Me voilà de retour, auguste lectorat, après une période de silence un peu longue ici et sur les réseaux due à deux choses : le bouclage des projets en cours (l’anthologie Reines et Dragons, les ultimes corrections de Léviathan : La Nuit), puis une escapade d’une semaine à Galway, en Irlande, pour la conférence annuelle de l’European Cetacean Society, la société scientifique et naturaliste qui rassemble chercheurs, étudiants et passionnés autour de la conservation des cétacés et même des mammifères marins en général. J’y ai retrouvé mes camarades de Sea Watch Foundation, où j’étais volontaire l’été dernier.
Cela faisait dix ans que je n’étais pas retourné à un séminaire de l’ECS et je dois dire que c’était à la fois très agréable et très étrange de reprendre contact avec ce milieu. J’y ai retrouvé de vieux collègues et superviseurs que j’avais perdu de vue, ce qui m’a fait particulièrement plaisir, j’ai constaté en quoi la technique avait progressé en dix ans (et en quoi certains problèmes du milieu n’avaient pas évolué), mais cette fois sans aucune pression d’ordre professionnel, juste pour le plaisir d’être là, d’apprendre et de voir si je pourrais peut-être apporter une humble contribution ou deux dans les brefs moments de pause entre deux livres, et ce dans mon domaine de compétences, à savoir écriture et communication. Car la recherche expérimentale « pure », celle qui implique de longs traitements de données, n’a jamais été ma tasse de thé. L’analyse pure de longues séries de données, ce qui constitue le coeur des journées du scientifique, n’a pour moi pas le même attrait que partir sur le terrain, en rapporter des visions par la photo ou l’écriture (ou même résoudre des problèmes concrets et fournir des solutions techniques). Ce qui tombait bien, vu que le thème du séminaire portait sur la communication et l’échanges d’idées. Il commence à me tourner dans la tête des embryons de projets dans le domaine, toujours centrés sur l’écriture, qui est mon seul métier, mais qui permettrait de faire usage de mes “autres” compétences afin de me servir ces causes-là, qui me tiennent à coeur. Nous verrons.
J’en retire en tout cas une myriade de nouvelles connaissances et de faits ahurissants sur la cognition des dauphins et des orques, leur conservation, et surtout les dangers qui les menacent – à quel point leurs intérêts font figure de partie négligeable face aux exigences des industries. Mais c’est évidemment le cas de larges pans de l’environnement marin, et des activités humaines locales qui en dépendent. Cette semaine a offert un bouillonnement d’idées, comme seul en permet ce genre de rassemblement ; si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à faire un tour sur le site de la conférence, qui comporte une section de téléchargement.
Pour finir, quelques photos pourries, car prises avec mon téléphone portable dans les rues de Galway et sur la plage (bénie par un soleil à fendre les pierres, parfaitement inattendu) :
J’ai voulu regarder le download “Cetacean conference” mais le lien est mort.
Je ne sais pas -plus- si je l’ai déjà évoqué mais j’ai été surpris que tu ne profites pas plus de Léviathan pour utiliser tes “autres compétences”, souci de ne pas ralentir la narration, de désintéresser le lecteur, ou tu ne l’avais pas envisagé? Vu le taff de Petersen c’était possible, sinon justifié 🙂
L’avenir nous dira ce que tu trouves pour concilier ces compétences. Le documentaliste en moi rêve un peu: Un bouquin jeunesse avec une partie documentaire à la fin ou un bon mix vulgarisation/histoire?
Ah, Galway… Que de souvenirs. Quand je pense que j’habite à trois heures de train depuis quatre ans et que j’ai toujours pas été foutu d’aller y passer un weekend =/
Ça vaut le coup si tu as l’occasion 🙂 J’y ai passé des vacances il y a dix ans et j’en garde un très bon souvenir !
Moi aussi j’y ai passé quelques jours il y a une douzaine d’années et j’avais adoré l’ambiance. J’étais au chômage à l’époque, je me souviens m’être sérieusement posé la question d’y chercher du travail.
Ça n’a pas l’air d’avoir trop changé. 🙂
Nicolas Barret : Léviathan est plus centré sur la symbolique et la métaphysique de l’océan et de l’orque, à la fois véritable et ce que moi j’y plaque. Les premières versions faisaient bien plus appel au contexte scientifique et j’ai quasiment tout supprimé, parce que cela n’apportait rien à l’histoire. Par contre, faire un projet jeunesse plus vulgarisateur, pourquoi pas? J’avoue que j’y ai déjà pensé 😉