(Attention entrée sentencieuse.)

Que faut-il encore pour démontrer mathématiquement que ce gouvernement conduit une attaque en règle contre toute forme de pensée, d’esprit critique, de conscience dans le temps et dans l’espace – en gros, tout ce qui pourrait conduire l’individu à faire usage de sa volonté ?

Oh, la liberté est intacte. Ce pays n’est pas une dictature et affirmer l’inverse est absurde : la preuve, je peux crier ici sans risquer de me retrouver avec une balle dans la nuque demain matin.

Mais dans l’espace, qui vous entend crier ?

Il est tellement facile de faire usage de son libre-arbitre quand on n’a jamais appris l’existence d’une autre pensée que l’unique.

J’en reviens toujours à mon cheval de bataille orwellien : le génie de 1984 n’est pas d’avoir dépeint une société totalitaire fondée sur la surveillance continue, d’avoir inventé Big Brother ni la novlangue ; c’est d’avoir parfaitement compris comment un tel système peut s’établir et perdurer. Le système se maintient parce que personne n’en détient les clés ; chacun, à son échelle, voit un intérêt à le maintenir. Cette délocalisation, cette distribution de l’idée entraîne son invulnérabilité (même Big Brother est un concept).

Le premier rempart contre ce processus est l’esprit critique de la civilisation, lequel se construit sur celui des individus qui la composent. Quelle est la conséquence d’une attaque en règle contre ce rempart ?

Je remercie ma prof d’histoire-géo de m’avoir sensibilisé pendant des années à l’importance de l’esprit critique. Elle enseignait (doit encore enseigner)… en Terminale Scientifique.

Bonne nuit, braves gens. Pour vous aider à dormir, Jean-Pierre Pernaut va maintenant vous parler des santons.