Je tente un nouveau truc : à la suite des ateliers d’écriture comme celui des Imaginales (pour mémoire les diaporamas de mes deux interventions sont toujours disponibles ici), il m’arrive de plus en plus fréquemment de recevoir des questions par mail sur des points précis de technique d’écriture. Plutôt que de répondre à une seule personne, je pensais éventuellement en faire profiter l’assistance : la question que l’un se pose, un autre se la posera peut-être aussi (c’est beau comme du Lao Tseu).

Je m’efforcerai donc de rééditer l’expérience si cela te séduit, ô auguste lectorat. Deux caveats à cela cependant :

Je n’ai pas la science infuse ni ne détiens la Solution Ultime. Je suis comme tout le monde, un auteur qui expérimente, tente des trucs, se plante, et je suis même très, très loin d’avoir l’expérience d’autres. En revanche, après de nombreuses discussions avec mes petits camarades, j’ai l’impression d’être l’un des plus structurels de tous ceux avec qui j’ai pu échanger. Mais je ne dois quand même pas être le seul dans le paysage : cet éclairage pourra peut-être servir à d’autres (et sinon, ça ne fait de mal à personne). En tout cas, je me réserve le droit d’être d’accord avec moi-même comme de ne pas savoir répondre.

D’autre part, n’hésitez pas à m’envoyer vos questions d’écriture si l’expérience vous tente (avec le caveat premier), mais je découvre, à mon grand regret, et il est temps que je l’affronte, que je ne peux pas faire relecteur dans ce cadre (c’est-à-dire à la suite des ateliers ou des interventions). Je suis ravi de garder le contact ; je veux m’efforcer autant que possible de transmettre ce que j’ai pu apprendre mais je n’ai tout simplement pas assez de temps dans une journée pour relire et commenter les textes qu’on m’envoie. Je le voudrais, vraiment. Mais à terme, il faut que j’avance moi aussi et l’expérience m’a prouvé que je peux passer la journée à cela et ne rien faire moi-même, ce qui n’est tout simplement pas possible. J’en veux pour démonstration que je n’arrive déjà plus à répondre personnellement que je n’en ai pas la possibilité. Croyez bien que je le regrette, vraiment, mais ce n’est pas humainement faisable, et il faut maintenant que je l’assume si je veux éviter de décevoir davantage ceux qui attendent et espèrent des réponses. Je vous présenterai mes excuses personnellement à chacun. J’ajoute par ailleurs que je n’occupe plus de fonctions éditoriales nulle part, ce qui ne me rend pas forcément très intéressant… et que mon avis ne vaut pas forcément mieux que celui d’un lecteur plus adapté à votre genre que je ne le suis.

Répondre aux questions, en revanche, c’est tout à fait possible, et tout le monde en profite. Je me dis que ça peut être un bon compromis pour m’efforcer de transmettre le peu que j’ai pu apprendre, sans perdre sommeil ni raison !

Allons-y, donc.

Je reçois la question suivante relative aux logiciels de mind-mapping et de planification, dont j’ai dit beaucoup de bien à Épinal pour l’organisation des idées et des scènes de l’intrigue. On peut jouer de façon très visuelle avec les éléments, les inverser, tester des ordres différents, de manière à sentir le meilleur qui soit.

Q : Je voulais reprendre un petit peu au clair mes notes sur mon projet grace à des logiciels (One Note ou Treepad) de mind-mapping. Le problème est que tout semble payant… J’ai OneNote sur le Pc, mais  je le sens moyen le fait de pouvoir ouvrir que 6 fois le logiciel… Bref ! Est-ce que tu connais une combine ou pas ? Sinon je ferai ça à l’ancienne, papier-crayon style.

R : Attention, le mind-mapping, c’est légèrement différent des softs de planification et de prise de notes comme Treepad et OneNote (inclus dans le pack Office à partir de la version 2003).

Le mind-mapping consiste à noter des idées et concepts de façon anarchique puis à les mettre en relation ensuite ; c’est prioritairement un outil pour le remue-méninges, pas pour la construction séquentielle d’une intrigue. On m’a recommandé Inspiration (http://www.inspiration.com), commercial là aussi, mais je n’ai pas encore essayé.

Treepad et OneNote sont effectivement payants, mais Treepad propose une version gratuite légère et limitée ici.  C’est une bonne manière de tester si ce mode de construction te convient.

La dernière astuce consiste à lancer Word (ou OpenOffice) et à basculer en mode plan, en dépliant / repliant les niveaux de hiérarchie pour tout avoir sous les yeux et déplacer les différentes scènes pour tester leur articulation. C’est la solution la plus low-tech, mais ça marche.

Sinon, à l’ancienne, la façon la plus répandue de procéder consiste à utiliser des fiches bristol, une pour chaque scène, et à les organiser sous tes yeux pour sentir la meilleure articulation de ton récit.

Bon courage !