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Payer une facture en France, payer une facture en Australie

Ceci est une histoire vraie :

Payer une facture en France (en l’occurrence, soins exceptionnels) :

  • Recevoir la notification papier.
  • Constater la présence d’un papillon à détacher à renvoyer avec son chèque.
  • Constater qu’on n’a plus de chéquier depuis très longtemps.
  • Chercher – et trouver – en petit sur le document la mention d’un portail de paiement des finances publiques.
  • Aller sur ledit portail.
  • Constater qu’il ne marche pas avec Safari. Sortir le Chrome qu’on garde pour ce genre d’occasions.
  • Remplir le numéro de client.
  • Remplir le numéro de facture.
  • Remplir le numéro d’ordre.
  • Constater que le numéro d’ordre n’est pas bon.
  • Le recopier à nouveau.
  • Constater qu’il est toujours faux, malgré l’assurance de l’avoir tapé correctement.
  • Scruter la facture. Constater qu’il existe un autre numéro d’ordre, qui porte exactement le même nom que le premier, ailleurs sur le document, pas du tout à côté des précédents identifiants parce que fuck you that’s why.
  • Rentrer ce numéro d’ordre.
  • Ouf, ça marche.
  • Valider le paiement.
  • Temps consacré : 7 minutes.

Payer une facture en Australie (quelle qu’elle soit) :

  • Aller directement à la section dite BPAY, laquelle est standardisée pour toutes les factures.
  • Aller dans son appli bancaire. Rentrer le numéro d’émetteur BPAY.
  • Constater que l’application confirme, en toutes lettres, le nom de l’émetteur avec le numéro rentré.
  • Rentrer son numéro de client.
  • Payer.
  • Temps consacré : 15 secondes.

Bonus : Se rappeler que, à l’avenir, toute facture émise par le même organisme pourra être payée directement dans la section BPAY avec les mêmes identifiants dorénavant enregistrés et que le temps de l’opération sera quasi instantané.

2025-08-25T09:55:40+02:00mercredi 27 août 2025|Humeurs aqueuses|0 commentaire

Vaincre l’angoisse de la page blanche avec la méthode… Pomodosignes

La méthode Pomodoro m’a littéralement sauvé la vie (et la carrière) pendant des années en découpant l’angoisse d’écrire les monstres que j’écris en sessions de travail digestibles ; avec quelques raffinements développés à l’usage pour le travail de création. Au lieu d’écrire 15000 signes (ce qui est vaste), on travaille 25 minutes (ce qui est simple). Refaites suffisamment de tranches de 25 minutes et vous avez 25 ans (je dois à peu près en être à ce stade pour La Succession des Âges).

Un truc m’a cependant toujours gêné, c’est la nécessité pour moi de devoir travailler ainsi depuis plusieurs années de manière à conserver un rythme de production correct. Certes, j’ai plus d’ambition et d’expérience ce qui, dans mon cas, est paralysant (je vois beaucoup trop vite les défauts du premier jet) ; je construis aussi des histoires beaucoup plus complexes qu’à mes débuts. Cependant : si je crois en mon travail, si j’aime mes projets, pourquoi sont-ils si difficiles à exécuter, au point que j’en doive me tromper l’esprit en découpant la journée en tronçons brefs ? Pourquoi parvins-je à rentrer tous les jours 1000 signes chaque matin en déplacement en 10-15 minutes quasiment sans difficulté, mais qu’une journée de travail libre n’en fournit parfois que 3000 ?

Pendant longtemps, je l’ai expliqué en me disant qu’avec des Pomodoros, je ne découpais pas l’effort (qui ne m’a jamais fait peur) mais l’angoisse (qui fait peur. C’est, heu, son job). Mais la méthode Pomodoro n’est pas sans défaut – toutes les journées ne sont pas égales, tous les efforts non plus. On peut ramer sur un détail pendant quinze minutes, comme tracer 2000 signes en une demi-heure. Un tronçon de 25 minutes est un tronçon facile à concevoir, mais il ne reflète pas vraiment, à mon goût, la nature de l’effort dans le cadre de la rédaction soutenue (le plus difficile dans mon cas). Parfois, ça roule. Parois, c’est la misère. C’est ainsi.

