(Retrouvez tous les articles de l’été sur organisation et productivité ici.)
Maintenant que nous avons fait un relatif panorama des méthodes les plus populaires d’organisation et de productivité, il s’agit d’implémenter tout ça. Ce sera l’objectif de ce mois d’août, avec, à nouveau, une emphase sur des principes plutôt que des outils précis, mais, comme il est impossible de tout envisager, j’aurai néanmoins tendance à recommander certaines applications testées et approuvées. Bien sûr, votre kilométrage peut différer.
Nous vivons des temps intéressants (comme on dit en Chine), avec toute une pléthore de smartphones, tablettes, assistants personnels, applications destinées à la productivité. Tellement intéressants que chacun y va de sa contribution, en espérant toucher le pactole en ayant inventé la prochaine application magique qui fera de lui le Google du pétrole.
Du calme.
De quoi avons-nous besoin ?
Avant de partir à la quête de l’Outil Ultime (TM), il convient de définir ce que l’on cherche. Il semble que c’est assez simple, finalement :
- Conserver les informations des projets en cours…
- … avec une recherche facile
- Bosser dessus (produire, et non organiser)
- Une forme de calendrier pour se rappeler les impératifs du jour
- De quoi noter l’idée du moment
Le dernier point est spécialement important. Les idées viennent aux moments les plus incongrus, et s’il y a bien un conseil d’écriture à donner, c’est d’avoir en permanence sur soi de quoi écrire, et de noter les idées dès qu’elles viennent. Pas demain, pas dans cinq minutes. Tout. De. Suite. L’expérience prouve que vous les oublierez.
L’expérience prouve aussi que si elles semblent idiotes sur le moment, votre futur vous-même saura s’en servir.
La clé du matériel, c’est d’avoir un outil qui vous corresponde, que vous ayez plaisir à utiliser, et qui soit portable. S’il est nécessaire de multiplier les approches en fonction des usages, tentez le coup, mais multiplier les outils, c’est courir le risque de perdre des informations. Prudence et concision.
Low-tech
Les impératifs énoncés plus haut signifient-ils que nous avons forcément besoin de smartphones, de cloud, de connexion à Internet ? Non. On était productif avant la 3G, on peut l’être encore. Un bon vieil agenda et un crayon suffisent amplement.
La tendance est même au low-tech. Le « Hipster PDA » symbolise l’opposition à la fuite en avant du tout-numérique et se compose d’un tas de fiches bristol réunies par une pince à dessin. Pour ma part, malgré l’emploi de smartphones et autres assistants personnels, je tends à recommander fortement l’usage de calepin pour les notes « libres » – cette idée de roman qui vous vient dans le train, ce nom de personnage qui trotte dans la tête, cette blague idiote qui ne fait rire que vous mais ne voulez pas perdre. Je suis un grand fan du petit Moleskine qui se glisse n’importe où (et je suis loin d’être le seul).
Mais pour le reste, la technologie permet de sacrés gains de temps, et j’en recommenderais l’usage (raisonné).
Hi-tech
Bon, vous n’avez pas besoin qu’on vous guide pour employer un papier et un crayon, non ? Alors parlons geekeries.
Les « nouveaux outils » de communication amènent quantité de possibilités d’organisation liées à l’informatique précédemment inenvisageables. Si vous avez une quelconque affinité avec la technologie, si vous avez la sensation que celle-ci doit être à votre service et pas l’inverse, si vous avez envie de vous y plonger pour lui faire cracher tout le temps qu’elle peut vous faire gagner, l’outil qu’il vous faut, de base, est le smartphone. C’est le minimum. Sérieusement. N’imaginez pas avoir un bureau mobile informatique sans.
Le but : il remplace votre agenda et carnet d’adresses. Il synchronise vos données, vous rappelle vos rendez-vous. Il complète aussi le calepin où vous prenez des notes libres (mais, dans ce cas, ne peut en prendre entièrement la place). Il se connectera au cloud qui stockera vos informations et les mettra à jour en permanence, les rendant disponibles sur tous vos terminaux. C’est votre secrétaire automatisé, votre cerveau externe qui prend en charge tout ce dont vous ne voulez pas vous rappeler.
