Hey ! Ce week-end, c’est les Utopiales, mais c’est aussi le début du NaNoWriMo, le mois de l’écriture. L’objectif : écrire un livre en… un mois (50 000 mots, soit 300 000 signes). C’est pendant le mois de novembre.
Ça semble un défi fou, et ça l’est. Pourtant, si vous souhaitez écrire un tant soit peu sérieusement, ça représente aussi un défi auquel vous feriez fort bien de vous confronter. Ce n’est évidemment pas une étape obligatoire, mais elle est grandement instructive et productive. Le concept est bien mûr, et la communauté française présente et active.
Mais pourquoi faire le NaNo ?
1. Au début du NaNo, vous n’avez pas de livre écrit. À la fin du NaNo, vous avez un nouveau livre écrit. Bilan positif net.
2. Le NaNo vous force à écrire. Bien des jeunes auteurs disent vouloir écrire, ont quantité d’histoires qui leur tournent dans la tête, mais ils manquent du temps ou de l’organisation nécessaire pour y parvenir. Quand vous vous lancez dans le NaNo, vous vous fixez un objectif tangible. Vous avez passé un contrat avec vous-même.
3. Le NaNo vous oblige donc à trouver comment écrire dans les interstices de votre emploi du temps. Il vous force à prendre votre écriture au sérieux parce qu’à présent, vous avez un livre à écrire pour la fin du mois. Il faut vous organiser et trouver comment faire autour, par exemple, d’une vie de famille et d’un autre travail. Il vous faut réserver de l’énergie et du temps pour écrire, ce que vous n’avez peut-être jamais fait auparavant.
4. Corollaire : il est impossible d’atteindre ce genre d’organisation sans en parler autour de vous, à vos proches, qui se demanderont pourquoi, brutalement, vous ne venez plus à la beuverie du jeudi soir. À présent, non seulement vous avez établi vis-à-vis de vous-même que vous souhaitiez écrire un livre, mais vos proches le savent. Vous êtes lié(e) par votre parole vis-à-vis d’eux… Ce qui renforce votre promesse à vous-même. Leur réaction est également instructive. Si ce sont de bons amis, de bons conjoints, ils devraient respecter ce désir de votre part et même vous soutenir. Si ce n’est pas le cas, c’est aussi une leçon… Celle de suivre votre rêve, pour vous-même, qu’importe l’opinion d’autrui.
5. Le NaNo contribue à vous apprendre à écrire. Règle 1 de Robert Heinlein : « tu dois écrire ». On n’apprend à écrire qu’en écrivant ; en se confrontant aux difficultés, en regardant l’histoire se dévoiler, en constatant si elle suit le chemin prévu ou si elle en dévie, si c’est mieux ou non. C’est chouette de vouloir écrire, mais si on n’écrit jamais, on reste un simple velléitaire. L’auteur, c’est celui qui se confronte à l’épreuve, qui ose se casser la figure, qui se relève et qui apprend. « C’est en écrivant qu’on devient écriveron. »
6. Le NaNo vous confronte à votre façon de travailler. Êtes-vous structurel(e) ? Scriptural(e) ? Efficace la nuit ? Le matin ? Dans les cafés ? Pourquoi coincez-vous ? Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui, tout va bien ? Je répète à l’envi qu’apprendre à écrire, c’est apprendre à se connaître ; apprenez à vous connaître à travers cette épreuve et vous écrirez mieux, avec davantage de plaisir.
7. Le NaNo vous ouvre toute une communauté d’auteurs, plus ou moins expérimentés, qui traversent la même épreuve que vous. Cela peut déboucher sur des rencontres et des échanges fructueux sur l’écriture, sur l’engagement qu’elle représente. Vous n’êtes plus seul(e). Discutez !
8. Le NaNo vous apprend l’enfer que ce métier peut être. Par enfer, j’entends : trouver le moyen d’avancer alors que vous butez sur la même scène depuis trois jours. Ne pas lâcher votre projet, votre rêve, alors que tout en vous voudrait abandonner, parce que c’est trop dur, les personnages sont tartes, l’action est molle, les dialogues sont creux. Vous insistez. Le NaNo vous enseigne la discipline. Vous n’avez pas fini votre quota du jour ? Vous restez à écrire. Vous avez envie de sortir faire un tour ? Vous restez à écrire. Vous trouvez ça trop dur ? Vous restez à écrire. Vous vous faites fait une promesse, vous avez pris un engagement : vous allez faire tout votre possible pour le mener à bien. Parce que, bon dieu, vous voulez écrire.
9. Le NaNo vous confronte au retravail. Peut-être n’avez-vous jamais terminé de premier jet… Mais une fois cela achevé, le « vrai » travail, peut-être, celui qu’on sous-estime le plus, commence. Il faut rendre le livre accessible, intense, lisible, bon. Mais cela… c’est une autre histoire.
j’aime beaucoup le 8 et le 9. Se forcer à accoucher des mots aux forceps quand ils ne veulent pas sortir, et avoir conscience qu’après, si on veut ne pas avoir pondu une merde, il y a encore 3x plus de travail de réécriture derrière! 😀
Bonsoir,
Je ne sais pas laquelle ou lesquelles de ces raisons a eu raison de la mienne (de raison ; il faut suivre ^^) mais je me suis inscrite. Et pourtant, Dieu sait que ce mois-ci, justement, cela ne va pas être facile !
