Procrastination podcast s06e02 – La narration au présent

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s06e02 – La narration au présent“.

Un épisode peut-être encore plus axé sur la subjectivité et la perception que d’habitude, tandis qu’il est temps (heh) de discuter du présent de l’indicatif dans la narration. Quelles en sont les forces et les faiblesses ? Doit-on le réserver à certains types de récits uniquement ou bien est-il plus riche qu’on ne pense ? Est-ce la lutte des classiques contre les modernes ?
Pour Estelle, il transmet une oralité, mais surtout une immédiateté qui en font les forces. On l’imagine souvent réservé à la littérature jeunesse, mais absolument pas !
Lionel (définitivement dans le camp classique cette quinzaine) met en garde contre la sécheresse qu’il peut induire et questionne le bien-fondé de la perte de la voix du conte, disputant l’immersion que le présent procure.
Mélanie attire l’attention sur certaines situations peu maniables avec les temps classiques (notamment la narration à première personne du singulier au passé simple), que le présent résout élégamment, et expose son usage intuitif de la forme.

Références citées

– Jean Genêt, Notre-Dame des Fleurs

– Virginie Despentes, Les Jolies choses

– Francis Berthelot, Rivage des intouchables

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2021-10-20T18:06:51+02:00vendredi 1 octobre 2021|Procrastination podcast|2 Commentaires

Steampunk + Haendel : Cœurs anachroniques ép. 1 disponible

Anachronistic Hearts, Les Cœurs anachroniques, c’est un projet fou et génial de rendre la musique classique accessible au plus grand nombre et de la faire aimer en utilisant les médias et les genres contemporains : une mini-série sur YouTube de pur steampunk mêlant tout ce qu’on aime – surnaturel, loups-garous et j’en passe.

J’en avais parlé et je vous en recauserai (que ça vous plaise ou non, heh) parce que l’initiative est géniale, que la qualité de la production est bluffante, et surtout parce qu’on y trouve la voix absolument renversante d’Héloïse Mas, qui occupe le rôle principal avec un réjouissant panache. Le premier épisode est enfin sorti et j’attends la suite de nageoire ferme :

Bonus : deux figures connues de l’imaginaire apparaissent dans ce premier épisode, auguste lectorat, sauras-tu les identifier sans tricher ?

2021-04-23T11:08:38+02:00mardi 27 avril 2021|Décibels|2 Commentaires

Pourquoi la fantasy est un genre contemporain et non antique

Ce week-end, j’ai eu le plaisir de donner un de mes ateliers préférés à l’école parisienne Les Mots : comment écrire une histoire grâce au conflit. (Je pense résolument qu’histoire et conflit narratif sont indissociables. Mais c’est une autre… histoire. Ou un autre conflit) Un moment très agréable (merci aux stagiaires qui se sont prêtés sans broncher à mes consignes rudes !), et qui a donné naissance à plusieurs débats passionnants et enjoués, dont, forcément, les définitions de l’imaginaire. Et parmi celles-ci, celle de la fantasy et surtout, son ascendance.

Couv. Jean-Jacques Chaubin

Or il y a un argument qui revient souvent et qu’il me paraît intéressant de traiter. On le retrouve notamment, de mémoire, dans la postface de l’anthologie Fantasy parue en 1998 chez Fleuve Noir dirigée par Alain Névant et Henri Lœvenbruck : la fantasy met en jeu une pensée magique héritée du conte et du mythe, un réenchantement du monde. La fantasy est une continuation directe de ces œuvres fondamentales de l’humanité, dont la tradition remonte jusqu’à Gilgamesh. En conclusion, Gilgamesh et les légendes, c’est de la fantasy.

Sauf qu’en fait, non. Tout va bien dans ce raisonnement jusqu’à la dernière étape. Pendant des années, j’ai adhéré au raisonnement sus-cité : après tout, pour un genre longtemps décrié et ignoré par l’establishment, aller englober Gilgamesh et les contes dans le corpus, ça le fait. Ha, que me parlez-vous du Nouveau Roman : moi, j’écris dans le même genre que Dante, bitch.

Sauf que toute l’expression est là : « une continuation directe ». Implication n’est pas équivalence. J’ai mis un temps à comprendre (peut-être surtout à accepter) que la fantasy est un genre résolument moderne, qui naît au tournant du XXe siècle. Et que c’est anachronique de qualifier L’Odyssée de fantasy.

Pourquoi ? Si la fantasy descend du conte et du mythe, pourquoi le conte et le mythe ne sont pas de la fantasy ?

Parce que, pour réenchanter quelque chose, il faut que la chose en question ait été désenchantée, n’est-ce pas ? (Mylène Farmer approuve ce message.)

La fantasy moderne apparaît un peu dans un état d’esprit semblable à celui qui fait naître la science-fiction : face au développement d’une société industrielle, le désir de questionner le cours que suit le monde, et surtout d’y retrouver une forme de poésie et d’émerveillement. Mode de pensée voisin du préraphaélisme.