Mon dégoût pour Apple (verrouillage des appareils, politique du store révoltante, prix prohibitifs) est de notoriété publique, et il me semble que la plate-forme Windows Phone est encore trop jeune (pas assez d’applications). Je suis donc un utilisateur d’Android, que je recommande en raison de la variété des appareils, la possibilité de prendre la main sur sa machine moyennant quelques installations, l’expérience de Google en termes de service web1 et l’envergure de l’offre matérielle. Si vous n’aimez pas les écrans tactiles, il existe des modèles à clavier physique (j’ai longtemps utilisé le HTC Desire Z, ci-contre).
Une connexion Internet musclée (forfait 3G confortable, voire 4G si vous avez les moyens) est indispensable en termes de confort. Si ce n’est pas déjà fait, activez le wi-fi chez vous (avec une sécurité robuste) et configurez le téléphone pour qu’il s’y connecte sans effort. Vous êtes connecté(e) au nuage. (Et à PRISM. Et la NSA. Souriez et dites du bien de Barack Obama.)
En complément
Après, si vous êtes technophile et/ou fréquemment en déplacement, il convient d’ajouter à la panoplie (par ordre décroissant d’importance) :
Le miniportable. Netbook ou ultrabook, un petit ordinateur portable, au clavier confortable (pour écrire, c’est le but, pas jouer à Plants Vs. Zombies dans le train). Prévoir une connexion Internet 3G pour les mêmes raisons que ci-dessus. Pour éviter de multiplier les frais, prévoir de partager celle du smartphone (tous les opérateurs ne le permettent pas), peut-être en déplaçant la carte SIM dans une clé USB dédiée à cet effet.
La liseuse. On parle d’écriture, qui dit écriture dit lecture. Vous relire, lire les autres, vous documenter : vous allez (devez) bouffer du texte. Aux fêtes de l’année dernière, on a parlé des tablettes et des liseuses, je n’y reviens pas, à deux détails près :
- Toi qui veux écrire, prends une liseuse en tout premier lieu, c’est bien plus confortable qu’une tablette pour la lecture (testé et comparé) ;
- Je signalais que mon choix s’était porté sur le Kindle, mais j’en reviens, à la longue, surtout en voyant les facultés des Kobo pour gérer le PDF (le Kindle étant purement inutilisable sur ce point).
La tablette. Qui vient en dernier, et qu’on utilisera comme super-smartphone et en remplacement possible du miniportable. Prévoir du wi-fi pour synchroniser l’engin au moindre point d’eau Internet qu’on trouve, et y ajouter un clavier Bluetooth si l’on compte vraiment s’en servir pour remplacer un ordinateur lors des déplacements.
Après, prévoir de quoi stocker tout ça, et faire un choix en fonction des circonstances. Sinon votre bureau mobile risque vite de ressembler à ça :
Ce qui n’est plus, ahem, mobile.
Cet article ne fera probablement que récapituler des détails connus de beaucoup. Pourquoi tout ça ? Pour employer, à pr »sent, tout un tas d’applications liées aux principes d’organisation exposés les semaines précédentes, ce que nous allons aborder en août, dans la pratique véritable. Disons qu’il s’agit d’une semi-introduction à la suite des événements.
Auguste lectorat, as-tu des appareils précis à recommander (on ne parle pas encore de logiciels) ? C’est le moment de défendre la machine que tu aimes d’amour et sans laquelle tu n’imagines plus ta vie.
- Je sais qu’ils nous espionnent, etc. Si vous ne voulez pas prendre ce risque, utilisez un hipster PDA. ↩
ça va être encore de ta faute
Niveau matos, je suis très content de mon Galaxy Note 2. Il me sert de smartphone, de tablette/liseuse (livres et comics) et de carnet de notes grâce à son stylet.
Pendant un moment, j’ai cru pouvoir me passer de calepin, mais non. Malgré les calques, les copicollages et cloud, les carnets virtuels dont bien moins souples que le papier.
Par contre, je boycotte Moleskine depuis que j’ai appris que leur «histoire» n’était qu’une pure invention marketing. Depuis, j’ai plaisir à écrire sur des cahiers d’écolier qui coûtent 5 fois moins cher, ou à fabriquer mes carnets.
C’est tout à fait vrai pour l’histoire de Moleskine ; mais je m’en sers parce que je les trouve vraiment pratiques même dans des conditions inconfortables.
moi j’utilise des paperblanks parce qu’ils sont beaux
Moleskine joue le flou autour de l’histoire du Carnet de Notes avec des majuscules mais la marque n’existe que depuis peu de temps. Ils ne mentent pas par action. :p Ils sont pas super francs quoi.
