L’outil dont on va parler aujourd’hui est un des bijoux venus du monde Mac (mais maintenant sorti sous Windows) et l’une des raisons principales pour laquelle, malgré toute la mobilité de l’iPad, je continue à utiliser un « véritable » ordinateur portable en déplacement dès que possible, une arme secrète pour qui vit (et meurt) par le texte : TextExpander.
Ce qu’il fait
En son cœur, TextExpander fait un truc tout bête : il surveille le clavier et, quand il détecte une chaîne de caractères définie par l’utilisateur au préalable, il la remplace par quelque chose d’autre. Par exemple, des titres fréquemment tapés, des liens régulièrement entrés, des abréviations, etc. On tape un truc bref, ça devient un truc plus long. Quelques exemples de listes tirées de mon usage :
- J’ai des abréviations pour les mots fréquents : je tape « jms », cela devient « jamais », « tjs » devient « toujours », mais aussi, dans le cadre de mon écriture, « dc » devient « dranaclase », « ;Me »devient « Mériane », « -eva » devient « Évanégyre » (avec la majuscule accentuée qui va bien), etc ;
- J’en ai pour mes titres : rdc devient La Route de la Conquête, pda devient Port d’Âmes, et surtout (mon préféré) fiz devient « Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse », etc ;
- Pour les liens fréquemment utilisés : lsite entre automatiquement http://lioneldavoust.com.
Et j’en passe. Le gain de temps est absolument phénoménal. Au moment où j’écris ceci, soit après sept mois environ d’usage du logiciel, voici ce qu’annoncent mes statistiques :
TextExpander a étendu plus de DIX-SEPT MILLE extraits, me faisant économiser plus de CENT SOIXANTE MILLE caractères. Oui, oui : l’équivalent d’une novella entière. Ce qui, en considérant une moyenne de frappe de quinze mots par minute (ce qui est faible dans l’absolu), représente TRENTE-SIX heures économisées à taper, il faut le dire, des conneries qui ne servent à rien. Une semaine de travail ENTIÈRE. Et encore : je suis toujours en train de l’apprivoiser et de l’alimenter.
Si c’est pas un truc efficace, je ne sais pas ce qu’il faut.
Plus loin encore : extraits, scripting
Mais TextExpander ne s’arrête pas là. La longueur des extraits étendus ne connaît bien sûr pas de limite ; et surtout, il est possible de lui entrer des textes « à trous ». Par exemple, l’annonce sur ce blog des nouveaux épisodes de Procrastination suit toujours le même schéma : les seuls éléments variables sont le titre, le numéro de l’épisode et surtout les notes (qui représentent le cœur du sujet). Tout le reste, les liens avec les abonnements, les illustrations, reste strictement identique.
Créer l’annonce d’un tel article se fait, pour moi, avec cette seule chaîne de caractères : « aprc ». Tout le code HTML reste le même, j’ai juste à remplir les trous. Créer l’annonce de l’épisode me prend, littéralement, cinq minutes en comprenant la planification des réseaux sociaux.
TextExpander sait en plus simuler les frappes de touches spéciales (tabulations pour passer d’un champ à un autre quand on remplit un formulaire, entrée pour valider…). Et il sait réaliser de petites macros comme entrer la date du jour au format souhaité, mais aussi réaliser des opérations mathématiques sur celles-ci (trois jours avant, un mois plus tard…)… Et même carrément exécuter du Javascript dans ses extraits si on le souhaite.
Bien sûr, tous les extraits sont synchronisés par le nuage entre les machines, disponibles sur Mac, iOS1 et maintenant Windows.
Modèle économique
TextExpander existe sous deux modèles économiques différents :
- L’ancienne version (5) est une application indépendante à acheter une fois pour toutes ; la synchronisation des extraits est gérée par l’utilisateur (moyennant un service type Dropbox) ;
- L’actuelle (6) fonctionne sur la base d’un abonnement modique (3,33 $ par mois, que je paie avec grande joie pour soutenir les développeurs de ce bijou) ; Smile (les créateurs de TextExpander) se chargent de la synchronisation via leur nuage personnel.
TextExpander est un outil d’une simplicité trompeuse et d’une puissance phénoménale. Quel que soit le métier, je ne vois pas comment il ne peut pas rendre d’incroyables services ; et c’est encore plus valide dans le cadre de l’écriture et de toute forme de texte.
Si vous souhaitez le prendre en main, rendez-vous sur cette page. De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez ainsi à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci !
- Moyennant un clavier logiciel tiers, ce que je ne trouve, à l’usage, pas pratique du tout. ↩
C’est quoi la prochaine étape Lionel ? Tu vas te faire greffer des mains bioniques avec 20 doigts chacun façon Ghost In The Shell ?
Je me contenterais du cerveau qui va avec ^^
Sympa. J’essayerai volontiers dans un futur proche. Mais il faut s’habituer à taper en abréviations.
Il faut prendre le problème à l’envers : qu’est-ce que je tape tout le temps et que j’en ai marre de taper ? 🙂
Effectivement 🙂 ou plutôt efct (ou quelque chose comme ça je suppose !)
Bah, si on a rien à dire, ça sert pas à grand-chose.
[…] Depuis OS X (renommé macOS l’année dernière) et les années 2000, ce n’est plus du tout le cas. Les documents sont parfaitement intéropérables entre plate-formes (pourvu qu’on ait le programme qui va avec, bien sûr), et bien des applications sont développées à la fois pour Mac et Windows, en tout cas pour les ténors du genre : Microsoft propose un Office quasiment égal à son comparse sous Windows (surtout avec l’abonnement 365), et avec la croissance des applications web, de toute façon, la question se pose de moins en moins. (Le Mac offre, en revanche, un système mille lieues plus évolué que Windows et des applications qui doublent la productivité.) […]