L’Impassible armada est DISPONIBLE !

Et hop, c’est officiel, après les avant-premières du week-end et le récit de l’intrépide réalisation de la couverture :

Couv. Victor Yale

L’Impassible armada est disponible dans toutes les librairies : du roman d’aventure maritime mêlé de surréalisme et d’absurde, une ambiance rappelant l’humour noir de « Tuning Jack » ou de Les Questions dangereuses.

On avait regardé, horrifiés, les cristaux mous submerger le pont et les camarades sauter à la mer sans même attendre la fin, gelés par dizaines. Ce jour-là, la glace avait chanté fort pour eux.

À présent, elle chantait aussi alors que notre propre bâtiment, l’Awesome Pride, prenait de la vitesse, porté par le Flux. La glace, on la voyait ruisseler comme de l’eau sur de la pierre noire – le véritable océan. Ce que j’aurais voulu le retrouver, lui. Elle, j’essayais de pas l’écouter, mais ce glouglou apaisant, tranquille, libérait une note bleue, obsédante, qui me faisait mal à la tête, comme quand on boit trop froid.

Novella en version augmentée, avec un tout nouveau contrechant : seulement 7 € dans toutes les librairies.

➡️ Site de l’éditeur

2022-05-06T15:25:08+02:00lundi 18 octobre 2021|À ne pas manquer|8 Commentaires

L’Impassible armada redux sortira pour les Imaginales d’automne : la couverture !

Bien !

Alors, c’est un projet bouclé de longue date, qui devait sortir l’année dernière, mais comme c’est un bouquin surtout appelé à être promu en festivals (même s’il sera disponible partout), nous avions décidé d’en retarder la sortie. À présent que nous y voyons un chouia plus clair sur la tournure de l’année 2021, nous avons décidé d’une nouvelle date de sortie : la version augmentée de L’Impassible armada sortira en octobre aux éditions 1115 !

Et la couverture a été révélée, alors je peux aussi… 

Est-ce qu’elle n’est pas trop magnifique ? Elle m’évoque presque le passage lent et majestueux d’une sorte de divinité cétacée (m’empêchant me rendre compte que je serais en train de me noyer parce que si vous voyez passer des baleines comme ça, vous êtes certainement beaucoup trop bas sans bouteilles).

L’Impassible armada, de quoi ça parle ? On est résolument davantage du côté du surréalistico-nawak de Les Questions dangereuses, de « Bienvenue à Magicland » ou « L’Importance de ton regard » plutôt que du sérieux de « Les Dieux sauvages ». C’est un roman d’aventure maritime dans une situation absurde – deux flottes ennemies bloquées dans une glace contre nature dont le chant érode lentement la raison des matelots. Là-dedans, Davenport, un marin particulièrement démerdard et un tantinet égocentrique, ourdit un plan audacieux pour s’en sortir, parce qu’avant tout, il n’a pas, mais alors pas du tout envie de mourir d’une crise de nihilisme.

J’ai pu dire ici et là que je tendais à éviter de revisiter les anciens textes publiés, car je les considère le reflet d’un certain processus et d’une époque. Cependant, avec cette version « redux » de L’Impassible armada, je ne déroge pas à cette règle : le texte de la novella d’origine n’a pas changé, mais j’ai ajouté, disons, un contrechant à l’histoire, conçu à la demande des éditions 1115 qui avaient envie d’en voir davantage sur cet univers de cinglé et sous une forme faisant éclater les bornes du récit. Quand un éditeur vous propose de développer votre univers, ça ne se refuse pas ! Merci aux éditions 1115 de donner à ce texte un nouvel écrin augmenté et de lui permettre d’être son propre livre !

L’Impassible armada fait partie de mes textes préférés et je me suis vraiment beaucoup amusé à retrouver l’esprit de cet univers absurde pour composer ce contrechant. J’espère que ce petit bouquin vous emmènera loin, dans cette région des cartes où l’on écrit « Ici, il y a des dragons », et surtout – car c’est ma fierté secrète dans l’existence – qu’il vous arrachera un ou deux gloussements suivi d’un marmottement du genre « Ce Davoust, quand même, qu’est-ce qu’il est con ».

Le jour où Jacke a sauté par-dessus bord, j’ai compris qu’il était temps d’agir.

