Procrastination podcast s06e12 – Ne pas écrire

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s06e12 – Ne pas écrire“.

On parle beaucoup d’écrire, mais quasiment jamais des pauses et des respirations : dans cet épisode, plongée dans la jachère de la création, à l’opposé des impératifs de production.
Mélanie expose l’existence de cette pression d’occuper l’espace dans les métiers artistiques, qui est difficilement compatible avec le travail de l’inconscient sur la durée. Surtout que la créativité peut évoluer, comme dans son cas, entre les genres et même les formes. Lionel propose un parallèle avec son travail en musique, où le mûrissement permet de rendre les sessions de travail finalement plus efficaces, à mesure que l’esprit fonctionne en tâche de fond : les processus créatifs comportent une part d’aléatoire, ce ne sont pas des chaînes d’assemblage que l’on peut répéter à l’identique d’un jour à l’autre. Estelle renchérit sur le fait que se nourrir l’esprit de centaines de choses, parfois en rapport avec des projets, mais parfois non, permet de s’enrichir et enrichir son travail ; elle dévoile aussi son ancienne méthode contre-intuitive pour réussir ses dissertations de français… un aspect de sa manière de travailler qu’elle observe encore aujourd’hui.

Références citées

– La collection Bouquins

– Steven Pressfield, La Guerre de l’Art

– Kourosh Dini

– Stephen King, Écriture

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-03-18T08:14:34+01:00mardi 1 mars 2022|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s06e12 – Ne pas écrire

Les modes sombres nuisent à la productivité – essayez le solarisé à la place

Ouuuuh so dark.

Le mode sombre est arrivé sous iOS, après macOS l’année précédente

C’est très à la mode : le… euh, mode sombre. En gros, pendant des décennies d’informatique, on s’est escrimé à recréer la métaphore du papier et du crayon : une écriture sombre sur une feuille, et croyez-moi, ça en nécessitait, de la puissance de calcul.

De ça (Apple ][)… (source)
À ça (Macintosh, système 1) (source)

Or maintenant, c’est ultra tendance d’évacuer cette métaphore d’un autre âge pour préférer un bon blanc sur fond noir, un mode inversé, un mode sombre.

Windows 10 dans toute sa gloire brutaliste.

Les avantage du mode sombre, mis en avant par les innombrables utilisateurs qui le réclament, sont multiples :

  • Plus doux pour les yeux (moins lumineux, évite la grande feuille blanche qui te poignarde la rétine, surtout sur nos gros écrans modernes)
  • Moins de lumière, signifie moins de lumière bleue, donc censément meilleur pour le sommeil
  • Si l’on lit à côté de quelqu’un qui dort, cela génère moins de lumière ambiante, id est, paix des ménages
  • Sur les écrans OLED (smartphones de dernière génération), le mode sombre économise la batterie (car les pixels noirs ne sont pas allumés)

… après moi, j’avoue que si ça nous rapproche de ça…

… je suis carrément pour, hein.

(— Dis Siri, lance les torpilles à photons sur le croiseur Klingon. — Très bien, je commande sur Amazon un carton de Calgon. — MAIS BORD*#!§)

TOUTEFOIS

Après avoir tenté trois jours le mode sombre sur macOS à sa sortie l’année dernière, je l’ai bien vite supprimé, car je vivais une expérience troublante : je ne pigeais plus rien à ce qui se passait sur mon écran.

Houlà, hein, quoi, qui êtes-vous ? (Source)

J’ai mis ça sur le compte que j’était vieux et idiot, incapable dorénavant de swiper à gauche ou à droite pour exprimer mon approbation sur des sujets d’actualité, mais je suis tombé sur cet article extrêmement fouillé et nourri en sources expliquant, en un mot comme en cent, que le mode sombre tue la productivité.

Tout va bien, je ne suis ni vieux ni idiot. Hah.

La raison, en résumé, est très simple : l’humain est une espèce globalement diurne (sauf pour les plus étudiants parmi nous) et son œil, et le cerveau qu’il y a derrière, ont évolué pour détecter des machins sombres sur fond clair. Pas l’inverse. Donc, il est plus difficile de lire du texte en mode sombre qu’en mode clair, parce qu’on n’est pas trop trop câblés pour. (L’article de TidBITS propose des comparaisons d’image éloquentes à ce titre.) Et donc, on serait moins productif en mode sombre qu’en mode clair. (Starfleet devrait se poser des questions.)

