En traduction italienne : « Changelin » et toute une belle anthologie de science-fiction française

Le grand public ne connaît peut-être pas le nom de Francesco Verso, et c’est bien dommage. Avec sa maison d’édition italienne Future Fiction, il est un acteur inlassable de la promotion de l’imaginaire hors langue anglaise : il affirme résolument que la SF doit se nourrir de toute la diversité du monde (ce n’est pas moi qui vais dire le contraire) et, depuis des années, fait traduire et publie les littératures de toutes provenances en Italie et à travers le monde.

Je suis donc ravi d’être au sommaire de Una transizione in blu, anthologie de science-fiction française italien, à paraître très bientôt chez Future Fiction, pour une traduction de « Changelin ».

Couv. Dayana Montesano

Et le sommaire est superbe, je suis enchanté d’apparaître en si splendide compagnie (reconnaîtrez-vous certains des titres VF ?) :

  • Introduzione, Jean-Claude Dunyach
  • Contaminazioni, Sylvie Denis
  • Diario di un poliorcete pentito, Ugo Bellagamba
  • Changelin, Lionel Davoust
  • Ritrovarti, Joelle Wintrebrert
  • Viaggio condiviso, Olivier Paquet
  • Uomini pallidi, Catherine Dufour
  • Mia dolce Colombina, Xavier Dollo
  • Sei facce dello stesso cubo, Ketty Steward
  • Specchi mutilati, Claude Ecken

La date de sortie est imminente (Francesco aurait dû être présent à SiRennes, festival hélas annulé pour raisons de sécurité sur le campus avec le climat actuel). Si vous vous intéressez un tant soit peu à l’imaginaire étranger et à l’étranger, suivez Francesco.

➡️ L’éditeur Future Fiction

2023-11-06T08:19:45+01:00mercredi 3 mai 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur En traduction italienne : « Changelin » et toute une belle anthologie de science-fiction française

Ce week-end, c’est l’Ouest Hurlant à Rennes !

Et ça fait bien plaisir d’avoir un festival d’imaginaire à domicile, pour tout dire, surtout que la Bretagne est un important vivier d’imaginaire. Ce week-end (29-30 avril), donc, se déroulera l’Ouest Hurlant à Rennes, où j’ai le grand plaisir de participer (ainsi qu’à sa journée de formation).

En plus d’être à ma table avec des bouquins, je participerai à deux tables rondes, toutes les deux à 15h30 (mais pas en même temps) (un jour et l’autre) (hein) :

  • Samedi 29, 15h30, Polymnie : Carte blanche à Numerama : L’avenir radieux du post-apo. En compagnie d’Estelle Faye et Ketty Steward, modération : Marcus Dupont-Besnard.
  • Dimanche 30, 15h30, Théâtre : Battle « Le SDA vs GOT ». En compagnie de Benjamin de Bolchgeek et Morgan of Glencoe, modération : Betty Piccioli.

Rappelons que l’entrée du festival est gratuite. On s’y retrouve !

➡️ Site officiel, adresses et infos pratiques

2023-05-01T09:25:30+02:00lundi 24 avril 2023|À ne pas manquer|2 Commentaires

L’Opéra des Serrures, de Bruce Holland Rogers, est à présent disponible en numérique

Nous avons à présent deux recueils du génialissime et trop peu connu en France Bruce Holland Rogers : d’abord L’Opéra des serrures (traduction du recueil américain The Keyhole Opera), paru chez Rivière Blanche et à présent Vingt-huit Façons de tomber dans le ciel (sélection originale pour la France), chez Gephyre. Bruce Holland Rogers est le maître incontesté de la forme courte – ses nouvelles sont des condensés d’émotion, de réflexion, des bijoux entre imaginaire et surréalisme, dont il ressort une grande humanité sans jamais tomber dans l’angélisme (bien au contraire). Un poète contemporain, dont j’ai eu l’honneur de traduire les textes pendant plusieurs années.

