En vadrouille

En ce moment, je dois me trouver dans un train entre Bordeaux et la Bretagne, revenant d’une intervention dont je doute pas qu’elle aura été très agréable, étant déjà venu en ces lieux en début d’année ; je poste du passé (mélodie oppressante et voix caverneuse) grâce à la possibilité de poster en différé (en fait ça va, l’assistance pousse un soupir de soulagement). Bref message donc, car, en toute franchise, je me fissure un peu sous la charge de travail, tel un bloc de marbre grec contemplant le passage des éons. (Ouais, tant qu’à donner dans la métaphore, autant se servir correctement). L’écriture avance, mais j’ai beaucoup d’autres engagements en-dehors de ça, persos et pros, et tout mener de front commence à être complexe. Mes excuses pour mes sempiternels retards de mail (surtout), je lis toujours tout, c’est me poser quelques minutes pour répondre qui constitue hélas un problème. De manière générale, pour arrêter de décevoir mon monde, je risque de publier encore quelques annonces de service comme celle de lundi afin de clarifier mon jeu, de conserver un peu de santé mentale et de rendre à l’écriture l’espace qu’elle réclame. En résumé : Merci ! Mes excuses ! 

Ça n’empêche pas que je voudrais faire quelques articles de fond pour la semaine prochaine, mais je ne dis pas quoi comment sur quoi, parce que j’ai vérifié la malédiction qui pèse sur ce blog : quand je promets un article, tout conspire à m’empêcher de le faire. Donc, motus.

Mais comme je t’aime, auguste lectorat, je ne vais pas te laisser en plan sans une bonne petite rasade de particules gamma. Bon week-end ! 

2012-12-05T19:18:39+01:00vendredi 7 décembre 2012|Journal|4 Commentaires

Quittage de loyer

Ho ? Elle est vieille, celle-là, et je ne l’avais jamais postée, apparemment (en tout cas, les archives ne semblent pas en porter la trace). Retrouvé cette lettre envoyée à mon ancienne agence immobilière dans mes archives administratives, et cette leçon vaut bien qu’on en fasse un fromage, sans doute.

[LD]

[Ancienne adresse d’un logement co-loué, dont il s’agit de résilier le bail]

[Rennes, Univers, c/o Malkuth]

[Agence immobilière concernée, dont l’amabilité était hautement discutable]

Messieurs,

Je vous informe par la présente que je quitte le logement que j’occupais avec [quelqu’un] et louais auprès de vos soins [quelque part]. Conformément aux trois mois de préavis, il sera donc libre [à un moment], mais je l’aurai effectivement quitté plus tôt ; je vous tiendrai informés afin que vous puissiez le remettre en location dès le début de l’année [prochaine], ce qui nous arrangerait tous, et pour que nous calions une date pour l’état des lieux de sortie.

C’est avec une larme à l’œil que je déserte ce logement bien agréable où j’ai découvert les joies du chauffage par le sol. Pour connaître le même plaisir, j’étais auparavant forcé de faire cuire mes charentaises au micro-ondes, une pratique à la fois fort peu commode et peu répandue. Dire qu’hélas je n’ai même pas l’excuse de Baudelaire qui affirmait « Les vrais voyageurs sont ceux-là qui partent pour partir ». Alors, oui ; je l’admets, vous me percez à jour, cela n’a qu’un lointain rapport avec ce qui précède, mais il est des choses qu’un homme doit faire dans sa vie, et il me semble que caser Baudelaire dans une lettre à une agence immobilière y figure.

Je vous en laisse juge, telle la postérité. Après tout, nous sommes tous les passagers du grand navire de l’existence et si l’on ne peut même pas égayer un peu la correspondance administrative de quelques saillies chaleureuses, à quoi bon se saluer cordialement en fin de lettre ? Je m’oppose contre l’hypocrisie épistolaire.

Restant à votre disposition pour tous renseignements complémentaires et pour vous tenir au courant de mon départ, je vous prie d’agréer, Messieurs, l’expression de mes salutations cordiales, enjouées et respectueuses.

LD

2014-08-30T18:40:07+02:00vendredi 15 juin 2012|Best Of, Expériences en temps réel|5 Commentaires

C’est pas beau de tricher

L’adepte du personal branling a les yeux rivés sur ses stats de blog pour vérifier qu’il est bien l’architecte du buzz de demain – à sa modeste échelle, comme il dit, c’est-à-dire qu’il augmente ses visites de 4 sur un article à succès. Sinon, les stats, ça sert aussi, quand même, à vérifier si ce qu’on raconte intéresse un minimum de monde – sinon pourquoi tenir un blog – ou si l’info importante qu’on espérait faire passer a été un peu diffusée. Et sinon, les stats, aussi, c’est le mal1.

