Vous ne devriez pas avoir à relire tous « Les Dieux sauvages » pour le tome 5 (point d’étape)

Le voyage sur La Succession des Âges poursuit son cours, au rythme où il va, qui est soutenu, mais on peut aussi traverser le Sahara à cloche-pied à un rythme soutenu : cela prendra quand même, comme le refroidissement du fût du canon, un certain temps.

Que se passe-t-il actuellement ? L’un des fils principaux, le fil « porteur » si l’on veut (car le plus dense, et imprimant son rythme au reste de l’histoire) a progressé de façon presque impressionnante : de gros morceaux ont été franchis, et s’il reste du chemin à parcourir (le Sahara, le cloche-pied), il est globalement cartographié, et la destination commence à pouvoir être entrevue. J’en arrive au point où je suis (presque) capable de conserver les étapes à venir dans ma mémoire de travail, ce qui est extrêmement agréable. Non, ce n’est pas encore fini, on est encore loin, Grand Schtroumpf – mais la certitude de bel et bien arriver quelque part est indiscutable.

Ces jours-ci, je me trouve étrangement à faire du worldbuilding. Ce qui n’était pas prévu, mais s’avère nécessaire. On va dans des endroits qu’on n’a jamais vus, et ils sont en fait très nombreux. On voyage dans ce tome. Beaucoup. D’autre part, énormément de courants sous-jacents à tout l’univers d’Évanégyre, notamment sur la nature exacte de la magie, qui se relie à la trame même du réel, dévoilent des strates plus profondes de signification que je n’avais pas anticipées, mais qui m’apparaissent en ce moment comme un tableau incroyablement cohérent. Et c’est l’occasion de les faire ressortir, mais je dois donc bien m’assurer que tout fonctionne bien, y compris sur une quinzaine d’années de corpus antérieur ! (La première publication dans l’univers était « Bataille pour un souvenir », en 2010.)

C’est une des plus grandes joies de ce métier (associées à certaines des plus grandes angoisses, quand on se demande comment diable des éléments disparates collent ensemble) : quand on croit avoir compris ce qu’on fait, mais que le récit, à travers cent pierres lâchées par l’inconscient, révèle un tableau encore plus exquis et cohérent qu’on n’aurait pu le construire sciemment. Cela semble immodeste, mais je peux l’affirmer, car ce processus se déroule hors de ma raison consciente ; je ne suis que l’artisan qui reçoit les briques, s’efforce de les ériger correctement, et ne comprend les subtilités du plan qu’après coup.

Bref : il va y avoir des visions dans ce bouquin assez dingues ; c’est le dernier tome, on lâche les chevaux. J’ai tellement hâte de mon montrer mon vitrail.

Et donc, comme le temps passe encore, que le tome 5 n’est toujours par là, la question m’est posée de plus en plus souvent, et elle est légitime : « sang-diable, je vais devoir relire les quatre tomes pour attaquer La Succession des Âges ? Parce que j’ai un peu tout oublié. »

Clairement, assurément : non. Vous pouvez si vous en avez envie, bien entendu. Mais : de la même façon que vous avez pris Mériane, Leopol, Chunsène, Erwel et les autres dans le cours de leur vie avec La Messagère du Ciel (tome 1), vous prendrez les personnages dans La Succession des Âges là où ils en sont. Si vous avez lu L’Héritage de l’Empire (tome 4), vous savez que le bouquin se termine sur, disons, un point de non-retour pour pas mal de monde.

Le tome 5 entame directement sur les conséquences de ce bouleversement, tout en vous replaçant subtilement (en principe) sur les rails de ce qui va dorénavant compter. Tous les tomes de la série suivent ce schéma, soit dit en passant : je vous invite à y jeter un œil – normalement, le récit vous remet le pied à l’étrier à chaque fois sans exiger de vous une connaissance encyclopédique de la saga remontant à la veille au soir. Léviathan suivait déjà ce principe – certes avec un peu moins d’adresse, expérience oblige. Je n’aime pas les résumés en début de volume (pratiques, mais inélégants), mais je considère indispensable de retisser les enjeux dans l’histoire même (c’est la moindre des élégances). Et pour le faire bien, il faut se soucier aussi bien du lectorat qui dévore les livres à la suite (donc pour qui tout est frais, et qui veut avancer sans se taper un récap) comme celui qui marque des années de pause entre les volumes (ce qui sera le cas, par la force des choses, à la sortie du tome 5). (Je rappelle enfin qu’il existe quelques annexes en fin de volume, avec notamment une liste des personnages, et elles sont disponibles à chaque tome en reflétant les évolutions de la saga.)

