Procrastination podcast s09e07 – Liberté de discours et validation auctoriale partie 2

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e07 – Liberté de discours et validation auctoriale partie 2« .

Suite et fin de notre conversation sur la liberté en art et la validation auctoriale : Mélanie rappelle que quand on crée, on participe à façonner le monde à son échelle, à disséminer des visions, et qu’on peut donc être partie prenante de ce qu’on souhaite voir ou non ! Estelle rappelle la place des codes dans l’histoire d’un genre, mais que ceux-ci sont justement liés à des horizons qui évoluent constamment. Enfin, Lionel met en avant les rôles cathartiques et fantasmatiques de la fiction, qui en font un espace de jeu et d’exploration et pas toujours un modèle du réel. 

Références citées

  • Breaking Bad, série de Vince Gilligan
  • Edgar Allan Poe
  • Love Lies Bleeding, film de Rose Glass
  • « Things Have Gotten Worse Since we Last Spoke », Eric LaRocca (VF : « As-tu mérité tes yeux ? »)
  • J.K. Rowling
  • Franz Kafka
  • Dexter, série de James Manos Jr. adaptée des romans de Jeff Lindsay
  • Gandhi
  • Les Sith
  • Lolita, Vladimir Nabokov
  • American Psycho, Brett Easton Ellis
  • The Boys, série de Eric Kripke adaptée des comics de Garth Ennis et Darick Robertson

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-12-16T01:16:51+01:00lundi 16 décembre 2024|Procrastination podcast|0 commentaire

Organiques corrections

Juste parce que c’est rigolo (ou bien peut-être névrotique) : ce n’est pas parce qu’on a des vélos pour l’esprit (des ordinateurs) que cela nous affranchit de manipuler, de toucher, de spatialiser l’information et en particulier nos notes avec ce bon vieux papier. Voire, en fonction des besoins, avec douze post-its, du scotch, des impressions de notes, des couleurs, le tout dans une espèce d’ardoise frankensteinesque qui pousse dans toutes les directions en fonction de là où il faut de la place :

Toutes mes notes de correction finissent à peu près sous cette forme, et ce pour chaque scène : ce qu’il faut faire, ce que je dois vraiment faire à la prochaine session, ce que je me rends compte que je dois faire en rentrant dedans en profondeur, et ce que j’ai fait. Parfois, la même idée se trouve notée sous trois formes différentes, mais ça la précise, la malaxe, la rumine, comme dit John Gardner. Ces notes sont de toute façon destinées à la déchiqueteuse au bout des quelques jours (au maximum) qu’il me faut pour retravailler la scène ; ensuite, elle est fixée, et on bâtit dessus pour avancer. Ça semble une manière de procrastiner de faire des découpages, mais j’ai découvert un réel bénéfice à manipuler de la matière, c’est rassurant, ça permet de tout avoir sous les yeux (ou presque, quand ce genre de planches se multiplie…) dans un ordre bizarre mais qui fait sens, et pour le peu de temps que ça prend, c’est hautement bénéfique. Et puis, fichtre, c’est fun.

En prime, vous pouvez apercevoir mon tapis de bureau PlayStation, mon Stream Deck avec sa coque bleue chopée sur Etsy, mon minuteur de pomodoros avec le D4 qui l’accompagne, et mon Gros Minet en Lego (lequel constitue, je dois me rendre à l’évidence, un de mes animaux totems).

2024-12-04T01:03:00+01:00lundi 9 décembre 2024|Technique d'écriture|0 commentaire

Procrastination podcast s09e06 – Liberté de discours et validation auctoriale partie 1

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e06 – Liberté de discours et validation auctoriale partie 1″.

Certains discours clament aujourd’hui que « on ne peut plus rien dire » et que l’art se trouve contraint par une sorte de morale bien-pensante. Vaste et important sujet, qui touche aux valeurs que l’on véhicule dans son œuvre et à l’usage que l’on fait de la parole donnée. 

Estelle commence par un rappel vital : c’est ici une conversation plutôt philosophique sur la morale des œuvres. Dans la réalité, la censure remonte en flèche en Occident, avec des interdictions d’ouvrages touchant aux questions queer, à l’esclavage, à l’histoire. 

