Après Seoul, ses 25 millions d’habitants et sa modernité aux franges de la science-fiction, direction le parc national d’Odaesan pour vivre 24h au rythme du monastère bouddhiste de Jeongwolsa. Le templestay est une activité en fort développement en Corée, concernant les fidèles comme les touristes.

Jeongwolsa est une petite communauté nichée au coeur de montagnes vierges de toute occupation humaine, où le ciel bas embrasse les cimes et déborde en franges de brume. Une fois l’uniforme du visiteur enfilé et les règles de courtoisie de base apprises – comment marcher sans hâte, comment saluer avec respect les autres occupants du temple – nous sommes livrés à notre propre contemplation autour de la pagode, à des marches dans la forêt de sapins environnants entre les cérémonies rythmant la vie du monastère. Les cloches millénaires résonnent au nom de ce qu’on ne peut voir ni sentir ; leurs vibrations sourdes lavent, apaisent et focalisent le corps et l’esprit. Bien que les cérémonies en coréen restent une total énigme, le chant des moines, empli de sérénité et de lâcher-prise, incitent à la réflexion et à la méditation active. La séparation – artificielle – entre Main Gauche et Main Droite n’est jamais aussi floue qu’à ces instants, pour laisser l’être face à lui-même et à la tendre considération de ses illusions.

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Le retour à la civilisation se fait via Gangneung et le parc de la Réunification, où divers vestiges militaires rappellent les relations difficiles entre Nord et Sud. Témoin, en particulier, ce sous-marin de poche où vingt-cinq espions nord-coréens s’entassèrent en 1996 pour débarquer sur les côtes. Une véritable boîte à sardines où les portes ne semblent guère mesurer plus d’un mètre trente de haut, où il est difficile d’imaginer s’embarquer au milieu de la houle, la fleur au fusil, pour une destination incertaine où, d’ailleurs, il n’y eut qu’un survivant au terme d’une chasse à l’homme de 49 jours.

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