Et si, tout simplement, on changeait la métrique ? D’intervalles de temps, arbitraires et inégaux, on passait à une tranche de signes écrits, indiscutable et tangible ? Je travaille ainsi depuis quelque temps et les résultats sont comparables avec la méthode Pomodoro – ce qui est bien – mais sans la légère culpabilité de ne pas arriver à me botter les fesses temporellement – ce qui est bien, bien mieux. I give you, donc, la méthode Pomodosignes, extrêmement simple pour l’écriture et, pour ma part, bien plus gratifiante. Tout simplement, une pause de 5 minutes est permise tous les 2000 signes écrits (ajustez l’intervalle selon vos besoins ; par exemple, j’ai essayé 2500, c’est trop pour mon mental de poisson rouge).

Plus spécifiquement, la journée prend en compte les spécificités de l’effort bien particulier que représente la rédaction au long cours.

  • Le premier créneau est consacré à la reprise de contact avec le projet. On reprend ses notes, on relit, on se remet dedans, et on n’a qu’à écrire 1000 signes pour se permettre une pause. En déplacement, en période difficile ou d’urgence autre que l’écriture, on peut s’arrêter là ! On a déjà avancé.
  • Ensuite, on procède par tranches de 2000 signes. Chaque tranche octroie 5 minutes de pause. La beauté de la chose, c’est que cela prend en compte les sessions où l’on ne veut pas s’arrêter parce qu’on est possédé par l’écriture. J’ai fait 5000 signes au lieu de 2000 avant de m’essouffler ? J’ai droit à deux pauses, et la prochaine tranche ne requiert que 1000 signes avant de m’octroyer un nouveau bout de saucisson. C’est incitatif, directement corrélé à la quantité de mots produits dans le document, ramène l’attention à la production de matériel tangible, au lieu de l’aspect parfois flou de sessions de travail fondées sur le temps. Mais cela accepte aussi que, parfois, une phrase coûte plus cher que trois paragraphes entiers.

Tous les studios d’écriture (Scrivener, Ulysses) permettent en outre de calibrer sa session de travail en signes et de conserver un indicateur graphique de son progrès sous les yeux. Je recommande de commencer donc par calibrer la journée à 1000 signes, puis d’aller de 2000 en 2000 : c’est idiot, mais c’est une motivation colossale de voir enfin une barre de progrès de rédaction que l’on remplit régulièrement au lieu de cet énorme objectif idéal que, soyons honnêtes, on n’atteint jamais.

Scrivener permet d’éditer ses objectifs du jour, et notifie même quand on les atteint.

Évidemment, ça ne fonctionne que pour la rédaction, mais je trouve la planification et la réflexion bien moins difficiles à encadrer. Quand on rêve, tout est idéal, complet, juste ; les mots sont parfaits, le message est d’autant plus idéal qu’il peut demeurer inconsciemment vague à l’esprit et donc porteur des contradictions révélant l’absence de tout choix. La véritable épreuve du feu, c’est faire descendre cet idéal dans l’incarnation du langage ; c’est là, donc, que l’on peut bénéficier d’un coup de pouce comme ce genre de méthode.

2025-08-25T09:53:44+02:00lundi 25 août 2025|Best Of, Technique d'écriture|0 commentaire

J’ai enfin trouvé le protège écran pour iPad qui simule à peu près le toucher d’un stylo (Rock Paper Pencil v3)

Que la vie est difficile : la tablette reMarkable offre un confort d’écriture à la limite du sensuel (la texture de ce stylet ! la manière dont la mine se plie juste ce qu’il faut ! ce chuintement à l’écriture !) mais l’aspect fermé de la machine et son abonnement annuel m’ont toujours empêché d’accrocher ; l’iPad offre une interface réactive, se transforme en plein d’autres trucs, mais écrire avec le Pencil… on a vu mieux. Où est le meilleur des deux mondes ! Où se trouve mon iPad à encre électronique couleur ? (Réponse : dans mes rêves)

J’aimais l’iVisor Moshi (mais il ne se fait plus), j’ai testé le Paperlike tant vanté (c’est pourri), j’ai vécu un peu avec des protège écran de marques obscures mais fortement recommandées sur les forums d’artistes dont même un truc japonais chelou que j’ai réussi à faire venir sans me ruiner (proximité géographique oblige), et puis allez, ALLEZ, j’ai fini par acheter un autre truc très hypé, le Rock Paper Pencil dans sa version 3. Je me suis dit, bon, si c’est la v3, c’est probablement que c’est devenu mieux, hein ?

