Pourquoi je quitte Facebook

Si vous suivez cet endroit de perdition depuis quelque temps, vous savez que j’ai un problème de longue date avec les réseaux commerciaux. De manière générale, les réactions instinctives qu’ils suscitent, leur métrique fondée non pas sur la qualité des interactions mais sur leur nombre (ce fichu “engagement”) fonde un système voué à favoriser la colère, la peur et la désinformation. Je ne nie pas qu’il peut en sortir de belles choses – j’en ai vécu aussi – mais je pense de longue date que ce n’est pas grâce à la plate-forme, c’est parce qu’il y a des gens formidables.

J’ai donc décidé de quitter Facebook. En plus du rôle nocif des réseaux sur le monde, ils interagissent mal avec ma santé mentale. Autant j’ai à peu près réussi à apprivoiser Twitter, autant, de toutes les entreprises du domaine, je ne peux plus supporter l’impact de Facebook sur le monde, et continuer à me regarder en face en conservant une présence souriante sur la plate-forme

Facebook a montré à répétition son mépris complet pour la vie privée de ses utilisateurs et son attitude destructrice envers la démocratie (dont le scandale Cambridge Analytica ne forme que le sommet visible d’un énorme iceberg). Malgré les vœux pieux de Mark Zuckerberg, Facebook continue à donner une voix à la haine et à la désinformation, au point que la NAACP et d’autres associations de défense des droits de l’homme américaines ont appelé les entreprises à y suspendre leurs campagnes publicitaires. Facebook tolère les négationnistes du réchauffement climatique et combien, combien d’autres messages destructeurs, tout cela au nom de bénéfices publicitaires alimentés par la peur, la colère et la bêtise. 

Facebook est une entreprise criminelle et je refuse de continuer à alimenter son système. 

Mon compte personnel et ma page auteur seront désactivés sous quinzaine. Dans l’intervalle, je reste présent sur Twitter et évidemment ici. Pour mémoire, le site est entièrement accessible par flux RSS (et si vous ignorez ce que c’est, je vous encourage vivement à reprendre en main le flux de votre information) et évidemment il y a toujours la lettre d’information

Pour le contact personnel, je reste disponible par mail (mes initiales @ mon nom de domaine point com ou bien le formulaire du site). Hélas, pour raisons professionnelles, je ne peux pas entièrement quitter Facebook Messenger pour l’instant, mais pour tout échange, je vous invite fortement à privilégier n’importe quel autre moyen de contact. 

Merci de m’avoir suivi sur cet espace pendant plus de dix ans, 
Et on reste ici, et n’importe où ailleurs !

2020-06-28T18:14:34+02:00lundi 29 juin 2020|À ne pas manquer|15 Commentaires

Sécurisation de l’accès à la parole (politique)

epic-fail-car-epic-fail-crash-30-speed-grass-ditch-funny-kir-demotivational-poster-1259796277Les élections départementales approchent, la montée de la peur fait le jeu des extrêmes, et les personnalités politiques, notamment du FN, multiplient les “dérapages” sur les réseaux sociaux

Stop.

Ça suffit de qualifier de “dérapages” les ocurrences où une personnalité politique tient des propos haineux et injurieux. L’Islam est la peste bubonique ? Dérapage, voyons. François Hollande raille l’Algérie ? Dérapage, allons. Tweets sexistes, homophobes ? Dérapages, dérapages, dérapages.

Cette novlangue est exaspérante. Un dérapage, ça évoque une petite erreur de jugement, une légère sortie de route sans gravité, oups, j’ai perdu le contrôle un instant, mais ça va, ha ha, vous comprenez, j’avais bu un Ricard de trop à midi.

Non. Quand une personnalité politique tient des propos diffamatoires, injurieux, racistes, sexistes, non seulement elle commet un acte qui peut tomber sous le coup de la loi, mais surtout, elle montre son inaptitude totale à manier le premier pouvoir qui lui est confié par le peuple : la parole. (Ou alors, elle teste son électorat, se permet une petite pique pour attiser les haines et s’attirer la faveur des simples d’esprit, ce qui est simplement malhonnête.) Ce n’est pas un dérapage. Ce n’est pas sans gravité.

C’est une faute, et il faut la qualifier de telle.

Mais, eh bien, si la mauvaise foi est la règle du jeu, alors proposons-en une autre, de règle, tiens. Une défense classique, aussi idiote que de mauvaise foi, consiste à dire “c’est pas moi, c’est le type qui passait dans le coin qui a utilisé mon téléphone, quelle guigne, monsieur l’agent ». J’ai fait douze fautes d’orthographe : j’ai été piraté. J’ai tenu des propos indignes : on utilisé mon ordinateur quand j’avais le dos tourné.

Or, nous avons dans notre pays pas toujours bien éclairé une loi, Hadopi (dont j’ai déjà dit bien du mal à l’époque), qui impose de sécuriser son accès à Internet : ne pas le faire, d’ailleurs, est un délit. Un réseau Wi-Fi se pirate assez aisément, mais les comptes des grands réseaux sociaux proposent tous une authentification à deux étapes, ce qui est extrêmement difficile à contourner. Sans parler du verrouillage du terminal lui-même (mot de passe, code PIN, pattern lock…). Ils n’ont quand même pas de chance, tous ces politiques qui se font pirater, non ?

Chaque fois qu’une personne politique se plaint que son terminal a été utilisé en son absence, qu’on a accédé à ses comptes à son insu, elle ne fait qu’admettre un délit : elle n’a pas sécurisé son accès à Internet.

Qu’attend la Hadopi pour leur tomber dessus et leur retirer le droit de proférer des insanités ?

Ce n’est pas de la censure… S’ils ne savent pas employer correctement les outils à leur disposition, qu’on les leur retire, non ? C’est la simple application de la loi. *sourire angélique*

Sinon, qu’ils assument. Et qu’on cesse de parler de dérapages quand on a simplement affaire à de la haine, du mépris, de la bêtise et de la malhonnêteté intellectuelle.

2015-02-26T00:17:03+01:00jeudi 26 février 2015|Humeurs aqueuses|5 Commentaires

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