Je pense que c’est possible ou en tout cas nécessaire – et le tome 5 ne fera donc pas exception à ce principe.

2025-07-19T08:27:57+02:00lundi 21 juillet 2025|Dernières nouvelles|0 commentaire

Présentations des Imaginales mises à jour (et un peu de toilettage)

Tous les ans, nous raffinons et faisons évoluer la masterclass des Imaginales ; cette année, nous avons eu la joie de revenir à deux jours complets de formation pour la première fois depuis longtemps, en étant en plus trois à l’animer (avec Sara Doke et Jean-Claude Dunyach). Et donc, comme toujours, les dernières versions mises à jour des diaporamas sont à votre disposition sur la page dédiée en téléchargement libre.

L’occasion, au passage, de réparer apparemment un petit loupé sur la page (la présentation de Sara semblait avoir disparu), et surtout de faire du toilettage ; pour s’adapter à la formule actuelle de la masterclass (et aussi parce que je n’utilise plus PowerPoint), mes vieux diaporamas ont été supprimés, remplacés par les actuels « La mécanique des histoires » et « Proposition d’une méthode de correction », tout en laissant quand même (parce que c’est important) l’ancien « L’auteur dans la chaîne du livre ».

➡️ À télécharger, donc, sur la page dédiée.

Comme toujours, si ces présentations vous ont intéressé et donné envie d’en savoir davantage, soutenez notre travail ! 

  • Si les Imaginales organisent de nouveaux ateliers, aidez l’initiative à vivre : inscrivez-vous !
  • Si vous n’êtes pas disponible, peut-être trouverez-vous à la place un livre qui vous intéresse ?
2025-07-13T09:15:34+02:00mercredi 16 juillet 2025|À ne pas manquer, Technique d'écriture|0 commentaire

Les 15 ans des éditions Critic, en table ronde aux Imaginales

Les éditions Critic ont fêté leurs quinze ans, ce qui est une sacrée étape pour une maison d’édition ! Aux Imaginales 2025, Éric Marcelin et Florence Bury (direction), ainsi que Lou Jan et moi-même avons revisité le parcours, l’optique, l’approche – et bien sûr parlé de l’avenir. Table ronde avec l’excellente modération de Simon Bréan, captée comme toujours par ActuSF, disponible en ligne, en podcast ou même là-dessous :

2025-07-13T10:15:17+02:00lundi 14 juillet 2025|Entretiens|0 commentaire

Déconnexion pour le mois de juin

Il y avait un petit moment que je n’avais pas disparu de la Ternette, mais donc : ne me cherchez pas pendant le mois de juin, je serai en train de me faire bouffer par un crocodile en vadrouille à travers ce quand même assez plat pays qui est à présent le mien, en particulier dans l’outback australien et donc sans accès fiable au mode global des autoroutes de l’information. (Je risque d’avoir globalement une « piste » de l’information, à peu près et si tout va bien)

The Lost Shore
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Je serai donc globalement injoignable et incapable de poster, même si je devrais rapporter de zolies photos d’horizons bien vides (mes préférées). Les annonces automatisées des nouveaux épiodes de Procrastination sont cependant déjà programmées, mais déjà comme dans la théorie de la mort tiède de l’univers, ce sera en quelque sorte LioGPT qui aura pris les commandes, je ne serai pas là. La fin du monde a déjà commencé.

2025-07-04T06:39:04+02:00vendredi 30 mai 2025|À ne pas manquer|1 Commentaire

Ce week-end, c’est les Imaginales !