Jusqu’ici, seul Vingt-huit Façons de tomber dans le ciel était disponible en numérique – grâce aux éditions ActuSF, L’Opéra des serrures l’est également à partir d’aujourd’hui :

Ici, des trolls voient en rêve un village d’humain. Là-bas, une étoile descend explorer le monde. Par là encore, un homme meurt sans partir tout à fait.

L’Opéra des Serrures est une galerie d’univers et de personnages. C’est un recueil de nouvelles dans lequel le monde est peint en quelques coups de pinceaux précis. Morceaux de vie ou poèmes de légende, récits à la première ou à la troisième personne du singulier, racontés à la façon des contes ou des recettes de cuisine, les textes rassemblés ici forment une fresque complexe, des bribes d’histoire tissant une tapisserie plus grande.

Bruce Holland Rogers démontre à la fois son talent pour la forme courte et la forme très courte (les shorts shorts), flirtant avec le réalisme magique et les nouvelles fantastiques, et déployant toute la versatilité de sa plume en quelques pages. Prenez le temps d’en piocher une ou deux, ou laissez-vous porter par le flot de ses nouvelles : même le temps de quelques pages, vous ne regretterez pas le voyage. 
Ce recueil, traduit par Lionel Davoust, est accompagné de préfaces de Jeff VaderMeer et Michael Bishop, ainsi que d’un entretien entre l’auteur et son traducteur.

Les textes de Bruce sont des bijoux méconnus dont la lecture apporte toujours une émotion, du rire, de la compassion, de la réflexion. Je suis ravi qu’ils soient toujours plus disponibles en France, car c’est un grand maître que je vous incite ardemment à découvrir.

➡️ Commander L’Opéra des serrures en numérique

2023-10-09T09:11:56+02:00mercredi 19 avril 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur L’Opéra des Serrures, de Bruce Holland Rogers, est à présent disponible en numérique

La Messagère du Ciel en route pour son cinquième retirage

Je n’en reviens toujours pas, que cette série (qui devait être un projet relativement contenu avant les sagas plus longues relatives à Évanégyre – AHEM) ait réussi à faire un tel chemin dans vos cœurs et vos esprits.

Couv. Alain Brion

La Messagère du Ciel, « Les Dieux sauvages » 1 est donc en route pour son cinquième (cinquième !) retirage depuis sa sortie en 2017. Merci à toutes et tous de votre enthousiasme et de votre fidélité.

On va très joliment boucler cette série avec La Succession des Âges, promis.

2023-04-13T09:06:16+02:00mardi 11 avril 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur La Messagère du Ciel en route pour son cinquième retirage

La page Facebook a retrouvé une adresse intelligible : https://www.facebook.com/lioneldavoust

Après une petite plaidoirie au service client, la page Facebook (parce que, comme vous l’avez lu, je suis un social traître) a retrouvé son ancienne adresse, beaucoup plus facile et compréhensible à mémoriser qu’une séquence alphanumérique de vingt-douze caractères qu’on peut aisément confondre avec le code de sa propre valise nucléaire, ce qui serait quand même ballot. Donc, suivant les conventions des autres comptes sociaux, contemplez dans toute sa gloire cette URL lisible, transformée en lien cliquable par la magie de l’hypertexte :

https://www.facebook.com/lioneldavoust

Et à bientôt là-bas, puisque plus rien ne ressemble à rien.

2023-04-14T08:49:13+02:00lundi 20 mars 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur La page Facebook a retrouvé une adresse intelligible : https://www.facebook.com/lioneldavoust

En présence ou en visio : nouvelle édition de l’atelier « Techniques avancées de création d’un monde imaginaire » les 6-7 mai

Le succès de cet atelier avait très largement dépassé ce que j’imaginais pour un sujet raisonnablement pointu, et j’ai donc le grand plaisir de pouvoir le proposer à nouveau : il se tiendra une nouvelle édition du stage intensif « Créer un monde imaginaire : techniques avancées » le week-end du 6-7 mai. Il se déroulera à l’école Les Mots à Paris, que vous devez commencer à bien connaître, mais il est tout à fait possible de le suivre à distance en visio (ça marche très bien).