Par conséquent, la fantasy ne peut s’envisager, comme genre littéraire, que sur la base d’un dialogue, d’une dialectique entre la sensibilité moderne, post-moderne, contemporaine, et l’univers magique présenté. « Game of Thrones » ne peut exister qu’à la fin du XXe siècle par le décalage qu’il présente entre ce Moyen-Âge âpre et notre société technologique, par, pourtant, le voisinage des thèmes sociaux et politiques entre l’univers imaginaire et le nôtre, par, aussi, la persistance de craintes ancestrales (« The night is dark and full of terrors ») et l’émerveillement ancien, presque atavique, suscité par des figures mythiques comme le dragon. Clément VII aurait offert sans sourciller une « corne de licorne » à François Ier parce que, eh bien, la créature était considérée comme bel et bien réelle. La distance entre le mythe et le quotidien ne peut s’opérer que si distance il y a (duh) et c’est de celle-ci que naît le vertige et l’émerveillement suscités par la fantasy, qui sont d’un nature distincte de ceux éprouvés par un roi du XVIe siècle recevant la corne d’un animal fabuleux présentée comme vraie.

C’est aussi de là que peut venir sa valeur métaphorique. À ce niveau, elle opère strictement sur le même plan que le conte ou le mythe. Mais elle s’adresse à une sensibilité différente qui la place résolument dans un paysage différent et, surtout, elle fait naître des réactions et sensations différentes par une confrontation presque méta avec l’univers narratif situé en décalage. Ce n’est pas à dire que ces sensations ne sont pas intemporelles – au contraire, peut-être que la fantasy, en s’adressant aux racines les plus profondes de l’humain, est le genre le plus intemporel de tous (voir cet excellent article de Léa Silhol sur sa force) – mais son existence est, donc, résolument contemporaine.

2019-12-16T16:25:29+01:00mardi 17 décembre 2019|Best Of, Le monde du livre|3 Commentaires

Fantasy épique… et vraisemblance historique [table ronde aux Imaginales 2018]

Ce débat aux Imaginales 2018 a été capté par le site de référence ActuSF et faisait participer Fabien Cerutti, Estelle Faye, Jean-Philippe Jaworski et moi-même. Modération et animation : Victor Battagion. Il peut être écouté librement en ligne ou bien téléchargé sur cette page.

En prime, un extrait vidéo :

 

2018-06-14T03:38:45+02:00lundi 18 juin 2018|Entretiens|Commentaires fermés sur Fantasy épique… et vraisemblance historique [table ronde aux Imaginales 2018]

Une GROSSE refonte du site – pour une longue durée

ld v7Voilà ! L’ancienne infrastructure logicielle du site commençait vraiment à dater et il fallait la mettre à jour pour disposer des derniers développements disponibles sur le web. Ce qui fut fait en début d’année, avec une version de transition du site qui a surtout servi à jouer avec de nouvelles technologies et à migrer une grande partie du contenu. J’espérais garder cette version de transition un peu plus longtemps, mais elle s’est révélée compliquée à maintenir et, comme le lancement de Port d’Âmes approche, la rénovation graphique qui se préparait commençait à s’imposer. J’espère qu’elle vous plaira ! Le but est à présent que cette version dure, idéalement plusieurs années, mais elle est tellement puissante et modulaire en coulisses (le chemin que prend WordPress depuis un an ou deux) que cela n’est pas irréaliste.

Qu’est-ce qui change ?

Principalement l’apparence, et dans les grandes largeurs, ce qui devenait nécessaire. J’ai plein de jouets graphiques à ma disposition pour présenter du contenu de façon plus agréable et moderne, et surtout entièrement compatible avec les terminaux mobiles. Le contenu est toujours au même endroit. Mais surtout, les performances sont bien meilleures, à la fois par une mise à jour de mon cher hébergeur Mistic (que je recommande, faites vivre une petite boîte familiale plutôt qu’une grosse où vous n’êtes qu’un numéro) et de ma propre infrastructure.

Et ensuite ?

D’abord, j’ai quand même quelques bugs à corriger, mais il s’agit de détails de mise en page à ce stade. Néanmoins, si vous tombez sur un gros problème ou cassez quelque chose, n’hésitez pas à me le faire remonter ! 

Ensuite, je dispose enfin des outils que j’espérais pour fournir des portails digne de ce nom faciles à maintenir. En plus des activités normales, le contenu actuel nécessite une réorganisation un peu plus sensée qui va se faire doucement, et une réactualisation de certaines pages. Et surtout, je pourrai enfin construire les sites miniatures sur les univers, Évanégyre et Léviathan, que je promets depuis 1789.

Pour le fun

Hé, auguste lectorat, regarde ce que j’ai trouvé dans mes cartons : une capture d’écran de la toute première version du site en, quoi ? 2006 ?

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C’est moche, hein ?

2015-07-07T23:21:58+02:00mercredi 8 juillet 2015|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Une GROSSE refonte du site – pour une longue durée

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