L’iVisor Moshi donne à votre iPad un toucher papier

L’iPad est la meilleure tablette pour prendre des notes (entre autres parce qu’elle est de plus en plus la seule), mais on peut arguer que le toucher du stylet sur le verre de l’écran n’est pas le plus agréable, surtout quand on est un.e esthète aimant le sensuel glissement du stylo à plume sur le papier Moleskine (et que votre OCD est réjoui par la consommation de cartouches d’encre). Plusieurs protège-écran visent à donner à la tablette un toucher plus “accrocheur”, notamment le célèbre Paperlike, qui vise à répliquer le ressenti du crayon sur le papier. Hélas, les opinions sur ce dernier sont partagés (des avis Amazon font notamment état d’une usure prématurée de la mine du stylet).

Or, il existe un concurrent beaucoup moins connu que j’utilise personnellement depuis des années avec profit et plaisir, c’est l’iVisor de chez Moshi. Je n’en avais pas parlé jusqu’ici parce que l’engin semblait abandonné, mais il est apparemment de retour en stock chez les distributeurs et l’équipementier lui-même. C’est une bête feuille de plastique épais qui vient se coller sur l’écran, et donne effectivement un soupçon de résistance à la mine du Pencil, procurant un ressenti d’écriture bien plus agréable (proche du feutre à pointe fine). Et je peux attester qu’après plus d’un an d’usage, la mine de mon stylet est parfaitement intacte.

En revanche, il faut savoir qu’en raison de la texture du truc, l’affichage est clairement “émoussé” et les couleurs légèrement plus fades. C’est aussi un nid à poussière et à graisse des doigts, donnant au fil du temps à l’écran un aspect un brin crassou. Au titre des avantages, l’iVisor disperse aussi les reflets sur l’écran (mais à moins d’écrire directement sous une lampe ou une bombe H, personnellement, ça ne m’a jamais gêné).

Constatez le reflet diffusé de la lampe.

Donc, cela ne conviendra donc probablement pas aux illustrateurs professionnels, mais si l’usage principal de votre tablette est la prise de notes manuscrites plus un peu de bureautique et du Netflix occasionnel en déplacement, la protection se fait rapidement oublier. Je regrette un brin de loin en loin d’affaiblir ainsi la beauté de mon affichage, mais quand j’imagine ôter l’iVisor et perdre le doux toucher d’écriture qu’il donne, je frissonne d’épouvante. Faut faire des choix dans la vie.

2023-01-21T00:02:55+01:00lundi 23 janvier 2023|Geekeries|2 Commentaires

La reMarkable est une tablette pour prendre des notes aussi splendide que parfaitement déconseillée

Résumé des épisodes précédents pour le contexte :

Hé ! Si j’ai tant de plaisir sur une machine à écrire sans distraction, peut-être fais-je fausse route depuis des années avec mes tablettes et mes montres connectées – je recommandais il y a six ans l’iPad pour prendre des notes manuscrites, mais la nouvelle mouvance des outils intentionnellement limités me convient-elle peut-être mieux aujourd’hui ? Si la Freewrite a été une telle révélation, peut-être son équivalent en prise de notes manuscrites me donnerait-il lui aussi joie et concentration. La tablette pouvant être retournée gratuitement au bout de trois mois en cas de déception, cela valait le coup d’essayer.

Spoiler alert : je vais la renvoyer au bout de trois semaines et retourner bercer mon iPad Pro adoré contre mon cœur. Là, là, Commerson1. La méchante tablette en noir et blanc va s’en aller. N’aie pas peur.

Qu’est-ce que la reMarkable ?

C’est une tablette destinée à la prise de notes avec, donc, un écran à encre électronique (comme les liseuses, ou la Freewrite). L’absence de rétroéclairage est censé être plus reposant pour les yeux ; la durée de vie de la batterie est d’autant plus considérable ; et le revêtement de l’écran est vendu comme étant le plus proche du papier possible. C’est très clairement un outil destiné à un seul et unique usage : écrire à la main, beaucoup, et lire éventuellement des PDF, que l’on peut annoter très facilement.

