Rien de très original : je suis très, très loin d’être le seul à écrire parfois en musique, voire à trouver au détour de réflexions sur certains morceaux la base d’une histoire, que des accords, une voix, amènent des images. Il m’arrive de tourner en boucle sur un ou deux lors de l’écriture d’une nouvelle, parce que c’est la chanson ou le passage qui m’obsède à ce moment-là ; cela m’aide parfois à asseoir une atmosphère ou une ambiance, parce qu’elle m’évoque quelque chose que seule une psychanalyse poussée et quelques révélations induites par des hallucinogènes pourrait expliciter, dans une grammaire faite d’arcs-en-ciel et de petits insectes multicolores. À la manière d’une bande originale de film, le lien est caché ; c’est une question de ressenti, de synesthésie, comme si une glace à la framboise vous évoquait une feuille d’impôts, parce que vous avez longtemps aimé une femme reconvertie dans l’administration après un échec tragique dans le commerce des sucreries.
Quand il y a lieu (et un rapport direct), je cite donc souvent le texte en exergue, en hommage à cette inspiration involontaire, avec le passage qui est, personnellement du moins, le plus évocateur. Le problème, c’est que ça ne dit jamais rien à personne ou presque parce que j’écoute des trucs, heu, obscurs pour le commun des mortels, dont les noms contiennent souvent du grec, du latin ou du vieil anglais (classe, le vieil anglais).
Ô auguste lectorat, hélas, je suis très accaparé en ce moment et dispose d’un peu moins de temps pour de longs articles à haute teneur en lolz ou en grr, aussi te proposé-je, si tu l’acceptes, de découvrir dans les jours qui viennent les quelques morceaux qui auraient pu, si l’on veut, servir donc ainsi de bande originale à quelques textes. Au programme :
- « Le Sang du large« , paru in Contes de Villes et de fusées (éd. Ad Astra)
- Demain : « Regarde vers l’ouest« , repris dans L’Importance de ton regard
- Vendredi : « Quelques grammes d’oubli sur la neige« , paru dans Magiciennes et sorciers (éd. Mnémos).
Aujourd’hui, donc, concernant « Le Sang du large » : Scars, de Elegeion, groupe australien parfaitement inconnu du grand public mais dont le second opus, The Last Moment, comporte de très belles compositions. C’est un groupe de doom – black atmosphérique mais qui n’excelle jamais autant, à mon humble avis, que dans des compositions semi-acoustiques et magnifiques telles que Scars, dont il est question (ci-dessous), ou Taste, leur musique plus agressive étant largement plus anecdotique.
Le texte, cité en exergue de la nouvelle (« Ma douleur ne suffit-elle pas à avoir foi en toi ? ») est lisible en entier ici (en anglais bien sûr).
Sinon, ouais, je sais, c’est à se pendre. Mais, sérieux, c’est pas trop beau ?
C’est très chouette. Et ça va, j’ai pas plus envie de m’pendre, ouf :p
Même si ça ne nous dit rien dans les textes, ça reste des bouts de phrases très beaux à lire quand tu en cites. Et puis si tu nous mets sous le nez l’inspiration, c’est encore mieux. C’est une super idée ^^
Je la réécoute là et tu sais quoi ? J’ai l’impression que l’inspiration vient pour ma chronique de l’Importance, comme un souvenir Oo
Comme quoi, je te retrouve bien dans cette chanson.
Cool, merci Lelf, je suis content que cette idée d’articles te plaise !
C’est étonnant que cela t’ait donné l’inspiration pour ta chronique : tant mieux ! Je suis vachement flatté que tu me retrouves dans ce morceau 🙂