Hey, vous connaissez l’exercice, je suppose ? Depuis le temps. Et si vous ne le connaissez pas, les Imaginales, c’est un des rendez-vous incontournables de l’année, l’un des plus grands et vénérables festivals en France, à Épinal, et ça se tient cette année de jeudi à dimanche (22-25 mai). Avec un HÉNAURME salon du livre, des expositions magnifiques, du jeu, un village d’artisanat… 

Pour ma part, ce sera mon ultime événement avant mon retour Down Under, donc la dernière chance de m’entendre faire des blagues nulles, de repartir avec un bouquin signé, voire de repartir avec un bouquin signé avec une blague nulle. (Je peux aussi ne pas faire de blagues, mais je demande plus cher) (Je serai vraiment présent sur le festival à partir de vendredi matin, puisque nous donnons comme tous les ans la Masterclass avec Sara Doke et Jean-Claude Dunyach, donc ne me cherchez pas jeudi)

J’aurai aussi le plaisir de participer à deux tables rondes :

  • Vendredi 23 mai, 14h, Magic Idolize : Les 15 ans des éditions Critic. Avec Simon Bréan, Florence Bury, Lou Jan, Éric Marcelin.
  • Dimanche 25 mai, 14h, Magic Salon Perdu : Recueil de nouvelles et short stories, quand le fil rouge est plus qu’un procédé littéraire. Avec Bora Chung, Jean-Claude Dunyach, Jean-Philippe Jaworski.

M’est avis que pour le panel de dimanche, il s’agira pour ma part d’intertextualité au sein d’Évanégyre, ce qui ressort le plus dans La Route de la Conquête. VousMêmesVousSavez.

➡️ Site officiel, infos pratiques et programme

2025-05-16T16:56:02+02:00lundi 19 mai 2025|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Ce week-end, c’est les Imaginales !

Samedi 16h30 : dédicace à la librairie Critic (Rennes)

Rennes ! N’imagine pas que je passe en France sans venir t’embêter ! Je serai en dédicace à la librairie Critic (19 rue Hoche, en face du Conservatoire) ce samedi de 16h30 jusqu’à la fermeture. Je n’aurai pas encore le tome 5, je sais, j’en suis désolé, mais j’en ai quatre autres, avec lesquels on peut jouer au Jenga ou bien caler une armoire vraiment très très bancale. Et j’aurai tout le reste de ma biblio encore disponible, bien sûr (les Port d’âmes et les « Les Dieux sauvages » 2 – Le Verrou du Fleuve se font rares en grand format ces temps-ci, donc ce sera l’occasion de compléter la collection, ou bien de réfléchir à la situation de votre mobilier ancien).

2025-05-15T14:05:46+02:00lundi 5 mai 2025|À ne pas manquer|2 Commentaires

Ce week-end à Trolls et Légendes

Il y a plein d’événements ce week-end, mais si vous êtes barycentre·e plutôt vers l’est, c’est aussi le week-end du festival Trolls et Légendes à Mons en Belgique, que j’aurai le plaisir de découvrir pour la première fois. J’y serai samedi et dimanche, sur le stand des éditions Critic (à partir de samedi en fin de matinée) : je crois bien que c’est mon premier festival belge, donc très heureux de venir à votre rencontre !

S’il y a d’anciens Spectres du Cairn dans les parages… 

2025-04-21T10:30:08+02:00lundi 14 avril 2025|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Ce week-end à Trolls et Légendes

Mardi, dédicace à la Dimension Fantastique (Paris), 17h30

Auguste lectorat, je suis dans la place (de la République) et La Dimension Fantastique, géniale librairie d’imaginaire dans le 10e à Paris (69 rue de Chabrol), me fait le grand plaisir de me proposer une table tant que je suis dans les parages pour vous signer quelques bouquins, mardi 8 avril à partir de 17h30.

J’ai ouï dire que la librairie a réussi à obtenir quelques Léviathan, qui sont en voie d’extinction rapide : si vous en voulez, c’est une bonne occasion !

2025-04-10T14:10:58+02:00jeudi 3 avril 2025|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Mardi, dédicace à la Dimension Fantastique (Paris), 17h30

Ce week-end, rendez-vous à Saint-Genis-Pouilly (tout près de la frontière avec Genève)

Le festival Les Bulles s’éclatent, historiquement concentré BD, s’élargit à la littérature et propose un focus spécial sur l’imaginaire cette année : je suis ravi d’y entamer mes voyages de printemps, c’est ce week-end, et vous y retrouverez aussi Estelle Faye, Vanessa du Frat, Gabriel Katz et plein d’autres auteur·ices et illustrateur·ices en adulte, jeunesse et BD.

L’entrée est libre, avec tables rondes, théâtre d’impro, un escape game, un bel espace librairie et plein d’autres choses : toutes les infos sur le site !