Cependant, le mode sombre conserve un avantage fondamental : ne pas assassiner les yeux. Du coup, que peut-on faire ? Ne rien y voir et être ralenti, ou y voir super bien, mais finalement pas aussi longtemps au regard des années ? (J’avoue qu’après des journées entières passées sous Scrivener avec la feuille blanche qui me hurle à la rétine, je ne suis pas contre un peu de douceur oculaire.)

C’est là qu’entre un mode beaucoup moins connu, mais qui rassemble à mon sens (presque) le meilleur des deux mondes : le solarisé, solarized dans la langue d’Ed Sheeran. Conçue par le designer Ethan Schoonover depuis 2010, cette palette de couleurs (qui existe en clair et en sombre) évacue le blanc pur pour une sorte de sépia beaucoup plus doux à l’œil, mais qui permet de conserver malgré tout un contraste élevé avec le texte.

Solarized en clair et sombre, illustration Ethan Schoonover

Or, si l’on cherche bien, on trouve ce mode, ou une version approchante, dans beaucoup d’applications de lecture et d’écriture : Instapaper, Apple Books, l’application Kindle, jusqu’à Ulysses.

Instapaper en mode sépia (pas exactement solarisé, mais approchant)

Et sinon, il n’est pas difficile de configurer son application d’écriture préférée pour changer le fond blanc contre quelque chose de plus doux :

Scrivener en solarisé “maison” (texte plus sombre que la palette de base, parce que je préfère)

Bien sûr, le solarisé n’économise pas plus la batterie que le mode clair classique, mais si ce n’est pas un problème, alors cela peut nettement diminuer la fatigue de la personne au clavier.

Si configurer vos espaces de travail relativement à ces couleurs vous intéresse, toutes les ressources se trouvent sur le site d’Ethan Schoonover, ainsi que sur Wikipédia. Et comme je vous aime, voici, directement récupérée de la page idoine, la récapitulation des valeurs de couleurs, fonds et accents :

À vous d’expérimenter et de décider où se trouve votre préférence (dark side ou solarized side), mais je recommanderais de coller un peu de solarisé là où c’est possible pendant quelques jours et de voir comment vous le sentez. Mais en ce qui me concerne, à part pour quelques usages bien précis (notamment pour les migraineux, ou pour les applications de montage photo et traitement vidéo), le mode sombre me paraît une fausse bonne idée.

2019-10-02T08:51:09+02:00mercredi 2 octobre 2019|Best Of, Lifehacking|9 Commentaires

Retour sur la méthode pomodoro pour écrire

La méthode pomodoro est un des hacks les plus connus pour se botter le cul se motiver pour une tâche complexe, barbante ou intimidante – un de ces adjectifs représente un intrus pour décrire l’écriture, auguste lectorat, sauras-tu le retrouver ? Je travaille actuellement à quasi-plein temps sur La Fureur de la Terre, le tome 3 de « Les Dieux sauvages ». Je monte lentement en puissance ; je commence à avoir l’habitude de ce processus, le temps de me réapproprier lieux et personnages, de sentir le récit acquérir son élan et sa dynamique, de sentir l’espace mental où je peux gouverner d’une main légère sur la barre en laissant le navire suivre ses propres courants.

La méthode pomodoro, donc : 25 minutes de travail pour 5 de pause, dont j’ai dit le plus grand bien dans le cadre de l’écriture. J’ai écrit la quasi-totalité des deux premiers tomes de la série (La Messagère du CielLe Verrou du Fleuve) de cette manière, mais au fond de moi, j’ai toujours un peu considéré cette béquille comme inélégante. Je suis auteur, je suis censé ne pas avoir besoin de ce genre de piratage mental, non ? Alors que je travaille sur mon troisième bouquin, je devrais pouvoir m’en passer, me perdre avec délectation dans mon récit, être beau comme un Stephen King.

Donc, pour la énième fois, j’ai tenté de me réserver des créneaux d’écriture et de me laisser aller sans ce rythme bizarre de 25/5. Résultat : pas la catastrophe, mais presque. J’ai peut-être pourri mon cerveau après deux ans de cette méthode, je ne sais pas, mais j’ai vu resurgir aussitôt les ennemis classiques : du mal à m’y mettre (procrastination), du mal à me concentrer, à me donner une direction précise. Et si je recherchais tel sujet pendant… quoi, deux heures ? Est-ce bien utile ? Comment ne pas se perdre ?

