Ce week-end, deux interventions virtuelles dans le cadre de Nice Fictions

Ce week-end se tient le festival Nice Fictions, dans la ville de Fiction (ben non… Nice) (vous le saviez), avec rencontres, dédicaces, expositions, un TOURNOI DE MARIO KART (pourquoi je ne suis pas au tournoi de Mario Kart ?) – bref, ça va être super chouette.

Affiche Nydenlafee

Je n’y serai pas en présence, mais dans le processus de ma métamorphose progressive en énergie pure, j’aurai le plaisir d’y intervenir en virtuel sur deux tables rondes :

Samedi 3 juin, 16h30 : Écriture, jardiniers vs architectes. Avec Lionel Davoust, Hélène Marchetto, Danielle Martinigol, Timothée Rey,  Élisabeth Vonarburg. En direct sur YouTube :

Dimanche 4 juin, 14h30 : Intelligence artificielle et arts. Avec Cenlinvan·e, Lionel Davoust, Pierre Gévart, Nydenlafee, Yann Minh. En direct sur YouTube :

Rappelons que quasiment tout le festival peut être suivi de la sorte, en charentaises, ce qui est quand même un peu chaud pour la saison, mais vous faites comme vous voulez.

➡️ Le site et le programme de Nice Fictions

2023-06-20T11:01:51+02:00mardi 30 mai 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Ce week-end, deux interventions virtuelles dans le cadre de Nice Fictions

En fin de semaine, rendez-vous aux Imaginales

Deux Imaginales en environ six mois, avec l’édition d’octobre dernier, c’est étrange et agréable, c’est une sorte de distorsion temporelle, je me sens comme la Docteure ! Et donc, l’un des plus événements majeurs de l’imaginaire tiendra à nouveau ses quartiers dans le parc du Cours, à Épinal, du jeudi 19 au dimanche 22 mai.

J’aurai le plaisir de participer aux tables rondes suivantes :

  • Samedi 21 mai, 10h, Magic Idolize – “Écrire de la fantasy épique, c’est s’offrir des effets spéciaux sans limites !” en compagnie de Fabien Clavel, Hélène P. Merelle et Steven Erikson. 
  • Dimanche 22 mai, 16h, Magic Deluxe – “La fantasy historique, récits totalement inventés ou s’appuyant sur des sources ?” en compagnie de Fabien Cerutti, Jean-Laurent Del Socorro et Hélène P. Merelle.

Quant aux dédicaces, je suis toujours un peu en train de courir pendant l’événement en raison de mes responsabilité parallèles d’interprète, je sais que je suis difficile à attraper, mes excuses ! Quoi qu’il arrive, je m’efforcerai d’être au minimum là pour une heure après chaque table ronde sous la bulle du livre (donc samedi 21 mai, 11h ; dimanche 22 mai, 17h) – et aussi autant que possible le reste du festival (typiquement dès que je ne fais rien d’autre). N’hésitez pas à passer !

➡️ Site et infos pratiques

2022-05-23T19:11:06+02:00mardi 17 mai 2022|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur En fin de semaine, rendez-vous aux Imaginales

Une semaine d’interviews et d’extraits sur Comment écrire de la fiction ? sur Fréquence 8

Cette semaine, allumez votre radio (ou votre Internet, c’est le futur après tout) : j’ai eu le grand plaisir de revenir chez Natalie Ramage, qui anime l’émission Il était une fois un livre, pour parler toute cette semaine de Comment écrire de la fiction ?, de technique d’écriture, et de m’efforcer de débiner quelques idées reçues sur l’édition, la légitimité, le syndrome de l’imposteur etc.

L’émission passera toute cette semaine en direct à 9h et 17h, suivie comme toujours d’extraits lus avec talent par Natalie (si vous hésitez à vous procurer l’ouvrage, cela peut vous donner une idée de ce qui s’y trouve).

Pour écouter Fréquence 8 :

  • Connectez-vous sur le site de la radio ;
  • Allumez votre poste sur 90.5 FM dans le bassin rennais (Montfort communauté).

Merci à Natalie et toute l’équipe de Fréquence 8 !