Lionel soumet qu’il n’est pas si difficile de naviguer le discours d’une œuvre, dès lors qu’on garde en tête le concept simple et ancien de validation auctoriale. Mélanie crée en s’interrogeant sur le discours qu’elle veut voir exister dans le monde ; sur ce qu’il contribue à celui-ci, et sur l’impact qu’elle souhaite avoir sur le lectorat. Estelle ajoute la dimension temporelle des genres : les codes ont une histoire, s’inscrivent dans un contexte, mais comme les horizons évoluent, il est important d’interroger et revisiter les anciens motifs. 

Références citées

  • Franz Kafka
  • Lolita, Vladimir Nabokov
  • The Boys, série TV adaptée des comics de Garth Ennis et Darick Robertson
  • James Ellroy, Un tueur sur la route

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-12-16T01:17:01+01:00lundi 2 décembre 2024|Procrastination podcast|0 commentaire

Déclarer banqueroute et revisiter Obsidian d’un œil frais

Votre Honneur, auguste lectorat, il est attendu que :

  • Le Graal de l’application parfaite n’existe pas, tout est compromis ;
  • Une application puissante est rarement simple ;
  • Une application simple plafonne souvent.

Dans cette tension, je me trouve fort ennuyé : mes penchants puissamment faciles à distraire (straire) et mon goût pour les interfaces élégantes me poussent vers Bear, dont le jeu de fonctionnalités est quand même assez poussé, mais je vois, je vois le potentiel de tout ce qu’ouvre un Obsidian bien adapté, et j’ai soif ! Oh, tellement soif !

En vrai, parmi les choses que Bear ne fait pas, j’aspire fortement à :

  • La possibilité de lier le texte à des blocs dans d’autres pages,
  • La possibilité de géolocaliser certaines notes (utiles pour mon journal perso, vu que je bouge entre deux continents) (accessible avec le plugin MapView),
  • Le graphe, que je trouve génial pour explorer ses pensées et trouver les notes isolées et oubliées.

Sauf que mon Obsidian, à force d’enthousiasme, est devenu totalement ingérable.

halp
HALP
HAAAAAAAALP

Obsidian est horrible pour le syndrome « oh ce plugin a l’air trop bien, et cette customisation CSS aussi, je vais les importer, avec toutes mes notes, quel mal cela peut faire ? »

Un mal énorme, parce qu’à présent, au lieu d’avoir un environnement qui grandit sainement, on s’est composé l’équivalent de plusieurs boîtes de réception fantômes, avec des trucs qui fonctionnent et d’autres pas et, fichtre, on n’a aucune idée de pourquoi (« Hein ? Ce geste BetterTouchTool était rattaché à cette macro Keyboard Maestro qui lançait ce raccourci clavier de ce plugin installé juste pour ça ? »)

Je veux dire, j’ai un environnement de travail qui fonctionne, qui est Bear. Mais, à titre de (rare) détente dans mes pauses Pomodoros (on a les loisirs qu’on peut, est-ce que je vous juge pour vos mots croisés, moi ?), je me suis dit : « tiens, et si la solution à tout ça consistait à recréer de zéro un environnement sain et agréable, et à n’y ajouter des pièces qu’à partir du moment où l’on se promet de les apprendre et les tester ? »

Genre, le fonctionnement d’un être humain normal ? Après tout, j’ai déjà une vault transformée en jungle, avec un énorme jeu de données dedans, je peux y conduire toutes les expériences que je souhaite et garder l’autre propre… Y importer petit à petit mon contenu intéressant, et bosser en parallèle dans Bear.

Eh bien, cela faisait longtemps que je n’avais pas eu autant plaisir à écrire dans un environnement de notes. C’est encore très embryonnaire, et je traite la chose strictement comme une expérience et, donc, un jeu (l’intérêt du Markdown, c’est qu’il est très facile de récupérer les notes intéressantes ailleurs). Mais – peut-être – fichtre – je vais atteindre le Graal.

Rendez-vous compte ! RENDEZ-VOUS COMPTE (et tous sont activés et servent à quelque chose)

À ce titre, une énorme recommandation : le thème Primary. Un des problèmes d’Obsidian, c’est que c’est une app Electron, et elle n’a jamais l’air tout à fait à sa place sur un Mac ; on peut essayer de la déguiser (j’en ai personnellement fait un pseudo-Bear très convaincant) mais, quitte à accepter que c’est un environnement à part, où l’on passe le plus clair de son temps, autant lui donner une tronche un peu fun. Sauf que tous les thèmes fun deviennent très vite usants ou sont ridicules. Primary offre un parfait équilibre de chaleur, de sérénité et de joie avec des animations discrètes, du relief sur les boutons directement sorti des interfaces des années 2000, bref, c’est du goût et du plaisir.