La finalité d’une session d’écriture consiste à mettre des mots sur la page. (Les bons, si possible, mais si ce sont les mauvais, ce sera toujours ça d’écarté.) Les recherches, la création de monde, c’est super rigolo, mais si cela ne sert pas l’histoire qu’on est en train d’écrire, au bout d’un moment, c’est un loisir, pas du boulot. (Avant que les mal comprenants ne me tombent sur la tronche : oui, les loisirs, c’est bien, mais si on veut écrire, on cherche à faire avancer le curseur, pas à bouiner ; on peut bouiner plus tard.) À titre d’expérience, j’ai alors repris les pomodoros, et là, ô miracle : j’ai réalisé davantage en une demie-journée qu’en une journée précédemment. OK, c’est une béquille, mais j’arrive plus à marcher sans, et je marche vachement mieux avec, donc, bon, va pour l’inélégance.

Pour ceux qui ont du mal à se concentrer (et/ou qui abordent des projets d’une complexité ou d’une longueur intimidante – l’écriture en faisant assurément partie), les pomodoros donnent une soupape fondamentale à l’esprit : ils lui indiquent quand il a le droit de faire une pause. Dans la réalisation d’une tâche créative (où il faut, par définition, inventer ce qui n’existe pas, ce qui est angoissant et/ou éprouvant), des tas de résistances plus ou moins conscientes peuvent surgir. Et surtout des distractions, surtout en notre époque. L’astuce la plus simple que j’aie trouvé pour combattre ces distractions consiste à les noter sur une feuille : tous les trucs idiots que j’ai envie de regarder plutôt que de me mettre à bosser et dont mon cerveau reptilien cherche à me convaincre de l’urgence (“dis ! Si on allait regarder des nouvelles du nouveau Metroid Prime sur Switch, genre tout de suite ?”). Quand je suis en état de flow, ça va, bien sûr ; je ne veux plus m’arrêter. C’est d’y entrer qui peut être compliqué. Et si je peux réduire le temps pour y arriver, c’est toujours ça de gagné de jour en jour. Sans parler de la sérénité.

Le cerveau est une drôle de machine, quand même : quand je dois me mettre à la tâche, le petit singe dans ma tête me chuchote plein de trucs censément urgents ; mais quand le moment de s’arrêter se présente, non seulement il ne veut plus lâcher l’affaire et terminer absolument ce passage, cette scène, ce chapitre, mais en plus, tous les trucs qu’il m’a soufflé ne suscitent absolument plus son intérêt.

La clé de la productivité consiste simplement à trouver comment respecter ses fonctionnements internes pour agir au maximum avec eux et réaliser ce que l’on souhaite avec le plus de plaisir et le moins de difficultés possibles. Je sais que mon petit singe veut se reposer, alors je lui donne des espaces, toutes les 25 minutes. Il n’a qu’une seule obligation dans ces moments-là : interdiction formelle de regarder ce qui peut générer du stress ou des questions – c’est-à-dire, interdiction d’inviter l’inconnu, donc pas de réseaux sociaux, de courriel, etc. Faire du thé, regarder un site d’actualité, nettoyer un dossier de téléchargements, installer une application que j’ai envie de tester, tout cela est autorisé dans le respect des cinq minutes de pause maximum. De même, et c’est très important, il n’est nullement obligé de s’arrêter dès que le réveil sonne – s’il tient à finir un truc, qu’il le fasse, bien sûr. Il m’arrive fréquemment d’avoir du mal à me lancer, puis de ne plus pouvoir m’arrêter, au point de ne pas me rappeler si le pomodoro a sonné ou non – et je constate que oui, il y a une heure. (Alors que sans cette béquille, rester concentré 1h30 présente un défi…)

Pour résumer et développer les règles sur les “pomodoros créatifs” que j’avais déjà introduites il y a un an, ma discipline consiste donc à :

