Quand j’ai appris que Ronald D. Moore (scénariste principal de Battlestar Galactica 2003), Edward James Olmos (William Adama), Mary McDonnell (Laura Roslin) et David Eick (producteur de la série) avaient été invités à l’ONU en mars dernier pour discuter des droits de l’homme, du terrorisme, du dialogue entre civilisations, j’avoue que j’ai haussé un sourcil dubitatif. Olmos n’est pas l’amiral Adama, McDonnell n’est pas Roslin, et si ce sont certainement des personnes de qualité, j’ai considéré l’événement avec méfiance, pensant à l’opération commerciale. Et puis je suis tombé là-dessus :
Et j’ai ravalé ma méfiance et fait amende honorable. BSG était une série extrêmement bien écrite, qui ne reculait devant aucune question épineuse tout en ayant l’intelligence de ne pas fournir de réponse au spectateur – à lui de conduire sa réflexion. Cela ne vient pas de nulle part, j’imagine. Qu’elle ait pu conduire à ce qu’un discours aussi indispensable soit prononcé dans les salles de l’ONU, porté par le personnage investissant l’acteur, est fascinant.
Pourtant, on continue à entendre niée la valeur de la science-fiction avec des a priori dont l’étroitesse de vision confine à l’envergure de l’angle mort d’un rétroviseur droit dans une circulation dense.
Pourtant, culture et narration sont considérées partie négligeable par nos sociétés bien intentionnées, car conduire des expériences de pensée est inutile, évidemment – seule compte la valeur abrutissante de la distraction.
Pourquoi a-t-il fallu un acteur pour prononcer ces paroles en ce lieu ?
Réveille-toi, peuple.
Pour en savoir plus sur cette soirée, un compte-rendu (en anglais).