À suivre : aurai-je enfin réussi la quadrature du cercle, un Obsidian simple et puissant à la fois ? En bonus, un Zettel tout récent.

2024-11-21T06:38:52+01:00lundi 25 novembre 2024|Technique d'écriture|4 Commentaires

Une toute nouvelle retraite créative pour « Bâtir sa fabrique à histoires » (24-28 mars)

Je suis hyper hypé (c’est vous dire) à la perspective de proposer une toute nouvelle retraite créative / stage intensif sur une semaine en 2025, sur un sujet que je ne crois pas avoir beaucoup vu enseigné en France, et pas du tout dans la sphère littéraire : organiser de A à Z son système créatif, mêlant idées, savoir, construction et production.

« Comment organiser mes idées ? Par quel bout prendre mon histoire ? Comment capturer tous les projets que je voudrais faire sans me noyer ? »

Ces questions animent quantité d’auteur·ices à tous niveaux d’expérience. L’esprit est une formidable machine à imaginer, mais mettre en ordre ses idées pour les concrétiser est beaucoup plus anxiogène. Heureusement, il existe des outils et des méthodes pour cela : le découvrir, les apprivoiser et, surtout, se les approprier forment l’objet de cette retraite, et ce sur la base des projets de chacun·e.

En gros, c’est la mise en pratique de tout ce que j’accumule sur ce sujet depuis cinq ans, partant de méthodes anciennes et analogiques comme le Zettelkasten, transformées et appliquées aux besoins de la création, et confiant aux outils modernes la plupart de la maintenance. L’idée, c’est de proposer des approches pratiques et simples pour, en un mot comme en cent, vaincre l’angoisse de la page blanche, gérer des projets de toute taille, et donner à ses envies créatives le maximum de liberté d’expression. On peut tout porter avec ces méthodes, de la courte nouvelle à la saga de la complexité de « Les Dieux sauvages » et d’Évanégyre au sens large. (Testé et raffiné au quotidien.)

Mais, contrairement à l’énorme complexité qu’on peut porter avec ces approches, la retraite et les méthodes proposées sont extrêmement simples : pas d’angoisse là-dessus. Je ne vous donnerai pas « la » parole et « la » façon de faire pendant cette retraite, mais les raisons pour lesquelles on peut se noyer dans sa création, au point de la fuir avec angoisse (been here, done that) et comment on peut y remédier avec des approches simples à la puissance décuplée par l’ère numérique. C’est leur application systématique et la mise en commun de toute idée ou notion dans le même environnement qui en débloque la force. Et si je vous proposerai des outils pour commencer, le but est que vous partiez de la retraire avec des principes, personnalisables pour vous, avec les outils que vous souhaitez.

Pour le dire autrement :

  • Je ne vais ❗️PAS❗️ vous vendre une vault Obsidian compliquée reposant sur cinquante requêtes Dataview et la nécessité d’apprendre le CSS et MySQL. Faut arrêter avec ça.
  • Je vais vous exposer un tas d’idées simples, qu’on va mettre en pratique certes à l’ordinateur parce que c’est plus pratique, mais que vous pouvez appliquer avec des carnets et un crayon sans jamais toucher un clavier1.

Et cela se déroulera dans un cadre fantastique, chez Parenthèse Tiny House, en forêt d’Orléans, au vert et au calme, pour une semaine à consacrer exclusivement à son art (bon, et à aller donner à manger aux moutons aussi parfois, si on veut) dans une tiny house rien que pour soi. Les journées se dérouleront de la façon suivante :

  • Un matin avec présentations des notions et méthodes et/ou travaux pratiques en commun
  • Une après-midi avec un exercice long de mise en pratique et de réflexion
  • Un temps de débriefing le soir sur les leçons de la journée.