2025-04-07T11:56:04+02:00mardi 18 mars 2025|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Ce week-end, rendez-vous à Saint-Genis-Pouilly (tout près de la frontière avec Genève)

Dernière (longue) ligne droite d’écriture pour La Succession des Âges

Grande nouvelle, mes amis ! J’ai réparé le distributeur de poison Les corrections personnelles des 3,2 premiers signes de La Succession des Âges (soit les six premiers actes) sont terminées ; l’énorme tas de 20 cm de haut que j’ai pu montrer parfois en visio se trouve à présent tout entier sur un coin du Starship (mon bureau), davantage par prudence que par réel besoin, car je doute de retourner à mes mentions manuscrites.

Ce qui signifie qu’il ne reste « plus que » :

  • La construction des deux derniers actes + épilogues : c’est fait (autant que possible, cf infra) ✅
  • L’écriture des deux derniers actes (je fais chauffer la Freewrite et le Micro Journal),
  • Mes corrections personnelles là-dessus, et l’intégralité des corrections éditoriales (ces étapes se déroulant sans doute en parallèle),
  • Réfléchir à mes choix de vie.

On n’y est pas encore, donc, mais ça reste une étape majeure, et un gros basculement de mode de travail. Cette étape est affectueusement appelée « DLD » dans mes notes (Dernière Ligne Droite).

Au final, j’aurai coupé dans la masse des six premiers actes l’équivalent d’environ 600 000 signes, soit en volume plus de la moitié du tome 2 entier. Je n’ai pas spécialement coupé de scènes entières ; j’en ai même ajouté quelques-unes, mais j’ai réécrit en profondeur pas mal de passages pour des questions de concision et d’énergie. Plus coupé beaucoup de précisions inutiles. Sur un tel volume, cela équivaut donc à 300 pages mises bout à bout. Ce qui est assez terrifiant avec un projet de cette envergure, c’est que l’effet papillon intervient de façon disproportionnée : un léger ratage de mise en scène en amont peut conduire à un déraillement catastrophique 500 pages plus bas. Donc, on enferme le papillon, on répare les voies, et on remet le train.

Et donc, non seulement cela, mais, reprenant mon seigneur et maître Obsidian, j’ai donc clarifié et effectué l’architecture globale des deux derniers actes restant à écrire, avec une esquisse de chapitrage, autant que possible. Autant que possible, car : avec une histoire aussi vaste, une forme en roman choral et cette fin qui doit renouer tous les fils lancés depuis le tome 1 + les fils spécifiques à cette fin, les influences des trames narratives les unes sur les autres vouent toute planification de détail à l’échec (en tout cas pour moi au stade où se trouve mon cerveau). Comme je le redécouvre régulièrement, écrire trop séparément les fils narratifs les uns des autres conduit inévitablement à une influence imprévue des uns sur les autres, ce qui exige des réécritures / corrections importantes qui réduisent à néant l’avance que l’écriture en isolation était censée me donner.

À présent, la plupart des scènes, des chapitres, vont exiger à nouveau une construction de détail (d’une heure à une journée) pour présenter du mieux possible les grands événements censés se produire, c’est-à-dire d’une manière qu’on va espérer intéressante et fun. Il reste beaucoup de choses que j’ignore, mais ce sont des choses que je peux déterminer le moment venu (« quelle est la couleur de la porte ») Vs. des choses qu’il me fallait savoir en amont pour pouvoir tout articuler (« quelles répercussions globales pour la révélation de X, influant le parcours de l’intrigue »).

Une structure de choses pour des machins (Obsidian Canvas)

Au final, ce tome 5 fera environ 57 chapitres + épilogues – oui, au pluriel, pour, euh, les… survivants. Et sous réserve, donc, des réalités de terrain. À titre de comparaison, La Messagère du Ciel en comptait 25, Le Verrou du Fleuve 16, La Fureur de la Terre 27, L’Héritage de l’Empire 31.

Ce qui a suscité ceci1 que, vraiment, honnêtement, je n’avais pas calculé :

ça n'est donc officiellement plus une pentalogie. Avoue.

Morgan of Glencoe (@morganofglencoe.bsky.social) 2025-03-04T09:33:20.337Z

Euh. Je.

À ce stade, je finis, je… livre (ha, ha), et on verra.

Avanti.

2025-03-05T00:10:06+01:00mercredi 5 mars 2025|À ne pas manquer|2 Commentaires
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