Je suis absolument le cœur de cible. Je ne réfléchis bien qu’en écrivant à la main, c’est pourquoi j’ai mis le doigt dans l’écosystème Apple en 2016 avec le tout premier iPad Pro et son Pencil, et que j’en suis venu à passer sous Mac. Quand je n’écris pas à la Freewrite, je passe littéralement le plus clair de mon temps avec un stylo ou un stylet à la main. Sachant que je me déplace beaucoup, je ne veux pas trimballer des kilos de notes sur tous mes projets en cours ; la prise de note numérique est idéale pour moi, me permettant d’emporter en toute sécurité plusieurs centaines de pages griffonnées de mon écriture repoussante rien que pour « Les Dieux sauvages ».

Bref, promettez-moi la Rolls des tablettes de prise de notes et je suis votre client. Un appareil que je peux saisir et sur lequel commencer à écrire aussi naturellement qu’avec un bloc-notes, sans une forêt d’applications m’incitant à la distraction (ce qui est la promesse marketing) ? Hell yeah. Je voulais absolument aimer la reMarkable.

Sauf que c’est un objet aussi magnifique qu’absurdement conçu.

Un objet splendide au toucher parfait… 

La version en ma possession, la reMarkable 2, est un appareil réellement saisissant. D’une finesse extrême (5 mm), elle ne pèse strictement rien et se révèle une vraie joie à manipuler et emporter. Quand je reprends mon iPad Pro, j’ai l’impression de manipuler une brique. Elle est réellement belle, dans le style minimaliste. D’autre part, le stylet se prend parfaitement bien en main. Et le toucher sur l’écran, ô, mes aïeux ! Orgasme manuscrit. (Ça existe, ça ?) La pointe est juste assez flexible, la réactivité parfaite, pour avoir l’impression d’écrire au feutre mince sur du papier. Le stylet n’a pas besoin de batterie, on peut écrire paume à plat sur la surface. Sur ce point, pas de mensonge. Meilleure expérience d’écriture numérique que j’aie jamais vécue. Rhaaa Lovely.

Mais dès l’utilisation, le rêve vole en éclats dans un bruit de porcelaine et de sanglots.

… à l’expérience utilisateur totalement ratée… 

Oh mes aïeux (bis), par où commencer ? Il y a tellement de trucs mal foutus, et pourtant si faciles à régler, que j’ai du mal à croire que le logiciel de la reMarkable soit conçu par des gens qui utilisent réellement leur appareil pour une prise de notes un tant soit peu sérieuse. Alors allons-y en mode liste à puces, sinon on y est encore demain.

La réactivité de l’interface est déplorable. L’encre électronique a toujours été moins réactive que les écrans, c’est une réalité. Impossible d’espérer de la reMarkable le même taux de rafraîchissement qu’un iPad avec ProMotion, on est d’accord. Mais même là, charger un document de seulement quelques pages prend au moins une seconde. Une fois ouvert, ça va, mais les innombrables ralentissements de l’interface, qui vont au-delà des rafraîchissements nécessaires de l’encre électronique, exaspèrent rapidement. Mort lente par une centaine de microsecondes d’attente.

La couche tactile de l’écran est dure de la feuille. La reMarkable peut se manipuler au stylet, qui fonctionne parfaitement, ou au doigt – et là, c’est le drame. Là où mon iPad repère sans problème des touches légères, la reMarkable rate mes entrées une fois sur deux pour sélectionner un document, tourner des pages, etc. Il faut appuyer, faire des gestes clairs, ce qui, là aussi, agace vite. Est-ce que m’entends, hé ho ?

La sélection des outils d’écriture est stupide. C’est là que j’affirme que les développeurs de la reMarkable ne s’en servent pas, c’est pas possible. Là, désolé, mais il faut que je fasse la démonstration.

Les outils d’écriture sur la tablette sont sélectionnés dans un premier menu. L’épaisseur et la couleur (qui apparaîtra sur les PDF exportés, puisque l’encre électronique apparaît en noir et blanc) figurent dans un menu à part. D’accord ?

Ce qui fait que si je suis en train d’écrire avec, mettons, le stylo, et que je veux surligner un titre (une opération que je fais constamment pour structurer mes notes), je dois : ouvrir le menu des crayons (tap) > sélectionner le surligneur (tap) > ouvrir le menu des couleurs (pour vérifier que j’ai la bonne (tap) > sélectionner la couleur (tap) > fermer le menu en tapant ailleurs avec mon doigt (tap) > recommencer une fois sur deux parce que l’appareil n’a pas entendu (retap) → soit cinq foutues entrées pour une sélection d’outil.

Sérieux ?!

Maintenant, comparons avec n’importe quelle app de notes sur un iPad :

Incroyable.