Et plus en détail :

Attention, la retraite est strictement limitée à dix places. Ne tardez pas pour vous inscrire : il nous a fallu refuser du monde sur toutes les retraites précédentes…

➡️ Le programme détaillé avec les infos logistiques

➡️ En savoir plus sur Parenthèse Tiny House

  1. Alors oui, on utilisera Obsidian, mais pas tous les jours et uniquement dans sa version de base, pour deux raisons pratiques qui n’ont rien à avoir avec l’app : pour que tout le monde utilise le même environnement pendant la retraite, et parce que c’est gratuit.
2024-11-18T01:23:12+01:00mercredi 20 novembre 2024|À ne pas manquer, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Une toute nouvelle retraite créative pour « Bâtir sa fabrique à histoires » (24-28 mars)

Procrastination podcast s09e05 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 2

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e05 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 2« .

Le festival des cultures de l’imaginaire l’Ouest Hurlant à Rennes reçoit toute l’équipe de Procrastination et surtout VOUS : l’invité du podcast sur cette saison, c’est vos questions, vos interrogations, avec trois réponses contradictoires pour le prix d’une ! 

Merci à l’Ouest Hurlant et toutes ses équipes de nous avoir invité·es et de nous avoir donné une salle et une heure pour rendre ces conversations possibles. C’est un splendide festival qu’on vous encourage à suivre ! 

À présent, nous parlons d’organisation de notes, de recherches et de leur mise en action : applications, ressources et carnets.

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-12-02T01:54:45+01:00vendredi 15 novembre 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s09e05 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 2

Testons Apple Notes pour faire une base de connaissances en 2025

Le meme est connu.

Mais a-t-il une quelconque valeur ? Toujours à la recherche de l’organisation magique qui, évidemment, réglera tout problème de concentration, m’octroiera la clairvoyance ultime façon fin de 2001, et accessoirement rendra plus claires la myriade d’idées et de trucs que je garde en tête pour « Les Dieux sauvages », j’ai fini par me dire : eh ! Et si j’essayais Apple Notes ? On peut faire des liens entre notes façon wiki / Zettelkasten, maintenant…

Pourquoi c’est bien

En effet, Apple Notes offre des tas de trucs grands et petits qui rendent vraiment la vie plus facile, grâce à l’intégration profonde au système. Déjà, c’est la seule app à offrir une réelle intégration poussée entre écriture manuscrite et texte tapé. Il est facile et réellement agréable de prendre des notes à la main sur son iPad grâce à un très bon jeu d’outils d’écriture manuscrite, puis de passer sur son Mac pour les mettre en forme au clavier, et les deux types de contenu se mélangent proprement dans la majeure partie des cas. Évidemment, la reconnaissance de caractères est présente.

Je n’avais jamais vraiment essayé de mélanger les deux modes de travail, mais c’est extrêmement alléchant. La liberté offerte par la réflexion manuscrite s’allie à la tranquillité de tout retrouver au même endroit, au lieu de se trouver séparé entre apps, ce qui nuit à la distillation des idées dans leur forme définitive. Imaginez : vous griffonnez des trucs sans suite dans le même environnement où ces trucs vont peut-être donner une structure, une histoire, une saga. C’est difficile d’en revenir.

Comme mentionné plus haut, on peut aussi faire des liens entre notes (ce n’est pas nouveau, mais ça reste obscur pour pas mal de monde) : il suffit de taper >> dans le texte et l’app suggère une liste de notes récentes, ou bien l’on peut en créer une nouvelle. Les liens sont également renommés partout automatiquement si l’on renomme la note d’origine.

Notes propose d’organiser ses données par dossier et/ou par tag, et permet même de faire des requêtes simples pour créer des vues dynamiques de ses informations (« Montre-moi toutes les notes modifiées le mois dernier dans ce dossier avec ce tag »), dites « dossiers intelligents » (comme dans Mail ou le Finder).

La capture d’idées au vol dans Notes est extrêmement rapide, intégration au système oblige, avec la fonction des « notes rapides » accessible partout dans macOS et iOS, et inclut même à présent le dictaphone ! Pour meumeumer des idées de morceaux, c’est très pratique. Et sur iPad, on peut même configurer sa tablette pour ouvrir une note manuscrite depuis l’écran verrouillé rien qu’en tapotant l’écran avec son stylet, comme un bon vieux bloc-notes analogique (ou une tablette reMarkable). Toutes ces petites fonctionnalités réduisent la friction et permettent de faire chanter l’app sous ses doigts. La la la.