Ordoncques, on se connecte un matin sur son Tableau de bord WordPress et, dans les recherches qui amènent les visiteurs chez soi, on tombe là-dessus :

Là, on constate avec plaisir, mais on prend aussi son âge dans la gueule :

  • « La Terre comme témoin » fait manifestement l’objet d’une étude au collège (ça paraît vraisemblable, puisqu’étant une nouvelle parue dans une antho jeunesse – Passages, dirigée par Lucie Chenu chez Oskar), puisqu’elle semble faire le sujet d’un examen. C’est très flatteur de se savoir étudié ; du coup, on se prend à espérer que le texte ait plu, que ce qu’on s’est efforcé d’y mettre a pu parler aux jeunes lecteurs, on a des étoiles et des pâquerettes dans les yeux, on se voit déjà avoir participé vaillamment à la réflexion d’une nouvelle génération de lecteurs, qu’on a fait un acte citoyen, que, bientôt, on va sauver le monde (tout ça avec un texte de 30 000 signes tout mouillé), parce que si on n’écrit pas pour sauver le monde, je ne vois pas l’intérêt, autant écrire pour l’argent, les femmes et l’alcool, non mais et puis quoi encore.
  • C’est en même temps un peu étrange, parce qu’on se rappelle qu’à cet âge-là, on avait un côté petit branleur, qu’on était horriblement exigeant avec ses lectures et qu’en conséquence, on regardait soi-même avec une circonspection proche de la morgue l’étude de toute littérature à l’adolescence, d’autant plus qu’on lisait Zelazny sous la table pendant les cours de latin. (Maman, Papa, j’avoue.)
  • Mais, surtout, on découvre que  les élèves n’ont aucunement envie de se fouler à réfléchir et cherchent le corrigé tout fait sur le Net. Et là, on se colle une entorse aux deux chevilles, on se crève les yeux avec la tige des pâquerettes et les étoiles font supernova sur la rétine tandis qu’on reprend très vite, et très sainement, corps avec la réalité.
PASSKEU KEUWAH ÇA VEUT DIRE QUE LES JEUNES D’AUJOURD’HUI SONT AUTANT PETITS BRANLEURS QUE JE L’ÉTAIS À LEUR ÂGE ? Alors genre ils s’en foutent et veulent la réponse toute faite, non mais ils ont pas le droit, c’est carrément intolérable, nous, on était mieux avant, on nous donnait une vieille roue de vélo rouillée et une barre à mines et on s’improvisait des jeux sains sans avoir toutes ces distractions d’Internet et de SMS qui font des trous dans la couche d’ozone.
Bref, ça me fait rire, c’est un peu karmique comme situation, en fait. Mais blague à part, chères petites têtes blondes et innocentes (ou pas), si vous voulez qu’on discute du texte en live plutôt que de vous ennuyer à chercher un corrigé d’un sujet qui n’existe pas et que même moi je n’étais pas au courant, je ne suis pas difficile à joindre.
  1. Jeanne, si tu reçois des referrals mentionnant « Jeanne-A Debats petits choux à la crème », je n’ai aucune idée d’où ça vient.
2011-09-13T15:24:50+02:00mardi 13 septembre 2011|Expériences en temps réel|16 Commentaires

C’est pas facile tous les jours

La princesse Eucalyptus soupirait à la fenêtre, les yeux sur le ciel gris, le menton sur la main, le coude sur le rebord et un gros soupir dans la voix.

“Je m’ennuie !”

Esquimaude, sa dame de compagnie, leva la tête de la broderie qu’elle piquait patiemment sur ses genoux. Elle représentait un motif abstrait qui ressemblait, selon l’angle, soit à un panier de fraises écrasées, soit au dessin des ruines d’un château incendié exécuté par un enfant particulièrement psychopathe et particulièrement peu doué. Dame Eucalyptus, elle, cherchait simplement à représenter le verger du palais, un timide bosquet d’arbres battu par le vent qui soufflait des plaines désolées entourant la solide bâtisse, où personne ne passait jamais. Mais elle avait toujours éprouvé des difficultés avec les lois de la perspective.

“Venez broder, princesse, dit Esquimaude d’un ton éminemment raisonnable.

