bout du compte, malgré toute la technique narrative amassée – qui a sa valeur –, c’est cette persévérance qui est la seule à pouvoir vous conduire au bout de la route. C’est la règle de l’écriture n°1 de Robert Heinlein :
« Tu dois écrire. »

S’il n’y a vraiment qu’une seule chose à savoir, c’est celle-là.

PS : Si vous ne rencontrez aucune des difficultés susnommées, félicitations ! Bravo, et bon NaNo ! Par ailleurs, sachez que je vous hais. Gros bisous.

2020-11-02T12:41:12+01:00mardi 10 novembre 2020|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Au travail ! (Pep talk NaNoWriMo)

Arrêtez de compter la longueur de vos textes en “mots”

Un mot (ha) qu’il me semble important de rappeler ici, surtout que le NaNoWriMo est dans un peu plus d’un mois :

Ne comptez pas la longueur de vos textes en mots.

L’usage de l’édition française, ce sont les signes espaces comprises.

Je sais, le NaNo utilise les “mots”, mais c’est l’usage anglo-américain, d’où nous vient le NaNo, et cela s’est du coup transposé dans beaucoup de cercles de jeunes auteurs, mais je vous assure que personne ne compte ainsi dans l’édition française professionnelle.

Si vous voulez travailler avec ce milieu, prenez la bonne habitude, cela vous donnera l’air carré et au courant.

Et si vous ne voulez pas, comptez la longueur vos textes en tablettes d’argile, parce qu’un créateur se doit d’emmerder un peu le monde un peu quand même.

(Si la conversion vous donne du mal, multipliez / divisez mentalement par 6, en moyenne, puis donnez le résultat en signes d’un air assuré, personne ne le saura. Sauf moi, puisque je vous ai donné le truc.)

2020-09-21T17:58:43+02:00mardi 29 septembre 2020|Best Of, Technique d'écriture|10 Commentaires

L’impact du Trône de Fer sur la fantasy, depuis 20 ans ou presque [Entetien]

L’œuvre de Martin a-t-elle eu un impact sur votre manière d’écrire ? Sur les thématiques que vous abordez dans vos livres de manière plus générale ?

J’ai eu la chance d’interviewer Martin en 2003 (si ma mémoire est bonne) pour un dossier spécial dans la revue Asphodale, que je dirigeais à l’époque, et il m’a expliqué – ce qui est largement connu aujourd’hui – ses influences principales, notamment Maurice Druon avec Les Rois maudits.

La Garde de Nuit est l’un des plus grands sites et associations français consacré à l’univers célébrissime de “Game of Thrones”.

Dans le contexte des dernières Imaginales, l’association a établi un panorama de l’influence de l’œuvre de G. R. R. Martin sur la fantasy à travers des entretiens réalisés avec des auteurs français : j’ai eu le plaisir de me prêter à l’exercice. On y parle de construction de saga, de leur lenteur d’écriture, de la série télé et de sa conclusion : c’est à découvrir ici. Merci à la Garde de Nuit !

2019-07-11T09:20:22+02:00mardi 16 juillet 2019|Entretiens|4 Commentaires

Ten Year Challenge

Le même univers en développement continu, à dix ans d’écart : à gauche, une nouvelle, « Bataille pour un souvenir », à droite, La Fureur de la Terre, l’imposant volume III de la série « Les Dieux sauvages » (capture d’écran prise il y a quelques semaines – le volume final tournera plutôt autour des 1,4 millions de signes). Entre temps, j’ai appris : de la nouvelle à la novella, puis au roman, puis à la série, repoussant de plus en plus mon horizon et apprenant ce qui est, décidément, un métier très différent. (Écrire une nouvelle ou une série revient à savoir jouer du koto ou du violoncelle : d’accord, y a des cordes sur les deux et on fait de la musique avec, mais à part ça…)

Ça fera peut-être glousser ceux qui liront ça vu les pavés-slash-arme d’autodéfense qui me tiennent souvent lieu de bouquins ces temps-ci, mais : figurez-vous que pendant longtemps, je suis resté terrorisé au fond de moi à l’idée de ne pas arriver à trouver assez de matière pour écrire un roman entier.

Je crois qu’il faut que j’affronte les choses en face. Maintenant… ça va.