J’ai résisté jusqu’ici parce que le truc exige de changer la mine du Pencil, ce qui est trivial (elle se dévisse d’elle-même parfois, alors hein haha), mais me pose un problème eschatologique : toute compagnie qui prétend savoir mieux qu’Apple quoi mettre sur son matos m’inspire la méfiance. Mais bon, essayons, hein. Parce que si c’est bien, les notes et réflexions prises avec engendreront à coup sûr un livre au moins 32,7% meilleur. N’EST-CE PAS INDISPENSABLE

À côté de ça, le RPP présente un énorme avantage par rapport à ses confrères : il est rigide, amovible, et ne nécessite pas une salle blanche et un scaphandre matériaux dangereux pour l’appliquer sans se retrouver avec une foutue bulle d’air coincée quelque part. On nettoie vaguement son écran, on centre le truc, et hop, par la magie de l’électrostatisme ou je ne sais secret infusé à la nanotech, le truc tient en place. (On peut aussi l’enlever, le rajuster, le remettre sans problème aucun.)

Au niveau des aspects qui fâchent, en conséquence, le truc (comment l’appeler autrement ? « Surface polymérisée de protection optimisée pour la rédaction manuelle numérique ? SPPORMN ? Okay) flotte très légèrement au-dessus de l’écran, mais on l’oublie très vite. En revanche, pour pouvoir donner cette expérience d’écriture et d’installation, la SPPORMN devient assez vite un peu dégueu, un peu terne, mais c’est le cas de tous ces genres d’objets, et puis ça donne un côté vieilles charentaises défoncées que vous savez devoir jeter mais, aaaah, qu’on est bien dedans, et puis c’est les nôtres. (Fun fact : l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont inventé les UGG Boots, qui sont aux charentaises ce qu’une Jaguar est à une Twingo : des chaussons montants doublés de mouton dont le confort est tel qu’on ne peut plus imaginer jamais porter des espadrilles de sa vie, dans lesquelles, c’est connu, on l’air d’un con – mais en moins cher qu’une Jaguar.)

Okay, tout ça c’est beau, mais qu’en est-il de l’expérience d’écriture avec la pointe spéciale, là ?

La pointe spéciale, là

On raconte sur Internet que cela mime le toucher d’un Bic (ce qui ne fait pas super envie, franchement) et la première expériences est… bizarre. Il faut que le protection d’écran se « fasse » un peu à force d’écriture forcenée d’idées géniales ; après plusieurs semaines d’utilisation, l’aspect râpeux originel de la SPPORMN s’érode pour laisser tout juste un peu de friction, sur laquelle le Pencil glisse alors. On se rapproche plutôt à ce moment de l’expérience d’écriture d’un feutre à pointe fine, à condition (et ça sera sans doute la moitié de l’expérience) de bien configurer son app de prise de notes, en n’hésitant pas le cas échéant à grossir un peu la pointe virtuelle (4,5 mm dans mon cas). Et alors, ça devient vraiment sympa : je crois qu’il est impossible de répliquer l’expérience parfaite d’une reMarkable, mais on arrive à quelque chose de vraiment agréable, avec le bénéfice de, eh bien, ne pas avoir une reMarkable pour tout le reste de l’expérience utilisateur.

Donc, c’est validé. Ça n’est pas fantastique, quoique vous disent les reviews YouTube hypées avec ces vignettes dont les vidéastes semblent être tombés dans des camions de MDMA, mais c’est la meilleure solution que j’ai trouvée, je la garde, et j’en rachèterai sans doute une quand celle-ci tombera en lambeaux zébrés par mon écriture furieuse. Ce qui est probablement le meilleur juge de paix.

2025-08-06T09:46:26+02:00mercredi 20 août 2025|Geekeries|0 commentaire

Le Zettel de la quinzaine : Le Zettelkasten est une carte mentale (mindmap) à n dimensions (202207311655)

Pour mémoire, ces notes sont des extraits bruts de décoffrage de mon système de notes privé, afin d’expérimenter avec une forme différente de partage dans l’esprit des digital gardens.