2021-06-21T18:36:42+02:00lundi 14 juin 2021|À ne pas manquer, Entretiens|Commentaires fermés sur Une semaine d’interviews et d’extraits sur Comment écrire de la fiction ? sur Fréquence 8

L’exposition virtuelle de la fantasy de la BnF traduite en anglais

La Bibliothèque nationale de France avait proposé l’année dernière une exposition virtuelle splendide, à la fois accessible et fouillée, sur la fantasy : avec un historique, un parcours ludique et un panorama allant jusqu’au paysage français contemporain (j’avais eu l’immense honneur de faire partie des auteurs soumis à la question).

Et maintenant :

Le site est traduit en anglais, ce qui représente un jalon d’envergure pour le travail sur nos genres à l’étranger. Merci, donc, à toute l’équipe de la BnF, d’œuvrer pour la recherche, et la littérature !

➡️ https://fantasy.bnf.fr/en/

2020-08-07T21:17:29+02:00mardi 11 août 2020|Le monde du livre|Commentaires fermés sur L’exposition virtuelle de la fantasy de la BnF traduite en anglais

Les éditions Critic ont 10 ans ! La Volonté du Dragon offert en éd. collector

Il y a dix ans, je faisais encore semblant d’avoir des cheveux en refusant d’accepter ce que la génétique me criait pourtant clairement ; j’avais publié dix ou quinze nouvelles en anthologies assez remarquées mais pas de volume seul (à part deux mémoires, l’un sur les échouages de mammifères marins en France, l’autre sur la réalisation d’un démonstrateur de modèle de calcul de propagation électromagnétique, c’était vachement bien, je vous assure, par contre niveau narration, ça manquait de personnages). À un festival (la 25e Heure du Livre ? Je ne sais plus), Éric Marcelin et Simon Pinel, alors mes libraires rennais de longue date, sont venus me parler de leur “petit projet” – monter une maison d’édition – en s’excusant presque : “ça promet d’être confidentiel, hein, on sortira deux à trois livres par an, on se fera diffuser par des libraires partenaires, mais bon, on aime bien ton travail en forme courte, tu aurais envie de faire une novella avec nous ?”

Faire mon premier livre ? Mais oui, grave ! Entamant une longue tradition personnelle, la novella que j’avais promise d’environ 80 000 signes s’est transformée en roman de 300 000 (erf…).

Dix ans plus tard, les éditions Critic se sont établies dans le paysage comme un acteur indépendant d’importance dans l’édition d’imaginaire en France, avec un catalogue multi-primé qui couvre de la fantasy à la SF et au thriller, mêlant jeunes auteurs et grands noms du patrimoine, atteignant près de 100 titres, et une diffusion sur toute la francophonie. Pour ma part, j’ai publié plus de dix bouquins avant tout chez Critic qui est devenu “ma” maison, non pas au sens premier de mon éditeur (même si oui, forcément), mais d’abord d’une famille, qui a accueilli avec enthousiasme mes projets dont cette entreprise complètement déraisonnable qu’est Évanégyre, avec ses récits indépendants mais quand même liés subtilement pour former une mosaïque plus vaste que la somme de ses parties, en me témoignant un soutien et une confiance inouïes lors des traversées forcément chaotiques des terrains broussailleux de la création. J’ai beaucoup de chance d’avoir pu grandir comme auteur aux côtés d’un éditeur fantastique, dans une aventure humaine (car l’édition est avant tout une aventure humaine) comme on n’en connaît qu’une seule fois dans une vie.

Ah, et puis j’ai fini par me faire la boule à Z, aussi.

Merci, Éric et Simon, merci, Cathy, Florence, Xavier, Étienne !

Pour en savoir plus sur la maison et son histoire, des tas d’entretiens commencent à être publiés autour des fondateurs et de l’aventure Critic :

Le catalogue des dix ans peut être feuilleté en ligne ici.

La Volonté du Dragon en édition collector, offert pour deux achats

Et chez les librairies partenaires (et dans la limite des stocks disponibles), pour deux romans des éditions Critic achetés, une réédition limitée et collector de La Volonté du Dragon vous sera offerte !

Avec une nouvelle couverture, nouvelle mise en page et des illustrations réalisées par Fred Navez qui n’avaient pu apparaître dans la première édition faute de place :

Couv. Fred Navez

Par ailleurs, pour mémoire, l’opération spéciale continue aussi en numérique, avec quatorze titres à seulement 3,99 € (dont La Messagère du Ciel).