De mon coté, mon smartphone est vieillissant. Alors il ne me sert plus. J’utilise une tablette 7 pouces, un carnet moleskine moyen format et j’ai tenté le hipster PDA. Je vais faire comme d’habitude et revenir à un agenda classique avec semaine complète sur page de gauche et page de notes complète à droite. Format 15×21. Donc tablette + Moleskine + agenda + liseuse + lecteur minidisc (si!) (+/- un ou deux livres de poche), ça tient dans ma petite sacoche. Tout va bien.
Il semblerait donc que j’ai tout ce qu’il faut : Samsung Galaxy Y pro pour téléphone + adresse ; Galaxy Note Tab 2 pour agenda et prise de note (+ un carnet toujours à portée de main) + ordinateur portable pour travailler dans toute la France.
Trop de mauvaise expériences avec Android, frais cachés et longues heures à personnaliser le machin pour tout retrouver en l’état à la prochaine mise à jour… prise de tête. Je suis donc passée du côté obscur: iPhone, iPad et j’espère bientôt portable Mac 15′ pour aller chez les clients. (Graphisme)
Agenda: je n’ai bizarrement jamais réussi à m’organiser avec un agenda électronique, je me balade toujours avec un gros Filofax, j’aime pouvoir y glisser un flyer ou autre. J’ai besoin de manipuler un truc réel. Avec le danger de tout perdre si j’égare mon sac. Je faisais un back up (électronique cette fois) des trucs importants, faudrait que je m’y remette!
Carnets: en tant qu’illustratrice la qualité du papier est importante. Pareil que les écrivains, il nous faut *le* papier et *le* stylo* idéal. Je n’ai pas encore trouvé mieux que le Moleskine, dommage pour le porte-monnaie 🙂 Heureusement que les stylos Bic c’est pas cher, ça compense. Mais c’est uniquement en déplacement. J’ai là aussi besoin de pouvoir classer les différents projets dans un même dossier, ressortir tous les croquis le moment venu. Donc j’ai plein de blocs A4 à dessin partout dans l’appart…et bien sur à chaque fois qu’il m’en faut je n’arrive pas à mettre la main dessus 😉
Merci pour cet ensemble d’articles vraiment intéressants, j’ai d’ailleurs découvert Kanban et j’en suis reconnaissant.
Mais j’ai tout de même une question : un téléphone ça rentre dans une poche… Et pour le carnet, le format rentre dans une poche ? (j’ai des grandes poches :p)
Au sujet de la partie ‘high-tech’, Toodledo est pas mal (quand on a l’indispensable clavier) : outre une vue « todo » qui permet de noter tout ce qu’on souhaite faire façon GTD, il y a un « bloc note » pour noter plus librement.
Perso je me sers aussi de Wikidpad qui permet de se faire une espèce de wiki perso, qu’on peut synchroniser sous Dropbox (ou autre) sous forme de simple fichiers textes.
Ce qui est pratique est d’une part la syntaxe CamelCase qui permet de faire facilement des liens (comme les liens hypertexte sur internet : il suffit de coller au moins DeuxMotsEnMajuscule pour faire un lien).
Et ce qui est d’autre part pratique : on peut ajouter des marqueurs qui génèrent automatiquement des vues (un peu comme quand on met des mot-dièses).
Il est possible de le configurer pour que chaque lien soit un fichier texte. Et donc par besoin du soft pour relire ses notes.
Je conseille aux curieux d’essayer ce petit soft opensource. Par sûr que ça plaise à tout le monde (j’avoue qu’en me relisant ça fait assez « geek ») mais c’est -je trouve- assez unique et donc à essayer pour les gens curieux.
Sinon perso je suis aussi foncièrement anti-apple.
Avec toutes les applis web ce n’est jamais vraiment la peine de s’enfermer sur une plate forme mobile particulière, si on prévoit bien son coup.
Je suppose que le Galaxy Note est pas mal pour ce genre d’utilisation vu son grand écran et son stylet.
Yep, Moleskine fait des carnets robustes et rigides qui offrent de la place et rentrent sans problème sans une poche de taille raisonnable. 🙂
Je vois beaucoup de fans du Note. Ca semble effectivement un bon compromis. Un ami me l’a décrit en disant « il ne faut pas le voir comme un téléphone, c’est une petite tablette qui se trouve pouvoir aussi téléphoner. »