Hello World, auguste lectorat, chéri mon amour.

Tel le pilote abattu en vol, j’émerge des débris de mon appareil, non sans avoir, au cours d’une interminable lutte à mort, finalement brisé la résistance de mon manuscrit lors d’une interminable chute vers le sol. Celui-ci est maintenant rendu aux mains qui l’attendaient et je suis, comme qui dirait, dans l’attente.

Auguste lectorat, tu sais que mon amour pour toi est sans bornes, je vais à présent te révéler les dessous de l’édition. On nous imagine prenant des petit-déjeuners coûteux sur des terrasses de restaurant dont le nom comporte une combinatoire entre un lieu aux connotations délicieusement surannées (atrium / closerie / atelier / abri de jardin Ikea), une fleur (lilas / marguerite / jonquille / nénuphar / drosera carnivore) et/ou une ville lointaine au parfum chargé d’histoire (Prague / Madrid / Vienne / la Motte-Beuvron). En réalité, un auteur envoyant un manuscrit à son éditeur reçoit invariablement une réponse parmi les trois suivantes :

  1. OMONDIEU SAY GENIÂÂL ON VA FAIRE LE NOBEL
  2. Non mais qu’est-ce que c’est que cette bouse, vous vous êtes injecté quoi dans les veines, rendez-moi votre avance, je savais bien que vous n’étiez qu’un faisan, un imposteur, toute votre carrière jusqu’ici n’était faite que d’heureux hasards, je ne veux plus jamais entendre parler de vous, j’ai donné votre manuscrit à manger à mes dobermans, j’ai effacé à la Javel votre nom de mon carnet d’adresses, j’ai immolé vos mails par le feu après les avoir imprimés encore pour les percer de petites aiguilles empoisonnées au curare, vous avez totalement échoué dans votre choix d’orientation mon pauvre type (ça se termine généralement par l’assassinat désespéré d’une conseillère d’orientation de 3e qui n’a rien demandé à personne puisque, de toute façon, elle vous avait conseillé de faire une licence de maths)
  3. Bon, écoutez, c’est pas mal, y a de bonnes choses, mais aussi probablement pas mal de retravail, quand est-ce qu’on peut en discuter ?

Tout auteur rêve de 1. mais pense en réalité qu’il va recevoir 2., aussi pousse-t-il secrètement un soupir de soulagement quand il reçoit 3.

Sauf que – et c’est là le secret, auguste lectorat, le secret sur lequel repose toute l’édition, TOUTE L’ÉDITION TU M’ENTENDS – tout éditeur ayant sollicité un manuscrit à son auteur n’imagine jamais qu’il pourrait dire 1., ni 2. d’ailleurs, aussi n’a-t-il en réalité qu’une seule réponse à son répertoire : 3.

Je suis donc en train d’attendre mon 3. en étant persuadé que je vais recevoir mon 2., mais vois ce que je fais, auguste lectorat, j’exorcise, j’exorcise, j’exilerai ma peur, j’irai plus haut que toutes ces montagnes de douleur.

Du nouveau dans le tuyau

Victor n’est pas resté inactif pendant ce temps et les plus attentifs, pointus, fidèles, précis, obsessionnels – compulsifs (salut camarades, vous n’êtes pas seuls ici) parmi vous auront déjà remarqué les nombreux changements et améliorations qu’il a apporté – gloire à lui, qu’il en soit remercié, alors qu’il vole déjà vers d’autres cieux féconds, la reprise de ses cours :

  • Une boutique ! Buy buy buy ! Trouver les ouvrages n’est pas forcément facile avec les éditeurs indépendants et cette page permettra de trouver leurs coordonnées et sites facilement en un seul et même endroit, ce qui permettra d’alléger ces mentions ailleurs. Je précise que je ne suis affilié à rien ni personne et que nous avons essayé de favoriser les éditeurs et distributeurs les plus pratiques à l’utilisation pour vous.
  • Un nouveau carrousel en page d’accueil. L’ancien avait tendance à baver un peu partout sur les connexions lentes avant de se mettre correctement en place. Le nouveau est plus sleek, plus clean, plus wiz.
  • Diverses réorganisations et améliorations un peu partout : pour la présentation des nouvelles, la bio, les pages livres sont refaites, etc.

Les aperçus de chaque article vont également recevoir des petites zimages fixes en fonction de la catégorie pour plus de clarté sur la page d’accueil. Les voici les voilou :

Il y a encore deux ou trois trucs à polir mais la plate-forme atteint plus ou moins sa forme définitive pour un petit moment. Bonne visite à tous !