— C’est justement parce que je brode que je m’ennuie.

— Vous avez arrêté de broder il y a un quart d’heure, princesse.

— Parce que je m’ennuyais encore plus ! Il se passe jamais rien dans ce château. Rien.” Elle libéra encore un soupir vers le ciel nuageux et morne et se tourna vers sa dame de compagnie. “Toutes les princesses de mon âge ont déjà vécu des tas d’aventures. Frénégonde m’a raconté que son père, le roi Durand, avait organisé un tournoi pour sa main. Un tournoi, tu te rends compte ? Des beaux chevaliers en armure argentée sont venus de tous les coins du pays pour se disputer son honneur. Ils se sont entretués pour elle, Esquimaude !” La princesse Eucalyptus battit des cils, rêveuse, le regard lointain. “L’un d’eux est venu vers elle, couvert des entrailles de ses concurrents et de son propre sang. Il a eu le temps de lui prononcer son amour éternel avant de s’effondrer, terrassé. Son dernier adversaire lui avait sectionné l’artère fémorale .

— Un amour éternel déclaré dans ces conditions ne représente guère un engagement d’envergure, princesse », dit Esquimaude d’un ton égal avant de se remettre à piquer.

Eucalyptus souffla. “Il faut toujours que tu retires le charme à tout ce qui se passe d’excitant. Regarde, tiens, la princesse Séquoia. Elle voulait à tout prix trouver un prince charmant. Alors, elle a demandé à ses gens de ratisser les marais pour lui rapporter tous les crapauds. Elle les a pris un à un, leur a sommé de se transformer en beau jeune homme après les avoir embrassés, sinon, elle les balançait au feu », déclara-t-elle d’un ton obstiné.

Esquimaude réfréna un soupir. Elle avait déjà entendu ces histoires cent fois, mais elle savait qu’il fallait jouer le jeu quand Eucalyptus partait dans ses rêveries sanguinaires. “Et a-t-elle trouvé un prince, ma princesse ?

— Non, répliqua la jeune femme. Mais ils dorment beaucoup mieux la nuit sans tous les coassements de ces affreux batraciens.”

La porte s’ouvrit tout à coup et dame Cravache, la reine mère, entra dans la pièce. Elle était engoncée dans une robe crème si serrée autour de sa silhouette efflanquée qu’elle donnait même l’impression de lisser ses rides. Non pas qu’elle en ait beaucoup ; dame Cravache avait toujours observé dans sa vie le principe de ne jamais sourire.

“Eucalyptus, change-toi, ordonna la reine d’une voix aussi aride que le veut qui soulevait la poussière autour du château. C’est l’heure du cours de maintien.

— Mais nan ! rétorqua la jeune femme. Ça sert à rien, c’est nul, jamais ça va me servir à trouver un prince. Quand il me verra, il tombera amoureux de moi au premier regard, on partira sur son cheval blanc, et il m’aimera comme je suis. Je refuse.

— Tu refuses ?”

Eucalpytus fut surprise de la facilité de cette victoire. “Je… Je refuse !”

Dame Cravache soupira puis tourna les talons sans rien dire. Elle sortit de la chambre en fermant doucement derrière elle et en levant les yeux au ciel. Dans le grand couloir, les portraits des illustres prédécesseurs de sa dynastie semblaient poser sur elle un regard désapprobateur.

“Je n’y arriverai pas. Trop superficielle. Sa réputation est connue à travers tous les royaumes voisins. Personne n’en veut. Personne ne veut mourir pour une fille aussi stupide. Je voudrais juste qu’elle s’en aille. Et il ne viendra peut-être jamais personne.”

Contrainte : Écrire un texte qui se termine par la phrase “Et il ne viendra peut-être jamais personne ». Temps : 30 minutes.

2011-06-23T12:15:29+02:00mercredi 22 juin 2011|Expériences en temps réel|7 Commentaires

Vous êtes bienvenu

Chère Davoust,

Merci beaucoup pour votre commande et la confiance en nous avec votre besoin important. Nous ferions de notre mieux pour satisfaire ou dépasser vos attentes. Nous sommes basés USA vendeur et toutes les commandes sont expédiées de Etats-Unis. En raison de la nature internationale de l’expédition, le temps de transit pourraient être entre 2-5 semaines, mai serait plus rapide. Temps pris par les autorités douanières varie selon les pays, le niveau de sécurité de port d’entrée. Ceci élargit la fenêtre de l’accouchement, mais la plupart des commandes ne tiennentpas très longtemps pour passer les douanes. Il a été observé que les articles plus lourds prend plus de temps que les douanes prendre, regardez de plus près.

