Et donc, comme le pressentais par avance vendredi, Bordeaux a été un excellent moment, comme la dernière fois. Je me suis retrouvé à parler pendant plus de deux heures – en comptant la petite discussion « off » sur le trajet pour le compte d’un atelier d’écriture – ce qui est très agréable pour moi, et très mauvais pour mon ego, parce que, hey, ça n’arrange pas l’amour que j’ai du son de ma voix. Merci à tous ceux qui sont venus, (re)venus depuis la dernière fois, à Florence tout particulièrement pour l’organisation, ainsi qu’à Natacha et Jean-Michel, pour les passionantes discussions du soir et aux étudiants, Héloïse, Camille, Sophie, Amandine et Romain, pour leurs questions pertinentes qui m’ont fait dire « ouch » plusieurs fois avant de réfléchir à ce que je pouvais avoir d’intelligent à dire. J’espère ne pas avoir été trop filandreux, notamment à la question « Est-ce que vous subissez Internet ou en tirez des bénéfices » ; un peu des deux, comme tout créateur, mais cela aurait demandé une dissert’ de quatre heures, thèse antithèse synthèse, avec correction par Locke et McLuhan à la sortie. J’espère aussi ne pas avoir fait trop peur. La littérature, c’est vivant, ça saigne, ça bouge et ça respire, nous-mêmes ne comprenons pas toujours ce que nous faisons et d’heureux hasards de narration naissent de notre disponibilité au monde. La seule vraie compréhension qui compte, c’est la sienne propre ; elle est une banderille de torero, elle consiste à dire : « et toi ? et toi ? et toi ? » Si elle dit « et moi ! et moi ! et moi ! » comme le fait trop souvent la littérature blanche nombriliste, personnellement, je trouve qu’on s’emmerde. Nous sommes tous des passagers sur le vaste navire de l’existence. Alea jacta est. Gloria sic transit. Merci de ne pas nourrir les girafes.

Cela a aussi été pour moi l’occasion d’une première : une lecture de Léviathan (dans La Nuit, le duel de Masha). Cela faisait longtemps que je voulais faire entendre la voix de l’Ombre telle que je l’entends. Tout l’entretien devrait avoir été filmé ; je répercuterai l’information.

Petite vue de la Garonne (merci à Florence, encore, pour la promenade) un peu pourrie (la faute au portable) mais ce genre de petit souvenir permet d’ancrer les moments dans la mémoire.

Merci encore à tous et à la prochaine, j’espère !