  • Travailler à l’écriture par tranches de 25 minutes minimum. 
  • Toute distraction qui se profile (interne ou externe), aussi anodine ou brève soit-elle, est soigneusement notée à part, mais écartée pour l’instant. Le contrat implicite avec l’esprit est : “pas maintenant, mais je respecte ton envie, je la capture, et nous y reviendrons dans 25 minutes maximum”. (L’expérience prouve qu’on n’y revient quasiment jamais, mais ne pas la noter rompt cette histoire de respect, et peut générer du stress relatif à l’impression d’avoir oublié quelque chose.)
  • Le réveil qui sonne ouvre le droit à une pause de 5 minutes, dès que l’envie s’en fera sentir (ça peut être tout de suite ou dans une heure en fonction de l’état de concentration et de flow).
  • La pause est une vraie pause : quelque chose dont l’esprit a envie et/ou qui le détende. Toute activité qui peut découler sur de nouvelles actions à capturer, donc rompre l’immersion dans l’état d’esprit créatif, est fondamentalement interdite (c’est capital). C’est “ne pas inviter l’inconnu”, pour reprendre les mots de Kourosh Dini.
  • Ces temps-ci, je me fixe de plus en plus un quota de temps davantage que de signes à écrire dans une journée. Ces créneaux sont totalement dissociés du compte de pomodoros (puisque les créneaux d’écriture peuvent durer davantage que 25 minutes : en d’autres termes, 5 heures d’écriture ne signifient pas 10 pomodoros, mais 10 pomodoros maximum). Les pomodoros sont une aide, un starter pour le cerveau, et non un objectif. 

Je joue actuellement avec une autre technique de gestion du temps et les premiers résultats sont très prometteurs, mais j’attends plus de résultats pour en parler.

2019-06-01T14:40:54+02:00jeudi 28 juin 2018|Best Of, Technique d'écriture|8 Commentaires

Productivété (5) : la méthode Pomodoro, vaincre la procrastination sans effort

(Retrouvez tous les articles de l’été sur organisation et productivité ici.) 

On continue le tour d’horizon des méthodes et des astuces pour mieux jongler entre les priorités et réaliser ce qui nous tient à coeur par un problème tout simple, résumé ci-dessous :

procrastination-flowchart

… vous avez la liste des projets en cours, vous savez quoi faire, et, pour une raison que vous ne parvenez pas à vous expliquer, vous glandez sur Facebook, tondez la pelouse, faites les courses au lieu d’attaquer l’écriture de ce roman… ou votre déclaration d’impôts. La journée file, vous n’avez rien fait, et la culpabilité vous ronge…

Pourquoi ?

procrastinationLes causes de la procrastination sont encore sujettes à débat entre les spécialistes. Il est probable que ce comportement ne soit pas la conséquence d’un profil psychologique défini, ni ne s’enracine dans un seul ensemble de causes, quand l’on constate la variété des situations où elle intervient. .

Tout d’abord, certaines pratiques empirent le problème : notre cerveau n’est pas multi-tâches, et met un léger délai à s’accoutumer au travail auquel on l’applique. Par conséquent, en changeant régulièrement de tâche, on paie une “taxe” fixe en terme de concentration, que l’on ne paierait qu’une fois en groupant en une seule plage les travaux connexes. Par exemple, il vaut mieux réserver une heure entière au courriel que six pauses de dix minutes. Nous en avions déjà parlé ici.

La procrastination surgit fréquemment dans le cadre de projets d’envergure, comme écrire un roman, une thèse, monter un événement… qui tiennent pourtant à coeur à ceux qui les montent. On peut raisonnablement isoler deux causes (parmi d’autres) à cela :

1. Un manque de définition de la tâche. “Écrire un roman” n’est pas une action réalisable d’un coup ; cela comporte plusieurs sous-actions, comme “Définir le personnage du héros” et “Faire des recherches sur l’époque concernée ». Dans les mots de David Allen, “nous ne pouvons pas accomplir des projets, seulement des actions” ; réduire la taille d’une entreprise à un (peut-être grand) nombre d’actions unitaires réalisables représente déjà un grand pas.

2. La taille même du projet. Nous l’avons abordé, l’énergie doit se gérer avec intelligence : de la même manière qu’un athlète ménage sa forme physique et l’entretient, un travailleur intellectuel doit prendre garde à sa motivation et son énergie, et la protéger. Une liste de choses à faire, bien définies, mais interminable, peut agir comme repoussoir. “Regardez-moi tout ça ! J’en ai déjà marre avant de commencer. Je n’y arriverai jamais.”