 

2019-01-30T10:35:43+01:00mercredi 6 février 2019|Juste parce que c'est cool|6 Commentaires

Ulysses contre Scrivener : le grand comparatif

EDIT du 8 décembre 2020 : ce qui suit reste valide, mais à force d’expérimentations, il apparaît qu’Ulysses ne soutient pas la création de projets complexes. Le vainqueur est donc, sans appel, Scrivener.

Auguste lectorat, si tu traînes suffisamment dans ces lieux de perdition, tu sais l’amour éternel que je voue à Scrivener. C’est pour moi l’application ultime d’écriture professionnelle, le couteau suisse qui atteint le juste équilibre entre liberté et structure, et je pense résolument qu’il sait s’adapter à tous les modes de travail. Cependant, il existe (systèmes Apple uniquement) un concurrent de taille, avec un parti-pris résolument différent, qui fonctionne également sur Mac et iOS : Ulysses. De la même façon qu’une guerre sainte Mac Vs. PC, OmniFocus Vs. Things, Amiga Vs. Atari, la discussion Ulysses contre Scrivener défraie de loin en loin le microcosme des auteurs geeks, certains annonçant leur soutien à l’un ou à l’autre à l’exclusion du concurrent.

Du calme.

Auguste lectorat, encore une fois, je descends des glaces polaires, environné d’orques jouant au ping-pong avec des otaries, pour donner mon avis que personne n’a demandé. Sachant que j’utilise les deux applications régulièrement… mais pour des choses différentes.

Les différences fondamentales entre Ulysses et Scrivener

Les deux applications s’articulent autour du même paradigme : un traitement de texte hiérarchique, permettant d’organiser fragments, scènes, chapitres à son gré dans l’équivalent de dossiers (un dossier par chapitre, par exemple). Il s’agit ensuite d’exporter le contenu désiré pour former un livre, une nouvelle, un article, dans un traitement de texte que l’on peut partager avec d’autres (typiquement un fichier Word envoyé à un éditeur). Les deux applications permettent de réordonner les fragments à son gré, de les identifier par mots-clés, surveillent toutes deux la taille d’un fichier (pour se fixer des objectifs de longueur).

Scrivener…
… et Ulysses.

Cependant, la comparaison s’arrête là, car les deux applications ont une philosophie de développement très différente.

Ulysses mise en effet sur le minimalisme, alors que Scrivener mise sur l’exhaustivité. Ulysses propose une interface extrêmement dépouillée (mais quand même puissante ; ce qu’on peut, soit dit en passant, obtenir avec le mode composition de Scrivener) pour réduire les distractions ; Scrivener cache des dizaines, des centaines de fonctionnalités poussées qu’il faut des années pour épuiser. Ulysses s’appréhende immédiatement ; Scrivener se gagne (je recommande toujours de faire le didacticiel inclus et d’y consacrer au moins deux heures pour comprendre ce qu’il apporte). Si vous êtes du genre à être distrait par des boutons ou des interfaces, Ulysses vous ravira ; si vous aimez pouvoir tout faire avec votre application et ne pas chercher ailleurs, c’est Scrivener qui reste l’application la plus puissante.

Deux applications, deux ambiances, deux use cases

Si les deux applications existent, fonctionnent et ont chacune leur aficionados, c’est bien qu’elles remplissent des rôles différents. Je vais essayer de les délimiter et expliquer mon propre choix (qui pourra être l’inverse du vôtre ; ce qui compte, c’est de produire un bouquin dont vous soyez content.e, sans trop de douleur). Je crois que toute la différence repose sur ce point : Ulysses centralise tous vos écrits au même endroit, Scrivener fonctionne par projets. 

Ulysses articule l’intégralité de ses fichiers autour d’une bibliothèque unique, qui conserve absolument tout, tout ce que vous faites. C’est évidemment structurable en dossiers à l’infini, avec de jolies icônes personnalisables. Scrivener le fait aussi, mais fonctionne en projets étanches et séparés. Si vous travaillez sur deux livres distincts, Ulysses vous proposera les deux au sein de la même bibliothèque, sous Scrivener, il faudra ouvrir (et synchroniser) deux projets distincts.

Le paradigme d’Ulysses me semble une force pour un auteur de textes courts (articles, nouvelles, etc.), qui retrouvera non seulement tous ses projets en cours, mais les archives de ce qu’il a fait ; en revanche, je n’imagine absolument pas conserver toutes mes notes pour, mettons, « Les Dieux sauvages » (4 livres prévus d’un million de signes pièce avec huit points de vue changeant d’un livre à l’autre, et des méga-octets de notes, d’inspirations, de planification à côté) au même endroit que des idées d’articles de blog, une nouvelle sur laquelle je travaillerais en parallèle, les archives d’un livre passé… Je crois que, dans Scrivener, l’étanchéité entre projets est salutaire quand ceux-ci deviennent des environnements de travail à part entière, surtout quand lesdits projets ont des horizons qui dépassent une année.

