Après le compte d’auteur, le compte d’auteur augmenté par l’IA, car c’est 2025 et plus rien n’a de sens, j’imagine
Nouvel arrivant sur le marché des vampires dévorant les rêves et les aspirations des jeunes auteur·ices pour leur promettre monts et merveilles à condition de payer : Spines aspire à sortir 8000 livres en 2025, relus, maquettés et illustrés par l’IA, à condition bien sûr que l’aspirant·e auteur·ice accepte de cracher jusqu’à 5000$ pour le privilège.
Dans les mots des fondateurs :
It’s a self-branding process. Let’s say you want to leave a mark, or a legacy… most people publish a book, not because they want to make a living from that. It’s their hobby. (C’est une question d’identité de marque personnelle. Imaginons que vous vouliez laisser votre empreinte, ou un témoignage… la plupart des gens ne publient pas un livre parce qu’ils veulent gagner leur vie avec. C’est leur loisir.)
Et prétendent avoir obtenu sept best-sellers, dont six sur les sept ont moins de trente avis Amazon – OK, ça n’est pas forcément un indicateur sûr, mais mes amis, plusieurs de mes bouquins dépassent ce nombre et, au risque de briser totalement vos rêves et vos illusions, il se trouve que je ne suis pas un best-seller ultraplanétaire. Je sais, c’est un choc.
Rappel simple :
- Vous pouvez vous autoéditer, vous diffuser presque aussi simplement sur les plate-formes, et rester en possession de l’intégralité de la gestion de vos droits sans débourser un rond. Vous pouvez en faire un métier ou un loisir selon votre degré d’engagement, publier ce que vous voulez, laisser votre empreinte si c’est votre but, sans passer par des techbros qui se prétendent disrupteurs de l’eau tiède
- Il existe des packs de correction grammaticale et syntaxique type Antidote qui font un excellent taf sans employer les outils du technofascisme émergent
- On ne paie pas pour se faire éditer
- Payer les gens, comme les illustrateur·ces ou des correcteur·ices, pour leur travail, c’est la base de la décence et la fondation d’un cercle vertueux dès qu’on se pique de création
Ils ont levé 16 millions. Au doigt mouillé, je prédis que les auteurs ne verront pas de lecteurs, et que les investisseurs ne verront pas de dividendes, parce qu’il faut être en phase terminale de capitalisme pour imaginer que cracher à la chaîne 8000 bouquins est une idée empreinte du moindre putain de sens.

À Échos et Merveilles (Toulouse) du 30 avril au 4 mai
Je suis ravi d’être sur le festival Échos et Merveilles en fin de semaine prochaine pour toute la durée de l’événement ! Échos et Merveilles, c’est juste à côté de Toulouse, cinq jours de musique avec trois scènes pagan et celtes, un grand salon littéraire imaginaire avec une centaine d’auteurs et un énorme marché artisanal, plus évidemment des tas d’animations en continu : un rendez-vous incontournable dans la région et même au-delà.

Je serai là sur toute la durée du festival, du mercredi 30 avril au dimanche 4 mai. Des tables rondes et débats sont évidemment prévus, infos à venir. Vraiment enchanté d’être là ! Merci à la programmation.
➡️ Toutes les infos pratiques sur le site du festival.

La photo de la semaine : Majesté
Deux astuces typographiques pour Obsidian (harmoniser l’apparence des emojis, utiliser la police système)
Nous sommes entre esthètes, nous savons que l’apparence du texte, c’est littéralement notre espace de vie mentale, c’est bien meilleur que l’œnologie, et nous rions à ce genre de vidéo. Du coup, je pose ça là, parce que j’ai un peu dû fouiller pour trouver les solutions, alors les voilà en clair (pour systèmes Apple).
Harmoniser l’apparence des emojis
Si vous utilisez des emojis comme repères sémantiques dans vos notes (vous devriez), il peut arriver que la police de caractères que vous employez dans Obsidian possède ses propres symboles, qui vont remplacer les emojis standard du système.
Le problème, donc, c’est que ces symboles n’ont pas la même apparence que le reste des emojis : ils sont souvent monochromes, ce qui va à l’encontre de l’idée de repères visuels standardisés.
Pour forcer Obsidian à adopter les emojis standard Apple du système en toute circonstance, la solution consiste à ajouter dans les préférences du texte, en deuxième place de la liste des polices de caractères, la fonte Apple Color Emoji
qui viendra prendre la priorité sur ces symboles de remplacement :