Je vois le Zettelkasten comme la version supérieure de la carte mentale. C’est une carte mentale en n dimensions, permettant la capture d’hyperespaces de pensée quand la carte mentale est limitée à deux dimensions. La carte mentale a du coup tout son intérêt quand un sujet peut effectivement être capturé en deux dimensions et qu’on peut donc bénéficier d’une représentation graphique (impossible pour un hyperespace). Dans ce cas-là, la complexité du Zettelkasten est superflue et prive l’utilisateur d’un outil visuel commode.

Mais dès que la complexité échappe à une représentation plane – comme pour un livre, un univers fictif, une thèse, un sujet d’étude, ou le projet constant de s’améliorer soi-même tout au long de la vie – le Zettelkasten devient indispensable.

CC-By-SA par Kai Schreiber
2025-08-06T08:43:07+02:00lundi 18 août 2025|Technique d'écriture|0 commentaire

Écrire en musique : Stellarium

Qu’elle est compliquée, la quête d’un fond musical pour écrire ! Okay, qu’elle est rigolote aussi, tandis qu’on ajuste ses humeurs et ses ambiances avec le fond qu’on met (ou pas, selon la disponibilité mentale du moment). Mais il faut un équilibre subtil : suffisamment évolutif et progressif pour ne pas s’endormir, mais pas trop non plus pour ne pas envahir l’attention.

Le gagnant du moment est Stellarium (du label Exosphere, qui m’a été recommandé en commentaires ici, je crois – merci beaucoup) : de l’ambient qui n’est ni vraiment gaie, ni vraiment dark – évoquant simplement les immensités de l’univers, qu’on verrait bien accompagner une session de Eve Online, X, Star Citizen ou Stellaris. L’album Pillars of Light, par exemple, transcrit bien les lentes évolutions nébulaires (sans la chaîne) ; les sept minutes du morceau d’ouverture, Protoplanetary Disk, nous invitent effectivement à contempler de très, très loin les rythmes ultragéologiques de l’univers. Trois albums seulement, avec des atmosphères assez distinctes, mais tout le label associé offre une douzaine de noms supplémentaires pour des heures d’exploration.

2025-08-05T09:32:18+02:00mercredi 13 août 2025|Décibels|2 Commentaires

Quand soudain, je m’aperçois que j’ai deux appareils photo

L’adage dit que le meilleur appareil photo, c’est celui dont on se sert. Évidemment, c’est notre téléphone ; la machine à selfies et à photos souvenir qui sert davantage à fixer la mémoire qu’à faire de la création pour la plupart d’entre nous. Les appareils dédiés se font de plus en plus rares dans la nature, mais je conserve pour l’animalier un gros machin avec un zoom apte à me faire arrêter au contrôle de sécurité des aéroports : impossible d’attraper ça avec un iPhone, lol :

Keen wallaby
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J’étais longtemps sur un Canon 7D, je suis maintenant passé sur un R7. Je conserve spécifiquement cette gamme au lieu de passer sur du plein format : mon usage principal étant l’animalier, le « crop factor » des plus petits capteurs augmente artificiellement la puissance des téléobjectifs (mon 400 mm, par exemple, est un équivalent 640). C’est pourquoi cette gamme reste au catalogue des fabricants depuis toujours, et pourquoi c’est le boîtier favori des photographes d’animaux et de sportifs (qui, au sens biologique, sont des animaux aussi).

Sauf que, on le sait aussi, la technologie a incroyablement progressé (Apple fait beaucoup de communication sur la capacité « photo » de l’iPhone). Je suis passé sur la gamme Pro des iPhone à l’origine avec le 11 pour m’amuser avec les possibilités offertes, étant à présent sur un 15 Pro Max parce que j’avais envie de jouer avec le grand-angle. Or, quand nous étions dans l’outback en juin dernier et que je me baladais avec mon R7, j’ai enfin saisi à quel point l’iPhone a progressé, mais aussi, à quel point c’est devenu un appareil photo à part entière. (Jusqu’ici, je trouvais ça rigolo, exploitable dans certaines situations, mais je me méfiais à mort du langage marketing : oui, okay, on a tourné tel et tel film avec un iPhone, mais il y a une raison pour laquelle on utilise encore des grosses caméras.)