Dans le cas, si vous avez besoin d’acheter des livres à partir de ressources locales en raison des contraintes de temps, nous avons 90 jours pas de question posée, sans frais pour l’acheteur politique de remboursement intégral. Nous sommes là pour vous servir et sortait de passage pour garantir votre satisfaction. Vous mai nous téléphoner au ###### en tout temps avec vos questions ou nous donner votre numéro de téléphone et nous vous rappellerons à votre convenance.

Merci encore de nous avoir donné la chance de vous servir.

Merci.

 

Bon, ça va, les êtres humains ont encore de beaux jours devant eux.

2011-06-13T12:26:52+02:00lundi 13 juin 2011|Expériences en temps réel|15 Commentaires

La lose

Comme je le disais hier, le salon fantasy de la Chapelle de Guinchay était vraiment très agréable. Mais sais-tu, ô auguste lectorat – je sais que tu t’en doutes -, que tout festival a sa part de moments off, d’improbable et de bizarre ? Certaines anecdotes sont aussitôt racontables, d’autres un peu plus tard, d’autres enfin ne peuvent être relatées que des années après les faits, en changeant les prénoms et en s’assurant qu’aucun représentant de tabloïde ne traîne dans le coin.

Bref. Ce qui s’est passé dimanche n’appartient en rien au festival, mais y est périphérique. D’autre part, c’est racontable (navré). Imagine-toi, auguste lectorat, Thomas Geha et moi-même, revenant de ce week-end de rencontres et de plaisir, encore portés par notre joie, investis par notre mission de popularisation des littératures de l’imaginaire, projetant de vastes initiatives comme la subvention d’une traduction de Tolkien en inuit ou la fondation d’un musée des boutons de manchette de la fantasy historique.

Sauf que :

Bon, ça arrive.

Okay, c’est le seul vol des trois écrans écrits en corps 6 à être ainsi affligé, mais bon, ça arrive.

Au moins, ça nous permet de repérer facilement la ligne correspondante sur les panneaux d’affichage.

(Une sombre histoire de pilote qui n’a pas pu revenir de Pologne à temps. J’espère que ce n’était pas à cause d’une petite fête locale. Il n’y a pas d’alcootests en altitude.)

Qu’à cela ne tienne ! Thomas et moi sommes allés vaillants dîner d’un roboratif sandwich Sodebo sous cellophane. Après tout, nous ne sommes pas que de purs esprits et nous savons apprécier la bonne chère, aussi haut planions-nous, le menton relevé, les cheveux dans le vent.

Nous sommes alors passés devant cette machine, gloussant à moitié de l’infortuné client qui nous avait précédés :

Ah ! Ah !

Quelle déception pour ce malheureux ! Nous imaginions sa frustration, les coups vains qu’il pouvait donner contre l’imperturbable plexi qui refusait de lui octroyer la boisson tant espérée !

Que diantre, nous sommes-nous dit, voilà notre chance : pour un investissement modique, nous pourrions profiter tous deux d’un peu de sucre à la vitamine.

C’est donc le coeur léger et fier de notre machination que j’ai inséré mon obole dans le tronc.

L’engin a desserré ses mâchoires, fait rouler ses boissons, projeté la première bouteille dans le vide, et puis la seconde…

Ouais. La lose.

On s’est retrouvé avec une bouteille dont on n’avait même pas envie.

Mais ce n’était pas grave ! Nous sommes repartis d’un pas vaillant vers l’embarquement. Je passerai pudiquement sur le pauvre steward qui donnait l’impression d’avoir eu un bubble gum pour professeur d’anglais – j’aurais voulu pouvoir l’enregistrer et vous le faire partager, c’est impossible à raconter – pour terminer par ne pas remercier les services bagagerie de l’aéroport Lyon Saint Exupéry qui, en trois passages chez eux, m’ont quand même cassé deux sacs à dos. Il y a peut-être chez eux une secte d’étrangleurs de Lafuma, jugeant que seule la valise est conforme à l’idée que Dieu se fait du voyage. Autant j’avais laissé passer la première fois, autant là, même s’il s’agissait seulement d’un pauvre sac acheté 20 $ CAD au Québec, j’étais décidé à jouer les procéduriers et à leur faire perdre temps et énergie pour obtenir réparation. De retour en terres bretonnes, je me dirige donc vers la guérite idoine.