De plus, sachant que, dans Ulysses, on peut exporter ce qu’on veut dans un fichier final, je trouve difficile de séparer les notes de la rédaction proprement dite. Scrivener offre en revanche une case à cocher très simple : oui, ce document fait partie du manuscrit, ou non, il n’en fait pas partie. Or, le dépouillement voulu par Ulysses, à mon sens, se prend ici les pieds dans le tapis ; une bibliothèque immense contenant des centaines, voire des milliers de documents va devenir un véritable enfer à maintenir et ordonner (au lieu de se concentrer sur l’écriture, ce qui est la promesse du logiciel) alors que Scrivener gère et contient très bien le “bordel organisé” que devient rapidement un livre en cours d’élaboration. Ce bordel reste confiné à son propre livre… ce qui est une garantie de santé mentale.

Le classeur, centre de Scrivener

Enfin, Ulysses s’avère assez limité pour joindre des fichiers à un texte, insérer des images d’inspiration ou des photos prises sur le terrain ; alors que Scrivener insère et redimensionne des images sans broncher au milieu de son texte comme un petit Word, mais peut aussi recomposer un système de fichiers si on le souhaite (pour intégrer des inspirations sonores, par exemple, au milieu de ses documents) et importe des pages web si on le souhaite (bienvenu pour les références). D’ailleurs, Ulysses construit son texte en Markdown, un langage à balises (il faut encadrer du texte avec des astérisques pour le mettre en italiques, par exemple) ; il faudra apprendre cette syntaxe, ce qui n’est pas terriblement compliqué, mais peut se révéler contre-intuitif pour un écrivain de fiction peu féru de technologie.

La légèreté d’Ulysses présente néanmoins des avantages nets pour l’instant inaccessibles à Scrivener. Déjà, Ulysses est très facilement automatisable : créer un nouveau document et le remplir de contenu prédéfini (pour faire une fiche de personnage, par exemple) est très aisé (mais, pour de la fiction, on peut se demander si c’est vraiment capital). Scrivener ne présente que des intégrations avec des logiciels tiers (mais davantage pensées pour la fiction, comme avec Aeon Timeline et Scapple).

De plus, l’export de documents est bien plus facile avec Ulysses ; on peut même le lier à son blog WordPress pour écrire hors ligne, puis publier une fois que l’on dispose d’une connexion stable. La compilation demeure le point noir de Scrivener pour bien des utilisateurs (bien qu’amélioré avec la version 3).

La synchronisation entre plate-formes et documents est aussi indéniablement plus simple avec Ulysses. Celui-ci utilise iCloud, qui fonctionne en arrière-plan sans problème, alors que la synchronisation de Scrivener est manuelle (sous iOS) et, si elle ne conduit pas à des problèmes, peut nécessiter plus d’attention. C’est dû à la complexité des formats ; Ulysses synchronise seulement du texte, alors que Scrivener présente tout un tas de marqueurs de position dans un projet, de métadonnées, etc. On a la lourdeur inhérente à la puissance.

Reste un argument de poids : le prix. Ulysses est passé à l’abonnement, une décision très impopulaire (mais un abonnement débloque toutes les versions sur toutes les plateformes), alors que Scrivener, y compris avec sa version 3, reste un achat “une fois pour toutes” en fonction de la plateforme. En gros, pour un an et demi d’Ulysses, on a Scrivener sur Mac et iOS jusqu’à la prochaine mise à jour majeure (ce qui a largement dépassé dix-huit mois la dernière fois).

Quelles applications pour quoi ?

Pour un auteur professionnel, je pense que les deux ont leur place, mais qu’Ulysses est certainement la moins justifiable des deux. En ce qui me concerne, tous les travaux d’écriture de fiction, nouvelles, romans et séries, se trouvent dans Scrivener car j’ai besoin de sa puissance et de sa capacité à isoler un projet donné en un seul environnement robuste et flexible. Ulysses me donne un environnement flexible et agile pour la forme courte : idées au hasard, articles ponctuels, interviews, blog (lequel représente une part non négligeable de mon travail d’écriture, quand même) etc. Je pourrais probablement le remplacer par une application plus légère qui ne fonctionnerait pas sur abonnement (notamment IA Writer) mais il y a encore dans Ulysses des tas de raffinements qui lui font conserver une (courte) tête.