Il ne l’a pas fait sans me dire mes quatre vérités, ça, non. Tout ce temps, je croyais qu’on était frères de bord, partageant les dangers de la bataille et le réconfort des camarades. Eh bien, il est sorti en uniforme d’apparat sous la lune perpétuelle qui dirige maintenant nos chiennes de vies. J’ai tout de suite vu que ça n’allait pas ; aucun de nous ne fait plus très attention à la discipline vestimentaire. Il est venu vers moi de ce pas raide et décidé qu’on a appris à reconnaître, les yeux dans le vide, fixés un peu au-dessus de ma tête, comme si j’avais un oiseau perché sur le crâne. Et puis il m’a dit avec cette voix monocorde, glacée, mécanique :

« Davenport, tu as une tête de rat, le caractère d’une fouine, je sais que tu triches aux cartes et je ne supporte plus d’entendre ton rire de hyène. »

Et puis il m’a salué, il a marché vers le bastingage, l’a enjambé et il a sauté.

Premières lignes de L’Impassible armada.
2021-04-13T09:52:18+02:00lundi 12 avril 2021|À ne pas manquer|4 Commentaires

Vers les îles, vers les baleines

Cliquez pour un agrandissement. (Photo Kelisi)

Cela fait un moment que je finalise mes préparatifs et que mon dossier a été accepté, mais avec l’actualité entourant Léviathan : La Nuit et Reines et Dragons, impossible d’en glisser un mot. À la fin de la semaine, j’aurai quitté le territoire français pour un nouveau volontariat écologique : après New Quay au Pays de Galles l’année dernière auprès de Sea Watch Foundation, je pars cette fois cinq semaines sur l’île de Mull, dans l’archipel des Hébrides, qui s’émiette peu à peu depuis la côte ouest de l’Écosse.

Je participerai aux actions du Hebridean Whale and Dolphin Trust (HWDT), qui, comme son nom l’indique, se charge d’étudier et protéger les populations de baleines et dauphins dans la région. En effet, le chenal séparant les deux groupes d’îles, appelé le Minch, constitue une importante voie de passage pour les mammifères marins entre le nord-est du Royaume-Uni (mer du Nord et mer de Norvège) et le sud-ouest (mer d’Irlande, Atlantique), mais c’est aussi une région où la circulation maritime est intense, ce qui conduit à de nombreuses interactions entre homme et faune sauvage.

Il s’agira, comme avec Sea Watch, de répondre aux diverses tâches de maintenance des données scientifiques que brasse une telle fondation, de participer à la photo-identification des populations locales de cétacés, mais aussi de contribuer à disséminer les connaissances naturalistes auprès du public.

Je serai d’abord affecté à terre, mais, début août, c’est le départ en mer, sans plus aucun contact avec la civilisation. Le HWDT affrête en effet son propre navire scientifique, un voilier de 16m, le Silurian, pour des expéditions d’une dizaine de jours au sein des îles en quête des animaux, pour divers relevés de données et photographies scientifiques.

Le Silurian. Photo (c) HWDT

Pendant ces dix jours, presque aucun abordage sur une terre habitée n’est possible. Le navire mouille à l’abri des vents dans des criques au sein des petites îles inhabitées, et l’équipe scientifique (dont je suis ravi et honoré de faire partie) en profite pour compléter ses données par des relevés de flore jusqu’à ce que le soleil fasse défaut. Je ne nie pas une certaine impatience à l’idée de cette expérience ! La vie à bord en petite communauté promet d’être un moment fort, et le rythme de travail épuisant, mais passionnant. (Cela dit, si le navire est perdu corps et biens, personne ne le saura avant des jours, vu l’éloignement. Ha ha !)

J’espère parler plus régulièrement de ce volontariat que je ne l’ai fait l’année dernière à New Quay. J’ai l’impression, auguste lectorat, que l’expérience t’intéressait, alors je vais m’efforcer de tenir un journal plus régulier dans cette rubrique Carnets de voyage. J’ai évidemment affûté mon matériel de photo – même si je frémis à l’idée de tout ce que je n’ai pas encore traité, laissant mon pauvre profil Flickr à l’abandon, et j’espère rapporter de belles images, en profitant des paysages écossais, et avec l’expérience acquise en photo animalière.

Et, avec un peu de chance, peut-être croiserai-je pour la première fois en liberté la silhouette caractéristique d’une dorsale saillante et noire, en arrière d’un singulier regard aveugle…

Photo (c) HWDT

Dans l’intervalle, je vous propose de jeter un oeil au site du HWDT, qui propose en particulier une magnifique bibilothèque de photos animalières, de paysages des côtes, et bien sûr du navire, sur cette page.

2012-08-01T19:54:45+02:00mercredi 4 juillet 2012|Carnets de voyage|8 Commentaires

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