Joyeux anniversaire, Critic, et encore merci. La route pour devenir centenaire a bien commencé !

2020-05-04T09:14:37+02:00lundi 21 octobre 2019|À ne pas manquer|5 Commentaires

La soirée spéciale Critic à Grenoble disponible en vidéo

Le 27 octobre dernier (rappelons-le : octobre, c’est dorénavant le mois de l’imaginaire !), la librairie Decitre Grenoble organisait une soirée spéciale éditions Critic avec mes camarades Clément Bouhélier (« Olangar »), Thomas Geha (Des sorciers et des hommes) et moi-même (pour « Les Dieux sauvages » et surtout Le Verrou du Fleuve).

Merci à tout Decitre et notamment Mathieu Betton et Myriam pour l’organisation et la direction du débat, filmé par Estelle Hamelin du Comptoir de l’Écureuil, et à présent mis en ligne, à découvrir ci-dessous !

N’hésitez pas à découvrir les profils de Decitre Grenoble et du Comptoir de l’Écureuil.

2018-12-06T17:18:35+01:00lundi 10 décembre 2018|Entretiens|Commentaires fermés sur La soirée spéciale Critic à Grenoble disponible en vidéo

Blogueurs, twittos, fans de réseaux sociaux : Parler des livres autrement ? [café littéraire aux Imaginales 2017]

Photo © ActuSF

Ainsi que j’en ai parlé quant à la petite réorganisation du blog, j’ai déporté les chroniques sur les réseaux sociaux seuls et cela me laisse donc le loisir de rattraper des choses que je dois poster depuis des mois… et parmi celles-ci, il y a quelques entretiens et cafés littéraires captés en festival. Notamment celui-ci où, ça tombe bien, on parle de réseaux sociaux dans le cadre des livres aux Imaginales 2017, avec Samantha Bailly, animé par Christophe de Jerphanion.

La captation est réalisée par ActuSF, et le débat peut être écouté ou téléchargé librement sur cette page.

2018-01-28T15:18:57+01:00mardi 6 février 2018|Entretiens|1 Commentaire

Une émission de radio à suivre la semaine prochaine autour de La Messagère du Ciel

Couv. Alain Brion

Pas de photo cette semaine, car une information de diffusion qui vient de m’arriver à l’instant (enfin presque, hier) : la radio Fréquence 8, qui émet dans le bassin rennais, m’a fait l’honneur d’un long entretien autour de la fantasy, de l’imaginaire en littérature, et plus précisément, bien sûr de La Messagère du Ciel dans le cadre de l’émission “Il était une fois un livre”. Chaque échange est ponctué d’une lecture d’extraits du roman.

Je remercie “Il était une fois un livre” pour avoir ouvert ses ondes à l’imaginaire et tout particulièrement à la fantasy – et donc à la diversité : une démarche grandement appréciée ! Nous avons pas mal discuté de la nature des genres, des possibilités narratives qu’elles ouvraient et, bien sûr, entrouvert Évanégyre à l’époque de Âges Sombres pour le lecteur ou lectrice curieux de s’y aventurer.

Cet entretien sera diffusé la semaine prochaine :

  • Du lundi 26 juin au vendredi 30 ;
  • Le matin à 8h35, avec une rediffusion à 17h10 ;
  • Fréquence 90.5.
2017-06-22T22:22:52+02:00vendredi 23 juin 2017|Entretiens|Commentaires fermés sur Une émission de radio à suivre la semaine prochaine autour de La Messagère du Ciel

Annonce de service : Disponibilité travaux d’étudiants / mentoring / coaching

Et hop, une petite annonce de service concernant l’évolution du contrat de licence d’utilisateur final de moi-même (y aura moins de lignes que dans celui de Windows, promis), pour répondre à quelques questions de plus en plus fréquentes.

Convertir mon profil personnel sur Facebook en page m’a donné une bien plus grande tranquillité d’esprit en laissant les trolls à la porte et en me libérant d’une certaine quantité de modération en ligne, ce qui était le but – merci, auguste lectorat, pour ta patience pendant les travaux (même si le profil personnel doit être recadré depuis des mois, mais comme je ne m’en sers plus du tout, en réalité, ça attend). Merci aussi d’avoir compris aussi que ce n’était pas une question d’ego en gonflement incontrôlé mais juste de rationaliser et de centraliser nos échanges (en m’évitant de m’arracher les cheveux, ce que je ne peux plus faire : terreur !). Mais je vois arriver un certain nombre de questions assez identiques en conséquence, ce qui vaut, il semble, un récapitulatif des réponses habituelles.