Enfin, si l’on a activé la protection avancée des données, toutes les notes sont chiffrées de bout en bout.

Mais c’est encore un peu branlant

Dans ce test, je me suis dit rapidement : « yeah, mais en fait, le meme a raison : les grandes personnes utilisent Apple Notes ». Et puis… argh. La friction qu’on enlève d’un côté, d’une façon très Apple, on la retrouve de l’autre, d’une façon hélas… très Apple aussi, en tout cas l’Apple des dix dernières années qui laisse des bugs ou des oublis incompréhensibles en place pendant des années.

Déjà, et c’est l’énorme point noir, la synchro fait un peu peur. C’est iCloud, on en a parlé, et dans mes tests sous iOS 18.à et macOS 15.0, j’ai eu des notes complexes (mélangeant donc plusieurs pages d’écriture manuscrite et du texte) qui, oh ben comme c’est surprenant, refusaient de se synchroniser. Depuis les versions .1, ça semble s’être débloqué dans mes tests ultérieurs, mais j’ai toujours un peu l’impression de conduire ma vieille bagnole avec iCloud : des jours elle démarre, des jours non. Or moi, j’ai besoin d’aller quelque part.

Ensuite, la performance de l’app fait peur aussi. Mon iPad Pro M4 flambant neuf chauffe comme ma vieille Surface Pro quand j’écrivais à la main dessus il y a dix ans, ce qui est complètement inacceptable, et l’app iPadOS lag aléatoirement (probablement en raison de la chauffe). Quand ça marche, c’est génial. Mais des fois, comme avec iCloud, ça tousse, et si j’accepte les compromis d’une app simple, j’attends une performance impeccable (c’est ce qui me ramène toujours à Bear).

Le formatage du texte est… bizarre ? Il semble que ça soit du texte riche, l’app propose des styles par défaut, donc ça ressemble de loin à un formatage standard, mais en fait non, on se rend compte qu’on peut changer absolument tout, comme la police et la taille du texte, mais seulement sur Mac, donc il y a des styles, mais ça n’est pas aussi propre que du Markdown… Bref : c’est bizarre.

Y a des tas de petits bugs ou de petites limitations. En vrac, les trucs rencontrés dans mon usage : les notes rapides permettent d’ajouter un lien au contexte où l’on se trouve (app, page web, mail) pour y revenir ensuite mais ils sont régulièrement inexacts entre plate-formes (le lien iOS ne marche pas correctement sous Mac) ; les tags ne sont pas hiérarchiques ; commande-clic sur un lien de note ne l’ouvre pas dans une nouvelle fenêtre, ce qui est vachement important pour manipuler rapidement ses notes ; on ne peut pas mettre les dossiers intelligents dans des dossiers normaux ; l’historique Annuler / Rétablir est vidé à chaque changement de note, ce qui augmente le risque de mauvaise manipulation irrécupérable ; on ne peut pas imprimer sur Mac plus que la page 1 d’une note contenant de l’écriture manuscrite… Rien de bien rédhibitoire individuellement, mais à force, ça fait beaucoup, et c’est agaçant de trouver des portions tellement propres et léchées de l’app, des moments où l’on se dit « wahou, c’est trop bien pensé » et d’autres qui arrêtent avec un « quoi ? on peut pas faire ça ? mais what the otarie ? »

Enfin, et c’est le point le plus ennuyeux à l’heure actuelle pour une base de connaissance : Apple Notes ne propose pas de backlinks (de lien retour), c’est-à-dire une section montrant toutes les notes dont les liens pointent vers celle sur laquelle on travaille (ce qui n’est pas rigoureusement indispensable, mais tellement pratique). Il existe cependant à ma connaissance trois façons d’importer cette fonctionnalité :

  • Avec les apps ProNotes ou Alto.computer (uniquement sur Mac) qui ajoutent des boutons discrets à l’interface pour proposer une liste de liens retour,
  • Ou avec un Raccourci malin qui fait une recherche dans la base sur le titre de la note (je l’ai vu faire, je n’ai pas d’exemple tout fait à proposer)

Mais ça veut dire dépendre d’un outil tiers pour une fonction considérée incontournable par beaucoup… Et c’est fâcheux.