C’est là qu’intervient la méthode Pomodoro, un petit hack tout simple et pourtant d’une redoutable efficacité.

Travaillez, soufflez

pomodoro-techniqueCette méthode vise précisément à répondre au point 2.) du paragraphe précédent. La procrastination prend souvent sa source dans le découragement : je dois faire tout ça ! Une résistance naturelle s’installe alors. Cela conduit à ne pas commencer du tout, à se mettre la tête dans le sable, plutôt que prendre le risque de se lancer et se confronter aux problèmes qui ne manqueront pas de surgir. La procrastination est une position de repos et de sécurité. 

Mais le rhum ne se fait pas en un jour, et vos gros projets non plus. Plutôt que de se fatiguer l’esprit d’avance en affrontant un tunnel de travail de 4h qui ne débouchera pas sur l’achèvement du projet, quand le cerveau voudrait juste se reposer, la méthode Pomodoro propose de passer avec soi-même un contrat simple :

Je définis ce que je cherche à accomplir dans la demi-heure qui vient. 

Je travaille 25 minutes là-dessus, d’arrache-pied. Pas plus. 

Ensuite, je peux me reposer 5 minutes. 

Attention, c’est un contrat ferme. Pas de passage sur Facebook, de courriel, de téléphone (sauf si cela concerne le travail à accomplir), de caresse au chat. Il faut tenir 25 minutes.

Mais la contrepartie, c’est que ce n’est que 25 minutes. Et ensuite, le cerveau aura toute latitude pour buller sur Facebook, le courriel, etc. pendant 5 minutes.

Affronter un tunnel de 4 heures sans distraction est rédhibitoire surtout quand on mêle deux boulots, qu’on est fatigué, que les tâches pressantes s’accumulent. Mais 25 minutes ? C’est facile.

  • Le repos est en ligne de mire (et ne porte aucune culpabilité : ces 5 minutes ont été méritées)
  • Ce sont 25 minutes efficaces (de concentration réelle et absolue)

Une fois le cycle d’une demi-heure terminé, on recommence, autant de fois qu’on le peut dans la plage horaire disponible. Et si vous êtes lancé(e) et certainement pas prêt à vous arrêter après les 25 minutes ? Continuez ! La méthode Pomodoro est un starter mental, pas une règle rigide.

Le plus agréable est que tout le matériel sur cette technique est disponible gratuitement (en anglais) sur le site http://www.pomodorotechnique.com/. On y trouve davantage de raffinements, mais le coeur est là.

  • Travaillez sans interruption pendant un temps donné.
  • Prenez un temps de repos.

Essayez. Vous serez étonné(e) de ce que vous aurez accompli (… alors que vous n’auriez certainement rien fait sinon !).

Et pour l’écriture ?

Le bénéfice de la méthode Pomodoro est double dans le cas de l’écriture :

  • Se forcer à s’y mettre. C’est fréquemment le plus difficile. En se fixant comme but de travailler 25 minutes au lieu de réaliser 10 pages, on abaisse notablement l’enjeu et donc la résistance. Je connais une romancière de talent, productive, qui m’a confié se fixer un seul objectif quand elle s’installe devant le clavier pour écrire : rédiger 20 lignes. C’est souvent tout ce qu’il lui faut pour aller au-delà et réaliser une bonne session de travail. Mais son contrat est simple, et accessible : 20 lignes.
  • Se forcer à se concentrer. L’inspiration ne vient pas immédiatement, en général. Il faut réfléchir à ce que l’on veut dire, s’installer dans une scène, pour commencer à la décrire. Mais ce travail peut être long, et peiner à écrire les premières lignes peut être démoralisant. En s’engageant à ne pas lâcher le morceau dès que se présentent des embûches, on augmente les chances de les surmonter au lieu de remettre au lendemain, en espérant que l’inspiration viendra. 

On notera toutefois que 25 minutes représentent souvent une durée trop faible pour vraiment bien rentrer dans une scène un processus d’écriture. On pourra avec profit augmenter la durée du pomodoro en une heure, ou 1h30, en fonction des habitudes de travail, et se ménager une pause en conséquence.

2014-08-05T15:18:26+02:00lundi 29 juillet 2013|Best Of, Technique d'écriture|24 Commentaires

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