Ça, par exemple, c’est du #shotoniphone (passé sous Lightroom ensuite) :

Great Central Road
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Les vrais pros se baladent avec deux boîtiers, sur lesquels ils vissent deux types d’optiques différentes, un zoom et un grand angle, par exemple. Mais vu que mon R7 a pour boulot de zoomer, même avec mon grand angle, j’ai été shockay de découvrir que j’avais moins de recul que l’iPhone. Lequel shoote en RAW avec une définition respectable. C’est effectivement un appareil à part entière, aux capacités clairement bornées, mais très compétent pour son domaine spécifique (et même meilleur parfois – j’ai fait à main levée de la photo nocturne qui aurait nécessité un trépied sur un gros appareil).

J’ai donc l’équivalent de deux boîtiers, pour deux usages différents, et je ne m’en étais pas rendu compte. Et visser un grand angle sur mon R7 n’a plus aucun sens : j’ai un truc dans la poche qui fait ce boulot mieux de toute façon. L’iPhone, dans son domaine de compétence, n’est carrément plus un jouet dans la gamme Pro.

Cette prise de conscience me fait également réévaluer mon logiciel de développement photo, et ça tombe à point nommé. Adobe est une compagnie toxique, leurs abonnements sont abusifs, la polémique l’année dernière sur l’entraînement potentiel de leurs modèles génératifs sur le contenu des utilisateurs a soulevé la furie à juste titre, et ils ont encore augmenté leurs tarifs. Je veux les lâcher depuis longtemps, mais pour aller où ? Je suis bien coincé profondément dans Lightroom.

Sauf que, aussi : originellement, j’avais deux bibliothèques photo avec deux rôles clairement identifiés, Apple Photos avec le contenu « personnel » (photos de vacances, pour simplifier) et Lightroom avec le contenu « créatif » (puisque sortant du gros appareil Canon) ou relatif au volontariat écologique (photoidentification). Au fil des années, là encore, je me rends compte que ça n’est plus du tout aussi clair, et cette division est aussi artificielle que malcommode. Un coup je pioche un RAW dans Photos, un coup c’est dans Lightroom… Je passe sous Lightroom, mais je réimporte dans Photos dans mon album « Flickr sélection »… Tout cela est redondant.

Lightroom est puissant, je le connais sur le bout des doigts depuis une petite quinzaine d’années, mais franchement, Adobe et ses abonnements me sortent par les yeux, je vis sans Microsoft, Google et Meta, c’est l’occasion de chercher une autre solution, et de fusionner mes deux bibliothèques en une seule (et je paie de l’espace iCloud que je ne remplis pas).

Alors, quoi ? Setapp m’offre une licence de Luminar, que j’ai utilisé de loin en loin au fil des ans, mais je trouve l’interface bizarre et les résultats sur-travaillés (c’est une esthétique, mais ça ne colle pas pour tout). En ce moment, je tente ma chance avec Photomator, créé par les développeurs de Pixelmator que j’utilise déjà pour l’édition d’images, et qui vise clairement à concurrencer Lightroom en s’intégrant à Apple Photos.

J’ai très envie d’aimer Photomator. Clairement, c’est quand même bien moins puissant que Lightroom. Je perds tous les presets accumulés au fil des ans. Mais l’élégance d’aller directement piocher dans une seule bibliothèque de photos me plaît énormément. Donc, je vais insister et essayer de m’y faire, pour pouvoir virer Lightroom à terme. Pour ce que je fais, Photomator semble « good enough ».

Par contre, Apple a racheté les développeurs… Et on ne sait rien de l’avenir des apps. Je crois cependant qu’il est permis d’être prudemment optimiste : Apple ne rachète pas ce genre d’app pour les tuer ensuite (Workflow a donné l’excellent Shortcuts, par exemple), et il leur manque clairement un successeur à feu Aperture. À suivre.

2025-08-27T00:58:37+02:00lundi 11 août 2025|Photo|2 Commentaires

On est en 2025, iCloud remarche : meilleures pratiques pour Scrivener

L’année dernière, iCloud m’avait fait une petite blagounette : les fichiers modifiés sur un fuseau horaire différent (lors de mon passage en France par rapport à ma base en Australie), avec le MacBook que j’utilise en déplacement, ne se synchronisaient pas sur mon Mac principal (enfin, il a fallu trois semaines). J’ai refait l’expérience en 2025 et : hosanna sur terre et dans les clouds, le service a correctement et rapidement synchronisé mes données ! Si bug il y avait, il semble résolu.