Raison de plus pour s’y mettre tout de suite. Dans une heure tout juste, quoi 🙂
Happy November ^^
Florence
Heureux que cela vous ait parlé, et bienvenue ici ! Bonne écriture, et joyeux mois de novembre ! 🙂
nano Write… ca me rapelle le discours de Fenamm qui voulait écrire l’encyclopedia britanica sur une tete d’épingle grâce à ce qui allait devenir les nanotechnologies 😉
Je sais que je pourrais faire les 300.000 signes en 1 mois ce n’est finalement pas beaucoup. Mais le corriger est le problème et que je suis justement déjà en train de réécrire la suite de mon roman et que je me suis fixée comme date butoir la fin décembre… et là c’est deux tomes à faire donc à moins de me dédoubler ça sera impossible.
N’ayant ni idée ni temps ni énergie, je peux seulement proposer mes services de pompom girl pour les participants. Ouéééééééé *o/*
Ça fait deux ans que, au lieu de me lancer dans le NaNo à corps perdu (parce que je sais que je n’y arriverai pas, mais alors du tout) je me pose des questions sur comment reprendre le boulot abandonné depuis deux ans sur mon tapoti, et surtout, par quel bout, vu que j’ai déjà travaillé dessus énormément, mais que plein de choses ne vont pas…
Pas la force (en tout cas pas cette année) de me lancer dans une troisième réécriture complète, et aucune idée de comment attaquer un retravail en profondeur. Coincée, quoi. -_-
My two cents: finis ton premier jet avant de faire quoi que ce soit d’autre. Peu importent les incohérences, les faux raccords, si ça t’inquiète, note-les à part, mais FINIS ton premier jet absolument si ce n’est pas le cas. Ce n’est que dans un deuxième temps que tu raccommoderas tout ça.
Je plussoie : finis ton premier jet. Tu te sentiras déjà un peu boostée par le fait d’avoir fini. Ensuite, attends au moins une semaine avant de tout relire d’un coup et de noter tes impressions sur ce qui ne va pas et ce qui va—on a tendance à l’oublier, mais noter ce qui va, c’est important pour avancer dans l’écriture, où c’est trop facile de se broyer l’égo à la moulinette.
C’est vraiment bien pour commencer à tenter d’écrire quelque chose, pour se tester, justement pour ces personnes « qui ont quantité d’histoires qui leur tournent dans la tête » ? Est-ce qu’il ne vaut mieux pas tenter de commencer avec des nouvelles, ou bien des concours à thème (pour peu qu’ils nous intéressent bien sûr 😉 ) ?
Tout dépend du format des histoires qu’on a dans la tête. Une nouvelle et un roman, c’est très différent.
En tout cas, quand j’ai décidé de tenter mon premier NaNo, ma décision la plus salutaire a été de NE PAS prendre un projet qui m’habitait depuis longtemps et qui me tenait à cœur. J’ai choisi une idée neuve, légère, sympa, à laquelle je n’étais pas trop attachée et que je pouvais donc me permettre de charcuter sans problème.
Vu le parcours chaotique du truc et les nombreuses mutations qu’il a subie par la suite, j’ai très très très bien fait.
Merci pour les conseils 🙂
A ttire très personnel, je pense que la nouvelle est la meilleure des écoles, parce qu’elle ne pardonne rien. Qu’on peut rapidement enchaîner les projets différents, que c’est vite fini, que les supports peuvent les lire plus facilement, qu’on apprend les erreurs inévitables et les forces nécessaires dans un espace relativement clos, et qu’on peut construire ses projets petit à petit. Mais c’est aussi une histoire de sensibilité personnelle, certains détestent cette forme.
Au départ, j’hésitais à m’inscrire pour le nanowrimo, mais ces raisons que je viens de lire me donnent vraiment envié de le faire. Et justement, c’est ce que je vais faire, j’espère que j’aurais fait le mieux possible jusqu au bout. 🙂
Fait en 2014, 2015 et 2016, je ne sais pas encore ce que je ferai en novembre 2018.
cc @MusicaduMN
Haaa je l’ai raté les 3 dernières années à cause de mes études. Mais alors cette année… ca va pèter !
:s j’arrive jamais à les finir les nano
Il ne faut pas hésiter à persister ! 🙂
ouais, je me dis que maintenant qu’il n’y a plus la thèse …. bref, dans tous les cas j’avançais le roman, donc c’est déjà pas mal 😉
Avec le planning que j’ai en novembre, je ne suis pas sûr que me lancer dans le #NaNoWriMo soit une… https://t.co/3wKk8nq8tD