Mettez-la tout de suite, ça ne mange pas de pain, même si votre police de base (comme c’est le cas ici) est disciplinée.
Invoquer la police système dans Obsidian (San Francisco)
San Francisco est la police Apple standard (dérivée d’Helvetica) mais, Apple étant jaloux de ses jouets propriétaires, on ne peut pas l’invoquer dans les préférences par son nom. Du coup, si vous voulez l’utiliser pour harmoniser l’apparence de votre Mac ou iPhone avec tout le reste des applications, la solution consiste à passer par l’alias suivant : system-ui
. Entrez cette mention verbatim dans les préférences d’Obsidian, et vous passerez le texte concerné en San Francisco.
Procrastination podcast s09e15 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 4
Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e15 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 4« .
Merci à l’Ouest Hurlant et toutes ses équipes de nous avoir invité·es et de nous avoir donné une salle et une heure pour rendre ces conversations possibles. C’est un splendide festival qu’on vous encourage à suivre !
http://ouesthurlant.lepodcast.fr pour retrouver les tables rondes des éditions passées !
Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :
Bonne écoute !
Ce week-end à Trolls et Légendes
Il y a plein d’événements ce week-end, mais si vous êtes barycentre·e plutôt vers l’est, c’est aussi le week-end du festival Trolls et Légendes à Mons en Belgique, que j’aurai le plaisir de découvrir pour la première fois. J’y serai samedi et dimanche, sur le stand des éditions Critic (à partir de samedi en fin de matinée) : je crois bien que c’est mon premier festival belge, donc très heureux de venir à votre rencontre !

S’il y a d’anciens Spectres du Cairn dans les parages…
La photo de la semaine : La Loire au printemps
L’histoire récente en un graphique
Petit jeu : sur le graphe suivant, résumant la force de l’euro contre le dollar australien (qui est assez volatile, car servant de monnaie relais sur les échanges mondiaux), pouvez-vous trouver le moment de l’investiture de Donald Trump, puis le moment où il a annoncé ses droits de douane absurdes ?

Évidemment, ça fait mes affaires (je fais le plein de ma bagnole pour une quarantaine d’euros Down Under…) mais je préférerais de loin que, vous savez, on ne détruise pas le monde, et en plus, par bêtise abyssale.
Au cas où vous l’auriez raté, la formule censément complexe et puissante avec des lettres grecques de partout pour calculer les droits de douane de l’administration américaine est un simple rapport de pourcentage de la balance commerciale avec un état donné, divisé par deux. Ce qui n’a aucun fondement dans la réalité, et pour ajouter à la connerie stellaire de la situation, ces tarriffs ne sont pas appliqués par état souverain, mais par domaine Internet (.fr, .au, .uk…) ce qui signifie que des îles inhabitées sont taxées, ainsi que… l’Antarctique. (Qui, au rythme où vont les choses, exportera peut-être de moins en moins d’icebergs)
Le clou dans le cercueil : cette brillante tactique aurait été suggérée… par une IA. Donc, quand on dit que cette « technologie » a le potentiel de détruire le monde, ça commence, mais juste parce que notre espèce a atteint un niveau de stupidité collective suffisamment prodigieux pour s’y fier aveuglément.
Le monde se rééquilibre souvent, cependant, après une crise. L’indécrottable optimiste en moi veut voir ici le potentiel pour l’entrée dans un âge nouveau, après, certes, une crise d’envergure, parce qu’il semble qu’on ne sache toujours pas faire autrement.
Et le monde ne se rééquilibre pas tout seul – il le fait grâce à l’action concertée et prolongée des peuples.
Appréhender les différentes manières de personnaliser Obsidian
Obsidian est pour ainsi dire personnalisable à l’infini, et c’est son principal danger : il est extrêmement facile de se perdre dans des heures de vidéos YouTube, de télécharger des centaines d’extraits de code et de plugins parce que ça a l’air méga cool, et de se retrouver avec un bazar inextricable où plusieurs ajouts font la même chose sans aucune cohérence, qui en plus va casser de façon mystérieuse au gré des mises à jour et incompatibilités.
Ne faites pas ça. Je sais que je radote, mais : si vous commencez à bricoler Obsidian (et il est merveilleusement puissant pour ça, c’est quand même aussi un de ses intérêts majeurs), faites-le avec discernement et parcimonie. Au pire, faites-vous un environnement de test, une vault à part où vous jouez avec tout ce qui vous intéresse, mais gardez votre système principal aussi propre que possible sur ce point. Le bazar doit se trouver dans vos notes à mesure que vous créez dans tous les sens, pas dans les préférences de l’application.
Ceci étant dit, et parce que ça va servir à mesure qu’on regarde ensemble des tas de cas d’usage et de petites modifications qui simplifient grandement la vue dans le cadre de l’écriture créative, regardons toutes les façons dont on peut casser personnaliser l’application pour :
- La rendre esthétiquement à notre goût
- Ajouter des fonctionnalités.
Les préférences (et thèmes communautaires)
Bon, c’est la base, mais les préférences d’Obsidian sont déjà bien puissantes. Les comportements de l’application se trouvent principalement dans Éditeur
et Fichiers et Liens
– je vous renvoie fortement sur la doc officielle, concise mais couvrant tous les aspects de l’app. Ce qui concerne l’interface réside dans Apparence
, et parmi les fonctions d’intérêt, mentionnons la capacité de personnaliser fortement la typographie (police de caractère, taille) et les composants majeurs de l’application comme un rappel du titre d’une note directement dans l’éditeur (inline title).

