Pour commencer la semaine, une nouvelle question sur l’écriture… qui devrait être moins controversée que la précédente !
Je voulais savoir… tu n’as pas l’impression d’être immergé dans le monde que tu écris ? Que tu te retrouves à vivre avec les personnages les passages que tu écris ? Je te demande ça pour savoir si je déraille pas un peu. Ma question concerne ton degré d’immersion dans les scènes et dans les intrigues quand tu écris.
Je crois que tu ne dérailles pas, bien au contraire ! C’est un excellent signe, que la scène et les personnages prennent vie dans ta tête, devant tes yeux, et que tu te trouves transportée ailleurs. C’est un des grands plaisirs de l’écriture, et je crois même que c’est pour vivre précisément cela que beaucoup d’auteurs écrivent. Cela ne se produit pas forcément en permanence, certains passages sont plus difficiles que d’autres, viennent plus ou moins laborieusement, mais il arrive – le plus souvent possible, on l’espère – que l’on soit ainsi touché par la grâce.
Donc oui, tout à fait, je suis parfaitement cinglé et très souvent totalement investi dans le monde fictionnel. Quand ça se passe bien, les personnages prennent le contrôle de l’histoire, de l’action, et je n’ai qu’à les guider légèrement et à retranscrire ce qu’ils me racontent, ce que je vois. Cela ne fonctionne pas toujours, et quand cela n’arrive pas, ce n’est pas une raison pour s’arrêter (c’est juste, pour moi, le signe qu’il faut s’investir davantage), mais donc, au contraire, si ça t’arrive, je pense que c’est un de tr-s bon augure pour ton écriture. Peut-être dérailles-tu effectivement mais c’est un déraillement sain, et puis écrirait-on si l’on n’était pas un peu déraillé quelque part ?
Pas d’inquiétude, cultive cette impresion (tant que ça ne te rend pas inadaptée socialement)… !
J’adore l’illustration ça m’a rappelé un truc.
Un ami avait un chat, enfin un chat… une engeance vicieuse. Pour être exact la Bête appartenait à sa chérie. Leur première rencontre donne des éléments du caractère de l’animal : au lendemain de la première nuit alors qu’il allait se rhabiller le chat sauta sur son dos toutes griffes dehors et se laissa glisser tout le long. La bête était possessive. Elle trônait sur le décodeur en haut de la télé comme le nécromancien dans sa tour. Pour dire la pugnacité de cette chose, le chat filait des roustes aux deux dalmatiens de la maison… Voilà le portrait de cette créature, manque le nom. Je ne m’en souviens plus. Les noms ont un pouvoir je l’ai peut être oublié par précaution.
Quand ils le laissaient seul la bête leur en voulait. A leur retour, le chat allait se gaver de croquettes avant de courir sur la télé pour vomir sur le décodeur Canal Plus. Le décodeur a survécu à ce traitement plusieurs fois mais fini par succomber.
Mon ami fit réparer l’appareil, et ne répondit jamais aux questions.
Tout ceci est véridique. J’imagine encore la tête du type ouvrant l’appareil et le mélange croquettes en bouillie, sucs digestifs, tout ça bien brûlé, et surtout l’odeur…
On ne prend jamais assez garde à la sournoiserie de Basement Cat… ^^
ma rigolade du WE et la palme des animaux démoniaques : http://theoatmeal.com/comics/grump surtout la partie deux. L’enterrement est magnifique.
Sinon, c’est marrant en ce moment comme j’ai pas le temps d’écrire avant une quinzaine de jour, je réfléchis à l’archétype de la nouvelle que je ferais avant dodo. Le truc marrant c’est que je m’aperçois que je bascule d’un côté super posé « elle ferait plutôt ça parce qu’elle représente machin » à « non ça elle peut pas faire » et là c’est comme si c’était qq’un que je connaissais et que ça me choquait.
Et puis, j’ai fait plein de premier jet en je ces derniers mois pour tous les basculer en troisième personne. Mais ça m’a permis d’entendre la voix du perso. Du coup je m’amuse à faire ça. Le truc magnifique c’est que ça me sert bcp en relecture. Là je repère ce que le perso à choisi de montrer ou de cacher, ça me permet vraiment de voir comment le jouer, l’écrire.