Ce genre de blague est évidemment fâcheux, mais c’est surtout un énorme risque quand on utilise Scrivener. En effet, pour accommoder des projets colossaux sur des machines modestes, il utilise un format de fichiers particulier, les package files, et ces fichiers sont extrêmement sensibles aux algorithmes de synchronisation employés par les services cloud. La règle d’or est : tout projet Scrivener doit être impérativement disponible intégralement en local, ou bien la corruption des données est quasi-certaine. Les développeurs fournissent même une page de précautions à respecter comme les tables de la loi au retour vénère de Moïse.

Le problème central se situe dans les algorithmes supposément intelligents de synchronisation : les services cloud déchargent de votre machine les fichiers moins couramment utilisés pour faire de la place. Or, ils peuvent décharger des fichiers à l’intérieur du projet Scrivener, parfois même alors qu’il est ouvert, conduisant à ce qu’on appelle, en termes techniques précis, un bordel sans nom. Pour cette même raison, il est également crucial d’attendre que la synchronisation d’un projet soit terminée avant de l’ouvrir sur une autre machine.

Il convient donc d’adopter :

Jusqu’à l’année dernière, il était donc impératif de s’assurer que ladite synchronisation intelligente ne soit PAS activée dans les préférences d’iCloud, appelée ici « Optimisation du stockage ». C’était la seule façon de forcer iCloud à toujours conserver les données en local, mais cela impliquait d’avoir un disque interne suffisamment gros (et on sait qu’Apple se rince bien là-dessus), parce qu’iCloud vit obligatoirement sur le disque interne :

Heureusement, depuis les mises à jour 2024 des systèmes (iOS 18 / macOS Sequoia), une nouvelle option est ENFIN disponible. Si l’on laisse iCloud le soin d’optimiser le stockage du Mac, on peut néanmoins forcer le système à conserver dossiers et/ou fichiers en local d’un simple clic-droit, ce qui règle le problème de la taille du stockage :

On prendra donc un soin obsessionnel à conserver tous ses projets Scrivener en local de la sorte (pour faire simple, on pourra conserver tout son dossier « Écriture », où l’on mettra tous ses projets). Pour ma part, j’utilise iCloud avec un GROS projet Scrivener (le projet « Les Dieux sauvages » pèse environ 1,5 Go à l’heure actuelle) et, en suivant toutes les recommandations d’usage, je n’ai eu aucun problème de fonctionnement. iCloud est donc tout à fait utilisable avec Scrivener, et c’est bien beau de râler, il faut aussi dire quand les trucs (re)marchent.

Mais au final, pourquoi utiliser iCloud ? Il existe de bonnes alternatives (j’ai utilisé Filen une bonne partie de l’année 2024). Principalement pour deux raisons : c’est intégré au système, ce qui réduit le nombre de solutions techniques à maintenir ; et mes données sont chiffrées de bout en bout (avec la Protection Avancée des Données, que j’ai adoptée dès sa disponibilité en Australie), ce qui est à mon sens un impératif de nos jours (et ce que Dropbox ne fournit pas).

(J’ai un troisième argument, qui concerne surtout ma situation personnelle, mais c’est le prix : j’utilise la formule Apple One avec le stockage et tous les services fournis comme Music, TV+, Arcade et Fitness+ ; la version australienne me donne en plus Apple News+, soit un abonnement illimité à des tas de magazines comme National Geographic ou Scientific American, et j’en rêvais depuis sa sortie aux US. Le stockage, mon utilisation intensive d’Apple Music, mon utilisation régulière de News+ et mon picorage des autres services rendent l’opération rentable, ce qui revient moins cher que l’abonnement pour chaque service à part. On peut faire le même genre de calcul en France, mais le nombre de services disponibles étant beaucoup plus restreint, cela rend le calcul moins certain.)

2025-08-02T04:02:06+02:00mercredi 6 août 2025|Geekeries, Technique d'écriture|0 commentaire
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