Elles ont toutes

UNE BARRE D’OUTILS FAVORIS

Pour, genre, sélectionner un outil en UN SEUL TAP et rester dans le flow (déjà que l’interface fait ce qu’elle peut pour suivre avec son encre électronique…)

Vous n’allez pas me dire que c’est difficile en deux mille vingt-deux de sacrenom de sac à papier ?

Vous êtes sûrs que vous avez déjà essayé de prendre deux pages complètes de notes avec votre engin, chez reMarkable ?

Enfin, impossible d’annoter des PDF avec des pages lignées. OK, on peut charger des PDF dans la reMarkable et les annoter au stylet, ce qui est chouette. (Je me voyais déjà corriger mes manuscrits comme ça au lieu de tuer à chaque fois une petite forêt en les imprimant.) On peut insérer des pages complémentaires dans le PDF pour prendre des notes plus étendues… mais là, houlàààà mon bon monsieur, faut pas compter sur le fait d’avoir des lignes sur ces pages, hein. Déjà qu’on a ajouté la fonctionnalité récemment. Les lignes, ce sera livré séparément. Peut-être.

Bon, vous n’allez pas me dire que c’est réellement pensé, cette affaire ?

… et au modèle économique invraisemblable

Et maintenant, on entre dans le délire total : si vous voulez synchroniser vos notes dans le cloud avec Dropbox, Google Drive ou OneDrive, envoyer vos notes par mail, avoir la reconnaissance de l’écriture manuscrite, une synchronisation plus efficace (?!) et j’en passe, c’est un abonnement de SIX BALLES PAR MOIS

Notez bien. Je ne suis pas du tout contre payer un abonnement pour soutenir le développement d’un outil que j’utilise. La pilule avait un peu de mal à passer à la commande, mais si je retire des bénéfices réels d’un outil, qu’il me fait réellement gagner du temps et de la tranquillité d’esprit, je suis prêt à mettre la main au portefeuille. (Après tout, j’ai bien acheté une Freewrite pour deux fois le prix d’un iPad d’entrée de gamme.) Si la reMarkable s’était révélée transcendante, j’aurais pu accepter le ticket d’entrée. En grognant, mais OK. J’accepte le jeu.

Mais, heu, un appareil qui fait à peu près tout plus mal qu’un iPad (voir la démonstration ci-dessus), et sur lequel on trouve en plus toutes ces fonctionnalités à l’achat une fois pour toutes ? J’aimerais bien, je cherche, le souvenir velouté de la pointe de votre stylet outrageusement sensuel sur votre écran me fait me mordre la lèvre de désir avec un gémissement troublé, mais franchement, les mecs : faut pas déconner.

Tous les désavantages du papier, presque aucun avantage du numérique

Bon, bah voilà. Avec l’absence de réactivité de l’interface, sa lourdeur qui rend la sélection d’un outil aussi efficace que de prendre physiquement un autre stylo dans le pot à crayon (remarquez, c’était peut-être l’idée, émuler le monde analogique ?), l’abonnement par-dessus le marché, la reMarkable ne présente quasiment aucun des intérêts du numérique. À ce stade, vous savez ce qui ne présente aucune distraction, permet d’ajouter le cas échéant des feuilles lignées dans un document qu’on annote, propose toute une variété d’outils dont certains en couleur, tout en conservant le toucher du papier ?

LE FUCKING PAPIER !

Que faire si l’on veut prendre des notes en numérique

Ne prenez pas une reMarkable. Je reste sur ma recommandation de base : prenez un iPad (qui sont tous compatibles Pencil à présent, en plus). Prenez une heure pour la configurer de manière à éviter les distractions (ce qui reste beaucoup plus facile sur une tablette que sur un ordi) :

  • Organisez vos applications de manière à éviter les distractions sur l’écran d’accueil.
  • Coupez les notifications. (Vous devez couper les notifications.)
  • Achetez GoodNotes pour dix balles et mettez-le bien en évidence sur votre écran d’accueil.
  • Pour émuler le toucher du papier, achetez éventuellement un protège-écran destiné à cette fin (j’ai un iVisor de chez Moshi que je recommande, mais je crois qu’il ne se fait plus) : vingt balles.
  • C’est tout.

