Rappel des règles du jeu : il s’agit d’écrire pendant vingt minutes sur un, ou plusieurs éléments, remaniés ou non, de la liste ci-dessous. L’article initial de la série se trouve ici.
Les rebondissements, les coups de théâtre, les “twists” forment le sel de la fiction et ce qui maintient le lecteur sur ses gardes. Comment emploierez-vous un des “twists” suivants ?
Déclencheurs : “twists”
- Double identité
- Dévoilement d’une faction inconnue
- Défection d’un adversaire
- Trahison d’un allié
- Déclenchement d’un amour improbable
- Tout cela n’est qu’une pièce d’un problème bien plus vaste
- En fait, il fallait tout comprendre à l’envers
- En fait, nous sommes condamnés à brêve échéance
- En fait, les gentils sont méchants et vice-versa
- Interruption par une nouvelle offensive
alala je rate tous tes déclencheurs! je ne sais pas pourquoi, moi, c’est le mercredi que j’écris….. bonne continuation!! ^^
Merci! Mais il n’y a pas de jour pour les faire, si tu préfères attendre le mercredi, ça marche aussi ^^
en fait je ne les fais jamais ^^ je me mets toujours à écrire autre chose. Youpi aujourd’hui je n’ai rien d’autre à faire qu’écrire!!
De plus en plus en retard… Esseulée dans les commentaires… Consciente de l’imperfection de mes participations… Mais au rendez-vous.
*****
André avait enfin atteint la salle des machines. La chaleur le surprit. Il tenta de s’abstraire du bruit assourdissant pour trouver la bombe.
La semi-obscurité rendait l’entreprise difficile, autant que la nécessité d’être délicat. Le souffle des machines lui vrillait la tête, mais il devait se concentrer sur sa quête, faute de quoi le paquebot allait couler, emportant avec lui ses cent vingt passagers, dont certains des esprits les plus brillants de l’armée, détenteurs d’un certain nombre de secrets…
Une fois de plus, il maudit le groupuscule de malades mentaux et leurs revendications absurdes. Comme si l’État français allait céder Mayotte pour que la Confrérie des Chevaliers d’acier y rétablissent une société comme au Moyen-Age, avec des châteaux-forts, des joutes et tout le toutim. D’ailleurs, s’ils voulaient vivre comme au Moyen-Age, pourquoi fabriquaient-ils des bombes entre deux appels au prosélytisme sur Internet, ces zozos ? Il s’arrêta devant un assemblage de tubes et de fils qui ne semblait pas faire partie des turbines.
La bombe. Il l’avait trouvée. Les mains tremblantes, il commença son travail de désamorçage.
— Halte-là, damoiseau ! s’écria quelqu’un derrière lui.
Il se retourna.
— Vous… Vous, capitaine ?
Le capitaine Perny hocha la tête.
— J’ai l’honneur d’être Chevalier depuis trois ans.
— Mais comment pouvez-vous… Vous voulez tous nous tuer?
Le capitaine – enfin, chevalier – sourit, le regard dans le lointain.
— Nous ne serions pas morts ; enfin, quand je dis nous, je parle des membres de notre groupe. Les infidèles seraient morts, eux. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
André, la main sur la bombe, se dit qu’il pouvait l’arracher et la lancer au visage du capitaine ; ou encore qu’il pourrait assommer le capitaine d’un coup de poing et finir le désamorçage ; mais qu’en attendant, autant entendre ce qu’il avait à lui dire.
— De quoi s’agit-il, alors ?
— La Confrérie a décidé de changer de stratégie. Vous allez désamorcer cette bombe. Personne ne va mourir.
André en avait presque envie de rire, de soulagement. Il se retourna pour achever son travail aussi vite que possible.
— En revanche, continua le capitaine, vous allez nous suivre. Notre esquif fait désormais cap sur les Comores. Nous allons nous établir sur l’une des îles de Mayotte, par la force s’il le faut, et y construire notre château-fort !
André ne sut que répondre, et son ébahissement ne s’arrangea pas quand le capitaine lui mit la main sur l’épaule en lui disant :
— Vous serez l’un des premiers à vivre le rêve de la chevalerie moderne. Ne vous inquiétez pas, nous vous trouverons une cotte de maille et tout ce qu’il vous faut. Et j’ai une bonne surprise : vous aurez l’honneur d’être mon écuyer.
Bravo pour ta persévérance, Sabine, tu as tenu la distance tout l’été !