Disponibilité pour le mentoring / coaching de jeunes auteurs

Tout d’abord, merci pour votre confiance. Hélas, je suis navré, mais je n’ai aucune possibilité de prendre cela en charge – même contre rémunération. Les raisons sont plus ou moins les mêmes que celles expliquant pourquoi je ne peux pas relire ni annoter les textes. Cela nécessite, tout bêtement, un temps et une disponibilité mentale dont que je n’ai pas.

Je m’efforce de disséminer ce que j’ai pu / peux apprendre à travers trois aspects :

  • Le présent blog propose des années d’archives d’articles portant sur la technique de l’écriture, ses outils, ses défis dans la catégorie “Technique d’écriture”. Je réponds aussi – quand je peux, et quand je pense pouvoir raconter quelque chose de vaguement intéressant – aux questions qu’on me pose en privé. L’idée étant : si quelqu’un se pose cette question, il est probable que la réponse puisse servir au plus grand nombre ; plutôt que de répondre en deux lignes, je développe sous forme d’article.
  • Avec mes camarades Mélanie Fazi et Laurent Genefort, nous avons lancé en septembre 2016 le podcast Procrastination qui propose d’aborder un point technique de l’écriture en quinze minutes tous les quinze jours. Toutes les archives et les flux d’abonnement se trouvent sur cette page.
  • Je réalise en général quelques ateliers et masterclasses dans l’année. Toutes les sessions à venir sont annoncées sur l’agenda.

Disponibilité pour travaux de lycéens et étudiants (notamment entretiens)

Je reçois également de plus en plus de demandes d’entretiens de jeunes gens encore en études intéressés par le métier de l’écriture, parfois dans le cadre de leurs travaux personnels. En règle générale, je suis partant pour cela, et vous remercie de votre intérêt pour mon humble personne / travail. Cependant, devant la répétition et la formulation de certaines questions, je dois établir trois petites règles pour s’assurer que cela se passe de la manière la plus productive et intéressante pour vous comme pour moi :

  • Veuillez prendre garde à la formulation de vos questions, à leur absolue clarté ; il m’arrive de me gratter la tête en me demandant ce qu’on a bien pu vouloir dire. Dans ce genre de cas, j’avoue, je fais mon George Marchais.
  • Comme dit plus haut, ce blog contient énormément d’archives où je discute entre autres de ma méthode de travail en grand détail (ainsi que dans les interviews). Soyez sympa d’y jeter un œil (utilisez le formulaire de recherche pour cerner les sujets si besoin) pour éviter de poser des questions générales qui ont été déjà battues et rebattues en articles comme en commentaires au fil des ans. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas rediscuter de ces sujets, mais à ce moment-là, essayons des les aborder sous un angle nouveau. Évitons aussi les questions génériques sur le métier dont vous pouvez trouver les réponses avec trois requêtes Google.
  • Ce même site est – volontairement – très complet pour fournir un maximum d’éléments de prime abord et faire gagner du temps à tout le monde : il y a des bibliographies à jour, une bio résumée, etc. Soyez sympa aussi d’y jeter un œil : me demander si j’ai écrit un jour des nouvelles dans ma vie me fait un peu me demander pourquoi, en fait, vous m’avez choisi moi pour répondre (spoiler : parce que j’étais le seul à avoir un formulaire de contact qui marche et que D c’est encore raisonnablement haut dans l’alphabet). À ce sujet, je remets ça là, en passant, l’air de rien (psst : règle 2).

Je suis également conscient qu’en débarquant, on ne peut pas espérer se retaper dix ans d’historique numérique et cinq de plus non numériques, et que ça commence à faire vraiment beaucoup, beaucoup, d’annonces de service. Du coup, va falloir s’attendre à ce que je compile tout sous forme de FAQ un de ces quatre. (Ça devait arriver. Ça me pendait au nez. D’abord une page Facebook, et maintenant une FAQ. Ça y est, Davoust a définitivement pété un câble, on va le retrouver à chroniquer de la littérature blanche dans une piscine de champagne.)