C’est aussi là que vous pourrez choisir un thème tierce partie – beaucoup offrent des fonctionnalités complémentaires qui en font presque des environnements préfabriqués à part entière, à la limite du plugin.
Ma recommandation si vous voulez quelque chose d’un peu plus musclé que le thème de base : utilisez Minimal (qui, contrairement à son nom, n’est pas minimal – il est épuré, ce qui n’est pas la même chose). Minimal est l’un des thèmes disponibles les plus puissants et personnalisables qui soit, mais il est aussi développé par le CEO d’Obsidian, ce qui assure une compatibilité quasi-immédiate avec toutes les mises à jour de l’app.
Minimal comporte deux niveaux de personnalisation, à travers deux plugins tiers : Minimal Theme Settings offre des options générales, mais pour aller dans le détail très poussé, il faut passer par Style Settings, qui est devenu par ailleurs une sorte de semi-standard pour les thèmes et les plugins dès qu’on peut personnaliser l’apparence de quelque chose (Pane Relief s’en sert, par exemple).
Les modules principaux et complémentaires (plugins)
Obsidian propose déjà, de base, un certains nombre de fonctionnalités sous forme de plugins « principaux » fournis avec l’application et dont l’activation ou la désactivation permet déjà de personnaliser grandement son environnement (si vous préférez utiliser un plugin tiers offrant une table de matières plus puissante que le Plan fourni de base, vous pouvez totalement désactiver ce dernier).
Bien sûr, c’est avec les modules complémentaires que l’on ouvre la boîte de Pandore. Certains fournissent juste une petite fonctionnalité pratique comme un raccourci clavier manquant, d’autres proposent une conversion quasi-totale de l’app vers autre chose. D’autres enfin sont devenus des semi-standards sur lesquels d’autres modules s’appuient (Dataview, Style Settings, Tasks, Templater…), c’est honnêtement un peu la jungle, mais trier la liste par le nombre de téléchargements vous indiquera les plus populaires, et regarder la date de la dernière mise à jour vous montrera s’ils sont activement maintenus.
Les extraits CSS
Là, on entre vraiment dans la personnalisation poussée : Obsidian s’appuie sur les technologies du web et accepte des extraits de code CSS (chargés de spécifier l’apparence d’une page web indépendamment de son contenu) pour changer la tête et la disposition d’à peu près n’importe quoi au-delà des préférences, du thème choisi et même de Style Settings. Certains changent juste un détail esthétique, d’autres sont presque des plugins à part entière.

Les installer est un peu plus complexe que les plugins, qui se téléchargent et s’activent simplement depuis l’application. Les extraits CSS doivent, eux, être placés manuellement : cliquez sur l’icône de dossier pour vous retrouver dans un dossier caché de votre vault (.obsidian/snippets
). Placez le fichier CSS désiré, rechargez la liste dans Obsidian, activez-le une fois que l’extrait est reconnu (et redémarrez peut-être l’application selon l’importance de la modification).
Le dossier .obsidian
Une vault Obsidian comporte donc un dossier caché, .obsidian
, contenant toutes les préférences et modifications de celle-ci. On peut y accéder via le bouton sus-nommé, qui existe aussi dans les options des plugins : et vous verrez des fichiers JSON (qui correspondent à toutes les configurations de l’app), mais surtout trois dossiers, snippets
, plugins
et themes
, où logent les contenus respectifs dans des dossiers. C’est une bonne astuce : si un plugin, un extrait ou autre pose un grave problème, il suffit de retirer le fautif de ce dossier pour recharger Obsidian sans. Globalement, puisque vos données sont présentes en clair sur le disque en fichiers média et Markdown, vos données ne risquent pas grand-chose si vous cassez l’application par ailleurs. File over app.