N’ayez pas peur du terme « avancé » : il désigne simplement, par rapport au public généraliste de l’école, le fait qu’on ne défrichera pas pendant ce week-end le concept de worldbuilding. L’atelier s’adresse à vous si vous avez une idée de projet existant (qui peut être très sommaire – une demie-page de notes suffit !). Il s’agira d’explorer les difficultés spécifiques du domaine à travers des exercices et techniques opérantes afin d’étoffer ses mondes imaginaires, d’y rechercher de nouvelles occasions narratives, et surtout de dynamiser ses histoires et d’esquiver les pièges les plus courants. 

Qui ne connaît pas le célèbre « Luke, je suis ton père », le pouvoir terrifiant de l’Œil de Sauron ou encore la devise Winter is coming ? Des succès planétaires de Star Wars au Seigneur des Anneaux, de Game of Thrones à Harry Potter, l’imaginaire forme la première culture mondiale, transcendant les générations et les nationalités. 

Parler des « littératures de l’imaginaire » est en réalité un raccourci pour désigner les littératures des mondes imaginaires. Ces réalités fictionnelles peuvent être proches de la nôtre dans le cadre du fantastique ou de la fantasy urbaine, ou bien totalement disjointes comme dans le cas de la Terre du Milieu ou de Westeros. Ce qui régit ce monde, qu’il s’agisse de l’horreur indicible des Grands Anciens de Lovecraft, des systèmes magiques extrêmement poussés et complexes de Brandon Sanderson ou de la science du voyage spatial et des relations entre espèces extraterrestres dans Star Trek, constitue ce que l’on peut appeler « l’hypothèse de monde » imaginaire. 

Or la construction d’un monde imaginaire est une entreprise créative à part entière, mais pour laquelle l’auteur ou autrice doit ménager un équilibre délicat : proposer une réalité complexe, tangible et intéressante, sans pour autant ensevelir l’intérêt de son récit sous l’exposition.

Cet atelier vise à explorer les difficultés spécifiques de cette approche à travers des exercices et techniques opérantes afin d’étoffer ses mondes imaginaires, d’y rechercher de nouvelles occasions narratives, et surtout de dynamiser ses histoires et d’esquiver les pièges les plus courants.

Pour suivre cet atelier il est indispensable : 

● De posséder une familiarité de base avec l’imaginaire et ses genres (science-fiction, fantasy, fantastique), que ce soit sous forme littéraire, cinématographique et/ou ludique.

● D’arriver à l’atelier avec une proposition succincte d’hypothèse de monde imaginaire (une demie-page minimum définissant les grandes règles du fonctionnement de la réalité fictionnelle en question selon les intérêts de l’auteur ou autrice : réalité géographique, physique, magique, ou bien sociale, ou encore un peu de tout cela à la fois). Elle servira de base au travail du stage.

Attention, comme toujours avec les stages des Mots, les places partent très vite, donc n’attendez pas pour vous inscrire (10 places max, inscriptions possibles jusqu’au 29 avril).

➡️ Infos et inscriptions sur le site des Mots

2023-05-10T17:06:59+02:00lundi 13 mars 2023|À ne pas manquer, Technique d'écriture|2 Commentaires

Comment écrire de la fiction ? à nouveau disponible, à petit prix pour une durée limitée

Après quelques mois d’épuisement pour les premiers tirages, Comment écrire de la fiction ? Rêver, construire, terminer ses histoires est de retour en librairie – merci pour votre patience et votre enthousiasme pour ce titre ! Et le meilleur, c’est que le livre est temporairement relancé à 10€ seulement, tarif uniquement applicable jusqu’à fin mai.

Vous voulez écrire un roman et vous ne savez pas comment vous y prendre ?

Vous avez commencé plusieurs histoires et vous n’en avez terminé aucune ?

Vous avez terminé plusieurs manuscrits et vous peinez à passer à l’étape supérieure ?

