Le Verrou du Fleuve dans le top 10 2018 de la rédaction d’Elbakin.net !

Couv. Alain Brion

Alors vous savez, quand vous avez 13 ans, genre, vous vous dites, un jour je serai écrivain, vous rêvez de toutes ces histoires que vous avez envie de raconter et qui seront TROP COOL OUAIS sauf que vous n’avez pas la moindre idée de comment on organise une histoire plante un décor gère le rythme installe un personnage ménage des révélations établit une déclaration AGESSA (… car ça a son importance) et les gens vous lancent des tomates en vous disant : tu ferais mieux de faire un vrai métier, genre sous-traitant de déclarations AGESSA. (Je déconne, ça n’existe pas.) (Non, hein ?)

27 ans plus tard, vous n’avez pas l’impression de savoir mieux, ou plus exactement, comme le dit l’adage, vous avez mesuré combien vous ne saviez rien, mais vous avez quand même commencé à apprendre une chose importante : faire la paix avec ça, laisser aller, intégrer un maximum de choses de l’art, de la vie, du monde MEC, pour que ça percole en-dedans et que, telle une machine à café rutilante qui fait pschiii, vous mettez en relation A avec Z et T et N et oh tiens dis-donc ça pourrait être intéressant ça et OMG cette direction-là mais ça ne serait-il pas donc… Ah oui, c’est ça.

C’est TROP COOL OUAIS.

Tout ça pour dire : l’enthousiasme que génèrent tant Les Questions dangereuses que « Les Dieux sauvages » en ce moment me comble de joie, et ce n’est pas une formule. Il y a toujours en moi le gosse de 13 ans qui n’avait pas la moindre idée de la manière dont on construit un histoire qui dépasse la page huit (je, heu, me suis rattrapé depuis, je commence à avoir du mal à faire des histoires qui tiennent en un tome) et qui reste sans cesse émerveillé de ce qui lui arrive et que, waouh, il arrive à toucher des gens avec tout ça.

Le Verrou du Fleuve (« Les Dieux sauvages » II) figure dans le top 10 de la rédaction d’Elbakin.net en fantasy, et c’est simplement fantastique. 

Merci. 

2019-02-07T08:46:26+01:00mardi 29 janvier 2019|À ne pas manquer|6 Commentaires

Vos gueules, les corbeaux

Grumpy-cat-meme-end-of-the-world-meme-lol-lulz-cats-funny-pictures-blog_thumbJ’en ai définitivement marre de ressentir la négativité ambiante et de la lire dans la presse. Tout va mal, on va tous mourir, rien ne sert de se battre: si, au contraire, bon sang, ce qui nous tue, c’est le défaitisme, c’est la peur, ce sont ceux qui, au nom de la raison, de la norme, ou par jalousie et impuissance, nous empêchent de rêver plus grand, plus haut, plus vaste, qui nous donnent perdants avant même d’être descendus dans l’arène. Il n’y a que deux choses à leur dire : 1) va te faire foutre ; 2) merci, car rien que pour t’emmerder, maintenant, je vais réussir. On n’a qu’une vie: au nom de quoi, bon sang, se priverait-on de tenter des projets fous, des aventures immenses, au nom de quoi, de qui, de quelle morale, de quelle divinité étriquante, se retiendrait-on de vivre ? Au nom de quelle attente ? L’attente d’être plus sage, plus expérimenté ? On le sera toujours davantage demain. Un jour, il faut agir, agir maintenant, car demain, nous serons morts, et ce sera toujours trop tôt ; et ce jour-là, tout sera fini, plus de crédits dans la machine, plus temps de tenter.

Il vaut mieux tenter et échouer. Pour ma part, même si je me vautre, même si je me rate, j’aimerais, au minimum, qu’on dise de moi : “il s’est peut-être planté, mais il aura essayé.”

La réussite n’est jamais garantie. Mais putain, on peut donner tout ce qu’on a, et que faire d’autre ? Peut-on se devoir plus, et oserait-on se satisfaire de moins ?

Ce qui ne veut pas dire foncer stupidement et sans préparation. Le funambule ne regarde pas en bas, mais il n’oublie pas non plus la magnésie sur les pieds. C’est toute la différence avec lui dire inutilement : “mec ! tu vas tomber.”

2014-07-21T17:57:14+02:00mercredi 23 juillet 2014|Humeurs aqueuses|94 Commentaires

Inception les yeux

Expédions une bonne fois pour toutes en soupirant la non-traduction du titre, sempiternelle manie française qui fait croire à notre public qu’« inception” est un mot français vaguement savant, ce dont il n’est rien. Inception en anglais, c’est la création, la conception d’une idée, un mot connoté par l’étincelle fondatrice, le germe qui donnera forme au projet – titre traduit par Origine au Québec, ce qui est parfaitement valide et plus juste.

Bref. Inception est le dernier fim de Christopher Nolan, réalisateur britannique innovant notamment connu pour Memento, Le Prestige ou The Dark Knight ; il s’est distingué par un sens aigu de la narration – ses films, bien qu’à gros budget, proposent une véritable histoire imposant un cheminement aux personnages, à l’opposé de l’enchaînement linéaire de péripéties cher à l’Hollywood actuel. Son attachement à l’imaginaire est bien entendu manifeste à travers sa filmographie, un imaginaire plutôt fondé sur les méandres de l’esprit et la perception de la réalité, où l’idée centrale et ses conséquences importent davantage que le décorum et la démonstration qui la rend possible. Un atout pour la narration à mon sens ; ce qui importe dans une histoire, c’est le parcours effectué dans le cadre de ses règles du jeu, plus que les extrapolations qui les étayent.

Dom Cobb (Leonardo diCaprio) est un extracteur. C’est-à-dire qu’il est un rêveur lucide ; dans le sommeil, il garde sa conscience active et peut, dans certaines limites, interagir et même influencer les images du subsconscient. Par l’intermédiaire d’une petite machine mystérieuse (sur laquelle on ne s’étend jamais, et tant mieux), il pénètre dans les rêves d’autrui et peut ainsi le conduire à révéler ses  secrets les plus enfouis – activité qu’il accomplit dans le cadre de l’espionnage industriel. Mais Cobb est un homme tourmenté ; tenu loin de ses enfants qui lui manquent terriblement, ses rêves sont contaminés par la présence mystérieuse et récurrente d’une femme bien familière. Aussi, quand un puissant industriel lui offre la possibilité de rentrer chez lui, il accepte, malgré la terrible complexité de l’opération demandée : non pas voler une idée du cerveau d’un rival, mais y implanter une notion. Cobb monte alors une équipe rompue aux plongées oniriques profondes pour une mission terriblement risquée qui l’entraînera aux confins de l’inconscient – et de son passé tourmenté. (suite…)

2014-08-05T15:12:41+02:00jeudi 22 juillet 2010|Fiction|23 Commentaires

Titre

Aller en haut