Il est difficile de déterminer quand exactement la notion de Jeu Supérieur est apparue parmi les hommes et femmes de pouvoir de l’histoire. Une grande majorité de traditions comportent la notion de grand projet, ou d’oeuvre, censé guider l’initié sur sa route et le conduire à la réalisation. Le Jeu Supérieur semble distiller l’aspect le plus fondamental de cette notion, afin d’englober d’une part l’aspect théorique et philosophique d’un parcours selon la Voie de la Main Gauche, et d’autre part son application au réel, sa réalisation au quotidien, de manière à concrétiser les objectifs du guerrier. Toutefois, chaque praticien, et chaque organisation, en adopte sa propre vision, et il se dérobe à une définition générique, comme tous les concepts de la Main Gauche.
[accordion align= » »][pane title= »Le Jeu Supérieur vu par Masha Turgueniev, Léviathan : La Chute« ]
Le jeu de la connaissance et du pouvoir, qui englobait tous les autres. Luttes économiques, politiques. Luttes de savoir et d’intelligence. Si, selon l’expression popularisée par Rudyard Kipling, le « jeu » désignait l’art du renseignement, le Jeu Supérieur en englobait toutes les facettes, plus une autre, fondamentale mais invisible, qui les unissait en un tout cohérent. Un enjeu qui sous-tendait toute entreprise humaine, la motivation indispensable pour donner corps à un désir : le sens. Car à la source de toute affirmation d’une volonté se trouvait une vision du monde. Le Jeu Supérieur était cela : deux significations pour l’âme humaine, qui se rencontraient et se confrontaient. La Voie de la Main Droite, et la Voie de la Main Gauche.
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[pane title= »Le Jeu Supérieur vu par Julius Ormond, Léviathan : La Nuit« ]
Un mage n’est jamais prisonnier des circonstances. Si elles ne lui conviennent pas, il en change. S’il en est incapable, il travaille, inlassablement, jusqu’à y parvenir. Mais s’il n’y est pas disposé… il meurt, à plus ou moins longue échéance. En réalité, il n’y a pas d’autre règle dans le Jeu Supérieur.
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[pane title= »Le Jeu Supérieur vu par Puck, Léviathan : La Nuit« ]
N’avez- vous jamais remarqué que ses préceptes fonctionnaient mieux pour guider l’existence individuelle qu’en commandements d’une lutte stérile entre traditions ? “Que ta volonté ait force de loi” : c’est une règle de vie, cela ne saurait fonder un modèle social.
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[pane title= »Le Jeu Supérieur vu par Léviathan, Léviathan : Le Pouvoir« ]
Mais, pourvu qu’on ait le caractère assez trempé pour ça, il n’existe aucune quête plus grande, plus exaltante, que celle du Jeu Supérieur du pouvoir et de la connaissance. Car c’est un jeu.
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Toutefois, sept préceptes ont fini par s’établir collectivement au fil de l’histoire, constituant davantage des guides que des règles, chaque sentence étant destinée à être méditée, interrogée, intelligemment contestée voire défiée, ou encore suivie de façon critique. Cet ensemble est destiné à poursuivre sa lente évolution, mais il cadre néanmoins l’essence de la vie d’un initié à la fois dans sa liberté, sa combattivité et son inflexibilité.
1. Que ta volonté ait force de loi.
2. Tu n’auras d’autre progéniture que toi-même.
3. Tout est possible, vrai, et faux.
4. Le seul sens est l’amour de soi. (Parfois exprimé : le seul cap est l’amour rageur de soi.)
5. Il n’y a d’autre chemin que le cheminement.
6. Il n’y a d’autres principes que leur absence.
7. Tu n’es aussi fort que ce dont tu triomphes.
Corollaire de Puck : Le pouvoir trouve toujours un moyen.