Pour un auteur en formation, je pense que Scrivener représente le seul investissement nécessaire à présent qu’il existe sous iOS. L’adage est très simple : qui peut le plus peut le moins, et Scrivener reste indubitablement le plus puissant des deux. L’investissement est modeste, et l’application saura accompagner l’auteur dans son évolution tout en lui donnant, dès le début, des outils qui l’aideront. Ulysses me semble risqué car son côté “fourre-tout” peut engendrer un chaos sans nom dont on peinera à revenir.

Pour en savoir plus sur Scrivener, plein d’articles ici ; pour découvrir Ulysses, on peut passer par là : Mac App Store, iOS App Store.

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ci-dessus – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

2020-12-08T11:52:31+01:00mercredi 6 juin 2018|Best Of, Technique d'écriture|2 Commentaires

Procrastination podcast S02E07 : “La nouvelle”

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “La nouvelle“.

Si le roman est la forme la plus visible de littérature sur les étals, la nouvelle est considérée parfois comme la forme reine des littératures de l’imaginaire. Au-delà de la longueur, qu’est-ce qui la différencie, en termes d’effets, de finalité, d’atmosphère ? Mélanie nous livre en quoi la nouvelle s’apparente au TARDIS ; Laurent, qui est plutôt romancier, nous livre son approche de l’exercice ; et Lionel confesse adhérer à la définition d’Edgar Allan Poe, selon laquelle tout dans une nouvelle doit concourir à l’effet final.

Référence citées
– Procrastination s01e04, C’est pas la taille qui compte

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2019-05-04T18:47:11+02:00vendredi 15 décembre 2017|Procrastination podcast, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S02E07 : “La nouvelle”

Important, « Les Dieux sauvages » : des nouvelles de la publication des suites

Le manuscrit. Épais. (Impression recto, mais quand même)

Oui, la suite de La Messagère du Ciel paraîtra à l’heure, soit en mars prochain. (Je préfère le dire tout de suite : pas d’inquiétude à avoir là-dessus !)

Cependant, j’ai des nouvelles importantes à partager sur ce sujet, car il y a quelques… eh bien, altérations de programme. Ma citation préférée en terme d’écriture est de Helmuth von Moltke : “Aucun plan de bataille ne survit à la rencontre avec l’ennemi” – et j’ai beau planifier énormément à l’avance, l’écriture réserve toujours des surprises. Et « Les Dieux sauvages » m’en réserve constamment.

En début d’année, je faisais part des embûches et difficultés que je rencontrais dans l’écriture de cette suite, et je me voyais, à mon grand dépit, forcé de repousser la sortie de quatre mois. Merci, d’ailleurs, pour votre compréhension et votre soutien à toutes et tous.

Au fil de l’écriture, la raison de ces difficultés s’est très nettement dégagée : le premier acte de cette suite faisait déjà plus de 300 000 signes, soit la taille… d’un court roman, et un tiers plus long que le premier acte de La Messagère du Ciel. Le calcul à ce stade est simple, sachant que La Messagère du Ciel fait cinq actes, ça m’emmène à un bouquin de plus 1,5 millions de signes. La raison ? Énormément de personnages, des nouveaux qui apparaissent, beaucoup de fils narratifs à servir convenablement, une situation qui se condense et se complexifie à la fois – bref, le projet est terriblement (à tous les sens du terme) ambitieux et nécessite du temps, tant d’écriture que de narration, pour être déroulé et raconté comme, je pense, il faut le faire. (Pour information, le plan d’origine de la série est déjà passé par la fenêtre arrivé aux 2/3 de La Messagère du Ciel – l’histoire a nécessité des rajustements, des changements de cap, et des directions plus intéressantes que je ne l’imaginais se sont ouvertes à moi.)