Vous aurez un appareil réactif, qui en plus permet de prendre des notes en couleur, ce qui est drôlement utile pour griffonner des plans ou surligner des PDF. Et qui en plus permet d’aller sur Wikipedia ou de lire des BD… en couleur, voire de mater Netflix, avec tout l’écosystème des applications de lecture de livres électroniques si le cœur vous en dit. D’accord, ce n’est pas de l’encre électronique, ça reste un écran. Mais à ce stade, la reMarkable n’offre strictement aucun avantage. Vraiment pas. Prenez plutôt une liseuse, si vous préférez.

Et je suis très triste, parce que le contact de ce feutre sur l’écran… Graou.

Mais le meilleur outil, c’est celui qu’on utilise.

  1. Oui, il s’appelle Commerson. Tous mes appareils ont des noms de cétacés. Ça vous étonne ?
2022-04-20T09:16:41+02:00mercredi 20 avril 2022|Best Of, Lifehacking|4 Commentaires

Quelles sont les meilleures applications de prise de notes manuscrites ?

Ouais, bon, pardon.

Alors voilà, c’est beau : on a une marotte, genre on passe chez Apple parce qu’on trouve qu’on a passé l’âge de régler la fréquence du front side bus sur le coefficient multiplicateur du CPU watercoolé à l’encre de Chine, on veut que quand on écrive, ça marche, alors on s’achète des iPad Pro, et puis là, bim ! C’est le drame. L’article sur la meilleure tablette pour prendre des notes devient l’un des plus populaires du blog. Même que y a des gens qui suivent mon conseil et me disent que j’ai raison, bordel, alors que puis-je faire, hein ? Hein ?

À part répondre à la question qui va derrière, à savoir : c’est quoi les meilleures applications de prise de notes ? 

Ben ouais.

C’est quoi, prendre des notes sur tablette ?

Tu prends ton burin et ta dalle de grès et…

Minute. *Avance son horloge de 20 siècles*

Donc. Tu as une tablette, auguste lectorat, typiquement un iPad Pro (ou pas / plus : l’iPad de 2018 est compatible avec le fantastique Pencil, pour un prix réduit de plus de 50% par rapport au modèle pro) et tu as besoin, comme ton humble serviteur, de griffonner des mickeys de laisser libre cours à tes réflexions à travers l’acte de l’écriture manuscrite, établissant quelques plans ici et là à l’occasion. On en a parlé, balader une petite tablette est infiniment supérieur à 15 kg de notes. L’iPad étant désigné, par unanimité avec moi-même, comme la meilleure tablette de prise de notes, on va parler de l’écosystème Apple, même si j’essaierai d’avoir quelques mots pour les victimes des écosystèmes Windows et Android, car j’ai compassion.

Ensuite, on va réduire encore la portée de cet article, car déjà, c’est une arme balistique lourde, et ensuite, il y a clairement des domaines dont je ne puis parler, manquant un poil d’expérience. Réglons tout de suite le problème de l’éléphant dans la pièce : la reconnaissance manuscrite de l’écriture. La joie, à lire certains retours qui me reviennent (ou me retournent, ça serait plus logique, mais en fait non, ils me font plaisir, ils ne me retournent pas, hé, que la langue française est rigolote), ce serait de pouvoir rédiger ses notes en pattes de mouche tel un brillant médecin, puis que la machine décode tout ça en texte que l’on pourrait copier-coller à l’envi, genre dans une autre application (genre dans Scrivener, au hasard, hein, total, le hasard).

À l’heure actuelle du jour d’aujourd’hui, la plupart des applications ténor offrent une forme de support de la reconnaissance manuscrite. Mais, bon : c’est forcément imparfait, et son efficacité dépend lourdement de votre handicap graphologique. M’est avis qu’espérer travailler exclusivement de la sorte, écrire à la main pour recomposer ensuite sous traitement de texte, n’est pas la meilleure idée du monde question efficacité. En plus, ça ne se synchronise pas facilement avec quoi que ce soit, donc faut copier-coller, bref, c’est lourdingue.

Je pense que la prise de notes manuscrite sur tablette doit se considérer comme l’équivalent numérique d’un beau cahier Clairefontaine. On griffonne, on rature, on surligne, on réfléchit librement, on met au point. En gros, on décide. Ensuite, on rédige. C’est dans cet esprit-là que je vous propose mes recommandations.

