Procrastination podcast s04e09 – Narrer la non-fiction

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s04e09 – Narrer la non-fiction“.

Un épisode un peu différent cette quinzaine, pour sortir des sentiers de la fiction et aborder le domaine de la non-fiction, de l’essai, occasion fournie par le livre de Mélanie (Nous qui n’existons pas, éd. Dystopia Workshop). Mélanie, justement, partage son expérience d’écriture en commençant par cerner davantage la notion de témoignage, où le réel rencontre le métier d’écrivain. Lionel déplore le cloisonnement qui existe dans les genres, entre plusieurs séries d’un même auteur : le fossé n’en est que plus grand quand il s’agit de sortir de la fiction pour aborder la non-fiction. Estelle met en avant la réaction alchimique qui peut s’opérer en France entre écriture de soi et écriture des genres, notamment en fantasy.

Références citées
– Truman Capote, De sang froid
– Nancy Huston
– Mathieu Gaborit, Les Chroniques des Crépusculaires
– Francis Berthelot, Le Cycle du Démiurge
– Stephen King, Écriture
– Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit
– Orson Scott Card
– Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée
– Annie Ernaux, La Place
– Jack London, Martin Eden

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2020-10-19T11:35:20+02:00lundi 17 février 2020|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s04e09 – Narrer la non-fiction

La fin des livres ?

lastpageinternetQuel effet suscite la fin de l’écriture d’un livre ? Est-ce que ça rend content, ou bien vide, malheureux, abandonné ? Chaque écrivain le vit évidemment à sa manière, et a sa propre réponse. En ce qui me concerne, parr rapport à Léviathan, c’est un peu surréaliste d’être arrivé à la fin de cette longue histoire de 2.8 millions de signes au total, et qui m’a accompagné tant de temps ; je ne mesure pas bien. Mais je crois que je le vis plutôt bien. Ce que je veux dire, c’est que je suis le créateur de ces persos, de cette histoire, de cet univers, de tout ce qui l’entoure, et en général tout cela vit toujours, dans ma tête, dans un bac plus vaste, avec des pistes abandonnées, un avant l’histoire et un après (mais je place aussi beaucoup mes bouquins dans des univers que j’essaie de développer à la manière des licences, parce que j’aime ça). Si je veux y retourner, je n’ai qu’à me plonger dans cet univers à nouveau, à retrouver ces personnages qui, même s’ils sont parfois morts, continuent à vivre dans ma tête, ne serait-ce qu’à travers leur passé. Quand j’étais jeune, j’étais dépité de terminer des bouquins (et même des séries) que j’adorais parce que voilà : c’était fini. Je me sentais en particulier orphelin de séries qui ne finissaient pas parce que l’auteur était mort. Mais quand c’est moi l’auteur, c’est différent. Je peux y retourner quand je veux. Je connais ces personnages mieux que quiconque parce que je les crée, et je peux inventer – ne serait-ce que pour moi – autant d’aventures nouvelles que je le souhaite. Je ne suis jamais orphelin d’eux. Je me suis dit, en terminant le supertanker, que c’était un coup super vache à un lecteur que d’écrire une fin à un livre. Pour lui, c’est fini, à jamais, sauf s’il s’approprie l’histoire en la prolongeant en imagination comme il le souhaite – mais quand je faisais ça moi-même, ça ne m’intéressait que moyennement, je voulais que l’auteur m’en donne davantage, je voulais sa vision, les suprises qu’il me réservait. Sinon, j’inventais moi-même mes univers, mes histoires, mes questions. Du coup, quand c’est moi qui termine le livre, qui écris le mot “Fin », ces personnages continuent malgré tout à m’habiter éternellement et ça n’est jamais fini. Finalement, je fais peut-être ce métier pour me rassurer et créer des choses qui, au moins dans ma tête, sont éternelles. Je n’en sais rien, ce serait un boulot pour mon psy… si j’en avais un.

(Merci à celle qui a lancé la discussion qui m’a conduit à cette prise de conscience.)

2013-06-20T12:23:58+02:00mardi 25 juin 2013|Technique d'écriture|3 Commentaires

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