Dans cet essai, Lionel Davoust partage son expérience sur le métier d’écrivain, ses anecdotes, ses conseils, ses avertissements. Il évoque autant le travail quotidien de l’écriture – SPOILER : oui, l’écriture, ça s’apprend – que les techniques fondamentales à maîtriser (point de vue, personnages, promesse / paiement, le « show don’t tell », etc.) pour y parvenir. Il donnera quelques clés pour formaliser vos idées, travailler votre inspiration, affiner votre vision et construire votre intrigue. Enfin, il s’attardera aussi sur la discipline indispensable à l’achèvement d’un manuscrit ainsi que sur l’étape obligatoire des corrections.

Couv. Xavier Collette

L’ouvrage est disponible chez votre libraire préféré et bien sûr sur les plate-formes habituelles, d’ici jusqu’à la galaxie GN-z11 (qui est la plus ancienne jamais observée, figurez-vous) (bon, du coup là c’est peut-être un peu sous réserve).

En espérant que ces humbles pages vous soient utiles sur votre chemin.

5/5. J’ai lu de nombreux ouvrages de ce style, mais c’est le premier que je trouve qui soit vraiment utilisable tant pour les jardiniers que pour les architectes.

Ana974 sur Amazon
2023-03-03T03:47:05+01:00lundi 6 mars 2023|À ne pas manquer, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Comment écrire de la fiction ? à nouveau disponible, à petit prix pour une durée limitée

L’Ouest Hurlant propose une journée de professionnalisation des auteurs et autrices

Le festival grand public des littératures de l’imaginaire de Rennes, l’Ouest Hurlant, revient en 2023, et il apporte avec lui une nouveauté qui fera sans doute grand plaisir à toutes celles et ceux qui n’ont pu faire les Masterclasses des Imaginales : une journée de professionnalisation originale, proposée par quatre intervenant.es sur des thèmes encore assez peu abordés. Je suis ravi d’en faire partie sur un sujet qui m’est cher !

Le programme

  • Tirer le meilleur parti de son manuscrit, Lionel Davoust
  • Connaître ses droits et ses démarches d’auteur.ice, Stéphanie Le Cam
  • L’envoi aux maisons d’édition et la négociation de contrat, Elisa Houot
  • La santé mentale et physique de l’auteur.ice, Betty Piccioli

La journée se tiendra le 28 avril 2023. Elle coûte 50€ de participation aux frais (ce qui est très bon marché), et exige des participant.es d’avoir un projet de fiction en cours avec volonté de le publier, sans avoir publié à ce jour plus de quatre œuvres de fiction.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 28 février, donc ne tardez pas !

➡️ Infos détaillées et inscriptions

Et on en profite pour admirer l’affiche du festival 2023 récemment dévoilée, réalisée par @Solennnnd !

2023-03-02T00:07:57+01:00lundi 20 février 2023|À ne pas manquer, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur L’Ouest Hurlant propose une journée de professionnalisation des auteurs et autrices

Pourquoi j’ai rouvert un compte Facebook

Je sais.

Le mal que je pense de Facebook est toujours aussi aigu. Je me sens un peu sale, et en même temps, j’imagine que c’est comme reprendre la clope (dit le mec qui a jamais commencé).

Mais pot de terre et pot de fer.

J’explique.

Pendant un an et demi, j’ai été sans réseaux d’aucune sorte. En plein période Covid, coincé tout seul chez moi, ce silence m’a fait le plus grand bien. Depuis six mois, j’ai repris une présence sur Twitter, car à la longue, les échanges avec la communauté me manquaient beaucoup.

Et puis Space Karen a racheté l’entreprise, et depuis deux mois, la plate-forme a explosé en immense n’importe quoi toxique dont les règles changent littéralement de semaine en semaine (jetez un œil à Twitter is Going Great). Twitter, qui semblait enfin redresser la trajectoire juste avant l’acquisition, semble déterminé à rattraper le niveau de gabegie de Facebook (je refuserai de les appeler Meta) en seulement quelques mois.

J’avais quitté Facebook pour moins que ça, mais je me refuse à quitter Twitter, car j’ai décidé de revenir, et je m’y tiens : par respect le plus élémentaire pour vous, je ne veux pas me lancer dans une danse ridicule à désactiver et réactiver mes profils tous les six mois. C’est important qu’on sache où me trouver, et où je réponds. Cependant, l’énorme instabilité de Twitter, mon envie de me rendre disponible à la conversation et aussi la possibilité de relayer mes informations m’amène à un paquet de réflexions à l’heure actuelle, à commencer par : ne pas mettre tous mes œufs d’émeu dans le même panier, surtout quand celui de Twitter est en train de se découdre.

