On range des poches, des bureaux, et puis parfois, on tombe sur de vieux tickets rangés à la hâte, simple monnaie ou commodité sur l’instant, portant des noms et des horaires qui ne sont d’abord que des impératifs et des indications, et puis ensuite, deviennent des symboles, des évocations, presque des incantations, qui s’efforcent, de manière évanescente, de convoquer la mémoire des moments passés, des moments auxquels on ne prête aucune attention quand on les vit, mais qui ensuite, deviennent des souvenirs doux-amers, un temps heureux d’avoir été vécu, mais qui porte, par sa richesse même, la terrible conscience qu’hélas, bien sûr, le même instant ne revient jamais deux fois ; une conscience, toujours plus aigüe, qui pousse à la même question toute sa vie, toujours plus intense, et qui devient si lourde qu’un jour, elle vous tue – « est-ce que j’ai bien fait ? ».
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8 Commentaires
Les commentaires sont fermés.
Très vrai et joliment écrit.
Tu veux que je m’en pende à écrire des trucs comme ça ^^
Je n’avais pas réalisé que le Mayo Institute of Technology partageait un sigle avec celui du Massachusetts. Faudrait que j’aille y passer un semestre, histoire de pouvoir ajouter « MIT » sur mon CV.
Je me suis dit la même chose 🙂
Pour les cétacés, j’aurais plutôt dit le Mayol Institute!
Lionel KW
C’est joli.
Mais faut-il qu’ils soient amers ces souvenirs ? Bien sur l’instant heureux qu’on évoque ne revient pas, c’est aussi pour ça que c’était si beau… et qu’il en vient d’autres, qu’il en reste tant à vivre, uniques et merveilleux à leur tour. Les souvenirs sont la promesse d’autres bonheurs à venir…
C’est la création de soi qu’il faut avoir, oui. C’est pourquoi il faut écouter cette question avant qu’il ne soit bien trop tard. 😉