Applications intégrées à tout faire (OneNote, Evernote, Apple Notes) : mouaiiis

Les applications de prise de notes généralistes sus-citées proposent à peu près toutes un module de prise de notes manuscrites. Alors ça marche, à peu près bien, et pour consigner les prochaines actions à faire au cours de la réunion trimestrielle de guidance relative à la roadmap de livraison du plus-produit investissement, c’est nickel. Par contre, pour l’émulation de l’épais cahier de notes cher à l’écrivain, ça n’est pas le plus adapté. Pourquoi ? Parce que :

Evernote charrie toujours son héritage d’application web et desktop. La dernière fois que j’ai testé, le module de détection du Pencil était peu agréable, et Evernote a un paradigme d’organisation des données bien à lui qui rend difficile l’écriture au long cours sans une maintenance certaine. Et en plus, les rumeurs sur la santé de l’entreprise sont actuellement funestes (même si peu surprenantes, vu comme l’application est à l’ouest depuis quelques années, on ne va pas se mentir).

OneNote est un super outil ruiné par une synchronisation mobile atroce et une politique de confidentialité hautement discutable. Voilà, c’est dit, et c’était même dit là.

Apple Notes est chouette, si on ne dépasse pas la poignée de pages. Le support du Pencil est évidemment parfait, vu que l’application est développée par Popole, mais même problème qu’Evernote : ce n’est pas très évident d’enchaîner les pages, à mon avis.

Des applications dédiées : oui

Du coup, il vaut mieux utiliser, à mon sens, des applications qui ne font que de la prise de notes manuscrite, qui permettent de mélanger aisément sur la page photos, captures d’écran, texte tapé au clavier et évidemment gribouillis au Pencil. Il en existe beaucoup (beaucoup beaucoup) mais, dans le domaine, les deux ténors sont GoodNotes et Notability, qui offrent le meilleur compromis entre robustesse et ensemble de fonctionnalités. Les deux applications sont très proches, et le choix dépendra de petits détails qui auront, ou pas, de l’importance pour vous. (J’ai longtemps alterné entre le deux jusqu’à me fixer sur Notability.)

Ce qu’elles ont en commun : multiplateforme sur iOS (avec notamment une application compagnon sur Mac, pour visualiser et éditer ses notes sans avoir besoin de l’iPad) ; pléthore de styles de crayons, surligneurs, gommes ; reconnaissance de l’écriture manuscrite ; plusieurs modèles de page ; insertion aisée de photos, textes tapés au clavier ; synchronisation dans le nuage ; export et sauvegarde en PDF ; zoom facile avec les gestes de pincement à deux doigts.

GoodNotes.

Là où GoodNotes excelle : GoodNotes me semble avoir un moteur de détection du Pencil un poil meilleur, ce qui rend l’écriture plus agréable. Les modèles de documents par défaut sont aussi bien, bien meilleurs : le lignage est notamment parfait pour les différentes tailles d’iPad, ni trop grand pour le 12.9, ni trop piti pour le 9.7. La gomme permet aussi d’effacer une partie seulement d’un tracé, au lieu d’un tracé entier réalisé au Pencil (comme sur Notability) : si vous dessinez beaucoup, ça peut avoir son importance.

Là où GoodNotes pèche1Gros point noir, la synchronisation par iCloud a longtemps été polluée de bugs. Après avoir perdu un document entier, j’ai lâché l’affaire ; il SEMBLE cependant que ce soit réglé depuis un moment. Mais je ne m’y risque plus, car : GoodNotes présente ses pages sur l’écran entier, ce qui est un peu agaçant, je trouve. En gros, quand vous arrivez vers le bas de la page, le poignet ne repose plus confortablement sur l’écran, et risque de toucher le bouton d’accueil sans faire exprès. Pendant des mois, quand j’utilisais GoodNotes, je posais donc mon iPad à l’envers sur mon bureau pour éviter ça. (Lifehack!) Ce qui choque mon sens de l’esthétique.

J’ai donc choisi Notability, qui offre un défilement des pages en continu.

Là où Notabilty excelle : Le défilement, donc. L’interface que je trouve moins intrusive (plus “flat“). La synchronisation en béton armé (j’ai fait des tests de conflits volontaires et je n’ai pas réussi à la mettre en défaut). Pour les étudiants, un point intéressant : Notability comporte un micro permettant d’enregistrer et de synchroniser le son avec la prise de notes, ce qui est intéressant pour les cours, ainsi que pour les écrivains narcissiques aimant se parler tout haut, ou bien expliquer leur génie à leur chat.