Faisons un bref détour par un petit retour d’expérience sur mes presque deux ans d’ascèse, qui m’ont enseigné deux leçons d’intérêt, en tout cas concernant ma position, à ce stade de ma carrière.

1. Les grands réseaux demeurent des relais incontournables d’information sur Internet. Pour être plus clair : en quittant Facebook et Twitter en 2020, je me suis privé de ces relais d’information, et la fréquentation du site a été divisée par deux, voire trois. Je m’y attendais. Mes lecteurs les plus fidèles m’ont suivi sans hésiter sur le site et la newsletter (merci à vous toutes et tous !), ce qui a permis d’avoir des conversations bien plus détendues. En revanche, j’ai clairement perdu une certaine visibilité : les outils comme les flux RSS restent des affaires pointues en comparaison de la facilité de voir passer un article sur un réseau.

Cependant, ça n’est pas un problème, autre que pour le plaisir de la conversation. Car :

2. C’est totalement découplé de l’intérêt accordé à mon travail (et c’est un soulagement). L’Héritage de l’Empire, un quatrième tome de série (ce qui est toujours difficile à vendre) est sorti en plein confinement d’automne 2020, mais s’est vendu peu ou prou aussi bien que les tomes précédents (ce qui est remarquable, et tellement rassurant – merci encore à vous toutes et tous). Le premier tirage de Comment écrire de la fiction ? Rêver, construire, terminer ses histoires a été épuisé en un an et demi, grâce au travail inlassable d’Argyll (et votre intérêt), pile quand j’étais absent de toutes les plate-formes. (Le second tirage arrive !)

Cela confirme donc ce que j’ai toujours pensé : le meilleur relais de promotion à l’heure actuelle pour faire connaître une œuvre n’est pas l’auteur lui-même, mais (sans aucune hiérarchie) son éditeur, ses communicants, les libraires, le bouche à oreille, les avis du lectorat et les médias identifiés (et merci encore à vous toutes et tous). Ce travail est infiniment plus efficace que s’échiner à partager sa vie sur Twitter. Il est aussi plus sensé : on se rend auprès d’un éditeur ou média quand on est déjà curieux de lire quelque chose. En revanche, je sais pas vous, mais quand je découvre un auteur, j’ai tout sauf envie qu’il me balance son pitch à la figure.

Ce qui pose alors la question à cent pièces d’or : pour quelle raison être sur un ou plusieurs réseaux, quand on connaît l’aspect addictif et toxique de ces mécaniques ?

Mon expérience renforce mon opinion fermement ancrée depuis la naissance de Facebook, soit : vouloir y faire connaître (ou vendre) son travail est en grande partie un miroir aux alouettes. L’énergie pour y parvenir est sans commune mesure avec ce qu’on en retire. Pire, cela donne l’illusion d’être actif, de s’occuper de sa promotion, alors que c’est certainement le canal le moins efficace pour ça (si l’on exclut quelques phénomènes isolés). Je n’y ai jamais cru, mais c’est tellement fréquemment brandi que j’insiste, persiste et signe : ne gaspillez pas votre énergie dans les réseaux dans l’espoir de vendre un ou deux livres. Organisez une dédicace, une lecture, des partenariats avec des blogs ; rapprochez-vous de votre maison d’édition si vous en avez une pour participer à des salons, intervenir dans des médias etc.