Nous avons donc décidé, en accord avec Critic, de passer la série « Les Dieux sauvages » d’une trilogie à une tétralogie. Le deuxième “volume”, qui devait être La Fureur de la Terre, se trouve scindé en deux grands ensembles qui formeront les deux grandes parties de cet immense milieu de série. Le nouveau découpage devient donc :

  1. La Messagère du Ciel
  2. Le Verrou du Fleuve (nouveau tome 2)
  3. La Fureur de la Terre (ce titre était initialement porté par le tome 2, il devient le tome 3)
  4. L’Héritage de l’Empire (pas de changement… pour l’instant)

Je sais bien quelle est la réaction initiale quand une série s’allonge (je suis lecteur aussi, hein) : on se dit que l’éditeur chercher à rentabiliser un concept. Je vous assure qu’il n’en est rien et que cette décision est dictée avant tout par des impératifs artistiques et de plaisir de lecture (un bouquin 1,5 millions de signes, ça ne tient pas bien en main, ça pèse lourd, c’est écrit en minuscule sur du papier tout mince et surtout ça coûte un bras au lecteur). C’est la dynamique de l’histoire qui le dicte avant tout.

Je vous assure aussi que vous en aurez pour votre argent : en l’état actuel des choses, Le Verrou du Fleuve fait plus de 900 000 signes, à comparer avec les 1 200 000 pour La Messagère du Cielce n’est pas du tout un petit bouquin, qui avoisinera facilement les 500 pages à vue de nez.

La Fureur de la Terre, le “nouveau” tome 3, reprendra directement à la suite de Le Verrou du Fleuve. En un sens, ces deux livres (2 et 3) forment les deux parties d’un tout plus vaste, sont articulés chacun autour de trois actes (je récupérerai du matériel prévu pour le tome 3, ce qui, vu la dynamique de l’ensemble, risque d’être bienvenu), avoisineront chacun les 900 000 signes (je rappelle, 500 pages, hein), et dérouleront à la suite l’un de l’autre un certain nombre de conclusions aux questions introduites dans La Messagère du Ciel. (L’Héritage de l’Empire a toujours été conçu comme ayant une ambiance à part – mais on en reparlera quand on y sera.)

La bonne nouvelle, c’est que je vais tout faire pour que ces deux livres sortent en 2018 : Le Verrou du Fleuve au printemps et La Fureur de la Terre à l’automne. Je n’ose plus trop m’engager fermement sur des dates après avoir pris un peu de retard sur la suite de La Messagère du Ciel, mais c’est l’objectif, et comme ces deux livres forment les deux parties du tout plus vaste que j’avais envisagé à la base, je suis raisonnablement confiant sur ma capacité à y arriver. En l’état actuel des choses, le premier jet de Le Verrou du Fleuve est achevé et les corrections éditoriales commencent. Je travaille en parallèle sur La Fureur de la Terre, et tout cela se poursuit donc d’un bon pas. Et comme ils seront un peu plus courts que La Messagère du Ciel… ils seront aussi un peu moins chers à l’unité.

Si vous avez des questions, inquiétudes, récriminations etc. à partager, vous savez que je suis toujours attentif et ouvert aux réactions et commentaires. Si vous le souhaitez, demandez-moi ce que vous souhaitez en réponse à ce billet, et j’y répondrai.

En résumé (tl;dr) : 

  • Au lieu d’un tome 2 hors de prix, peu maniable, interminable et qui sortirait aux calendes grecques, on passe à un tome 2 et un tome 3 qui sont des livres de taille déjà bien respectable, avec une sortie rapprochée pour l’année prochaine, moins chers que le tome 1 ;
  • Ces tomes s’intitulent Le Verrou du Fleuve et La Fureur de la Terre ;
  • La série avance bien et j’évite pour l’instant le piège des retards qui s’accumulent ;
  • Merci pour votre soutien, votre accompagnement et votre enthousiasme pour « Les Dieux sauvages » et tout Évanégyre de manière générale ! 
2017-09-13T18:25:03+02:00mardi 19 septembre 2017|Dernières nouvelles|18 Commentaires

Procrastination podcast ép. 4 : “C’est pas la taille qui compte”

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “C’est pas la taille qui compte“.

Aujourd’hui, Mélanie Fazi, Laurent Genefort et Lionel Davoust parlent de l’aspect le plus visible d’un texte : sa taille ! Quels sont les étalons et catégories professionnels de la longueur d’un récit ? L’édition, et le lectorat, ont-ils des exigences dans ce domaine auxquelles il convient de se conformer ? Quels sont les facteurs dictant la taille d’un texte ?

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2019-05-04T18:48:41+02:00mardi 1 novembre 2016|Procrastination podcast, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Procrastination podcast ép. 4 : “C’est pas la taille qui compte”

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