Là où Notability pèche : Certains modèles par défaut de documents sont stupides. Il y a notamment un lignage tellement serré que seul un peintre sur figurines adroit doit pouvoir y écrire quelque chose, même sur le grand iPad de 12,9 pouces. Le lignage suivant est exploitable sur 9,7, mais paraît GRAAAAND sur 12,9. Et donc, la gomme n’efface que les tracés entiers, ce qui décevra les dessinateurs doués (pas moi, donc). Enfin, je trouve l’icône kitschos. Mais bon.

Notability.

Vous pouvez passer par ici pour découvrir et acheter ces deux applications sur l’App Store : GoodNotes / Notability.

Bonus : des bizarreries ou étrangetés intéressantes

J’ai aussi envie de vous mentionner deux applications qui sortent un peu des sentiers battus ; qui ne sont pas aussi polyvalentes et bien finies que les deux précédentes à mon goût, mais qui peuvent répondre à un besoin précis, si c’est votre besoin, précisément :

MyScript Nebo met en avant précisément la reconnaissance de l’écriture manuscrite, des schémas, équations etc. Si c’est vraiment ça que vous cherchez, c’est probablement la meilleure.

Zoomnotes propose un paradigme différent du cahier Clairefontaine : un immense tableau effaçable sur lequel on peut zoomer à l’infini. Création fractale ?

Et si j’ai pas d’iPad, m’sieur ?

Franchement, au prix où se trouve l’iPad de 2018 (359€ pour le modèle le plus basique), si tu cherches vraiment à écrire avec un stylet sur un écran pour t’affranchir des chemises à sangles et entrer de plain pied dans le XXIe siècle, fais-moi plaisir, vends cette Surface pourrie qui surchauffe avec son stylet qui ne détecte que les lignes droites et prends un iPad avec un Pencil sur le refurb, quoi. Cependant, CEPENDANT, oh là là, du calme, quoi, j’ai quand même une application à proposer – sans engagement formel de ma part, car j’ai rejoint le côté en aluminium brossé de la force depuis deux maintenant, et je ne suis plus très à jour. J’utilisais avec un plaisir sincère Squid (anciennement Papyrus), très proche de GoodNotes, disponible sur Android et – aux dernières nouvelles – sur le Windows Store2.

Et hop. Te voilà armé, auguste lectorat, pour dessiner des phallus donner libre cours à tes méditations sur l’art d’écrire sur un écran, et ainsi embrasser pleinement la liberté créative de la vie en mobilité.

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

  1. À la ligne. Manuscrite. OUARF.
  2. Hahahaha. Pardon. C’est nerveux.
2019-06-01T14:36:47+02:00mercredi 19 septembre 2018|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Quelles sont les meilleures applications de prise de notes manuscrites ?

Quelle est la meilleure tablette pour prendre des notes ?

paper-fail

Okay, alors je déclare : je suis une autorité sur la question, et celui ou celle qui me contredira périra dans les flammes d’un écran bleu (dénotant par là-même une combustion complète des gaz).

Plus sérieusement. Comme j’en ai parlé un peu ici ou là, j’ai un besoin d’utilisation très précis : écrire à la main. Pas par coquetterie ni par handicap dactylographique, mais parce que je ne réfléchis bien, en phase de création, que par l’écriture manuscrite. C’est un sujet qu’on a vaguement soulevé ici, et appuyé par des études récentes : la frappe au clavier est plus rapide et favorise la rétention mémorielle de détails, quand l’écriture manuscrite aide davantage à synthétiser des notions. Quand je réfléchis à une histoire, j’ai drôlement besoin de synthétiser pour mettre de l’ordre dans mes idées, pour plaquer un sens sur le monde (même s’il ne m’a rien demandé). J’ai besoin de mon stylo et de mon papier. Et, comme je me déplace fréquemment, transporter des kilos (réellement) de notes n’est pas envisageable. Il me faut donc du virtuel.

J’ai testé à peu près toutes les technologies principales en matière de tablette prétendant offrir une expérience comparable au papier, avec les bénéfices du numérique (transport, archivage, multimédia). Les principaux concurrents dans ce domaine sont :

  • La ligne de produits Galaxy Note chez Samsung
  • La ligne de produits Surface chez Microsoft
  • La ligne de produits iPad Pro chez Apple.

Si vous suivez un tant soit peu ce lieu de perdition, vous savez déjà qui gagne, mais il est maintenant question d’étayer un peu tout ça.