Alors, qu’est-ce qu’on fait sur les réseaux ? C’est très simple :

  1. Pour le fun (ça a toujours été la base)
  2. Pour l’aspect professionnel, mais pas celui que vous croyez, donc.

La première est évidente. J’ai toujours adoré les échanges avec la communauté et les camarades que les réseaux permettent (avec tous leurs innombrables crimes) (les réseaux, pas mes camarades, ENFIN), et mon retour sur Twitter était à la base, très honnêtement, parce que vous me manquiez trop. En prenant malgré tout plus de distance avec la plate-forme et mon usage de celle-ci (ce qui est aidé par le fait que je ne suis pas actuellement sur le fuseau horaire habituel), j’ai réussi à conserver une approche plutôt équilibrée pour ma santé mentale monomaniaque en maximisant les bons côtés et en minimisant les mauvais (ce qui passe par un blocage systématique des mauvais coucheurs sans état d’âme). Pourvou qué ça doure, comme disait ma grand-mère avec cet étrange faux accent espagnol ou italien qui devait être une référence à quelque chose mais j’ai jamais su quoi.

L’autre aspect professionnel est celui du réseau… professionnel. Pour quelle raison pro être sur un réseau ? C’est un outil de communication, de veille et d’information devenu évident dans la vie de la majorité. Et voilà : les réseaux sont devenus une sorte de festival littéraire au long cours, dont les portes ne ferment jamais. Et cela fonctionne exactement de la même manière :

  • Il y a donc un volet public : on n’y va pas pour vendre, même si on n’est pas contre quand ça arrive. On y va pour faire des rencontres, discuter, se marrer, pas pour assommer les passants à coups de pitches.
  • Il y a un volet « off », professionnel, où l’on converse avec ses partenaires, où l’on suit l’actualité de son milieu, et où le milieu suit la vôtre. C’est l’équivalent d’une pause café continuelle (d’où l’importance d’à un moment retourner bosser).

J’enfonce probablement des portes ouvertes, mais il est devenu tellement acquis d’être sur un réseau, au point d’être une obligation tacite, qu’il est bon, surtout pour un auteur dont le travail consiste à rentrer des pages et pas à s’engueuler sur le dernier shitstorm du moment, de savoir exactement ce qu’on veut y faire, dès lors que l’argument commercial – présenté comme incontournable – est mensonger.

Et c’est là que réside l’aspect pot de terre, en toute transparence : je ne peux pas lutter à moi tout seul contre le poids qu’a Facebook dans les vies du monde, et pour soutenir mes propres projets, il n’est pas complètement malin de faire abstraction de l’aspect « off » de ce grand salon littéraire constant. Et puis, merde, ça me manque de discuter avec tout le monde, je me suis un peu mis au piquet tout seul, à force, et des changements merveilleux dans ma vie – dont je parlerai bientôt en détail – font que ce manque se fait un peu plus sentir. (Ça a à voir avec la différence de fuseau horaire.)

Résumons :

N’hésitez pas à m’insulter en commentaires.

2023-03-21T23:53:10+01:00lundi 6 février 2023|À ne pas manquer|7 Commentaires

Présent sur Mastodon

Twitter avait toujours eu tendance à être une poubelle en feu, Elon Musk a mis le feu à la décharge avec de la nitroglycérine : coincé dedans (c’est le seul réseau que j’ai gardé), consterné et furieux de l’évolution que ça prend (jetez un œil à Twitter is Going Great pour suivre le naufrage en temps réel, la mémoire de travail de l’être humain moyen ne peut se souvenir de tout à ce stade), et surtout curieux des nouveaux jouets et de la bonne ambiance qu’on m’y a dépeint… voilou :

@LionelDavoust@toot.portes-imaginaire.org

Et c’est vrai : l’atmosphère sur Mastodon est à peu près l’inverse de Twitter, les hot takes sont absentes, les conversations détendues et plus poussées. Les Portes de l’Imaginaire sont une association vénérable promouvant la culture de l’imaginaire, et ça ma fait bien plaisir d’être sur cette instance. Très intéressant : Mastodon a une conception résolument « antivirale ». Peut-être cette ambiance de village, équivalente à Twitter il y a dix ans, est-elle due au relativement faible nombre d’utilisateurs sur la plate-forme pour l’instant. Nous verrons le tour que ça prendra, une fois que Twitter aura terminé sa lente et douloureuse agonie.

2023-02-21T22:54:27+01:00mardi 17 janvier 2023|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Présent sur Mastodon
Aller en haut