On fait quoi ?

Évidemment, les projets de développement pour cette app étant encore plus opaques que la volonté de Zeus, vous avez la totale liberté de sacrifier une biche pour lire ses entrailles et voir si Apple projette un jour de remédier à tout ça, ou bien si ça va rester en l’état pendant les douze prochaines années. 

Sur le papier (électronique), Apple Notes offre ce qui s’approche le plus du Graal : une app qui fait tout suffisamment bien pour proposer un jeu de fonctionnalités cohérent, certes moins puissant que pour d’autres outils spécialisés (pas de vue graphe à la Obsidian, mais ça n’est pas l’idée), mais dont l’intégration produit plus que la somme des parties. Hélas, l’érosion de l’assurance qualité d’Apple se fait sentir assez fort ici, et le verrouillage des données sous un format propriétaire (on peut toujours exporter, mais ça n’est pas aussi portable qu’un bon vieux fichier Markdown) me rend vachement frileux.

L’année prochaine, peut-être. S’ils ajoutent les backlinks, par exemple… va falloir discuter.

2024-11-06T00:12:34+01:00mercredi 6 novembre 2024|Geekeries, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Testons Apple Notes pour faire une base de connaissances en 2025

Procrastination podcast s09e04 – Les prologues

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e04 – Les prologues« .

Le prologue le plus célèbre de l’imaginaire est probablement celui du Seigneur des Anneaux ; mais Lionel argue que ce n’est plus vraiment possible d’en écrire ainsi de nos jours… Qu’est-ce qui fait un bon, ou un mauvais prologue ? Quels en sont les atouts, les fonctions ? 

Estelle les adore ! Ils peuvent donner un avant-goût du premier chapitre, avancer les enjeux du récit, créer des contrastes, établir le pacte de lecture. (Et elle aime aussi les prologues mythologiques.)

Lionel les voit comme une énorme promesse narrative, qu’il va falloir payer par la suite : attention à ça ! 

De son point de vue de lectrice et traductrice, Mélanie approuve l’aspect accrocheur du prologue, et parle un peu des techniques de Brandon Sanderson.

Références citées

  • X-Files, série TV de Chris Carter
  • Game of Thrones, série TV adaptée des romans de G. R. R. Martin
  • Furiosa, film de George Miller
  • Jean Racine
  • « Les Archives de Roshar », série de Brandon Sanderson

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-11-14T04:24:03+01:00vendredi 1 novembre 2024|À ne pas manquer, Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s09e04 – Les prologues

Combien de vaults Obsidian peuvent-elles danser sur une tête d’épingle ?

Une question assez fréquente sur les apps de notes, les PKM, la gestion de la connaissance, les knowledge graphs, les Zettelkasten, tous ces machins :

Vaut-il mieux avoir un seul environnement de notes, ou plusieurs ? Une seule ou plusieurs bases de connaissances ?

Plus prosaïquement : t’as une seule vault Obsidian ou plusieurs ?

Avant de répondre à ça, considérons que nous affrontons déjà, par la force des choses, une fragmentation de nos environnements de pensée, ne serait-ce que par les applications utilisées. Une personne un brin intéressée par l’organisation de ses notes aura en général trois ou quatre environnements distincts :

  • Une base de connaissances proprement dite (Obsidian et al.) ;
  • Un environnement de réflexion libre (notes manuscrites / carnets / app de notes à la main type Notability) ;
  • Un journal (potentiellement le carnet sus-cité, ou bien une app spécialisée type Day One) ;
  • Un environnement de capture (encore le carnet, ou bien une app spécialisée type Drafts).

Voire une base bibliographique (Zotero, DEVONthink, etc.)

Dans les faits, donc, on est déjà forcé de séparer les environnements dans une certaine mesure, pas forcément selon les projets, mais leur étape de réflexion ; en gros, on part de la capture pour développer dans un journal et/ou réfléchir librement pour distiller les idées dans sa base de connaissances (et produire un résultat, évidemment).

Et je pense que ça n’est pas génial pour la création. En effet, on veut pouvoir passer librement d’une étape à l’autre afin de développer ses idées ; dans l’absolu, il n’y a pas de frontière claire établissant « à partir de maintenant, cette idée floue est un projet à développer assidûment » – même si on peut parvenir à une telle décision, et qu’on le fait. Mais dans les étapes d’élaboration, il n’est pas rare, je crois, de paumer ses idées : « dans quel carnet se trouve cette fantastique idée de roman que je veux faire maintenant tout de suite ? »

Ce serait chouette de pouvoir conserver le continuum intact.