Un mot d’avertissement : l’usage dont il est question concerne la prise de notes manuscrites sur un objet qui émule au plus près l’expérience du papier. Il ne s’agit pas de reconnaissance de caractères, mais simplement de récupérer des PDF ou des images avec les précieux gribouillis. (Mon organisation consiste à retaper par la suite – et donc à choisir – ce qui a de l’importance dans Scrivener ; les notes papier sont ensuite plus ou moins “mortes”, à moins de chercher une information écartée par erreur.)

La Surface Pro

Matériel testé : Surface Pro 3 de milieu de gamme avec Surface Pen 3, puis 4 (avec tout son kit de mines).

Bon sang, que j’ai aimé le concept de la Surface Pro. Sur le papier (olol), c’était tout ce dont je rêvais : portable, légère, avec un vrai Windows dessus, et pourtant un stylet. J’allais pouvoir compiler toutes mes idées dans OneNote et en disposer partout ! Écrire dessus avec la facilité d’un iPad ! Passer de l’écriture à une petite partie de Race for the Galaxy solo pour me détendre…

Ultime déception.

J’ai très bien travaillé avec la Surface Pro, qu’on ne s’y méprenne pas : Windows en mobilité dans le poids d’un iPad, avec un super clavier, c’est extrêmement agréable. Mais j’ai très bien travaillé dessus comme je l’aurais fait sur un joli portable un peu hors de prix.

Pour la prise de notes manuscrites, c’est complètement raté. Alors, peut-être ai-je une drôle de façon d’écrire (c’est fortement possible) ou ne suis-je pas doué, mais incapable d’obtenir un résultat correct sur une Surface Pro. Le stylet est soit trop mou, soit trop dur avec les pointes optionnelles ; l’appareil chauffe très vite à un point inconfortable (juste sous la paume, en plus) ; il est trop haut pour que ce soit pratique ; la paume interfère toujours un peu avec le défilement de la page ; l’ergonomie de OneNote est hautement perfectible (notamment au niveau de la cohérence entre applications) ; et surtout, on a l’impression d’écrire avec un Bic sur une plaque de verre.

En un mot, c’est absolument dégueulasse.

La Surface Pro est un très bel ultraportable, ça ne fait pas de doute. Mais l’aspect manuscrit est totalement raté.

La série Galaxy Note

Matériel testé : Samsung Galaxy Note Pro 12.2.

Chronologiquement, c’est en la Galaxy Note Pro que j’avais fondé mes premiers espoirs, et force était de constater qu’ils ne l’étaient pas mal (fondés). L’appareil est grand, agréable à prendre en main (si l’on pardonne à Samsung sa foutue surcouche d’Android mal fichue et l’ergonomie incohérente de ses applications), puissant. Moyennant une bonne application de prise de notes (S Note ou Squid, à mon humble avis et selon les préférences), on la prend bien en main.

Le stylet offre l’énorme avantage de fonctionner sans piles (il est alimenté en fait à travers l’écran par induction) ; la sensation est agréable (la pointe “s’écrase” gentiment et accroche un peu, donnant la sensation d’écrire avec un feutre fin), en revanche, il est vraiment petit, en plastoc très cheap. D’autre part, on constate quand même une latence perceptible, qui dérangera un dessinateur sans doute, mais pas quelqu’un qui cherche juste à écrire à la main.

Une solution tout à fait acceptable et qui m’a duré longtemps, à condition de remplacer le S Pen de base par un joli stylet Wacom compatible (c’est la même technologie), lourd et agréable à manier. À noter quand même que ma tablette m’a lâché moins d’un an après l’achat et que j’ai dû faire jouer la garantie ; également, qu’aucun remplaçant du modèle (ni du plus petit en 10.1 pouces) n’est annoncé. On peut fortement craindre que Samsung, conformément à ses habitudes, ne soutienne pas son produit et ne prévoie aucun renouvellement de la gamme. Ce qui peut être fort problématique si l’on s’est engagé dans une technologie qu’on souhaite poursuivre à utiliser.

L’iPad Pro

Matériel testé : iPad Pro 12 pouces

Le voilà, le Graal, le messie que j’attendais et que j’invoquais de mes voeux depuis des années. Ce qui est rigolo, c’est qu’étant jadis farouchement anti-Apple (les choses ont bien changé), j’ai bien failli ne jamais l’essayer, et j’ai mis des mois avant de m’y résoudre.