Merci !

2017-02-28T10:59:03+01:00lundi 27 février 2017|Dernières nouvelles|3 Commentaires

“On est une goutte d’eau dans l’océan” – sur l’humilité et l’écriture, entretien par Justine Carnec

Justine Carnec, étudiante en journalisme, m’a proposé cet entretien dans le cadre de ses travaux personnels après avoir découvert et aimé Port d’Âmes (gloire à elle !). Parce qu’elle avait d’excellentes questions, qu’elle a fait un excellent travail de synthèse dans une discussion qui partait dans tous les sens, et afin qu’il en subsiste une trace, le voici – ça parle de sujets peu courants, comme la postérité et l’impact de la littérature. Pour une lecture à tête reposée, l’entretien est également disponible mis en page en PDF.


« On est une goutte d’eau dans l’océan »

Interview : Justine Carnec

Amoureux de l’écriture et de science-fiction, dont ses parents sont friands, il écrit sa première nouvelle à six ans. Mais, passionné par la mer, les orques et les dauphins, il décide de faire des études d’agronomie, pour devenir biologiste marin. Après l’obtention de son diplôme, il revient finalement à la littérature, à laquelle il se consacre entièrement depuis 2001. Avec humour et humilité, il raconte pourquoi ses romans lui permettent à la fois de raconter des histoires et de contribuer aux questionnements du monde.

Où êtes-vous né ?

Ah ! (rires) Je suis né en région parisienne, ça arrive à des gens très bien !

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de venir vous installer en Bretagne ?

J’ai toujours été attiré par la mer, et je venais en Bretagne jeune. Quand j’avais 18 ans, je suis venu faire mes études d’agronomie à Rennes, car c’était là qu’était la seule école qui avait une spécialité en rapport avec la mer. J’ai ensuite décidé de tenter ma chance dans le domaine de l’écriture, et comme j’étais bien là où j’étais, je ne suis jamais reparti.

Quand avez-vous commencé à écrire ?

J’ai commencé à six ans. Quand, gamin, j’ai découvert ce qu’était l’écrit, j’ai trouvé ça génial. Alors j’ai bassiné ma mère pour apprendre à écrire, et, gloire lui soit rendue, elle m’a pris une répétitrice. C’est comme ça que j’ai appris à lire et à écrire avant d’entrer en primaire. Et je pense que j’ai toujours eu envie d’écrire des histoires.

Quelle a été la réaction de vos parents quand ils ont appris que vous écriviez ?

C’était un peu de leur faute ! C’étaient tous les deux des grands lecteurs de science-fiction. Forcément, ça a déteint sur moi. J’ai déclaré que je voulais tenter ma chance quand j’ai fini mes études. Mais j’avais déjà écrit un bouquin, des nouvelles ici et là, je m’impliquais de plus en plus dans le milieu de la SF et de l’imaginaire… Donc c’était un peu une évolution naturelle. Mon père, qui est dans le domaine de l’édition musicale, a accueilli ça en disant : « Écoute, t’as un diplôme, tu peux tenter ta chance pendant un certain temps et voir ce que ça donne. ». Rétrospectivement, je pense que j’ai eu la chance des inconscients, parce que je ne me rendais pas compte à quel point c’était dur.

Commencer à écrire à 6 ans, c’est un peu une vocation… Pourquoi avez vous décidé de faire des études en biologie marine ?

Je ne sais pas si c’est une vocation. J’ai découvert ce truc-là, ça a pris toute la place dans ma tête, et je n’étais plus capable de faire autre chose. Mais j’étais aussi passionné par la mer, les dauphins, les baleines… J’étais totalement dans la génération Grand Bleu. Et puis, il fallait quand même avoir un diplôme sérieux, histoire d’assurer les arrières. Mais en fait, je me suis rendu compte, une fois que j’ai eu le diplôme en poche, que la recherche était exactement ce qui ne m’amusait pas, et que tout le côté romantique du commandant Cousteau, qui passe sa vie sur les bateaux pour aller voir les dauphins, ça représentait un à deux mois de travail dans l’année. Moi, je voulais entrer là-dedans pour le côté rêve ; je ne me rendais pas compte. J’étais un peu candide par certains côtés. (rires)

Qu’est-ce qui vous a poussé à laisser la biologie marine de côté pour vous consacrer à la littérature ?

