Cher Google+,

Tu t’es lancé il y a un peu plus de six mois maintenant, en grande pompe, avec beaucoup de contentement personnel, et même si personne à Google ne le prétendait ouvertement, la décalque de Facebook était tellement criante que le but était clair : tuer le réseau bleu avec de nouveaux concepts de vie privée que tu n’as pas inventé, mais piqué à Diaspora, le réseau social fondé sur les idéaux du logiciel libre. Les Internets multimédias ont accueilli ta naissance avec des “lol” et des “meh », résumant bien l’avis général : tu n’étais pas forcément plus attractif, fonctionnel ou brillant que Facebook, ce qui posait au juste la question : pourquoi changer de réseau ?

Google+, j’ai eu la chance d’être dans la beta, de jouer avec le nouveau jouet, de faire mon malin d’early adopter. Seulement, Google+, tu n’es pas fonctionnel. Je ne parle pas de ton interface ni de tes petites bonnes idées : je parle du temps qu’il faut pour maintenir et gérer plusieurs réseaux sociaux en parallèle. Vois-tu, l’étrange métier qui est le mien et mon approche des réseaux sociaux font que je ne suis pas sur Facebook ou Twitter pour traquer mes ex-copines, trouver un nouveau plan drague en me faisant passer pour un investisseur nicaraguarien ou proposer un virement de trois millions de dollars en provenance d’une banque nigérienne (les occupations saines d’un internaute normalement constitué, bien sûr). Je suis là pour créer du lien autour de la communauté qui me fait le plaisir de s’intéresser à ce que je fais : je reste un tenancier de bar.

Seulement, tu demeures fermé, Google+. Alors que TOUS les réseaux l’ont compris – même ce grand vilain de Facebook jaloux des données de ses utilisateurs, même le méchant Amazon qui ouvre ses bases de données à qui veut s’en servir – ton interface de programmation, ton API est un mystère. Résultat, tu refuses de fonctionner avec tous les clients intégrant les réseaux sociaux, Tweetdeck, Hootsuite, Yonoo et j’en passe. On ne peut pas poster la même vidéo de lolcat chez toi en même temps qu’ailleurs. On ne peut pas synchroniser tes commentaires avec ceux des autres réseaux, comme le permettent sur Facebook les excellents plugins pour WordPress Add Link to Facebook et Wordbooker. On peut importer de toi, mais on ne peut pas poster vers toi. Tu veux qu’on t’utilise comme nexus de réseaux sociaux, pour qu’on poste à partir de toi vers les autres réseaux, mais tu ne joues pas le jeu inverse. Et moi, blogueur sous WordPress, j’en ai marre de répercuter mes articles vers toi, de ne pas t’avoir dans mes outils intégrés, bref, de devoir te réserver un traitement de faveur parce que tu es jaloux. Surtout que du coup, je ne vais pas vers toi, je ne reste pas sur ton réseau, donc y figurer ne rime à rien.

Google+, tu t’en fous certainement et tu as bien raison, mais je t’annonce que je te déserte donc tant que tu n’auras pas libéré une API digne de ce nom et que les outils ne t’auront pas intégré convenablement. J’arrête de faire semblant. D’autant plus que quasiment personne ne vient sur ce site depuis toi. Donc, ça m’occupe l’esprit pour rien.

A bientôt, peut-être. Ça dépend de toi.

LD.


Par http://geektionnerd.net

Cher Diaspora,

Ce n’est pas de ta faute.

Tu es libre. Tu es plein de bonnes intentions. Tu as une API, tu sais poster chez les copains, tu es ouvert.

Mais il faut se rendre à l’évidence : personne ne te connaît. Nous sommes 10 chez toi. 10 qui sont ailleurs aussi, en plus.

J’avais envie de t’aimer, de maintenir chez toi ma présence contre vents et marées par principe. Mais bon, c’est de l’énergie qui ne sert pas à grand-chose. J’ai l’impression que même la communauté du libre peine à croire en toi, puisque personne n’a encore déployé, là encore, d’outil pour t’intégrer avec quoi que ce soit. Or, l’idéalisme, c’est chouette, mais à un moment, il faut savoir reconnaître quand ça ne sert à rien.

Diaspora, je vais continuer à te surveiller, à te recommander, mais je vais attendre jusqu’à nouvel ordre de déterminer si l’énergie dépensée pour toi en vaut la peine.

À bientôt, j’espère. Ça dépend de nous.

LD.


Auguste lectorat,

Je suis navré si tu avais tendance à suivre les actus via l’un ou l’autre de ces réseaux, mais je dois savoir recentrer mon énergie quand cela s’impose, et aucun de ces deux réseaux n’en valent la peine dans mon cas. Les moyens d’abonnement ne manquent pas, notamment les flux RSS – et je gage que, si tu étais sur G+ ou Diasp, tu sais ce qu’est un flux RSS. Je veux t’inviter à jeter un oeil à la page idoine, et à suivre l’action par un des nombreux autres moyens à disposition.

Pour paraphraser Corwin dans Les Cours du Chaos, “Au revoir et bonjour, comme toujours.”