Cinq minutes de test en Apple Store (grâce à un gentil vendeur) et j’étais tombé amoureux.

Comme beaucoup de produits Apple1, on l’a attendu, le stylet, mais une fois sorti, c’était parfait, léché – cela se sentait.

Le crayon – car il porte le nom de pencil – tient parfaitement en main, lourd mais pas trop : satisfaisant. L’iPad Pro est un bijou à regarder, à tenir en main, plus fin qu’un bloc-notes classique, avec une chauffe très modérée (et nullement gênante ici). La technologie est simplement parfaite : la réactivité est exemplaire, la précision est au rendez-vous, pas de latence réellement sensible. Pour preuve, les technologies Wacom (Galaxy Note) et N-Trig (Surface) marquent d’un point sur l’écran l’endroit où vise le stylet. Pas chez Apple. Pas besoin, parce que ça écrit pile où on le pose, pas besoin d’une mire.

Et le confort d’écriture est juste splendide. C’est, faute de meilleur terme, “doux” – comme un feutre sur du papier glacé, mais qui, évidemment, ne bave pas. Je me suis surpris à trop réduire l’interligne de mes pages virtuelles juste pour m’émerveiller de la précision que pouvait adopter mon écriture sur cet engin. On s’est moqué de la présence d’une batterie dans le pencil par rapport aux piles du Surface Pen, mais c’est en fait un choix intelligent : l’autonomie du Surface Pen est réellement longue – ce qui augmente les chances de tomber en panne de piles sans en avoir prévu sur soi. Alors que le pencil se recharge directement sur la machine si besoin. En fait, c’est une sécurité confortable à l’usage : juste besoin de trimballer des câbles de recharge standard.

Évidemment, cela ouvre toute la robustesse d’iOS et de l’écosystème Apple (on peut dire son côté fermé, aussi – mais on parle ici de machines de travail, pas de bricolage ni d’optimisation). De plus, quantité d’utilisateurs avancent se passer de plus en plus de leurs MacBooks depuis qu’ils possèdent des iPad de belle taille avec un clavier annexe. Je reste attaché aux systèmes d’exploitation desktop mais je comprends sans mal cet usage, et je le crois tout à fait possible.

L’iPad Pro a été le doigt dans l’engrenage qui m’a ramené, vingt-cinq ans plus tard, à Apple. 

En conclusion

Il est clair que ce besoin est vraiment très spécifique et que beaucoup d’utilisateurs sont plus que ravis de se dispenser enfin de toute sorte d’écriture manuscrite. Mais il convient de ne pas l’enterrer trop vite – si j’étais étudiant aujourd’hui, plutôt que prendre des notes sur un portable, je le ferais sur un de ces engins, si je pouvais.

Quelle machine pour prendre des notes manuscrites ? iPad Pro > Galaxy Note, mais jamais, jamais de Surface Pro. (Autant utiliser du papier.)

Quel est le meilleur ordinateur portable ? Ça dépend de l’écosystème. Je pense aujourd’hui qu’un professionnel devrait sérieusement se pencher sur les produits Apple en raison du gain de temps et d’énergie qu’on en retire (je constate en ce moment qu’entre mon petit MacBook Air tout pourri et ma machine de bureau qui est une bête de course, j’utilise davantage le MacBook, parce que tout fonctionne tellement mieux dessus), mais, si l’on tient à conserver ses habitudes, iPad Pro et Surface Pro se valent probablement, en fonction de ce qu’on possède déjà. (La Galaxy Note Pro est, en revanche, hors course.)

Et maintenant, j’ai deux appareils à revendre.

  1. Et contrairement à beaucoup d’autres produits Apple aussi, nous sommes d’accord.
2019-08-28T21:25:47+02:00jeudi 21 avril 2016|Best Of, Technique d'écriture|12 Commentaires

La sécurité à la sud-coréenne

Samsung veut mon bien, Samsung prend soin de moi, Samsung prévoit tellement de cas particuliers que ça m’inquiète un peu :

  1. Pourquoi, il y a une alarme ?
  2. Euh, je ne veux surtout pas savoir à quoi vous pensez.
  3. Mais pourquoi faire ? Et surtout, comment faire ?

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2014-06-12T10:34:53+02:00mercredi 18 juin 2014|Expériences en temps réel|9 Commentaires

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