C’est vrai que la question s’est posée de rester dans ce domaine, mais je me suis vite rendu compte que c’était soit la recherche, soit travailler en zoo marin, avec, des deux côtés, les problèmes que ça peut entraîner. Mon truc, c’était le terrain : je préférais mille fois récurer les bassins que de faire des analyses statistiques. Or, une façon de retrouver ça, c’était de parler de l’émerveillement que ça causait chez moi, dans des bouquins. Et puis, j’ai gardé contact avec ce domaine-là en partant de temps en temps en volontariat. Paradoxalement, en écrivant et en allant aux salons littéraires, j’ai été beaucoup plus amené à parler de biologie marine que je l’aurais probablement fait si j’avais été chercheur. J’ai même eu des contacts avec des éditeurs pour faire des livres de vulgarisation sur ce genre de sujets. Je ne pense pas que j’aurais eu cette chance là en restant dans le milieu de la recherche. C’est assez paradoxal : j’écris des romans, et on dirait que ça me donne un crédit meilleur à celui de chercheur. (rires)

Comment en êtes-vous venu à faire de la traduction ?

Mes parents m’ont mis au jardin d’enfant en anglais quand j’avais 6 ans, ce qui fait que j’ai appris l’anglais avec très peu de retard par rapport au français. Aujourd’hui, je suis bilingue. Et puis, quand j’ai décidé que je voulais écrire, j’ai voulu essayer un maximum de trucs. À l’époque, Stéphanie Nicot m’avait fait rentrer dans Galaxies (revue de SF, ndlr) en tant que critique littéraire, et j’ai rencontré Jean-Daniel Brèque, grand traducteur de l’imaginaire, qui s’occupait des fictions anglophones. Je lui ai dit que je tenterais bien la traduction, et il a considéré que mon début n’était pas trop mauvais, donc j’ai continué. Je me suis assez vite rendu compte que ça me permettait d’affiner ma plume, en me coulant dans celle d’un autre. La traduction m’a appris à considérer l’écrit comme un matériau entièrement plastique. Tout l’aspect « technicité » de l’écriture, c’est en grande partie la traduction qui me l’a enseigné.

Ancien biologiste marin, traducteur, écrivain, auteur de jeux de rôles, vous réalisez même des podcasts et animez des ateliers dans des salons littéraires, ça fait beaucoup de métiers… Comment vous imaginiez-vous, enfant ?

Je pensais que je serais un commandant Cousteau. Mais il y avait aussi le côté « Ah, j’aimerais bien écrire des livres, raconter des histoires… ». Je travaillais à l’école dans ces deux buts, mais au collège, les cours de français m’ont complètement cassé les jambes. C’est en Troisième que ma prof de français, gloire lui soit rendue, m’a mis Boris Vian entre les pattes, et que j’ai découvert qu’on pouvait faire des trucs fun avec la littérature « sérieuse » (je lisais de la SF, mais tout le monde sait que c’est pas de la vraie littérature, hein). Et, voilà, je m’imaginais entre les deux, peut-être à écrire des bouquins tout en allant étudier les dauphins dans mon zodiac. (rires) Bon, j’étais gamin, ce n’est pas ma faute.

Aujourd’hui, comment vous définiriez-vous ?