La création, l’émergence et le développement des idées, en particulier dans le domaine artistique, se nourrissent d’absolument tout. D’une photo prise sur le vif dans la rue lors d’un voyage, d’un échange à cœur ouvert avec un ami, d’une réflexion dans son journal, de notes griffonnées sur un coin de table. J’ai mis au point une de mes plus importantes prises de conscience créatives récentes dans un moment de désœuvrement entre deux portes parce que je cherchais à démontrer la nocivité du système PARA pour la création artistique. On ne réfléchit jamais aussi bien que quand on se laisse vagabonder ; c’est pourquoi tant de bonnes idées viennent sous la douche.

Donc : combien de vaults Obsidian ? Combien, au sens large, d’environnements de pensée ?

Un.

Un seul, qui compilera au maximum tous les éléments formant la réflexion conduisant à la création : captures à la volée, notes manuscrites, Zettelkasten, et bouts et constructions relatifs aux projets en cours, notés parce que c’est chouette, sans nécessairement viser d’objectif dans un premier temps – dans un tel environnement, il vient un moment où l’objectif se décante et où une idée est devenue suffisamment mûre pour engendrer une production assidue.

C’est une distillation continue.

Deux caveats à ça; quand même :

Si vous avez une activité purement externe sans rapport aucun avec la création (un boulot alimentaire nécessitant des notes), vous pouvez décider de la séparer de votre environnement de réflexion mais, même là, je trouve cela dommage. Cette activité, même si vous la détestez, fait partie de vous. Il y a sans doute des éléments créatifs à en tirer. Ne serait-ce, le cas échéant, que votre détestation qui peut devenir une satire, une parodie, ou juste une catharsis.

Et, comme dit plus haut, les outils impliquent en général une séparation des étapes de réflexion. Aucune app ne fait tout bien : Obsidian fonctionne mal pour les notes manuscrites, la capture de photos avec Drafts est puissamment compliquée, Notability ne sait pas faire de liens entre notes.

C’était jadis la belle promesse d’Evernote qui demeure, encore aujourd’hui, peut-être l’app qui arrive à recouvrir un maximum de domaines d’activité. Hélas, en 2024, il est impensable d’employer un service qui ne soit pas chiffré de bout en bout, et Evernote fait franchement tout de plus en plus mal.

Mais c’est en train de devenir mon nouveau Graal : l’application qui me permettra de tout combiner (et les pratiques que je peux lâcher pour y parvenir).

Knowledge graph, un exemple
2024-10-21T06:16:43+02:00mardi 22 octobre 2024|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Combien de vaults Obsidian peuvent-elles danser sur une tête d’épingle ?

Procrastination podcast s09e03 – L’impatience d’avancer

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e03 – L’impatience d’avancer« .

L’impatience d’avoir des retours, de voir un projet exister, peut être forte – et potentiellement difficile à vivre. Peut-on la dompter et la rendre productive, en faire un atout plutôt qu’une peine ? 

Mélanie partage cette impatience ; elle forme clairement un atout à l’écriture du premier jet, qui avance avec force et motivation. La suite est plus difficile à vivre et ne se dompte, franchement, qu’avec l’expérience. Pour Estelle, l’écriture est une école du temps long et de la persévérance ; il convient de peut-être distinguer l’impatience de voir un projer exister des retours qu’on en attend. Les temps de latence inévitables à la création permettent peut-être d’avoir un meilleur regard sur le texte et de nourrir l’anticipation de s’y remettre. Enfin, pour Lionel, il n’y a pas de valeurs absolues de qualités ou défauts dans la création, ce qui compte c’est de travailler comme on l’entend. Il est sujet à l’inverse, la terreur de s’y mettre, ce qui forme peut-être le revers d’une même pièce avec cette fameuse impatience. 

Références citées

Le dollar australien

Le forum Elbakin.net : https://www.forum-elbakin.net/index.php

Morgan of Glencoe

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-10-31T01:22:35+01:00mardi 15 octobre 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s09e03 – L’impatience d’avancer
Aller en haut