J’explique à l’hôtesse d’accueil mon problème, que je vois alors pianoter sur son terminal, et je découvre avec stupéfaction qu’il existe une page entière de codes pour les bagages endommagés, afin de couvrir tous les cas de figure possibles, lesquels doivent aller, j’imagine, de LA pour “lanière arrachée” à EN pour “pris dans une explosion nucléaire” en passant par DP pour “déchiqueté par un pitbull”.  La dame fait alors glisser une enveloppe vers moi sur le comptoir.

« Voilà monsieur. Vous devez aller faire constater l’incident par un maroquinier agréé. Celui-ci établira un justificatif circonstancié et évaluera le montant de la réparation, qu’il effectuera donc, et nous vous la rembourserons sur présentation du justificatif, d’un RIB et sur cession de l’âme de votre premier né. Ou bien, si ce n’est pas réparable, il vous proposera un modèle équivalent que vous achéterez bien entendu, et vous serez indemnisé sur la valeur Argus du sac à dos pourrave à condition de nous joindre un constat d’huissier, un contrat d’assurance lors de votre prochain vol vers Lyon et trois gouttes de sang frais apposé au bas du contrat. Avez-vous des questions ?

— Ouais. Où est-ce qu’on trouve un maroquinier au XXIe siècle ?

— Heu. Chez des boutiques qui vendent des sacs ? »

Et voici comment, auguste lectorat, au détour d’un incident de voyage, on démontre, d’un doigt dans le nez et d’un coup de théorème de Gôdel, que le maroquinier et le vendeur de sacs sont indéfinissables en dehors de leur propre espace mutuel. Je crois maintenant qu’ils n’existent pas, en réalité. Apprends la vérité, auguste lectorat : les maroquiniers sont une création de notre esprit et une invention des bagagistes de Lyon Saint Exupéry.

J’ignore cependant encore dans quel funeste but. Mais, si je disparais, tu connaîtras au moins les coupables.

2010-11-09T11:47:58+01:00mardi 9 novembre 2010|Expériences en temps réel|4 Commentaires

Nouvelle scène de violence urbaine

Siloane, qui avait déjà exprimé son horreur face à la tragédie des lolcarts, vient de m’adresser un nouveau cliché d’une rare tristesse. Cela sort un peu du cadre de notre combat, mais ce n’est pas une raison pour rester impassible. Attention, comme toujours, aux âmes sensibles.

Voici le récit qu’elle nous livre :

Mes amis, l’heure est grave ! Non seulement la grande extinction se poursuit en silence au pied de nos immeubles malgré nos efforts pour alerter l’opinion publique, mais elle s’étend même à d’autres de nos amis à roulettes. Pourquoi une telle discrimination, doit on obligatoirement aller sur ses pattes ou ses jambes pour mériter la considération ? Non contents de l’avoir laissé mourir dans l’indifférence, ceux qui l’ont abandonné là ont exposé sa carcasse à l’humiliation publique. Sa souffrance est sans fin, il lui faudra encore pendant de longues années de décomposition supporter les outrages et les regards méprisants des passants en espérant qu’une bonne âme mette fin à ce calvaire et le jette dignement. Pouvons-nous encore tolérer cela ? Pour tous ceux qui restent dans nos placards, tremblants, espérant un meilleur sort, nous devons faire savoir ce qu’il se passe. Regardez bien cette photo, je ne peux pas croire que vous ne serez pas émus.

Photo Siloane

N’est-ce pas ? Pouvons-nous tolérer cela ? Hein ? La colère, que dis-je, la révolte monte en moi face cette image. Que faut-il pour au moins accorder à ces pauvres compagnons une fin décente ?

Je suis toujours disponible via le formulaire de contact pour recevoir vos photos et récits éthologiques originaux. Ensemble, nous ferons reculer la tragédie.