J’essaye de ne pas définir les trucs, à commencer par moi-même. Définir, c’est déjà un peu enfermer. J’essaye de faire des choses qui ont du sens, d’une manière qui ait du sens. L’un étant aussi important que l’autre. Je n’écris pas des bouquins pour passer un message, mais pour raconter une bonne histoire, et pour essayer de contribuer de manière anonyme aux questionnements du monde. « De manière anonyme », ça paraît bizarre, parce que mon nom est sur la couverture. Mais il y a un truc que j’ai réalisé il y a quelque temps, c’est qu’aucun auteur vivant et travaillant aujourd’hui n’atteindra la postérité. Mais ce n’est pas grave. D’ailleurs, on se rend compte en regardant les choses en détail, que ce que la postérité conserve, c’est aussi en grande partie une question de circonstances. Il y a beaucoup d’auteurs moins connus que les classiques très célèbres, qui sont aussi intéressants, voire davantage, ne serait-ce que dans le cadre de la littérature de l’imaginaire. Par contre, on est lus, et ce n’est pas que notre parole n’a aucune valeur et qu’on prêche dans le désert, mais… On est une goutte d’eau dans l’océan. Ça ne veut pas dire que ce qu’on fait ne sert à rien et n’a pas de sens. Ça veut dire que ce qu’on fait à un moment va peut-être pouvoir résonner avec une, dix, cinquante personnes avec de la chance, et que ça va peut-être contribuer à faire avancer une réflexion. Tout ça, c’est une goutte d’eau dans l’océan, même si chaque goutte est importante. Je le fais moins maintenant, mais, quand je partais en volontariat, j’avais l’habitude de dire que c’était un truc que tous les auteurs devraient faire. On arrive dans un endroit perdu au bout du monde, où tout le monde s’en fiche de vos activités. Et c’est très bien. Je pense qu’il y a beaucoup d’auteurs à qui ça ferait beaucoup de bien de réaliser que ce qu’on fait est important pour soi avant toute chose, mais qu’il ne s’agit pas du centre du monde.

Je suis allé loin, là… Je ne sais pas si j’ai répondu à la question. (rires)

Vous n’aviez pas trente ans quand vous avez commencé à publier des nouvelles. Quand avez-vous commencé à vous dire « Ça y est, je suis écrivain » ?

C’est un truc que j’ai toujours essayé d’éviter de me dire. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds « J’écris des bouquins. ». Ce n’est pas que j’en aie honte, mais le fait de dire « Je suis écrivain », même si c’est une description juste de mon activité, ça va projeter dans l’esprit des gens une image préconçue que je n’ai pas forcément envie de projeter. Je préfère donc dire que j’écris des bouquins. Mais, pour ce qui est de savoir à partir de quand j’ai commencé à me dire que je savais ce que je faisais, eh bien, à chaque livre, j’ai l’impression que j’en sais un peu plus. Quand j’ai eu un certain nombre de nouvelles derrière moi, qu’on commençait à me payer régulièrement pour ça, et qu’on m’en demandait, je suis dit que, peut-être, je n’étais pas complètement un imposteur. Mais ça ne va pas beaucoup plus loin que ça. J’écris des bouquins, je fais de la traduction, je compose un peu de musique pour les jeux vidéo, et puis voilà.

Quels sont les moments de votre vie qui vous ont le plus inspiré pour l’écriture de vos textes ?

Il y a de tout… J’ai vu un panneau qui m’a fait rire, à mettre sur la porte de bureau d’un écrivain. C’était : « Attention, écrivain au travail. Les passants innocents risquent d’être intégrés à l’histoire. ». Un auteur fait exactement ça, et le premier matériau, c’est lui-même. Par exemple, dans ma nouvelle trilogie, je traite de trucs qui me grattent et qui m’agacent depuis longtemps. Mais le lecteur devine simplement que ça me gratte et que ça m’agace. En fait, personne ne peut voir l’auteur à travers le récit. Ce qu’on peut apprendre, c’est simplement les questions qu’il se pose, pas les réponses qu’il donne. Et puis, je pense que l’écriture change l’auteur. Un auteur qui finit un bouquin n’est pas le même que quand il l’a commencé, même s’il l’a écrit sur une période courte. Et, avec l’âge, les questionnements changent. Port d’Âmes, que j’ai publié en 2015, est un manuscrit que j’avais écrit huit ans plus tôt, et que j’ai réécrit aux deux tiers. Pour moi, retravailler dessus a presque été une expérience en collaboration avec un auteur mort. C’est-à-dire que c’était moi, des années plus tôt, avec des questionnements spécifiques à cet âge-là. L’auteur que j’étais devenu, avec le savoir-faire acquis, s’est mis au service de la publication de ce manuscrit-là, auquel je tenais. C’est pour ça que je me suis vraiment vu comme mon propre écrivain fantôme. C’est un drôle de métier.

2019-08-28T21:21:43+02:00jeudi 2 février 2017|Best Of, Entretiens|Commentaires fermés sur “On est une goutte d’eau dans l’océan” – sur l’humilité et l’écriture, entretien par Justine Carnec

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