Putain, 2015.
Un grand monsieur, un grand écrivain, nous a quitté hier, et il m’engueulerait copieusement pour le traiter de « grand », et c’est justement aussi pour ça qu’il l’était ; un grand auteur, c’est souvent une personne grande qu’il y a derrière. Et dans son cas, quel panache, mêlé de quel altruisme ; quelle puissance intellectuelle, et quelle simplicité à la fois.
Sous le choc, je ne sais absolument pas quoi dire. Raconter des anecdotes sur sa gentillesse, sa force de volonté, sa droiture dans l’espoir maladroit d’invoquer sa mémoire et son immense humanité me donnerait l’effet absolument intolérable de vouloir m’arroger un peu de sa grandeur. Alors, silence et respect. Adresser mes pensées à ses proches, sa compagne. Boire un verre à lui. Et puis plein d’autres, parce que vraiment, vraiment, fait putain de chier.
Auguste lectorat, si tu ne le sais pas déjà, sache que nous avons perdu hier un bonhomme absolument majeur de la SF française, un pilier de sa littérature et aussi de la défense des auteurs, surtout des petits et des débutants, qui n’a jamais compté son énergie pour aider les autres, toujours disponible, à la fois gentil et franc. Un être humain splendide et fort. La meilleure façon de rendre hommage à un écrivain, dit-on, c’est de le lire, et tu dois lire Ayerdhal, vraiment, parce qu’il était le seul de son espèce, à la fois révolté et mû par un profond amour pour l’humanité et ce qu’elle pouvait devenir de meilleur, offrant des livres passionnants, forts, jamais démonstratifs mais toujours intelligents. Vois sa bibliographie ici, et pioche dedans à l’envi et avec la joie de lire un auteur majeur. Si tu ne le fais pas, tu passeras à côté d’un des grands plaisirs de ta vie, et tu te coucheras aussi bête qu’avant. Alors lis-le. Éclate-toi. Réfléchis.
Vraiment, fais-le, s’il te plaît.
Je l’ai lu et je le lirai encore et un jour je lui ai couru dessus juste pour lui dire mon admiration aujourd’hui je suis fière d’avoir osé. Je sais que désormais à chaque occasion j’oserai. Je pleure ce soir car je pense à vous, ses amis, sa compagne. Nous avons tellement besoin de vous pour dire les mots que nous ne savons pas dire.
Oh quelle tristesse …. Quel grand homme c’était et tellement sympathique lorsque nous, simples lecteurs, osions l’aborder, toujours le sourire !
Que de souvenirs lorsqu’il arpentait les Imaginales ….
Tout à fait d’accord avec toi Lionel, il faut le lire !
Lire Yal et se souvenir… <3
Il t’engueulerait aussi peut-être d’ouvrir l’article par « Putain », interjection qui fait peu de cas des prostitué(e)s.
ou pas.
Damn, l’antho « genèses » qu’il a dirigée a été une de mes portes d’entrée en SF en général et SF francophone en particulier. Les rencontres aux imaginales et aux utos, « officielles » pour les dédicaces et plus détendues au bar ou en extérieur ont compté parmi les plus riches que j’ai eues avec un auteur, notamment les discussions sur le numérique. C’est là une bien triste nouvelle, et c’est un grand qui s’éteint.
Putain.
Après Gudule, Ayerdhal.
Putain d’année.
Grand, il l’était, et son oeuvre le restera.
Lire Ayerdhal, oui. Tu as raison, Lionel : « Si tu ne le fais pas, tu passeras à côté d’un des grands plaisirs de ta vie, et tu te coucheras aussi bête qu’avant. Alors lis-le. Éclate-toi. Réfléchis. »
Je crois que je vais me re-re-relire Transparences et Résurgences dans les prochains jours.
<3