Mes amis, l’heure est grave ! Non seulement la grande extinction se poursuit en
silence au pied de nos immeubles malgré nos efforts pour alerter l’opinion
publique, mais elle s’étend même à d’autres de nos amis à roulettes. Pourquoi
une telle discrimination, doit on obligatoirement aller sur ses pattes ou ses
jambes pour mériter la considération ? Non contents de l’avoir laissé mourir
dans l’indifférence, ceux qui l’ont abandonné là ont exposé sa carcasse à
l’humiliation publique. Sa souffrance est sans fin, il lui faudra encore pendant
de longues années de décomposition supporter les outrages et les regards
méprisants des passants en espérant qu’une bonne âme mette fin à ce calvaire et
le jette dignement. Pouvons-nous encore tolérer cela ? Pour tous ceux qui
restent dans nos placards, tremblants, espérant un meilleur sort, nous devons
faire savoir ce qu’il se passe. Regardez bien cette photo, je ne peux pas croire
que vous ne serez pas émus.
2010-11-05T11:48:21+01:00vendredi 5 novembre 2010|Expériences en temps réel|1 Commentaire

Un autre échouage (prudence âmes sensibles)

Je suis fier de toi, auguste lectorat, j’ai envie de te prendre dans mes bras et de te serrer avec émotion et camaraderie. Après la dénonciation de cette tragédie, la semaine dernière, tu t’es levé, tu t’es mobilisé, tu as brandi le poing et crié bien fort : “Non !”

Ainsi, Laurent, cher ami et lecteur de longue date, m’a envoyé à son tour une photo insoutenable de tristesse, mais ô combien salutaire et nécessaire, et il est de mon devoir de la partager. En impeccable éthologue, il joint le court descriptif ci-dessous :

Tragique…

Un autre de ses congénères, échoué lui aussi. Son teint éclatant balayé par les vagues, il repose sur la grève, recouvert petit à petit de son linceul de sable. Dernière image avant de disparaître dans ce lit funèbre…

Il sera peut-être découvert dans quelques siècles par des archéologues, spécimen d’une espèce disparue, dinosaure de grandes surfaces. D’un animal isolé, abandonné par les siens, il deviendra représentant de ses congénères disparus, il y a bien longtemps.

Mais pour l’heure, le drame s’achève, la vie s’éteint, dans la solitude et la douleur. Sa volonté a pourtant repoussé la maladie pour quelques instants. Il a vaincu sa gangue de béton, fui le monde des homme, est retourné à la nature…

Il meurt, seul, mais libre !

Nos voix, seules, sont perdues ; ensemble, elles sont plus fortes. Comme Laurent, restez aux aguets avec vos appareils photos, vos téléphones portables. Envoyez-moi vos photos, accompagnées des circonstances de l’échouage (mon mail est ici) et je les publierai afin que ces tragédies qui fendent le coeur ne se reproduisent jamais plus et que nous retrouvions seulement nos amis dans le cadre qui leur est familier : gambadant gaiement sur les parkings des supermarchés.

Tragique…

Un autre de ses congénères, échoué lui aussi. Son teint éclatant balayé par les vagues, il repose sur la grève, recouvert petit à petit de son linceul de sable. Dernière image avant de disparaître dans ce lit funèbre…
Il sera peut-être découvert dans quelques siècles par des archéologues, spécimen d’une espèce disparue, dinosaure de grandes surfaces. D’un animal isolé, abandonné par les siens, il deviendra représentant de ses congénères disparus, il y a bien longtemps.

Mais pour l’heure, le drame s’achève, la vie s’éteint, dans la solitude et la douleur. Sa volonté a pourtant repoussé la maladie pour quelques instants. Il a vaincu sa gangue de béton, fui le monde des homme, est retourné à la nature…
Il meurt, seul, mais libre !

2010-10-17T23:51:15+02:00lundi 9 août 2010|Expériences en temps réel|3 Commentaires

Tragique échouage en milieu urbain (prudence âmes sensibles)

Après avoir parcouru jusqu’à des milliers de kilomètres dans des conditions allant du plus confortable au plus chaotique, accomplissant infatigablement leur rôle dans le cycle de la vie, les vieux spécimens se détachent parfois du troupeau. C’est fréquemment l’homme qui les attire ; inconscients des conséquences, touristes et familles les apprivoisent et, pendant un temps, les nourrissent, les conservent près d’eux, avant de les abandonner à la première maladie, ou même sans raison. L’animal, isolé de ses congénères, est alors incapable de regagner les siens et son milieu naturel ; il se laisse souvent aller à l’errance, oubliant de s’alimenter et même de s’abriter par gros temps.

On les retrouve ainsi échoués, oubliés, gisant tristement sur le flanc, seuls. On devine l’égarement tragique de l’animal, désorienté, souvent vieux et malade, qui n’a guère eu que la force de se traîner derrière un buisson pour mourir à l’abri des regards, appelant en vain de ses tristes couinements des maîtres qui se sont lassés de ses services.

Insoutenable.

2010-10-17T23:51:27+02:00lundi 2 août 2010|Expériences en temps réel|5 Commentaires

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